Relations entre maladies graves et statut socio-économique

Statut socio-économique (2)

Dans notre société, les moyens sont partagés de façon inégale entre les individus. Cette répartition inégale conduit à l’existence d’une hiérarchie sociale. La position d’une personne dans cette hiérarchie détermine son statut socio-économique. Les trois dimensions qui fixent la position dans la hiérarchie sociale sont l’éducation, les revenus et la profession. Le niveau d’instruction détermine dans une grande mesure l’accès à l’information et l’habilité à utiliser les nouvelles informations de manière utile. C’est un déterminant important des revenus et de la profession. Le niveau de formation des personnes individuelles dans une population est facile à déterminer et a, en outre, l’avantage de se modifier très peu au cours de la vie adulte. C’est la raison pour laquelle le niveau de formation est fréquemment utilisé dans les études comme indicateur pour le statut socio-économique. Les revenus interviennent surtout pour l’accès aux « denrées rares », aussi bien en terme de facteurs environnants que dans l’accès aux soins de santé. Il est difficile de fixer exactement les revenus d’un individu, du fait que la notion de revenus est difficilement définissable et très sensible. Le taux de réponse par le questionnaire est fréquemment bas et une grande partie des réponses sont inexactes. La profession influence les facteurs sur lesquels les revenus et le niveau d’éducation ont aussi une influence. Elle procure des avantages spécifiques liés à sa pratique tels que le prestige, les privilèges, la puissance et les aptitudes sociales et techniques. La catégorie professionnelle fait partie des indicateurs socio- économiques traditionnels dans l’étude des déterminants de l’ inégalité de santé.

Situation dans le monde Les données épidémiologiques sont essentielles pour fixer les priorités en santé, pour concevoir et évaluer les interventions de santé publique (5). Les problèmes de santé de l’enfant des pays du Sud différent largement de ceux du Nord : un enfant né dans un pays du Sud a 10 à 20 fois plus de risque de mourir avant l’âge de 5 ans qu’un enfant né en Europe de l’Ouest (6). On remarque également que santé et développement économique vont de pair : ceux qui ont le revenu le plus élevé jouissent généralement d’une meilleure santé et d’une espérance de vie plus longue (7). L’âge et les causes des décès sont très différents : Si en Europe, les risques de mort subite sont élevés lors des premières années de vie ainsi que les risques d’accidents à l’adolescence, ils sont dans les pays du Sud liés durant les cinq premières années de vie aux maladies telles que les infections néonatales graves, les maladies diarrhéiques, le paludisme, les infections respiratoires aigues et surtout la malnutrition (5).

L’éducation des mères Différentes études ont constaté que les interventions pour l’éducation maternelle ont des impacts sur les indicateurs de santé y compris la mortalité des nourrissons , des enfants de moins de 5 ans et l’espérance de vie à la naissance (11). L’émancipation des femmes constitue un but fondamental du développement (10). En éduquant la mère, on aura éduqué toute la famille. Pour l’UNICEF qui suit de prés la santé de la femme et de l’enfant , les enfants de mères instruites sont dans l’ensemble mieux nourris et moins souvent malades (10). Sur le plan nutritionnel, les premières années de vie sont déterminantes pour la croissance physique et le développement du cerveau de l’enfant. Une malnutrition à cet âge compromet la réussite scolaire, la vie future d’adolescent et d’adulte. La malnutrition infantile émousse la motivation et la curiosité. Elle restreint les activités de jeu et d’exploration ; ce qui, à son tour, entrave le développement mental et cognitif, en réduisant les interactions des enfants aussi bien avec l’environnement qu’avec les personnes qui s’occupent d’eux. En outre elle contribue aux décès prématurés, à la faiblesse générale et diminue la résistance aux maladies (12). Les années de la petite enfance devraient alors être une priorité absolue lorsque les gouvernements élaborent des lois, des politiques, des programmes et des budgets, car lorsque les enfants ne reçoivent pas ce qui leur est dû, l’avenir du pays s’assombrit (13). La tuberculose est toujours une pathologie d’actualité dans le monde. On estime que la prévalence de cette maladie est 4 fois plus élevée dans les populations qui vivent au dessous du seuil de pauvreté que chez les familles relativement aisées et la malnutrition est le principal facteur de risque de cette maladie, qu’il s’agisse de malnutrition protéino- énergetique ou de malnutrition due à une carence en micronutriments, principalement le fer, la vitamine A et l’iode(6 ).

CONCLUSION

Cette étude nous a permis de mettre en évidence que l’hôpital joue bien son rôle de structure de référence pour les pathologies sévères. En effet, les 373 patients inclus dans cette étude présentent des maladies graves selon la classification de la PCIME. Le niveau de gravité des enfants admis est très préoccupant en particulier dans les familles à bas niveau socioéconomique. La malnutrition touche un enfant sur trois, la pneumonie grave touche un enfant sur quatre. Le niveau d’instruction des parents est bas dans l’ensemble. Plus de 75% des parents ont un niveau d’instruction bas, ne dépassant pas le premier cycle . Sur le plan professionnel, 80% des pères de famille exercent des activités professionnelles à faible revenu et 42% des mères de famille sont sans emplois. L’inégalité sociale de santé est flagrante selon le statut socio-économique parental. Les facteurs les plus discriminant retrouvés sont : – le niveau scolaire primaire et l’illettrisme – l’absence de travail, une catégorie professionnelle de niveau bas du père ou de la mère – un revenu familial inférieur à 100000 Ariary par mois. Pour remédier à cette situation et contribuer à atteindre le premier et le quatrième Objectifs du Millénaire pour le Développement nous suggérons l’élaboration d’un programme global de lutte contre les inégalités sociales de santé. Ce programme comprendra des actions visant à mieux comprendre et évaluer l’importance des inégalités de santé dans la population générale : Le renforcement des mesures à visée préventive par l’information l’éducation, communication surtout chez la classe sociale défavorisée. Sans oublier la lutte contre la pauvreté par des actions visant à réduire les inégalités en matière d’emploi et d’instruction. Les mesures à visée curative visent à améliorer l’accessibilité des familles défavorisées au centre de santé par la mise en pratique par le personnel de santé des bonnes méthodes de communication lors des soins, la prise en compte des critères sociaux pour optimiser l’accueil et la prise en charge de ces patients, l’amélioration des capacités techniques, des conditions de travail et de la situation économique et salariale des agents de santé.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE STATUT SOCIO-ECONOMIQUE ET L’INEGALITE SOCIALE DE SANTE
1. Définitions
1.1. Statut socio-économique
1.2. Inégalités dans le domaine de la santé
2. Les causes de morbidité et mortalité chez les enfants
2.1. Dans le monde
2.2. A Madagascar
2.2.1. Santé infantile à Madagascar
2.2.2. Morbidité et mortalité hospitalière
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
1. Cadre d’étude
2. Patients et méthode
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. Caractéristiques de la population étudiée
3.2. Relations entre maladies graves et statut socio-économique
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES
1.1. Méthodologie
1.2. Résultats de l’étude
1.2.1. Caractéristiques de la population étudiée
1.2.2. Relations entre maladies graves et statut socio-économique
2. SUGGESTIONS
2.1. Elaboration d’un programme de lutte contre les inégalités sociales de santé
2.2. Evaluation de l’importance des inégalités de santé
2.3. Mesures à visées curatives
2.4. Mesures à visées préventives
3. CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE

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