Impact de la FCO en France continentale

Impact de la FCO en France continentale

Ces vingt dernières années, les études médico-économiques se sont développées dans le domaine de la santé animale. En témoigne le nombre croissant de rapports, d’articles scientifiques en lien avec ce domaine (Figure 6). L’objectif de ce chapitre est d’apporter des informations nouvelles concernant l’impact de la circulation de la FCO en France entre sa réémergence en 2015 et fin 2016. Pour cela, nous avons, dans un premier temps, collecté des informations concernant le nombre et le coût des opérations réalisées dans le cadre de la surveillance de la FCO. Nous avons ensuite réparti les coûts selon le contexte dans lequel ces analyses étaient réalisées, et de fait, selon les principaux acteurs de la filière prenant en charge ces analyses. Une estimation des coûts globaux de la surveillance de la FCO est finalement présentée pour chaque contexte de la surveillance. Dans une seconde partie, nous souhaitions apporter un éclairage complémentaire concernant l’impact de la circulation de la FCO. L’angle choisi a été l’étude de la dynamique de mouvements, puisque les exportations représentaient une part importante de l’activité de la filière bovine. Les volumes de bovins sortant d’élevages pour différentes raisons (c.-à-d. mortalité, vente en France, exportation, envoi à l’abattoir, ou toutes raisons confondues), ont été analysés selon la classe d’âge des animaux, au niveau national ou dans des départements présentant une grande diversité de statuts sanitaires. Nous avons pour cela utilisé une méthode de détection d’anomalies précoces, que nous avons adaptée afin de détecter à la fois les déficits et les excès qui surviendraient.

Evaluation des coûts liés aux dispositifs de surveillance de la FCO en France continentale suite à la réémergence de 2015

La première épizootie, due aux sérotypes 8 (FCO-8) et 1 (FCO-1) de la FCO, a engendré des pertes économiques importantes liées à la circulation de ces virus dans les élevages (surmortalité, avortement, perte de production de lait et de viande) (Dal Pozzo, Saegerman, et Thiry 2009; Elbers et al. 2008; Nusinovici et al. 2012a; 2012b; 2013) et aux mesures de lutte (restriction de mouvements, vaccination) imposées par la réglementation européenne (Prentice et al. 2017; Tago et al. 2014; Perrin, Ducrot, et al. 2010; Nusinovici et al. 2011; 2012a; 2012b; 2013). Suite à des campagnes de vaccination obligatoires (2008- 2010), puis facultatives (2010-2012), la France a recouvré son statut indemne en 2012 (Anonyme 2012a). Cette situation favorable a permis d’alléger la surveillance de la maladie sur le territoire (DGAL/SDSPA 2013) pour ne conserver qu’une surveillance sérologique programmée (selon la directive CE/75/2000 de l’union européenne (Anonyme 2007; 2012a; 2000)) et une surveillance événementielle, afin de détecter et alerter précocement en cas de nouvelle introduction ou de ré-émergence sur le territoire.

En août 2015, un cas clinique de FCO sérotype 8 (FCO-8) a été détecté dans l’Allier chez un bélier présentant des signes cliniques. La mise en évidence de la présence du virus dans onze des douze élevages analysés dans les deux kilomètres autour du foyer a conduit d’une part à un renforcement de la surveillance évènementielle et d’autre part à la mise en œuvre d’une enquête programmée à l’échelle nationale entre septembre et octobre 2015 (DGAL/SDSPA 2015j). Cette enquête, conduite sur un échantillon aléatoire d’élevages bovins, a révélé une distribution spatiale étendue du virus FCO-8, avec 27 élevages de neuf départements français (Allier, Cantal, Cher, Creuse, Indre, Loire, Nièvre, Puy-de-Dôme et Saône-et-Loire) infectés au 12 novembre 2015. A cette même date, 52 foyers supplémentaires avaient été localisés via les analyses pré-mouvements et la surveillance événementielle dans d’autres départements de France continentale (Aveyron, Corrèze, Haute-Loire et Loiret) (Bournez et al. 2015). En application du règlement européen (2007/12668/CE) relatif à la lutte contre la fièvre catarrhale du mouton, des restrictions de mouvements d’animaux sensibles ont été définies autour des foyers afin d’empêcher la diffusion du virus.

 

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