Résine utilisé pour la confection de couronne jacket provisoire

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Couronne jacket

La couronne jacket est une couronne transitoire conjointe.

Description

La couronne jacket est une reconstruction entièrement en matériau esthétique (résine, composite ou céramique) sans infrastructure métallique. Ce type de couronne est plus esthétique que la couronne céramo-métallique [7].
C’est une couronne de revêtement total sur laquelle par un procédé spécial de cuisson de la céramique, on masque la face vestibulaire ou la totalité de la couronne, la limite coronaire est un épaulement ou épaulement+congé [8,9].
La prothèse transitoire conjointe est une étape incontournable pour l’élaboration de la prothèse définitive, qu’elle soit dento-portée ou implanto-portée.
Très souvent, les prothèses provisoires sont considérées comme des éléments de comblement et d’attente en vue de réaliser les prothèses définitives. Leur rôle est bien évidemment plus important que cela, puisque leurs objectifs sont multiples :
Esthétique: la prothèse provisoire doit être un véritable prototype de la prothèse définitive (forme, position, agencement, teinte…).
Thérapeutique: elle maintient la santé parodontale, guide de la cicatrisation du parodonte, protège l’origine dentino-pulpaire.
Fonctionnel: elle doit résister aux sollicitations masticatrices.
Occlusal: elle maintient ou restaure des rapports occlusaux stables et corrects aussi bien à l’état statique que dynamique.

Indication

La couronne jacket est une prothèse transitoire conjointe donc elle la même indication que la prothèse conjointe unitaire dont :
les anomalies dentaires congénitales (anomalies de siège, de direction, de volume et de forme) : elles se traduisent par des dyschromies, des amélogénèses imparfaites, des dentinogénèses imparfaites. Les anomalies de forme sont le plus souvent des ‘dents en grain de riz’.
les maladies acquises dominées par la carie dentaire .Elles comportent également les traumatismes, les hypoplasies, dysplasies et dystrophies, ainsi que les abrasions [6].

Finition de la prothèse conjointe

Résine utilisé pour la confection de couronne jacket provisoire

La finition et le polissage d’un matériau dépendent d’abord du matériau concerné, notamment de sa structure et de sa composition. Le matériau utilisé pour la confection de la prothèse provisoire doit pouvoir répondre à quelques impératifs:
facile à manipuler,
rapide à mettre en œuvre,
non toxique pour la pulpe et le parodonte, modifiable à souhait,
stable et résistant dans le temps,
compatible avec les différents matériaux rencontrés dans la cavité buccale, capable de s’intégrer esthétiquement et d’une teinte stable,
d’un prix de revient compatible avec les conditions d’exercice actuelles.
Les résines se sont donc imposées comme matériaux de choix.
Les résines appartiennent aux polymères.
Ce sont des matériaux macromoléculaires constitués de chaînes dont les atomes sont liés par des liaisons covalentes. Ces chaînes (=monomères) peuvent être liées entre elles par des liaisons faibles (hydrogènes ou de Van Der Waals) ou des liaisons plus fortes (covalentes ou ioniques) [10].
Les résines non chargées sont des matériaux tendres, utilisés en prothèses adjointes (plaque base, dents artificielles), mais aussi en prothèses conjointes dans l’étape de prothèse provisoire [11].
Le polymère le plus retrouvé dans les résines à provisoires est le polyméthacrylate de méthyle (abrégé PMMA, de l’anglais PolyMethyl MethAcrylate). [12]

Le PMMA

La plupart des résines utilisées ont pour polymère de base le polyméthacrylate de méthyle et sont autopolymérisables (chémopolymérisables). (Ex: Texton de SS White, Tab 2000 de Kerr, Unifast Trad de GC.)
Le monomère de base est le méthacrylate de méthyle qui est obtenu par l’estérification de l’acide méthacrylique par l’alcool méthylique.
La température de fusion est de -48°C
La température d’ébullition est de 100,3°C
Le PMMA se présente sous forme d’une masse entremêlée de chaînes macromoléculaires pouvant atteindre 1,60m de longueur. La réticulation de polymères donne lieu à une structure annulaire (cross-linked) qui est un réseau tridimensionnel plus serré. Ce réseau permet une augmentation des propriétés (résistance mécanique, chimique, aux contraintes de température…).
Le monomère de base est le méthacrylate de méthyle qui est obtenu par l’estérification de l’acide méthacrylique par l’alcool méthylique.

Composition

Poudre + liquide
a) Liquide [14] :
Il contient:
o Les monomères (ex: MMA)
o L’inhibiteur de polymérisation (hydroquinone, pyrogallol): pour éviter la polymérisation prématurée et augmenter la durée de vie du produit.
o L’agent de réticulation (cross-linking agent): il s’agit du diméthacrylate d’éthylène glycol qui possède deux liaisons polymérisables et du divinyle benzène. Ils permettent le renforcement de la structure tridimensionnelle du matériau
o L’activateur pour les résines autopolymérisables: ce sont des amines aromatiques tertiaires (diméthyl-paratoluidine, lauryl mercaptan).
o très inflammable,
o de faible viscosité,
o très volatil,
o irritant pour la peau,
o allergisant.
b) Poudre:
o des particules sphériques de polymère (ex: PMMA +/- acrylate d’éthyle) : 50 à250µm,
o un initiateur de polymérisation (=radicaux libres) : peroxyde de benzoyle ou tri-
o des pigments aux propriétés colorantes: sulfures ou oxydes métalliques (exemple: dioxyde de titane-TiO2-», rouge de cadmium),
o un agent plastifiant (ex: dibutyl-phtalate) : il permet la dissolution du polymère dans le monomère et diminue le temps de ramolissement,
o des agents opacifiants (exemples: dioxyde de titane-TiO2–ou oxyde de zincZnO)
o des traces de talc et de gélatine [10].

Polymérisation

Elle permet d’obtenir les macromolécules (= polymères) à partir des monomères.
Deux mécanismes de polymérisation existent [12]:
o par condensation: c’est l’association de deux molécules avec l’élimination d’un résidu (H20, CI, CO.).
o par addition: c’est la juxtaposition successive de deux molécules sans élimination d’un tiers produit.
Dans le cas des résines, il s’agit d’une polymérisation par addition.
Le mélange du liquide (monomère) avec le polymère (la poudre) aboutit à la formation d’une pate plastique solide.
Formation de la pâte:
o stade « sablonneux» ou granuleux: le monomère mouille la périphérie des particules sphériques de polymères.
o stade « mousseux» ou filamenteux: les couches externes des particules sphériques se dissolvent et deviennent très plastiques.
o stade pâteux: les particules sphériques se joignent en formant des chaînes de polymères. C’est à ce stade que l’on réalise le moulage. L’acrylique vendu sous forme de pâte en est à ce stade.
o stade élastique: le monomère a pénétré complètement les particules sphériques, la pâte commence à développer des propriétés élastiques car les sphères s’unissent véritablement les unes aux autres [15].

Structure et chimie

Présenter sous forme de poudre et liquide le plus souvent, ils sont composés de polymères organiques (PMMA et autres). Leur utilisation est soit en clinique ou laboratoire sous deux types de polymérisation : thermo ou chémopolymérisable.
Propriétés chimiques :
o Solubilité dans l’eau: 0,23 mq/cm2″ après 2 semaines ;
o Absorption d’eau: 2 rnq/cm2″ après 2 semaines. Propriétés mécaniques:
o dureté Knoop: 18 à 20 MPa
o résistance à la traction: 60 MPa
o résistance à la compression: 75 MPa
o résistance à l’abrasion: faible (2 à 3 sur l’échelle de Moh’s)
o module d’élasticité: 2,4 GPa
Propriétés optiques:
o indice de réfraction à 1,49 (dentine: 1,50 ; émail: 1,60) ;
o transparence excellente dans le visible qui se prolonge dans l’ultraviolet jusqu’à 250 nm.
Généralement c’est un produit chimiquement stable ne subissant pas d’attaque par les fluides buccaux.
Stabilité de la coloration malgré des jaunissements possible due à de faibles propriétés physiques et l’apparition de fissures et de craquelures. L’utilisation de copolymères améliore ces propriétés.

Technique de finition et de polissage

Pour comprendre comment nous en arrivons à une forme et un état de surface satisfaisant pour nos provisoires, il faut d’abord comprendre le principe de finition et de polissage de manière générale.
Les étapes de finition et de polissage répondent à des objectifs différents.
Elles nécessitent donc l’utilisation d’instruments différents:
pour la phase de finition, les instruments doivent être caractérisés par un pouvoir abrasif élevé,
pour la phase de polissage, le pouvoir abrasif des instruments doit être le plus faible possible.

La procédure de finition

Elle a pour but d’obtenir une forme répondant à des objectifs anatomiques et fonctionnels.
La finition crée une surface fonctionnelle mais rugueuse non compatible avec l’environnement buccal.
En ce qui concerne les résines pour les dents provisoires, cette procédure consiste à éliminer les excès de matériaux afin d’ajuster les limites cervicales, le point de contact, l’occlusion.
Les objectifs de cette phase sont les suivants [17]:
a. Enlever les excès de matériaux :
o les fraises diamantées, en carbures ou en acier,
o disques abrasifs ou de séparation.
Les fraises diamantées et les disques abrasifs agissent par meulage, les fraises en carbures ou en acier ont quant à elles une action de coupe grâce à leurs lames.

Finir les contours 

Bien que la taille des contours puissent être réalisée pendant l’élimination des excès de matériaux, certains cas nécessitent des instruments coupants plus fins ou des abrasifs plus fins pour obtenir un meilleur contrôle de la taille des contours et de la réalisation des détails de surface.

La procédure de polissage:

Elle a pour but de transformer une surface rugueuse en une surface polie compatible avec l’environnement buccal en répondant à des impératifs esthétiques et biologiques, sans modifier la forme obtenue lors de la phase de finition.
Pour cela on utilise des instruments avec un nombre de lames compris entre 18 et 30 ou avec des particules de 8 à 20 µm.
A la fin de la procédure, les irrégularités de surface ne sont plus visibles à faible grossissement.
La surface doit être nettoyée entre chaque étape car les particules laissées par les précédentes étapes peuvent à leur tour produire des irrégularités plus profondes.
Ces 2 étapes font donc appel à un même principe: l’abrasion.

Abrasion

Définition : Le terme vient du latin « abradere » qui signifie « racler ». C’est le principe de base.
Il signifie l’usure de la surface d’une substance par une autre substance par frottement, creusage, ciselage, ou par d’autres moyens mécaniques. La substance qui cause l’usure est appelée l’abrasif et celle qui subit l’usure est appelée le substrat.
Pour pouvoir modifier la structure de la surface du substrat, l’abrasif doit avoir une dureté supérieure à celle du substrat.
De plus il faut:
o utiliser des grains de plus en plus fins pour éliminer les irrégularités ou rayures laissés par les grains plus gros (rayure de plus en plus petite jusqu’à devenir non visibles à l’œil nu : la surface paraît alors polie),
o croiser dans la mesure du possible les directions de polissage,
o exercer une force légère pour éviter l’échauffement du matériau et
o rincer la pièce à l’eau courante entre chaque passage d’instrument pour enlever les grains qui peuvent rayer secondairement la surface (persistance des grains plus gros).
Dureté de l’abrasif : La dureté mesure la capacité d’un matériau à résister à l’indentation (= dureté Brinelle et Knoop) ou à la rayure (=dureté Mohs).
L’utilisation de l’échelle de Mohs est la plus appropriée pour l’abrasion car cette dernière se fait surtout par rayage. Pour la résine acrylique, la dureté Mohs est comprise entre 2 et 3.
Vitesse d’abrasion : Plus la vitesse du mouvement de l’abrasif sur la surface exposée est grande, plus la vitesse d’usure sera grande (fréquence de contact avec la surface plus grande par unité de temps).
De plus, la grande friction exercée par l’abrasif à haute vitesse tend à générer une augmentation de chaleur.
Pression exercée : Plus la pression appliquée est grande, plus les rayures seront profondes et larges dans le substrat et plus l’abrasif s’usera rapidement.
Une trop grande pression produit également une augmentation de température du substrat entraînant des changements physiques de ce dernier.
Lubrification : Pendant l’abrasion, l’utilisation d’un lubrifiant (eau, glycérine silicone) augmente l’efficacité d’abrasion pour deux raisons:
o il diminue l’élévation de température
o il élimine les débris qui pourraient encrasser l’instrument abrasif et facilite le mouvement de coupe.
Un excès de lubrifiant peut toutefois diminuer la vitesse d’abrasion en s’interposant entre l’abrasif et le substrat et en retardant ainsi l’usure du substrat.

Matériels et matériaux de finition et de polissage

Les abrasifs

Pour qu’il y ait une efficacité d’action, il faut que l’abrasif ait une dureté supérieure à celle du substrat.
L’abrasif provoque un flux plastique de la couche superficielle du substrat entraînant l’élimination des excès de matériau (=finition), modifiant la structure de sa surface et en améliorant l’état macro- et microscopique (=polissage) [12].
Concrètement, les particules du substrat sont enlevées par l’action d’un matériau plus dur qui vient en contact frictionnel avec le substrat.
Le contact doit produire suffisamment de forces de cisaillement et de forces plastiques pour casser les liaisons inter-atomiques et/ou intermoléculaires pour libérer les particules du substrat.
On peut distinguer deux types d’actions possibles de l’abrasif sur le substrat [17]:
o l’abrasion par coupe:
Elle existe lorsqu’on utilise des instruments avec des lames. Le substrat est clivé en larges segments séparés (copeaux) et se retrouve avec de profondes entailles et des creux. Exemple: les fraises en carbure de tungstène ont de nombreuses lames arrangées régulièrement qui déplacent des petits copeaux du substrat quand la fraise tourne à grande vitesse créant un dessin de coupe unidirectionnel. Plus il y aura de lames, moins le dessin de coupe sera visible et plus l’état de surface sera lisse.
o l’abrasion par meulage:
Elle existe lorsqu’on utilise des instruments recouverts de particules abrasives disposées au hasard.
Chaque particule possède plusieurs pointes coupantes qui parcourent la surface du substrat entraînant un déplacement de petites particules du matériau.
Exemple: les fraises diamantées contiennent de nombreuses particules diamantées coupantes qui abrasent le matériau. Les particules étant disposées au hasard, elles créent un nombre très élevé de rayures unidirectionnelles et parallèles entre elles à la surface du matériau.
Selon le nombre de lames ou la taille des particules diamantées, l’effet sur la surface sera différent: une fraise en carbure de tungstène à 16 lames produit un aspect plus lisse qu’une fraise à 8 lames mais la dernière déplace du matériau plus rapidement.
De même, la fraise diamantée la plus grossière enlève du matériau plus rapidement mais laisse une surface plus rugueuse.
Types d’abrasifs :
o Substances naturelles:
Diamant naturel, Emeri, Sable, Ponce, Craie ou calcite, Silicate de zirconium, Os de seiche, Grenat, Tripoli, Kieselguhr.
o Substances synthétiques :
Diamant synthétique, Carbure, Oxyde d’Aluminium ou alumine, Oxyde d’étain, Rouge.

Présentation

Poudre

Les abrasifs en poudre sont mélangés pour obtenir de la pâte qui est utilisée par le praticien. Exemple: ponce et eau.

Pâtes

Il s’agit de pâtes abrasives prêtes à l’emploi.
Les plus utilisées contiennent soit des particules d’oxyde d’aluminium soit des particules de diamant.
Les pâtes à base d’oxyde d’aluminium doivent être utilisées avec des instruments rotatifs en augmentant la quantité d’eau pour les grains les plus fins. Les pâtes à polir à base de diamant doivent être utilisées sans eau.
L’instrument qui sert de vecteur d’application de la pâte de polissage, a également son importance. On utilise des cupules, des Brossettes et des tours ou des disques en feutre.

Table des matières

INTRODUCTION
1. REVUE DE LA LITERATURE
1.1. Prothèse conjointe
1.1.1. Définition
1.1.2. Classification
1.2. Couronne jacket
1.2.1. Description
1.2.2. Indication
1.3. Finition de la prothèse conjointe
1.3.1. Résine utilisé pour la confection de couronne jacket provisoire
1.3.1.1. Le PMMA
1.3.1.2. Composition
1.3.1.3. Polymérisation
1.3.1.4. Structure et chimie
1.3.2. Technique de finition et de polissage
1.3.2.1. La procédure de finition:
1.3.2.2. La procédure de polissage:
1.3.2.3. Abrasion
1.3.3.1. Les abrasifs
1.3.3.2. Présentation
2. METHODOLOGIE
2.1. Cadre d’étude
2.2. Durée de l’étude
2.3. Type d’étude
2.4. Matériels d’étude
2.4.1. Description du modèle d’étude
2.4.2. Matériaux, matériels et outillages d’étude
2.5. Protocole de réalisation de la couronne provisoire
2.6 Difficultés rencontrés et limites à l’étude
3. RESULTATS
3.1. Préparation du modèle
3.1.1. Mise en forme
3.1.2. Mise en occluseur
3.1.3. Isolation du moignon à travailler
3.2. Préparation de la dent acrylique (future facette)
3.3. Préparation de la résine et collage de la facette sur le moignon
3.3.1. Dosage utilisé
3.3.2. Teinte de la poudre résine
3.4. Ajustage de la couronne jacket sur le moignon
3.5. Polissage de la couronne jacket
4. DISCUSSIONS
SUGGESTIONS
CONCLUSION
RÉFERENCES

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