Le commerce des services dans le contexte de la crise liée à la covid-19

LE COMMERCE DES SERVICES DANS LE CONTEXTE DE LA CRISE LIÉE À LA COVID-19

Le secteur mondial du tourisme et des voyages, qui comprend des services tels que les hôtels, les restaurants, les organisateurs touristiques et les agences de voyages, a sans doute été le plus durement touché par la crise jusqu’à présent, étant donné que les restrictions à la mobilité et la fermeture des frontières ont stoppé la circulation des touristes à l’étranger. Ce secteur dépend largement du commerce selon le mode 2. Les restrictions en matière de déplacements intérieurs et les prescriptions relatives au télétravail ne cessent de peser sur ce secteur car elles limitent les activités touristiques intérieures, qui sont importantes pour la fourniture de services au moyen d’une présence commerciale (mode 3).

En mars 2020, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a déclaré que des estimations préliminaires prévoyaient une baisse de 45% du tourisme international en 2020. Ce chiffre pourrait atteindre 70% si la reprise se fait attendre jusqu’en septembre. Ce chiffre pourrait atteindre 70% si la reprise se fait attendre jusqu’en septembre.7 Le 27 mars 2020, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a estimé que les arrivées de touristes internationaux pourraient baisser de 20% à 30% en 2020. Cela pourrait se traduire par une diminution des recettes du tourisme international (exportations) de l’ordre de 300 à 450 milliards d’USD, − soit près d’un tiers des 1 500 milliards d’USD de recettes générées à l’échelle mondiale en 2019 et l’équivalent d’une perte de cinq à sept années de croissance.8 Le 26 mars 2020, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) a estimé que le nombre d’emplois directement menacés dans les secteurs des voyages et du tourisme pourrait atteindre 100 millions.9 En mai, l’OMT a indiqué que les scénarios actuels laissaient entrevoir une baisse potentielle de 58% à 78% des arrivées de touristes internationaux pour l’année, en fonction des mesures de confinement et de la durée des restrictions de voyage, et prévoyaient que 100 à 120 millions d’emplois dans le secteur du tourisme seraient directement menacés.

Le recul du secteur a de vastes conséquences économiques étant donné son importance globale dans l’économie de nombreux pays et régions. Selon le WTTC, l’impact direct, indirect et induit du tourisme en 2019 a contribué au PIB mondial à hauteur de 8 900 milliards d’USD (10,3%) ainsi qu’à la création de 330 millions d’emplois (1 sur 10).11 Pour certaines économies, en particulier les plus petites, le tourisme représente non seulement la majeure partie des exportations totales, mais aussi une part importante du PIB (par exemple 67% pour les Seychelles, 62% pour Saint-Kitts-et-Nevis et 48% pour Vanuatu).12 Selon les statistiques de la balance des paiements, en 2018, les voyages représentaient 25% des exportations mondiales de services commerciaux, 32% des exportations de services des pays en développement et 50% de celles des pays les moins avancés (PMA).

Le 1er avril 2020, l’OMT a publié un ensemble de recommandations préconisant d’apporter un appui vigoureux et urgent au secteur du tourisme mondial pour l’aider à se relever de la pandémie de COVID-19 et à « croître mieux ».13 Jusqu’à présent, les mesures prises par les gouvernements ont été d’ordre social, économique et financier, allant des programmes de soutien à l’emploi pour les employés du secteur, aux politiques visant à encourager l’amélioration des compétences et la reconversion, en passant par des reports d’impôts et diverses autres formes de soutien financier aux opérateurs touristiques.

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