L’application de la théorie des parties prenantes au milieu urbain

L’application de la théorie des parties prenantes au milieu urbain

La théorie des parties prenantes

De nos jours la théorie des parties prenantes retient une attention croissante dans la littérature managériale qui cherche à délimiter le rôle joué par l’entreprise dans les sociétés et qui tend à se poser comme une alternative aux théories contractuelles des organisations (théorie de l’agence et économie des coûts de transaction) pour reformuler la théorie de la firme. Quant à la notion de partie prenante, elle a d’abord été mobilisée en stratégie avant de devenir incontournable dans les réflexions centrées sur les systèmes de gouvernance des entreprises  . Cette partie concerne une revue de la littérature relative à la théorie des parties prenantes. Il sera question, de la genèse de cette théorie, de la définition de son sujet d’étude, de ses principes et limites et de ses domaines d’application. I.1 Qu’est qu’une partie prenante ? AMEDZRO ST-HILAIRE considère la partie prenante comme un acteur particulier à partir du moment où il a un sens moral. Cet acteur serait à la fois homo economicus (un être économique engagé dans des transactions dans le but d’en tirer un profit), homo socialis(il est profondément enraciné dans des relations sociales qui lui donnent une identité), homo politicus (il déploie des relations de pouvoirs et de contrôle), et homo moralis (il fonctionne sur la base d’un ensemble de principes culturels, de codes déontologiques et de règles d’éthique). A partir de là, une partie prenante aurait plusieurs visages, bien que les approches traditionnelles ne considère qu’une seule dimension à la fois13 . Le terme de Stakeholder (stake pour intérêt) a été créé par opposition au terme de Stockholder (désignant l’actionnaire) pour souligner l’existence d’autres groupes qui peuvent avoir des intérêts dans l’entreprise. Ce terme est traduit par les expressions comme, « partie intéressée », « ayant droit » ou « partie prenante » (ce dernier étant le plus utilisé dans la littérature francophone).Après l’introduction de cette notion par FREEMAN pendant une communication au sein du Stanford Research Institute, elle a été imposée dans la littérature dans son ouvrage : Strategic Management : A Stakeholder Approach (1984). Au tout début, le concept de partie prenante désignait les groupes indispensables à la survie de l’entreprise (Stanford Research institute, 1963)14 mais par la suite les définitions se sont multipliées (voir Tableau n°1) en donnant naissance à différentes approches de la théorie des parties prenantes : normative, instrumentale ou empirique. Nous retiendrons pour la suite de ce travail la définition de FREEMAN (1984) : « une partie prenante est un individu ou groupe d’individus qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ». A partir de cette définition, une cartographie des différentes parties prenantes de l’entreprise peut être dessinée (voir Figure 2). En outre, des parties prenantes peuvent affecter l’entreprise sans être affectées (et vice versa) et peuvent de ce fait constituer un danger ou, au contraire, une aide pour l’entreprise. 

 Identification et analyse des parties prenantes

Selon MAYERS (2005), l’analyse des parties prenantes permet non seulement l’aide à la décision dans une recherche d’équilibre et de gestion d’intérêts contradictoires mais aussi l’établissement de scénarios possibles (C’est le problème de qui ? Qui y gagne ? Qui y perd ? Quelles sont les relations et les différences de pouvoir entre les parties prenantes ? Quelle est leur influence respective ?)15. Traiter des parties prenantes pose la question de leur identification effective et leur hiérarchisation. De là, plusieurs classification ont été proposées. Nous retenons ici la classification d’IGALENS et PONT (2009)16 : A. Selon la proximité des parties prenantes : Dans cette catégorie on retrouve les parties prenantes qui sont impliquées dans les activités de l’entreprise. PP interne et PP externe : CARROLL et NÄSI (1997) proposent de classer les parties prenantes selon leur positionnement par rapport à l’organisation, les parties prenantes internes regroupent les propriétaires, dirigeants, employés et les parties prenantes externes qui regroupent les concurrents, consommateurs, gouvernements, groupes de pression, media, communauté et environnement naturel17 . PP primaire et PP secondaire : les parties prenantes primaires sont celles qui ont une relation contractuelle et formelle avec l’entreprise (propriétaires, employés, fournisseurs et clients) tandis que les secondaires sont celles qui peuvent avoir une influence potentielle sur la performance de l’entreprise (média, consommateurs, groupes de pression, gouvernements, concurrents, public et société  normatives, fonctionnelles, diffuses et consommatrices : cette classification est établies en fonction de la relation qu’entretiennent les pp avec leur entreprise. Les pp normatives représentent les autorités qui régulent les activités de l’entreprise, celles fonctionnelles affectent quotidiennement le fonctionnement de l’entreprise, celles diffuses concernent les parties intéressées par la défense du droit d’autrui en relation avec l’entreprise et celles consommatrices représentent les clients (voir Figure 3). 

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