Relation entre diabète de type 2 et surcharge pondérale

Un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de 2017 stipule que les maladies non transmissibles (MNT) sont la cause la plus importante de mortalité dans le monde avec plus de 70% de la totalité des décès annuels[1]. Le diabète est l’une des maladies non transmissibles qui représente un immense fardeau, et ne cesse de croître : 30 millions en 1985, 135 millions en 1995, 177 millions en 2000, 422 millions d’adultes vivaient avec le diabète en 2016[2].Un chiffre qui devrait atteindre environ 642 millions, soit un adulte sur dix, d’ici 2040[3]. La prévalence a presque doublé depuis 1980 passant de 4.7% à 8.5%[3]. Toutes les 6 secondes une personne meurt du diabète[3]. Selon l’OMS, 60 millions d’adultes souffrent du diabète en Europe, soit environ 9,6 % des femmes et 10,3 % des hommes[4] ; 9.1% des adultes souffrent du diabète aux USA ; 9.4% en Chine et7.8% en Inde [5]. L’Afrique est un continent qui n’était pas épargné par cette épidémie de diabète, donc le taux de diabète en 2016 était de: 9.8% enAfrique du Sud,4.3% au Nigeria, 16.2% en Egypte, 3.8% en Ethiopie et 8.1% au Gabon [5]. Selon l’OMS la prévalence du diabète au Mali en 2016 était de 5%[5]. Le diabète est défini par l’Association Américaine du Diabète (ADA) comme un groupe de maladies métaboliques caractérisées par une hyperglycémie résultant de défauts de sécrétion de l’insuline, d’action de l’insuline (insulinorésistance), ou des deux[6]. L’ADA scinde le diabète en 4 grandes catégories [6,7]:
• Le diabète de type 1 : qui compose 5 à 10% des cas de diabète. Précédemment appelé diabète insulinodépendant (DID), il résulte d’une destruction auto-immune des cellules β du pancréas.
• Le diabète de type 2 : qui compose la majeure partie des cas de diabètes, soit 90 à 95%. On le nommait avant diabète non insulinodépendant DNID) ou diabète de l’adulte, car cette forme de diabète ne nécessite pas de traitement à l’insuline dans la plupart des cas et est diagnostiquée en général autour de 45 ans bien que cet âge moyen a tendance à diminuer au cours des années.
• Les diabètes secondaires : secondaires à une maladie, une thérapie…
• Le diabète gestationnel : Pendant longtemps, le diabète gestationnel était défini comme un pré-diabète diagnostiqué pendant la grossesse.

La surcharge pondérale est une maladie complexe qui résulte d’une interaction entre une multitude de facteurs génétiques et environnementaux[8]. L’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité est un problème de santé mondial. En effet, 3,4 millions meurent chaque année à cause de leurs surpoids ou obésité[9]. Une analyse des études épidémiologiques de 183 pays a permis d’estimer à 2,1 milliards d’adultes en surpoids et obèses dans le monde, soit une augmentation de 27,5% de  la prévalence entre 1980 et 2013[10]. Les résultats de cette étude montrent un pic d’obésité entre 1992 et 2002 et principalement chez des personnes adultes entre 20 et 40 ans. L’IMC moyen mondial a augmenté de 0,4kg/m² par décennie pour les hommes et de 0,5kg/m² par décennie pour les femmes[10]. La prévalence de l’obésité a plus que doublé entre 1980 et 2013 et une étude des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a estimé que la proportion d’obèses pourrait atteindre 42% d’ici 2030, soit une augmentation de 33% de la prévalence[11]. L’obésité humaine a été reconnue comme « maladie » pour la première fois en 1997lors de la Consultation de l’OMS à Genève[12]. La surcharge pondérale est un problème de santé publique à cause de sa contribution au développement d’un certain nombre de maladies chroniques qui conduisent à une augmentation de la morbidité et de la mortalité. Les maladies les plus communes pour lesquelles l’obésité est un facteur de risque important sont le DT2, l’HTA, le syndrome métabolique (SM), les maladies cardiovasculaires (MCV) et certains cancers[13]. Actuellement, on observe une augmentation de la prévalence du DT2 de même que celle de la surcharge pondérale[14]. Bien que la majorité des patients diabétiques type 2 présentent une surcharge pondérale, aucune étude à la Médecine Interne de CHU du Point “G” n’a été entreprise pour évaluer les complications conséquences liées à la surcharge pondérale chez les diabétiques du type 2.

Diabète

Définitions

Le diabète sucré est un groupe de maladies métaboliques caractérisées par une hyperglycémie chronique résultant d’un défaut de la sécrétion de l’insuline ou de l’action de l’insuline ou de ces deux anomalies associées. L’hyperglycémie chronique est associée à terme avec des complications organiques spécifiques touchant particulièrement les yeux, les reins, les nerfs, le cœur et les vaisseaux[6].

Selon l’OMS le diabète sucré se définit comme un état d’hyperglycémie permanente avec une glycémie à jeun ≥ 1,26g/l (7 mmol/l) à deux reprises consécutives; ou une glycémie aléatoire (n’importe qu’elle heure de la journée) ≥ 2 g/l (11.1 mmol/l) en plus du syndrome cardinal (polyurie, polydipsie, polyphagie, amaigrissement) ou une glycémie, 2 heures après uneHGPO (avec 75 g de glucose) ≥ 2g/l (11mmol /l) .

Critères de diagnostiques

Typiquement, le diabète se caractérise par des signes et des symptômes associés à une hyperglycémie, notamment la triade classique polydipsie-polyurie polyphagie, On notera toutefois que le DT2 est souvent asymptomatique et sera finalement révélé lors de programmes de dépistage ciblé. Un large spectre de symptômes vagues tels que : fatigue, nausées, vision trouble et infections peuvent en constituer les premiers indices[17].

Diagnostic :
L’OMS, dans la dernière révision des critères diagnostiques de 2006, comme l’American diabetes Association(ADA) de 2010indique que, en dehors de la grossesse, le diagnostic de diabète peut être retenu devant :

➤ soit la présence de symptômes de diabète (polyurie, polydipsie, polyphagie, amaigrissement) et une glycémie aléatoire (sur plasma veineux) ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l);
➤ soit une glycémie (sur plasma veineux) à jeun ≥ 1,26 g/l (7 mmol/l) à deux reprises;
➤ soit une glycémie (sur plasma veineux) à 2 heures sous HGPO ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l) .

Intolérance au glucose :
L’intolérance au glucose est définie par une glycémie ≥1,4g/l (7,8 mmol/l) et < 2g/L (11,1 mmol/l) à la 120e minute de l’HGPO[20].

Glycémie à jeun perturbée :
La glycémie à jeun perturbée répond au critère d’une glycémie à jeun ≥ 1g/l (5,5 mmol/l) et < 1,26 g/l (7,0 mmol/l)[20].

Hémoglobine glyquée :
L’hémoglobine glyquée reflète le niveau de la glycémie moyenne pendant les 8 à 12semaines qui précèdent l’analyse; ce qui permet de surveiller l’équilibre de la glucorégulation des diabétiques traités[20]. Toute diminution de 1 % de l’HbA1c diminue d’environ 20 % la fréquence des complications[20].

Les valeurs normales de référence de l’hémoglobine glyquée se situent entre 4,5 et 6,2 % de l’hémoglobine totale[20]. Le dosage du taux d’HbA1c peut être influencé par l’origine ethnique du patient, de même que par la présence d’une hémoglobinopathie ou d’une anémie; l’existence d’un trouble caractérisé par une altération du renouvellement des globules rouges contribue à invalider les résultats du test[17].

Epidémiologie

À l’échelle mondiale, on estime que 422 millions d’adultes vivaient avec le diabète en 2016, comparé à 108 millions en 1980. La prévalence mondiale (standardisée selon l’âge) du diabète a presque doublé depuis 1980, passant de 4,7 % à 8,5 % chez la population adulte. Ces chiffres indiquent une augmentation des facteurs de risque associés tels que le surpoids ou l’obésité. Au cours des 10 dernières années, la prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu élevé.

De nombreuses personnes atteintes de DT2 restent longtemps sans prendre conscience de leur état. Jusqu’à 70 % des cas de DT2 peuvent être prévenus ou retardés grâce à un mode de vie plus sain, ce qui représente jusqu’à 160 millions de cas d’ici 2040.

Un adulte sur deux atteint de DT2 n’est pas diagnostiqué dans la plupart de ces cas.

En 2012, le diabète était à l’origine de 1,5 million de décès. Un taux de glycémie plus élevé que le niveau optimal a provoqué 2,2 millions de décès supplémentaires en augmentant les risques de MCV et d’autres affections. Sur ces 3,7 millions de décès, 43 % surviennent avant l’âge de 70 ans. Le pourcentage de décès dû à l’hyperglycémie ou au diabète survenant avant l’âge de 70 ans est plus élevé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu élevé .

L’OMS vient de publier son premier rapport sur le diabète, véritable fléau mondial. Le nombre de personnes vivant avec la maladie augmente sur tous les continents, notamment en Afrique où la prévalence est passée de 3,1% en 1980 à 7,1% en 2014[22].

Au Mali la prévalence du diabète du type 2 est estimée à 3.3% selon l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) SANTE DIABETE[23] et 5% selon l’OMS en 2016[5].

Table des matières

1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
2.1. Objectif général
2.2. Objectifs spécifiques
3. GENERALITES
3.1. Diabète
3.1.1. Définitions
3.1.2. Critères de diagnostiques
3.1.2.1. Diagnostic
3.1.2.2. Intolérance au glucose
3.1.2.3. Glycémie à jeun perturbée
3.1.2.4. Hémoglobine glyquée
3.1.3. Epidémiologie
3.1.4. Rappel sur le pancréas
3.1.4.1. Rappel structural
3.1.4.2. Rappel physiologique
3.1.4.3. Mode d’action de l’insuline
3.1.5. Classification du diabète
3.1.5.1. Le diabète de type 1
3.1.5.2. Le diabète de type 2
3.1.5.3. Le diabète gestationnel
3.1.5.4. Les autres types spécifiques du diabète
3.1.6. Aspects cliniques
3.1.7. Physiopathologie du DT2
3.1.7.1. Insulinorésistance
3.1.7.2. L’insulinodéficience
3.1.8. Facteurs de risque
3.1.8.1. Facteurs de risque non modifiables
3.1.8.2. Facteurs de risque modifiables
3.2. Surpoids et obésité
3.2.1. Définitions
3.2.2. Outils de mesure de l’adiposité
3.2.2.1. Indice de masse corporelle (IMC)
3.2.2.2. Le tour de taille (TT)
3.2.3. Epidémiologie
3.2.4. Formes d’obésité
3.2.4.1. Obésité androïde
3.2.4.2. Obésité gynoïde
3.2.4.3. Obésité viscérale
3.2.4.4. Obésité généralisée
3.2.5. Physiopathologie
3.2.6. Facteurs de risque
3.2.6.1. Facteurs de risque non modifiables
3.2.6.2. Facteurs de risque modifiables
3.3. Relation entre diabète de type 2 et surcharge pondérale
3.3.1. Mécanismes de la surcharge pondérale au DT2
3.3.2. L’excès pondéral, le DT2 et la résistance à l’insuline
3.3.3. Complications de l’association surcharge pondérale et DT2
3.3.3.1. Complications infectieuses et non métaboliques
3.3.3.2. Complications métaboliques aigues
3.3.3.3. Les complications chroniques (dégénératives)
3.3.3.3.1. Maladies Microangiopathies
3.3.3.3.2. Maladies Macroangiopathies
3.3.3.3.3. Complications mixtes
4. CONCLUSION

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