Les causes et effets de la non pratique de la culture de contre-saison

 Rapport de stage pratique de la culture de contre-saison, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

LA COMMUNE RURALE D’AMBOHITRIMANJAKA (CRAKA)

La CRAKA se situe à 12 Km environ à l’Ouest du cent re ville de la capitale dans le district d’Ambohidratrimo, région Analamanga. Malgré le fait qu’elle est proche de la ville, cela ne lui retient pas son caractère de commune rurale .80% de la population sont classées comme des paysans agriculteurs, ils occupent environ 1230 Ha de bas fonds localisé dans la plaine de Betsimitatatra. L’espace cultivable notamment la rizière est repartie comme suit:
– 840 Ha environ se cultive en saison pluviale pendant le mois d’Aout jusqu’au Janvier, ou culture irriguée à l’aide d’un barrage d’irrigation. Les produits obtenus sont ainsi appelés « vary aloha ». Généralement on dit que cetteculture est de contre-saison, une appellation technique pour justifier qu’elle est en avance de la vraie saison de riziculture;
– 390 Ha environ se cultive en vraie saison où on obtient les produits « vary vaky ambiaty ». Historiquement, on faisait référenceà la période de floraison de la plante appelée « ambiaty » pour accéder dans la culture duriz, en ce moment la saison est idéale pour commencer la culture.
Les “tanety” sont affectés principalement, pour ce tte zone, en la culture des maniocs et des patates douces, ces deux cultures occupent environs 20 Ha. Ce ne sont pas toute la population qui s’active dans cette option mais seulement
Dans la propriété des terres, presque le tiers despaysans se trouve dans la location des terres pour pouvoir exercer de culture: soit en donnant un tiers de la production au propriétaire terrien, soit en louant directement par le paiement de la valeur de location annuellement.
En général, chaque famille compte en moyenne 5 individus et dispose environ entre 4 à 15 ares pour pouvoir appliquer leur activ ité habituelle que ce soit de bas fonds ou du tanety. Concernant la répartition des tâches familiales, la réalisation de tous les travaux est assurée par le père de famille comme son activité rincipale avec l’aide de la mère qui, à la fois, assure le ménage et celle des enfants après ‘étudel. L’élevage domestique des volailles et des bétails va de paire avec l’agriculture pour assurer la survie de chaque ménage et en plus pour faire des petites économies.

MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHITRIMANJAKA, 2008

Dans la réalisation des différentes tâches afférentes aux cultures : il y a celles qui sont assurées par les membres de la famille ; et il y a celles qui nécessitent l’aide d’autrui moyennant des paiements en contre partie. Ces derniers sont, des originaires des autres régions voisines, des saisonniers qui viennent travailler durant la récolte du riz ou des voisins de la même localité. Pour pouvoir payer ces travailleurs, chaque famille doit admettre d’autres sources de revenus tels que l’élevage mentionné précedemment ou d’autres activités, sinon il faut accéder à la vente des produits de stocks.
La production du riz est souvent destinée à nourrir les membres de la famille puisque c’est le riz l’aliment de base des ménages malgaches. La vente des produits ne peut avoir lieu que dans une situation assez difficile que rencontrent les ménages ; exemple: pour le paiement des écolages, il faut vendre quelques quantités de riz pour la solution du problème. Les produits locaux ne sortent pas de la localité pour être vendus en raison de l’insuffisance en quantité pour permettre la vente en destination ailleurs, par contre les produits d’autres régions viennent combler l’insuffisance alimentaire surtout en matière riz de la localité.
La majeure partie de la population de la CRAKA vit donc surtout de l’agriculture notamment la riziculture. Mais d’autres cultures se pratiquent peu à peu et se généralisent dans l’activité habituelle des paysanstels que l’élevage, l’artisanat, petit commerce,… La zone était déjà connue, depuis unecinquantaine d’année, de la briqueterie. Cette filière se pratiquait, et continue encore, le renommé de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka avec ses produits de bonne qualité. De ce fait, beaucoup de familles entrent et se spécialisent plutôt dans la production de briques et de tuiles ; les pratiquants de cette filière confirment les bénéfices qu’ils en tirent.
La tableau suivant illustre la situation agricole des paysans de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka.
Tableau n° 1 : La répartition des terres cultivéespar spéculation et exploitants agricoles
Après avoir parlé brièvement de la commune ruraled’Ambohitrimanjaka, de ses activités économiques, on va de parler des causes de non application de la culture de contre-saison dans cette localité.

LES CAUSES DE NON APPLICATION DE LA CULTURE DE CONTRE-SAISON DANS LE CAS DE LA CRAKA

Pourquoi les paysans occupant la zone des rizières dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka n’y pratiquent pas la culture decontre-saison? Savoir leur raison revient à énumérer et détailler ensuite les différentes causes suivantes :
– d’abord d’ordre psychologique;
– ensuite d’ordre technique;
-et enfin d’ordre financier.

Les causes d’ordre psychologique

On a précédemment dit que l’agriculture malgache dmeta un caractère traditionnel dans sa pratique. La tradition revêt beaucoup plus d’importance chez les générations qui se succèdent dans tous les domaines, dans la pratique quotidienne et surtout dans le milieu rural ou se pratiquent généralement différentes et plusieurs cultures. Pourquoi parler de la mentalité ici comme facteur bloquant le développement rural?
En liaison avec la tradition, la mentalité des paysans ne connait, et ne veut pas connaitre, même pas les moindres changements en ce qui concerne la recherche de ce que peut apporter de surplus ou de développement dans la pratique journalière. Les paysans se contentent seulement de ce que leurs ancêtres les ont appris comme méthodes et techniques. Avant, ceux proposés semblaient compatibles avec le but fixé qui était la satisfaction de consommation d’une petite taille de la population. Mais actuellement, tout le monde est conscient du problème d’accroissement de la population devant l’aiguité des terres cultivables, et par conséquent cela conduit évidement à une insuffisance alimentaire pour la survie de la population. Pour résoudre ce problème donc, il faut adopter de nouvelles méthodes pour exploiter au maximum les ressources existantes afin d’augmenter la productivité et ainsi que satisfaire les besoins deconsommation.
C’est l’adoption de ces nouvelles méthodes qui pose de problème au niveau des paysans car cela va sans doute se différencier de leur habitude : habitude dictée par leurs ancêtres. Ils se justifient de l’idée de conservati des terres et que ces méthodes peuvent conduire à la faiblesse et ainsi qu’à la destructio n des ressources naturelles. A noter que ces ressources naturelles qu’on parle ici admettent des caractères sacrés aux égards des paysans et qu’il y faut respecter certaines normes. Ils ne sont pas convaincus qu’avec l’évolution du temps, il faut s’évoluer aussi dans l’activité.
Inciter les paysans de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka à pratiquer la culture de contre-saison dans les rizières est sans doute difficile à mettre en œuvre. Ils ne vont pas accepter facilement que cela se met en œuvre en dis ant que cela va dégénérer les terres cultivables et que ces dernières n’arriveront plusà produire assez; pour eux, il faut que la terre se repose après chaque récolte. Alors que cette pratique, au contraire, va enrichir la capacité de la terre à produire plus d’après les recherches menées ; il y a même leur croyance à l’enseignement de leurs ancêtres et que de telle innovation ne vaut pas plus à leur égard.
Proposer une nouvelle méthode d’activité semble èstr difficile pour les paysans, car leur habitude se fonde sur leur mentalité. Une mentalité qui s’est enracinée dans le passé et pour le futur: difficilement changeable. Et avec la méconnaissance de ce qui est favorable et profitable, les agriculteurs veulent rester tels qu’ils sont.

Les causes d’ordre technique

Madagascar fait partie des pays pauvres, cet état de pauvreté nuit à plusieurs opportunités pour la population. Le manque d’infrastructure, l’absence de la technologie et la non adaptation à des nouvelles techniques dans l’activité agricole ; tout cela est du à cette pauvreté. Elle s’intensifie alors et cela conduit à une barrière ne permettant pas l’entrée dans le développement.

La manque d’infrastructure

Pour les rizières occupées par les paysans de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka, elles sont cultivées pendant la saison sèche c’est à dire qu’il faut faire entrer l’eau pour irriguer les rizières; cela demande donc une bonne maîtrise d’eau.
Dans la pratique de la riziculture, il faut respecter un certain niveau de l’eau pour chaque étape de la culture :
Exemple: – pendant le repiquage il faut environ 10 cm d’hauteur d’eau afin que les jeunes plantes puissent s’enraciner et ne se fassent pas emporter par l’eau ni ne se fassent pas se sécher en cas de manque d’eau;
– après il faut additionner quelques quantités d’eau pour que les plantes puissent se développer normalement;
– avant la récolte, il est nécessaire de limiter l’entrée d’eau voire même en faire sortir.
Avec un besoin de régler l’entrée et la sortie d’eau et avec l’existence de la pluie qui demande aussi une bonne gestion pour ne pas nuire à la culture, il faut donc être à la hauteur pour pouvoir contrôler et s’adapter à ces besoins à partir de l’acquisition d’une infrastructure d’irrigation (barrage, canaux, drainage).
Deux barrages de retenues occupent le rôle d’adduction d’eau pour les rizières dans la commune d’Ambohitrimanjaka, l’une liée avec le fleuve d’Ikopa à l’Est sis à Antsampanana, de type traditionnel, et l’autre liée avec le fleuve de Sisaony au Sud sis à Ampiriaka. Les deux jouent des rôles très importants dans la réalisation de la culture du riz.
Un barrage sert d’abord à empêcher l’eau qui coule du fleuve de ne pas surpasser afin d’en acquérir une bonne quantité permettant leur utilisation ultérieurement au moment du besoin plus tard. Cette eau va ensuite être irriguée ou déviée vers d’autre direction ne suivant plus le fleuve mais vers la plaine ou se cultivent les cultures, principalement dans les rizières. On peut, avec le barrage, réguler la quantité qu’on veut ou limiter l’entrée pour permettre la satisfaction des besoins d’eau selon les cultures. Normalement avec le barrage, ce sera très facile le travail d’adduction d’eau du barrage vers les canaux d’irrigation ou celui de rétention de l’eau: c’est à dire fermer ou ouvrir la voie de l’eau (question de quelque dizaines de minutes avec deux individus qui s’entraident). Or, ce n’est pas le cas du barrage traditionnel sis à Antsampanana lié à Ikopa, celui ci nécessite toujours beaucoup de main d’œuvre pour arriver à fermer ou à ouvrir la sortie d’eau. Généralement, pendant la période où on va pratiquer le semis, on a besoin d’eau pour la réalisation de l’activité, il faudrait toujours mettre en place quelques réhabilitations du barrage. Par exemple : l’apport des sacs de sable ou des moellons pour renforcer le dit barrage afin de dévier l’eau vers les canaux de bonnes directions. Cette action s’avère inefficace car elle ne dure pas, souvent même pour assurer un cycle de riziculture annuel dans l’évacuation et la rétention d’eau à faire. Avec la pauvreté qui pèse sur les paysans, ces derniers n’arrivent plus à compter dans leur activité le coût de réhabilitation du barrage, c’est là qu’il autf que l’administration communale entre en action pour apporter son soutien selon sa capacité dans cette réhabilitation pour que la saison de culture ait lieu. Elle fait de son mieux, voire même obligée avec un coût non négligeable avec lequel elle ne doit pas se décourager. Tant que le barrage ne soit pas construit en dur, ce coût mentionné précédemment va être considérer comme une dépense annuelle de la commune. Il est évident pour la zone que le saison-sèche est trop court pour pouvoir effectuer plusieurs cultures successivement, en plus beaucoup de pluie et des catastrophes telle que l’eau se trouvant dans les fleuves et les rizières .Dans ces deux cas, il faut arriver à faire sortir vite l’eau pour qu’elle ne détruise pas la culture et cela à partir des canaux de sortie d’eau très efficace.

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