LA MOBILISATION CROISSANTE DES ACTEURS DE TERRITOIRE

LA MOBILISATION CROISSANTE DES ACTEURS DE TERRITOIRE

LE ROLE DES ACTEURS DE TERRITOIRE EN MATIERE D’ADAPTATION

Bien que la question de l’adaptation soit restée pendant longtemps absente des débats et des politiques publiques, le constat des effets du changement climatique et la diffusion de l’information relative à ce phénomène poussent les acteurs du territoire à s’interroger sur la manière d’en limiter les conséquences. Ainsi, certains engagent une véritable réflexion afin d’élaborer une stratégie d’adaptation (§ 1) alors que d’autres se mobilisent pour contribuer au développement de celle-ci et à son animation (§ 2).

LES ACTEURS DE LA CONSTRUCTION D’UN PROJET D’ADAPTATION

Situés aux premières loges, les agriculteurs sont les premiers à observer les effets du changement climatique et à adapter en conséquence leurs pratiques (A). Pourtant, ces actions individuelles nécessitent tout de même l’intervention de l’action publique afin de les mettre en cohérence avec les politiques publiques, et notamment celles relatives à l’aménagement du territoire (B).

LA MOBILISATION CROISSANTE DES ACTEURS DE TERRITOIRE

La mise en place d’une stratégie d’adaptation individuelle par les agriculteurs

L’agriculture est l’un des secteurs les plus vulnérables 13 face au changement climatique. Une enquête 14 menée par le service Agriculture-Environnement de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) 15 révèle en ce sens que 70% des acteurs du monde agricole interrogés déclarent que l’agriculture de leur région a déjà été impactée par le changement climatique. Ce ressenti varie en fonction du territoire mais également en fonction des productions agricoles 16. Ainsi, l’adaptation de ce secteur consiste, pour les agriculteurs, en un changement des pratiques actuelles. Pour autant, il est impossible de dresser une liste complète des actions à mener en ce sens. En effet, celles-ci dépendent d’un trop grand nombre de facteurs tels que le type d’exploitation, le contexte territorial et les évolutions climatiques projetées, qui sont pour l’heure incertaines. Cependant, cela n’empêche pas d’envisager certaines actions à développer qui permettront de renforcer les capacités d’adaptation des exploitations agricoles face au climat à venir. Il peut s’agir, pour les plus générales, d’une avancée des dates de semis, de l’utilisation de variétés plus résistantes à la chaleur et qui ont des besoins moindres en eau, de la diversification des cultures ou encore le déplacement des productions vers le Nord du pays. D’ailleurs, certaines régions pourraient bénéficier des effets du changement climatique, du moins dans un premier temps, et connaître une hausse de production engendrée par l’augmentation des températures. Les agriculteurs mènent ainsi une adaptation dite spontanée c’est à dire qui a lieu après que les effets du changement climatique aient été observés. Néanmoins cette adaptation autonome au niveau de l’exploitation pourrait bien se trouver confronter à des limites puisque les effets du changement climatique attendus deviendront de plus en plus sévères. En outre, la capacité d’adaptation des agriculteurs est une condition préalable à l’adaptation de l’agriculture. Celle-ci est liée au degré de connaissance des professionnels du milieu sur cette problématique. Dès lors, il apparaît essentiel d’améliorer la diffusion de l’information sur les questions liées au climat afin qu’ils disposent de tous les éléments leur permettant d’améliorer leur capacité de faire face aux changements futurs. En ce sens, la question du changement climatique a été intégrée dans les référentiels de formation des jeunes agriculteurs, des travailleurs agricoles et des apprentis. B. L’élaboration d’un véritable projet d’adaptation par les collectivités territoriales Bien que l’agriculture ne relève pas systématiquement des compétences directes des collectivités territoriales, ces dernières disposent toutefois des moyens permettant de mettre en place des actions visant à adapter ce secteur au changement climatique. Elles ont donc un rôle crucial à jouer pour accompagner le secteur agricole dans sa réponse à l’enjeu d’adaptation. Depuis l’adoption des lois Grenelle, les collectivités territoriales sont désormais soumises à l’obligation d’intégrer un volet en ce sens dans leurs politiques territoriales climat-air-énergie 17. Pour les régions, la prise en compte de cette thématique s’est sensiblement développée depuis l’instauration de deux outils en particulier. Il s’agit, d’une part, du schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE), aujourd’hui intégré dans le schéma régional de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) et, d’autre part, du plan climat-énergie territorial (PCET), qui a récemment évolué, désormais obligatoire pour certains territoires. Ces deux documents doivent en effet comporter des mesures qui permettent de contribuer à l’adaptation au changement climatique. De plus, en tant qu’autorité de gestion du deuxième pilier de la politique agricole commune (PAC), la Région peut orienter les crédits provenant du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) vers le financement des politiques agricoles relatives au climat. Ainsi, l’échelon régional est bien souvent considéré comme étant l’échelon pertinent pour répondre aux enjeux environnementaux auxquels l’agriculture est confrontée. En ce qui concerne les communes et leurs groupements, celles-ci peuvent contribuer à l’élaboration de la stratégie d’adaptation en agissant via l’urbanisme. En effet, en collaboration avec les professionnels du secteur agricole, les collectivités territoriales, qui disposent de la compétence en matière d’élaboration des documents d’urbanisme, peuvent agir directement sur les espaces dont elles ont la charge. Il s’agit en réalité d’intégrer les conséquences du changement climatique à venir dans les politiques d’aménagement de l’espace. Cela implique que les choix d’aménagement du territoire qui sont inscrits dans les documents d’urbanisme soient pris en fonction des conséquences climatiques à venir.

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