Rappels anatomiques de la région de la tubérosité ischiatique

Myologie de la région de la tubérosité ischiatique

Quatre muscles s’insèrent sur la tubérosité ischiatique (Figures 3, 4 et 6).
Le muscle glutéo-biceps, dont la partie caudale (biceps fémoral) s’insère sur toute l’extrémité caudale et latérale de la tubérosité ischiatique, et la partie crâniale (muscle cocygéo-fémoral) sur la partie ventrale et latérale. L’aponévrose terminale se confond largement avec le fascia jambier qui s’insère sur la face latérale de la jambe. Lorsque le bassin est pris pour point fixe, il contribue à soulever le membre, fléchir la jambe, la porter en abduction et imprime une légère rotation en dehors. Lorsque la jambe est prise pour point fixe, il empêche l’élévation de l’os ischium et contribue à tirer sur la tubérosité ischiatique pour redresser le bassin (dans des mouvements de cabrer par exemple). Dans la locomotion, il s’agit d’un muscle extenseur de la cuisse qui contribue également à l’ouverture de l’angle fémoro-tibial, prenant ainsi part à la propulsion du corps.
Le muscle semi-tendineux s’insère sur la partie ventrale et latérale de la tubérosité ischiatique, médialement au muscle glutéo-biceps. La terminaison se fait sur le revers médial de la crête tibiale. Au soutien, c’est un fléchisseur de la jambe, imprimant une légère rotation en dedans. A l’appui, il contribue avec le biceps fémoral à l’ouverture de l’angle fémoro-tibial.
Le muscle semi-membraneux s’insère en partie ventrale de l’ischium, en bordure de la tubérosité ischiatique, médialement et crânialement aux muscles semi-tendineux et biceps fémoral. La terminaison s’effectue sur l’épicondyle et la base du condyle médial du fémur, sans atteindre le tibia. Il est extenseur de la cuisse, et participe lorsque la jambe est prise pour point fixe au redressement du bassin.
Le muscle ischio-caverneux chez le mâle, qui s’insère en face ventrale et médiale de la tubérosité ischiatique.
Figure 4 : Insertion musculaire sur l’os coxal du cheval, os coxal gauche (vue latérale), d’après Barone [6].
Figure 5 : Insertion musculaire sur l’os coxal du cheval, os coxal gauche (vue médiale), d’après Barone [6].
Figure 6 : Insertion musculaire sur le bassin osseux du cheval, os coxal gauche (vue ventrale), d’après Barone [6].

Repères anatomiques externes

La tubérosité ischiatique est le support osseux de la pointe de la fesse et correspond, en vue latérale, à l’inflexion maximale de l’arrondi de la fesse du cheval (Figure 7).
Figure 7 : Pointe de la fesse du cheval [12]

Revue bibliographique des fractures de la tubérosité ischiatique

Etiologie des fractures de la tubérosité ischiatique

D’après Dyson [8] et Hendrickson [10], les fractures de la tubérosité ischiatique résultent le plus souvent de traumatismes liés à l’utilisation du cheval (chute sur la pointe de la fesse, choc contre un mur lors de recul violent) qui sont ou non connues des propriétaires.

Signes cliniques associés aux fractures de la tubérosité ischiatique

D’après Dyson [8], le plus souvent, une boiterie aiguë sévère apparaît immédiatement après le traumatisme puis la boiterie diminue rapidement en intensité. L’œdème modéré en regard de la tubérosité ischiatique passe fréquemment inaperçu, mais si on palpe la région, les muscles semi-tendineux et semi-membraneux sont souvent douloureux. Une amyotrophie de la base de la queue qui apparaît en sept à dix jours est assez spécifique d’une fracture de l’ischium, mais peut aussi être la conséquence de lésions nerveuses. Le plus souvent, la palpation de la tubérosité ne révèle pas de craquement.
Si la boiterie devient chronique, mise à part la déformation de la pointe de la fesse, les signes locaux tels que la douleur musculaire disparaissent.
D’après Hendrickson [10], le plus souvent les chevaux sont présentés pour une baisse de performance et ne montrent pas nécessairement de signes locaux. Lorsque la fracture de la tubérosité ischiatique est chronique, une fibrose de l’attache proximale du muscle semi tendineux est observée. Dans quelques cas aigus, la palpation de la tubérosité ischiatique déclenche de la douleur. A l’examen dynamique, une boiterie modérée à sévère avec un raccourcissement de la phase crâniale de la foulée et un test de flexion positif sur le membre postérieur ipsilatéral sont mis en évidence.

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