Introduction à l’étude de la deuxième partie du livre d’ar-Rimâḥ (Les Lances) d’El Hadji Omar Foutiyou Tall

Introduction à l’étude de la deuxième partie du livre
d’ar-Rimâḥ (Les Lances) d’El Hadji Omar Foutiyou Tall

EL HADJI OMAR, NAISSANCE, ETUDES ET FORMATION Il serait difficile de situer avec exactitude la date de naissance d’El Hadji Omar, eu égard aux nombreuses approximations le plus souvent farcies d’inexactitudes de toutes sortes qui planent sur la biographie des grands hommes. El Hadji Omar n’en fait pas l’exception. Sa date de naissance demeure toujours discutée. A-Naissance d’El Hadji Omar Comme nous venons de le souligner, beaucoup de dates sont avancées concernant la naissance d’El Hadji Omar : – Ceux qui soutiennent la thèse d’une disparition à l’âge de 70 ans le font naitre en 1794. C’est le cas de Christian Coulon14 . – Selon d’autres chercheurs comme Khadim Mbacké et Madina Ly Tall15, El Hadji Omar serait né en 179616 . – Pour le Pr. Ravane Mbaye, El Hadji Omar naquit en 179717 . – Un colloque international avait été tenu à Dakar, en Décembre 1998, pour célébrer le bicentenaire de la naissance d’El Hadji Omar. La date d’organisation de ce colloque permet de soutenir que les acteurs dudit colloque ont retenu l’année de 1797 pour la naissance d’El Hadji Omar. Cependant, de ces différentes dates avancées, celle de 1797 nous semble être la plus plausible pour, au moins, deux raisons : 1- La première, quoique jalonnée de légendes dithyrambiques, ne peut être rejetée. La tradition rapporte qu’il vit le jour la veille d’un mois de Ramadan et qu’il refusa, le lendemain, le sein que sa mère lui donnait. Et durant tout le mois du Ramadan, il ne tétait que la nuit et s’abstenait jusqu’au coucher du soleil. Et ce fut en 121118 de l’Hégire qui correspond au mois de février 1797.

Selon Muḥammad aṣ-Ṣaġîr al-῾Alawî,

El Hadji Omar naquit un an avant le départ du Shaykh Aḥmad at-Tijânî vers la ville de Fez19 et avant la rédaction de son ouvrage doctrinal Jawâhir al-Ma῾ânî. A la disparition de ce dernier, ajoute-t-il, El Hadji Omar avait 18 ans. Et si l’on soustrait ces 18 ans de la date de la disparition du Shaykh (1815-18), l’on se retrouve encore en 1797. Né á Ḥalwâr aux environs de Podor dans le Fouta Toro, en pays Toucouleur, El Hadji Omar Foutiyou Tall était le fils de Seydou Ousmane, un lettré savant d’une grande renommée locale. Il fut, selon Samba Dieng, un érudit très versé dans l’étude du Coran et dont la vie fut consacrée á l’enseignement et á l’agriculture20 . Sa mère, ainsi que nous la dépeint Mouhamadou Aliou Tyam, était une femme d’une rare piété doublée d’une docilité remarquable21 . Pour avoir été un croyant dévoué et attaché aux préceptes de l’Islam, son père lui inculqua, très tôt, une éducation islamique très solide. Avec sa foi et son effort personnel, il deviendra une grande figure charismatique de l’Islam noir au XIXèm siècle qui connut, tout au long de sa vie, une grande renommée et inspira une profonde vénération. Il n’y a aucun pays au monde, nous dit Muḥammad Aḥmad Ly, où le nom d’El Hadji Omar reste inconnu. Cet illustre guide a laissé à la postérité un symbole éternel de foi et de sacrifice. Son œuvre admirable reflète que l’homme était un symbole d’une vaste érudition qui incarnait la résistance. C’est cette singularité remarquable qui fait dire à ce lettré arabe que ce marabout, ce grand combattant de la foi, malgré le grand écart qui nous sépare de lui, reste encore vivant et vivace dans les cœurs22 . B-Etudes et Formation Ayant commencé á étudier le Coran á l’âge de quatre ans dans son village natal, Ḥalwâr, qui vit éclore de nombreux foyers ardents dans chaque maisonnée23 , le très jeune talibé devait mémoriser le Coran quatre ans plus tard sous la direction du maître, Thierno Guira Ḥamed24. Imbu d’un esprit curieux, El Hadji Omar exigeait, dès les premières années d’école coranique, rapporte M. Ly Tall, qu’on lui expliquât tout avant de continuer. C’est cette volonté de toujours percer le sens profond des choses qui le conduisit à contester son premier maître d’Ḥalwâr, Elimane Nguirâne Ḥamâd Thiam à qui, son père l’avait confié. Ce dernier finira par reprendre son fils, jugé trop difficile, pour s’occuper lui-même de ses premières humanités25.Ce qui laisserait penser que ʽUmar termina ses études coraniques sous l’ombre de son père. Quant à son hagiographe et petit-fils, Thierno Mountaga Tall, il rapporte qu’El Hadji Omar ne quitta son maître Nguirâne Ḥamâd qu’après la mémorisation entière du Coran pour se rendre chez frère germain  Alfâhim Aḥmad pour étudier l’orthoépie, c’est-à-dire la technique de la lecture du Coran (Tajwîd) 26l’art de lire le Coran. Bien que son père, Thierno Seydou, ait été un maître confirmé, il préféra confier, précise S. Dieng, son fils à un de ses collègues du nom de Nguirâne Ḥamâd Thiam, auprès de qui l’enfant devait rester quatre années, lesquelles lui valurent la mémorisation entière du Coran27. Quant au bréviaire publié par la Cellule « Initiatives Culturelles », de la Zawiya Tijâniyya de Tivaouane en 2001, il y est dit qu’El Hadji Omar eut d’abord son père, Saʽîd, comme maître avant de poursuivre ses études en théologie auprès des Maures de Walata en Mauritanie28 . Si nous nous fions à cette brochure, l’étude coranique auprès du maître Nguirâne Ḥamâd Thiam serait écartée. Que son père soit chargé d’assurer à son fils les premiers rudiments de base de son initiation, cela, à notre avis, n’exclut pas le séjour d’Omar auprès du maître Nguirâne Ḥamâd ainsi que l’affirment ses biographes. La thèse de Madina Ly Tall citée plus haut, prétendant que l’enfant fut récupéré par son père pour avoir contesté son maître nous parait également étonnante. Enfant aux dons intellectuels si exceptionnels, à l’intelligence précoce, le jeune Omar, sans nul doute, fut doté d’une mémoire prodigieuse doublée d’un esprit pénétrant et fécond. Un de ses poèmes les plus didactiques intitulé Lâmiya aṭ-Ṭullâb révèle, du moins, le contraire. L’auteur y décline un diagramme de considérations respectueuses et de comportements déférents relatifs à la quête de la science, à fortiori, s’il s’agit d’un jeune. Il n’est que d’en extraire cinq vers : – « Choisis un maître savant et scrupuleux, Et non un spécieux dont tu devines seulement les aptitudes. 

Table des matières

PREMIERE PARTIE : EL HADJI OUMAR FOUTIYOU TALL, SA VIE ET SON INITIATION DANS LA TIJANIYYA
Chapitre I : El Hadji Omar Tall, Naissance, Etudes et Formation
D- Naissance d’El Hadji Omar
E- Etudes et Formation
F- Initiation à la Tijâniyya
Chapitre II : Présentation du livre « ar-Rimâḥ »
1- La rédaction
2- La démarche
3- Le style
4- Ses sources
5- « Ar-Rimâḥ », un traité élogieux de « Jawâhir »
DEUXIEME PARTIE : TRADUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE DU LIVRE D’AR-RIMÂḤ D’EL HADJI OMAR TALL
Chapitre trente-cinq : « Sur les convenances et les principes du dhikr »
Chapitre trente-six : « La grandeur de notre maître Aḥmad at-Tijânî »
Chapitre trente-sept : « La rémission des péchés capitaux et des péchés véniels »
Chapitre trente-huit : « Sur les mérites des disciples de la Tijâniyya »
Chapitre trente-neuf : « Le bien-fondé des oraisons de la confrérie »
Chapitre quarante : « Sur les mérites des oraisons non-obligatoires »
Chapitre quarante-une : « La signification des mots composants les dhikrs de la Ṭarîqa »
Chapitre quarante-deux : « Les objectifs sur lesquels sont fondées les oraisons obligatoires de la confrérie »
Chapitre quarante-trois : « Notre confrérie s’appelle la Ṭarîqa al-Aḥmadiyya, alMuḥammadiyya, »
Chapitre quarante-quatre : « Des indications sur les retraites spirituelles »
Chapitre quarante-cinq : « Quelques retraites spirituelles dans la Tijâniyya. »
Chapitre quarante-six : « Sur ses réponses sur des questions
diverses »
Chapitre quarante-sept : « L’obligation de suivre les Muqaddams »
Chapitre quarante-huit : « Les Muqaddams doivent être pourvus d’une autorisation »
Chapitre quarante-neuf : « L’ordre des disciples de la Tijâniyya de subir les critiques »
Chapitre cinquante : « Sur les vertus cardinales facilitant la
sociabilité »
Chapitre cinquante-une : « L’obligation pour toute personne de s’évertuer à purifier son âme »
Chapitre cinquante-deux : « Les causes de défection du disciple »
Chapitre cinquante-trois : « L’obligation de procéder au repentir sincère »
Chapitre cinquante-quatre : « Sur quelques propos et recommandations du Shaykh Aḥmad at-Tijânî »
Chapitre cinquante-cinq : « Quelques recommandations sur le rachat des péchés »
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET COMMENTAIRE DE LA PENSEE D’EL HADJI OMAR A TRAVERS LE RIMÂḤ
Chapitre I : Réflexion sur la pensée soufie d’El Hadji Omar Tall
A.- Le repentir (at-Tawba)
B.- L’éducation spirituelle (at-Tarbiya)
C.- L’éducation de l’âme (Jihâd an-nafs)
D.- La sainteté (al-Wilâya)
E.- La Mémoration (adh-Dhikr)
F.- L’ascétisme (az-Zuhd)
G.- La retraite spirituelle (al-khalwa)
Chapitre II : Explication sur quelques éléments et propos dans la Tijâniyya à travers le Rimâḥ
A.- La vision du Prophète (Psl)
B.- La Ṣalât al-fâtiḥ
C.- Le Sceau des saints
D.- La garantie du Paradis
E.- Les mérites et les faveurs de la Tijâniyya
F.- Les Obligations du Muqaddam
G.- Les causes de défection du disciple
Conclusion

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