ANALYSE LITHO-STRUCTURALE ET MULTIELEMENTAIRE ASSOCIEES A LA MINERALISATION AURIFERE

ANALYSE LITHO-STRUCTURALE ET MULTIELEMENTAIRE ASSOCIEES A LA MINERALISATION AURIFERE

 ANALYSE DE LA SEQUENCE LITHOLOGIQUE ET STRUCTURALE DU PROSPECT DE KAWSARA 

ANALYSE LITHOLOGIQUE DE LA MINERALISATION EN SURFACE 

L’objectif est d’élaborer des cartes détaillées (1/5000) donnant un aperçu clair sur la répartition des anomalies géochimiques, sur les différents types de régolites, les différents types de faciès, et de structures, de même que sur les répartitions spatio-temporelles de ces divers paramètres.

GEOCHIMIE SOL

Etant la première étape du travail de terrain, la géochimie sol est la phase la plus importante et la plus délicate des phases de l’exploration aurifère. Elle consiste à tester la présence et l’importance de l’or et des substances chimiques dans le sol (en surface). Cette forme de géochimie consiste à prélever des échantillons de sol en surface et les analysés au laboratoire. Elle permet ainsi de définir des zones anormales c’està-dire des zones ayant des teneurs en or supérieures à la teneur moyenne de cet élément dans la croûte terrestre (pour) et d’y resserrer la maille. Elle s’effectue en différents étapes que sont :  définition de la grille de la géochimie sol ou maillage ;  choix de la ligne de base : c’est une ligne centrale qui divise l’anomalie en deux zones, une partie Est et une partie Ouest. Elle est tracée parallèlement à la structure principale ou majeure de la zone (généralement N036°) ;  layonnage ou ouverture des profils : le layonnage consiste au traçage de profils d’échantillonnage qui sont des lignes recoupant perpendiculairement la ligne de base et les structures régionales ;  prélèvement de sol : une série de prélèvement superficiel de sol à intervalle de 50 m sur chaque profil est effectuée à une profondeur comprise entre 30 cm et 65 cm;  tamisage et conditionnement : l’échantillon de 3 kg est ensuite tamisé à 180 µm d’ouverture avant la prise d’une portion de 350 g considérée comme représentative ;  méthode d’analyse géochimique : aussitôt arrivé au laboratoire (à Kayes), les échantillons sont soumis à des dosages chimiques ; La géochimie sol est la première étape de la prospection aurifère et elle cherche à définir des indices et anomalies et d’évaluer leurs importances et leur direction. La cible de KC a été identifiée par une géochimie régionale à la maille 1000 x 100 m et confirmée plus tard par une géochimie sol détaillée de 200 x 50 m. En effet, les études géochimiques (figure 11) montrent que l’anomalie KC est composée de deux sous-anomalies ; une (majoritaire) orientée NE et l’autre (minoritaire) orientée NS. L’anomalie KC est longue de plus de 1 km caractérisée par des dépôts latéritiques, magmatiques et sédimentaires. Par contre la partie NW du secteur est occupée par une grande colline de gabbro non minéralisée aussi bien en géochimie sol qu’en géochimie roche.

CARTOGRAPHIE GEOMORPHOLOGIQUE ET REGOLITIQUE 

L’objectif de cette cartographie est de préciser le type de régime régolite (figure 12) sur la base du terrain et de la nature des matériaux de surface. Elle consiste à lever les contours des différentes unités géomorphologiques à l’aide du GPS. Les différents régimes régolitiques connus sont représentés dans notre zone d’étude. En effet, nous avons : o le régime latéritique ou régime cuirassique représenté par quelques plateaux latéritiques « CP ». Le régime est plus étendue à l’Est et à l’Ouest du secteur ; o le régime « érosionel » : qui se manifeste par un nombre relativement important d’affleurements constitué, par des collines de roches basiques et acides ; o le régime « dépositionnel » : ce régime se compose de matériaux comme les sols sableux, les sols silto-argileux ou sols gravionnaires, regroupés en dépôts alluvionnaires « Depositional Alluvium – DA » et en dépôts colluvionnaires « Depositinal Plain – DP », de provenance proximale ou distale. La cartographie des affleurements effectuée à l’échelle 1/5000 par des géotraverses E-W a été beaucoup plus structurale que lithologique. Elle consiste à circonscrire l’affleurement avec le GPS et à rapporter les différents faciès et structures rencontrés sur un support vierge de la grille de l’anomalie (figure 19). Avant d’aller sur le terrain on vérifie d’abord l’état des matériels tels que boussole, GPS, flacon à acide chlorhydrique pour tester la présence de la calcite par effervescence ainsi que le carnet de note, un critérium une gomme et un support de terrain. Le travail sur le terrain s’effectue comme suit :  une étude générale de l’affleurement (puissance, extension et la nature);  une étude pétrographique macroscopique et à la loupe (x10) de la roche (texture, couleur, composition minéralogique et détermination de la famille et du nom de la roche);  une identification des structures planaires et linéaires et une analyse de leurs relations;  et enfin un échantillonnage sélectif des faciès lithologiques rencontrés. A noter aussi que la mesure des pendages des éléments planaires s’effectue en utilisant la règle de la main droite (le pendage est lu du côté du pouce et les autres doigts montrent la direction ; ainsi toutes les directions varient entre 0 et 180). Le secteur d’étude situé dans le Supergroupe de Mako caractérisé par un magmatisme bimodal d’affinité calcoalcaline et non loin de la MTZ est constitué de formations sédimentaires (jaspes, schiste, pelites et des grauwackes), des volcanosédiments (lapilli tuf, tufs fins), des intrusifs basiques (gabbros, diorites) et des intrusifs acides (granodiorites rhyodacites et des microgranite) et des roches volcaniques (andésites).

 Les intrusifs basiques et intermédiaires  

Le gabbro Il est très abondant dans le secteur et occupe la partie NW de celui-ci. Il affleure sous forme de colline puissante constituée de blocs massifs peu déformés et non minéralisés. Parfois il affleure sous forme de butte allongée suivant la direction birimienne NE-SW. C’est une roche (Figure 13 ) basique de couleur sombre-verdâtre (mélanocrate), holocristalline contenant des minéraux ferromagnésiens (essentiellement constitué de pyroxènes) et des plagioclases.  Figure 13:Le gabbro  La diorite Elle affleure sous forme de buttes allongées suivant la direction NE et en générale se trouve au contact direct avec le gabbro et les andésites. Elle se présente sous deux aspects : mésocrate à phénocristaux de plagioclases et leuco-mésocrate donnant un aspect monzonitique (monzodiorite). C’est un faciès (Figure 14B) à enclave de roches sombres (figure 14B) à texture microgrenue (microgabbro) altéré, déformé et cisaillé parfois parcouru par des veinules de quartz boudinés et microplissés (fig 14A). La mise en place de l’enclave s’explique par l’arrachement des particules d’une roche ancienne (gabbro) lors de la mise en place du pluton dioritique. Ces éléments de roches étrangères sont incorporés dans la matrice du pluton comme l’atteste la bordure figée de l’enclave qui traduit le refroidissement du matériel moins chaud dans un matériel chaud. C’est un faciès à chimisme intermédiaire de couleur grise et de texture grenue constitué essentiellement de plagioclases et d’amphiboles. Figure 14: Les différents types de diorites rencontrés dans le secteur. A : monzodiorite avec des veines de quartz microplissées; B : Diorite à enclave de microgabbro avec des veinules de quartz). 

 Les intrusifs acides  

La granodiorite : elle affleure au niveau des puits d’orpaillage à proximité des affleurements de diorite et de gabbro. C’est un faciès clair grisâtre à chimisme acide et de texture grenue constitué de quartz, de plagioclases, d’orthoses et de biotites. Elle s’altère en limonite dans la zone oxydée et en silice, chlorite dans la zone de cémentation.  Le microgranite C’est un faciès leucocrate affleurant sous forme de colline, de butte et des fois en filon allongé suivant la direction NE. C’est un faciès (Figure 15) altéré très déformé intrudant l’ensemble des faciès du secteur. Il occupe la partie orientale de ce dernier et se présente sous différentes couleurs (rose et blanche) due à l’altération en feldspath et en silice. Il est constitué de gros cristaux de quartz et de plagioclases dans une matrice microgrenue. Figure 15: Microgranite déformé et recoupé par une veine d’extension de quartz hématite 

Les porphyres  

Les filons de quartz : Ils sont localisés plus au sud du secteur à l’est et à l’ouest des gabbros. Ils sont allongés suivant la direction NE et NS. Par contre on rencontre parfois des filons de quartz N120 gossanifiés et minéralisés constitués essentiellement de quartz.

. Les roches volcaniques

  Les dacites Ils affleurent sous forme de buttes et se rencontrent au sud du secteur, le plus souvent au contact des andésites. C’est un faciès (Figure 16A) de couleur brune et généralement minéralisé en pyrrhotite et peu déformé constitué essentiellement de quartz, de plagioclases, de biotites et d’orthose. Veine d’extension de quartz -hematite Mémoire d’Ingénieur Géologue de Conception | Abdourahmane SALL 33  Les andésites : On note des faciès verdâtres parfois sombres. Leur texture est microlitique et sont souvent altérées, et foliées. Elles (Figure 16B) affleurent entre les diorites et les volcanosédiments sous forme de buttes et se rencontrent également à proximité de la grande colline de gabbro et au contact des microgranite et des jaspes. Figure 16: Les dacites et le contact andésite – microgranite ; A : Rhyodacite parcourue par des veines de quartz (A) ; B : contact entre microgranite et andésite très déformé (andésite occupant la partie supérieure sur la photo (B).

Les Volcano-sédiments et sédiments

 Les roches volcanoclastiques

Ce sont des roches issues d’éruptions volcaniques explosives avec éjection dans les airs de fragments de lave et de morceaux de roches suivit d’une sédimentation de ces projections. Ce sont des pyroclastites. Leur classification se base sur la dimension des pyroclastes. On distingue ainsi : – Les brèches volcaniques (Figure 17A) sont généralement caractérisées par des éléments de dimension supérieure à 64 mm de même composition que les lapillis voisins avec lesquels elles présentent une séquence stratigraphique positive. On les rencontre le plus souvent dans les cours d’eau sous forme de front de taille et parfois sous forme de collines occupant la partie basale de celle-ci. – Les lapilli tufs (Figure 17B) sont caractérisés par des pyroclastes polygéniques subanguleux constitués de quartz, feldspaths et d’éléments lithiques de dimensions comprises entre 2 et 64 mm. Ils affleurent sous forme de buttes et Mémoire d’Ingénieur Géologue de Conception | Abdourahmane SALL 34 de collines où ils occupent la partie sommitale de celles-ci et sont très altérés en silice. – Les tufs fins (sont caractérisés par des éléments de dimension inférieure à 2 mm. Ils affleurent dans la partie centrale ainsi qu’au même endroit que les andésites. Ils se présentent sous forme de deux faciès distincts : un faciès sombre-verdâtre plus répandu dans le secteur (tuf andésitique) (figure 17C) et un faciès clair (tuf felsique) (figure 17D). Ces faciès sont rencontrés à l’ouest du secteur sous forme de buttes allongées suivant la direction NE et sont altérés en silice, chlorite et peu de séricite. Ils sont aussi marqués par un litage plus ou moins subvertical le plus souvent penté vers l’ouest. 

Table des matières

RESUME
ABREVIATIONS
INTRODUCTION GENERALE
Première Partie : Contexte géologique régionale et cadre général du permis de kanoumba
CHAPITRE 1 : CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONALE ET CADRE GENERAL DU
PERMIS DE KANOUMBA.
I. CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONALE
I.1. PRESENTATION DU CRATON OUEST-AFRICAIN
I.1.1. LES ENSEMBLES LITHOSTRUCTURAUX DU CRATON OUESTAFRICAIN
I.1.1.1. Les domaines archéens
I.1.1.2. Les Formations Paléoprotérozoiques
I.1.1.2.1 Modèle d’évolution lithologique
I.1.1.2.2 Evolution structurale
I.2. LES MINERALISATIONS ARCHEENNES ET EBURNEENNES DU CRATON OUEST-AFRICAIN
I.2.1. Les minéralisations de l’archéen
I.2.2. Les minéralisations du birimien
I.2.3. La typologie des gisements du Craton Ouest-Africain
I.3. LA PRESENTATION DE LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
I.3.1. Le contexte géologique
I.3.2. Evolution structurale
I.3.3. Le métamorphisme et l’hydrothermalisme
I.3.4. Modèles géodynamiques
I.3.5. Les principaux gisements de la BKK
I.3.5.1 Le Gisement de Massawa
II. CADRE GENERAL DU PERMIS DE KANOUMBA .
II.1 Contexte Géographique
II.1.1 Localisation du Permis de KANOUMBA
II-1-2 Localisation de la cible de KC
II-1-3 Cadre Géographique
II-2- CONTEXTE GEOLOGIQUE DU PERMIS DE KANOUMBA
II-2-1- La géomorphologie et les ensembles lithologiques
II-2-2- Le cadre structural
II-2-3 Régolite régionale du périmètre de Kanoumba
II-3 SYNTHESE DES TRAVAUX REALISES DANS LE SECTEUR DE KAWSAR
CONCLUSION PARTIELLE
Deuxième Partie : Analyse de la séquence lithologique et structurale du prospect de Kawsara
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA SEQUENCE LITHOLOGIQUE ET STRUCTURALE
DU PROSPECT DE KAWSARA
I. ANALYSE LITHOLOGIQUE DE LA MINERALISATION EN SURFACE
I-1 GEOCHIMIE SOL.
I-2 CARTOGRAPHIE GEOMORPHOLOGIQUE ET REGOLITIQUE
I-3 CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE DE LA CIBLE DE KC
I.3.1. Les intrusifs basiques et intermédiaires
I.3.2. Les intrusifs acides
1.3.3 Les porphyres
I.3.4. Les roches volcaniques
I.3.5 Les Volcano-sédiments et sédiments
I.3.5.1 Les roches volcanoclastiques
I.3.5.2 Les sédiments
II. ANALYSE LITHOLOGIQUE DE LA MINERALISATION EN PROFODEUR
II. 1. Méthodologie d’étude
II.1.2. Sondage RAB (Rotary Air Blast) ou sondage à air comprimé
II.1.3. Sondage RC (Reverse Circulation) ou sondage à circulation inverse
II-2 ETUDE PETROGRAPHIQUE EN PROFONDEUR
II.2.1. Les faciès volcanosédimentaires
II.2.2. Les intrusifs basiques et intermédiaires
II.2.3 Les intrusifs acides
II.2.4. Les roches volcaniques
II.2.5 Les roches sédimentaires
III.1 Apport de la géophysique et du magnétisme
III.1.1 La géophysique
III.1.2 L’électromagnétisme
III.2. DESCRIPTION ET IDENTIFICATION DES STRUCTURES TECTONIQUES EN SURFACE
III.2.1 Les structures planaires
III.2.1.1. Les plans de foliation
III.2.1.2 Les plans de stratification ou bedding
III.2.1.3 Les structures ductiles
III.2.1.4 Les structures cassantes
III.2.2 Les structures linéaires
III.3. DESCRIPTION ET IDENTIFICATION DES STRUCTURES TECTONIQUES EN PROFONDEUR
III.3.1. Les structures ductiles identifiées
III.3.2 Le bedding ou le litage
III.3.3. Les structures cassantes et chevauchantes
III.3.4. L’Hydrothermalisme
III.3.4.1 Méthodologie d’étude
CONCLUSION PARTIELLE
Troisième Partie : Analyse des résultats de la susceptibilité magnétique et de la géochimie multiélémentaire
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES RESULTATS DE LA SUSCEPTIBILITE MAGNETIQUE
ET DE LA GEOCHIMIE MULTIELEMENTAIRE
I.1 La susceptibilité magnétique (magsus)
I.1.1 Méthodologie d’étude
II. L’ANALYSE GEOCHIMIQUE MULTIELEMENTAIRE
II.1 EN SURAFACE
II.1.1 Description des élments chimiques
II.1.2 Etude graphique des isoteneurs
II.2 EN PROFONDEUR
II.2.1 Etude graphique : Corrélation litho-chimique et aurifére
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION
Références Bibliographiques

 

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