RUMEURS ET EFFETS SECONDAIRES DE LA CONTRACEPTION MODERNE

RUMEURS ET EFFETS SECONDAIRES DE LA CONTRACEPTION MODERNE

Nombre, type d’utilisatrices et couverture contraceptive

 En 2008, le CSB2 de Manakambahiny Ouest a enregistré 888 utilisatrices de la planification familiale. Parmi ces utilisatrices, 809 sont des utilisatrices régulières, 27 sont des utilisatrices irrégulières, 30 adhérentes ont abandonné les méthodes qu’elles ont pratiquées et 22 adhérentes sont perdues de vue. Le taux de couverture contraceptive ne concerne que les utilisatrices régulières. Il est de 20,2%. La répartition des utilisatrices selon la méthode utilisée montre que : Le contraceptif oral combiné ou COC a été choisi par 15,3% des adhérentes, le contraceptif oral à progestatif seul par 6,1% des utilisatrices, le contraceptif injectable par 77,8% des adhérentes, et le dispositif intra-utérin a été préféré par 0,8% des adhérentes. Le taux de prévalence contraceptive était de 18% en 2004, au niveau national (22). Selon EDS 2004, les méthodes fréquemment utilisées sont les méthodes contraceptives injectables (46% des cas) ; la pilule n’est utilisée que dans 15% des cas, et le condom dans 4% des cas seulement (23). 

 Profil des utilisatrices régulières 

  • Les utilisatrices régulières ont le profil suivant dans le secteur sanitaire du CSB2 de Manakambahiny Ouest : – Elles sont jeunes entre 15 et 44 ans mais la majorité (46,1%) se trouve dans la tranche d’âge 15 à 24 ans. – Elles sont mariées dans 83,2% des cas. – Elles ont une parité égale à 1 (30,7%) et une parité égale à 4 dans 32,5% des cas. – Elles sont du niveau primaire dans 60,9% des cas. – Elles sont essentiellement des cultivatrices (63,7%). – Elles sont dans la majorité des cas domiciliées à Manakambahiny Ouest Nord (14,5%), à Manakambahiny Ouest Sud (12,8%), à Ambalavato (12,4%), et à Vohidiala dans 11,5% des cas. Les utilisatrices régulières visent dans 66,9% des cas l’espacement des naissances. 

 Profil des autres types d’utilisatrices

 On distingue les utilisatrices régulières, les cas d’abandon et les perdues de vue. 

Les utilisatrices irrégulières

 Les utilisatrices irrégulières sont, comme il a été défini au début de la deuxième partie de notre étude, pour le CSB2 de Manakambahiny Ouest, celles qui ont manqué 1 ou 2 rendez-vous ou celles qui n’ont pas pris leurs pilules 1 à 2 jours de suite pour diverses raisons. Ces utilisatrices irrégulières ont le profil suivant : – elles ont 35 à 44 ans (37%) ; – elles sont séparées ou divorcées (48,2%) ; – elles ont une parité égale à 3 dans 40,8%) des cas ; – elles sont illettrées dans 66,7% des cas ; 46 – la profession la plus concernée est : marchandes de légumes et fruits (33,4%) ; – elles sont domiciliées à Vohidiala (22,3%), à Miaramanjaka (18,5%) et à Ambongabe (18,5%). 

 Les cas d’abandon

 Les cas d’abandon sont les cas des utilisatrices qui ont abandonné la méthode contraceptive qu’elles ont pratiquée et qui sont revenues au CSB2 pour avoir de nouvelles mesures ou méthodes. Les cas d’abandon ont le profil suivant : – elles ont 15 à 24 ans (40%) et 25 à 44 ans (40%) ; – elles sont célibataires dans 36,7% des cas ou séparées (30%) ; – elles ont une parité égale à 3 dans 46,7% des cas ; – elles sont illettrées dans 66,7% des cas ; – elles sont cultivatrices dans 43,3% des cas ; – elles viennent des fokontany suivants : * Ambongabe (30%), * Andilanomby (23,3%), * Ambalavato (20%). 

. Les perdues de vue

 Les perdues de vue sont les utilisatrices qui ne sont plus revenu au CSB2 depuis plus de 3 mois, sans prévenir, et sans laisser d’adresse. Elles ont le profil suivant : – elles ont 25 à 34 ans (45,5%) ; – elles sont séparées ou divorcées (68,2%) ; – elles ont une parité égale à 3 (43%) ; – elles sont du niveau primaire (36,4%) ; – elles sont marchandes de légumes et fruits (63,7%) ; – elles viennent surtout de Vohidiala et d’Andilanomby. Il faut noter que le désir d’avoir des enfants peut expliquer l’existence des perdues de vue.

 Effets secondaires 

Des effets secondaires mal supportés ont été déclarés par 380 utilisatrices, c’est-à-dire dans 42,8% des cas. Ces effets secondaires déclarés ont concerné : – les utilisatrices de la contraception orale combinée (Lo-femenal®) dans 35 cas dur 136 (25,7%) ; – les utilisatrices de la contraception orale à progestatif seul (Ovrette®) dans 27 cas sur 54 (50%) ; – les utilisatrices de la contraception injectable (Dépo-provera®) dans 316 cas sur 691 (45,7%) ; – les utilisatrices du dispositif intra-utérin dans 2 cas sur 7 (28,6%). Ces effets secondaires sont en général à type de : * Aménorrhée (31,6%) * Spotting (28,2%) * Règle irrégulières (23,9%) La prévalence des déclarations des effets secondaires par les utilisatrices varie selon la région et les catégories sociales. A Amparafaravola, le taux de déclaration est de 27% (24). D’après EDS 2004, les effets secondaires constituent en partie une cause de non utilisation des méthodes contraceptives modernes. L’enquête effectuée a rapporté que pour des raisons associées à la méthode en particulier la peur des effets secondaires, 23% des utilisatrices de moins de 30 ans cessent la pratique ou deviennent des utilisatrices irrégulières. Cette situation concerne 15% des utilisatrices plus âgées (25). Les jeunes femmes de moins de 30 ans préfèrent en général utiliser les méthodes injectables (50%), celles qui optent pour la pilule ne représentent que 16% et le condom 3%. On retrouve la même tendance chez les femmes plus âgées mais avec une proportion légèrement plus élevée pour le condom (25). Les résultats de l’enquête EDS 2004 rapportent également que quelque soit l’âge, les injectables sont la méthode contraceptive la plus utilisée par les femmes en union. 

 Rumeurs

 Interrogées sur les motifs d’abandon des méthodes contraceptives pratiquées, les utilisatrices concernées par l’abandon ont répondu que leur comportement résultent d’une part la survenue d’effets secondaires (à type d’aménorrhée, de spotting et de métrorragie), et d’autre part des rumeurs qui disent que : – la pilule est l’origine des grossesses extra-utérines, des chutes des cheveux et des dents, des cancers des organes génitaux et du sein ; – la contraception injectable peut donner par la suite des malformations fœtales en cas de grossesse ou des cancers de toutes sortes ; – le dispositif intra-utérin peut donner un cancer de l’utérus. Un peu moins d’une femme sur deux (45%) utilisatrices de méthodes modernes ont été informées des effets secondaires qui pourraient survenir avec l’utilisation de leur méthode, et seulement 41% ont été informées des précautions à prendre contre les effets secondaires. En fonction du niveau d’instruction, on constate que plus les femmes sont instruites, plus elles sont informées sur les effets secondaires et les précautions à prendre, et plus elles résistent aux rumeurs non fondées sur l’utilisation des contraceptifs modernes.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :GENERALITES SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LA POLITIQUE DE POPULATION
1. POLITIQUE DE POPULATION
1.1. Définitions
1.2. Types d’intervention d’une politique démographique
1.3. Objets de l’intervention
1.3.1. Eléments constitutifs des processus démographiques.
1.3.2. Offre d’informations et de services.
2. PROGRAMMES DE PLANNING FAMILIAL
2.1. Objectif
2.2. Hypothèses
2.3. Méthodes modernes de contraception
2.3.1. Les contraceptifs hormonaux
2.3.2. Les méthodes barrières
2.3.3. Les méthodes chirurgicales
3. RUMEURS
3.1. Définition
3.2. Origine des rumeurs
3.3. Lutte contre les rumeurs
3.3.1. La communication
3.3.2. Obstacles à la communication
3.3.3. Comment empêcher les rumeurs de commencer
3.3.4. Le counselling
DEUXIEME PARTIE :ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DES RUMEURS ET EFFETS SECONDAIRES
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le CSB2 de Manakambahiny
1.1.1. Plan et organisation
1.1.2. Organisation
1.1.3. Personnel du CSB2
1.2. Le secteur sanitaire
1.2.1. La situation géographique
1.2.2. Les fokontany du CSB2 de Manakambahiny Ouest
1.2.3. La démographie
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population d’étude
2.3.1. Critères d’inclusion
2.3.2. Critères d’exclusion
2.4. Echantillonnage et taille de l’échantillon
2.5. Recueil de données
2.6. Saisie et traitement
2.7. Limite et éthique
2.8. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Méthodes contraceptives disponibles
3.2. Nombre d’utilisatrices
3.3. Méthodes utilisées
3.4. Profil des utilisatrices régulières
3.4.1. Tranche d’âge
3.4.2. Situation matrimoniale
3.4.3. Parité
3.4.4. Niveau d’instruction
3.4.5. Motifs d’utilisation
3.4.6. Profession
3.4.7. Domicile
3.5. Profil des autres types d’utilisatrices
3.5.1. Tranche d’âge
3.5.2. Situation matrimoniale
3.5.3. Parité
3.5.4. Niveau d’instruction
3.5.5. Profession
3.5.6. Domicile
3.6. Effets secondaires
3.7. Rumeurs
TROISIEME PARTIE COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES
1.1. Offre de service
1.2. Nombre, type d’utilisatrices et couverture contraceptive
1.3. Profil des utilisatrices régulières
1.4. Profil des autres types d’utilisatrices
1.4.1. Les utilisatrices irrégulières
1.4.2. Les cas d’abandon
1.4.3. Les perdues de vue
1.5. Effets secondaires
1.6. Rumeurs
2. SUGGESTIONS
2.1. Renforcement des activités d’IEC/PF
2.1.1. Objectif
2.1.2. Les stratégies
2.2. Counselling
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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