Etude paramétrique sur l’efficience des banques Algériennes

Etude paramétrique sur l’efficience des banques Algériennes

Présentation du système bancaire Algérien

Survol historique sur le système bancaire Algérien

Le système bancaire Algérien s’est constitué en deux étapes principales, la première consiste à l’instauration d’un système bancaire national et la deuxième étape consiste à le libéraliser vers un secteur privé aussi bien national qu’étranger. En effet dès Décembre 1962 l’Algérie se dote des instruments institutionnels et juridiques nécessaire à l’établissement de sa souveraineté monétaire qui se traduit par la création d’une monnaie nationale, le Dinar Algérien et par la création de la banque centrale d’Algérie (Rapport KPMG, 2012). Jusqu’à la fin des années 1960, le paysage bancaire en Algérie est largement constitué d’établissements privés et étrangers .Ensuite une politique d’Algérianisation du secteur financier va progressivement s’opérer pour financer le développement économique en Algérie (Rapport KPMG, 2012). En effet l’État exerce progressivement un monopole sur le secteur et nationalise les établissements privés soit par la création d’Établissements publics : la Caisse Algérienne de Développement ‘CAD’ à laquelle succédera en 1972 la Banque Algérienne de Développent ‘BAD’ et la Caisse Nationale d’Épargne et de prévoyance ‘CNEP ‘. Soit par la création de sociétés nationales comme la Banque Nationale d’Algérie ‘BNA’, le Crédit populaire d’Algérie ‘CPA’ et la banque Extérieure d’Algérie ‘BEA’. Ces dernières ont repris les activités des banques étrangères ayant cessé d’activer en Algérie et bénéficie du patrimoine et des structures des banques étrangères dissoutes. Le monopole de l’État s’est concrétisé en partie dans la gestion du secteur par le Trésor public et l’organe de planification. Cela a concerné aussi bien la banque centrale d’Algérie que les banques primaires. L’État déterminait le taux d’intérêt et considérait les banques et les établissements financiers comme des instruments au service exclusif du développement et de financement des entreprises publiques. Cela se concrétisait par le soutien des entreprises publiques ayant une gestion déficitaire et par le financement de leurs investissements. Le secteur bancaire, déjà exclusivement publique, entre dans un processus de spécialisation, et s’organise par branches d’activités agriculture, industrie, artisanat, tourisme, hôtellerie, BTP, énergie, le commerce extérieur. En effet la loi de finances de 1970 oblige les sociétés nationales et les établissements publics à domicilier leurs comptes bancaires et leurs opérations auprès d’une seule et même banque (Rapport KPMG, 2012). Les réformes bancaires ont commencé vers la fin des années 80 par la promulgation d’une batterie de textes et de lois. En effet, la Loi n° 86-12 du 19 Aout 1986 relative au régime des banques et du crédit représente le premier texte qui a pour objet d’encadrer l’activité bancaire. Mais ,la loi n’apporte que peu d’innovations , en effet elle ne fait que reconduire le principe selon lequel le système bancaire constitue un instrument de mise en œuvre des politiques du gouvernement en matière de financement de l’économie nationale .Après le vaste programme de restructuration des grandes entreprises publiques , y compris les banques qui sont transformées en sociétés par actions . La libéralisation du secteur se concrétise par la promulgation de la loi relative à la monnaie et au crédit.

Rentabilité des banques commerciales Algériennes

La rentabilité des fonds propres et des actifs est forte par rapport à d’autres pays de la région, en partie parce qu’il est souvent mis fin aux prêts improductifs, non pas en les sortant du bilan mais en cédant le crédit initial dans le contexte des recapitalisations récurrentes par l’État (Rapport du FMI, 2014). Les marges d’intérêt sont la source de recettes la plus importante, contribuant pour 67 % au revenu d’exploitation.

Le rendement des actifs

Globalement , la rentabilité des actifs des banques en Algérie demeure faible par rapport à la moyenne en Afrique qui est de 2,1% (Menna, 2012) tirée par le taux inférieur du ROA des banques publiques .Cette rentabilité a été plutôt imputée au taux élevé du ratio des crédits non performants qu’à une faible marge d’intermédiation à cause du taux débiteur faible. Néanmoins, d’après le tableau [3.2] les banques publiques enregistrent une nette progression du rendement des actifs qui est passé de 0,37 % en 2003 à 1,37 en 2009. Mais ça reste en dessous du taux de progression du ROA des banques privées qui passent du 0,91 % à 3,28 % pendant la même période. Ces dernières affichent une meilleure performance en termes de rentabilité des actifs avec en moyenne 2,44 %, contre un ratio de 0,66 % pour les banques publiques. On notera également que la marge bancaire des banques privées est largement supérieure (avec en moyenne (5,90 %) avec une constante progression, comparé aux banques publiques, dont l’évolution de la marge bancaire se perturbe pendant la période (avec en moyenne 2,62%). La faiblesse de la marge bancaire des banques publiques est due principalement à la faible performance au niveau de la marge d’intermédiation. Contrairement aux banques privées, dont leur marge bancaire s’améliore grâce à une amélioration de la marge d’intermédiation (Menna, 2012). 

La rentabilité des fonds propres

Au cours de la période 2002-2009, la rentabilité des fonds propres ROE des banques commerciales en Algérie se situe en général à un niveau relativement élevé si on la compare par rapport à la moyenne relative en Afrique où elle se situe à 20,1% ((Menna, 2012) . Néanmoins, l’évolution du ROE est assez contrastée entre le groupe des banques publiques et celui des banques à participation étrangère. En effet, le ratio ROE des banques publiques, progresse régulièrement pour s’établir à 23,6% en 2007. En 2008 et 2009 ce taux s’élève à 25,01% et 25,93% respectivement. En revanche, le ROE des banques privées à participation étrangères est en progression plus forte par rapport à celle des banques publiques pour se situer en 2007 à 28%. Entre 2008 et 2009 ce taux est passé de 25,60% à 21,84%. Il est d’ailleurs plus élevé que celui réalisé en moyenne par les banques étrangères installées en Afrique lesquelles enregistrent un ROE de 26,7% (Menna, 2012). La baisse constatée du taux de rentabilité des deux dernières années (2008 et 2009) est liée principalement à la suppression des crédits à la consommation et à l’obligation de recourir au crédit documentaire pour le paiement des importations. Même avec cette baisse, ce ratio, est plus élevé que celui de 8,6% réalisé par les banques à participation étrangère, installées dans le reste du monde. En d’autres termes, les banques en Algérie réalisent un niveau de rentabilité trois fois plus élevé que celui réalisé par leurs confères opérant dans le reste du monde. Il faut attendre les années à venir pour pouvoir s’exprimer d’une manière précise sur l’attractivité du marché bancaire algérien et le niveau de la concurrence.

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