Les conditions d’efficacites de l’education relative a l’environnement

« L’homme est à la fois créature et créateur de son Environnement, qui assure sa subsistance et lui offre la possibilité d’un développement intellectuel, moral, social et spirituel». Tel est la déclaration marquant le coup d’envoi de la réflexion sur l’Education Relative à l’Environnement (ERE). À Stockholm (Suède) en 1972, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement humain, la communauté internationale se réunit pour la première fois pour discuter d’un programme mondial sur l’environnement et le développement.

A Madagascar, les contradictions entre les lois de la nature et les besoins de la population se sont muées en un conflit étonnant dont l’impact sur l’Environnement prend de plus en plus d’ampleur. Conscient de ces problèmes qui sont liés à la situation économique et à la pauvreté, Madagascar c’est lancé dans une politique de réconciliation de la population Malagasy avec son environnement : La Politique Nationale Environnementale (P.N.E). La mise en œuvre de la dite Politique nécessitait la traduction de cette politique en plan d’action En 1989, le Gouvernement a élaboré un Plan National d’Action Environnemental (P.N.A.E). Il s’agit d’un plan de mise en œuvre d’un Programme Environnementale (P.E) de 15 ans, repartie en trois phases exécutables sur 5 ans (P.E I, P.E II, PE III). Il ne restait plus alors que de donner à cette politique le mouvement et la volonté par la législation.

PHILOSOPHIE GLOBALE

L’éducation

Le terme éducation dérive du mot latin « ex-ducere » qui signifie guider ou conduire hors. Par définition, elle est l’ensemble des moyens octroyant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles d’un être humain. Cependant, Il est souvent facile de confondre enseignement et éducation. En effet, ce dernier terme, beaucoup plus général, correspond à la formation globale d’un individu, à divers niveaux (au niveau religieux, moral, social, technique, scientifique, médical, etc.). Le terme enseignement, de son côté, se réfère plutôt à un mode d’éducation bien précis, soit celui « de la transmission de connaissances à l’aide de signes ». « Signes » et « enseignement » dérivent d’ailleurs de la même racine latine. Ces signes utilisés pour la transmission de connaissances font, entre autres, référence au langage parlé et écrit. Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n’est pas forcément enseigner.

Schématiquement, on peut distinguer trois grands domaines éducatifs : le savoir, le savoir-faire, et le savoir- être :

– Le savoir correspond aux connaissances intellectuelles. Les recherches en éducation relatives au savoir ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques qui permettent aux apprenants d’acquérir aux mieux des connaissances : lecture, écriture, mathématique, connaissances sur l’Homme et sur l’Environnement écologique, métaconnaissances …
– Le savoir-faire correspond à des compétences pratiques, à d’expérience dans l’exercice d’une activité artisanale, artistique ou intellectuelle. Ces capacités s’acquièrent par la pratique régulière d’une activité et en partie par l’apprentissage d’automatismes moteurs. Les recherches en éducation relatives au savoir-faire ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques qui permettent aux apprenants d’assimiler au mieux des compétences et des habiletés pratiques.
– Le savoir- être correspond à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées à l’Environnement humain et écologique. Cette capacité s’acquiert en partie par la connaissance de savoirs spécifiques. Les recherches en éducation relatives au savoir- être ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques qui permettent aux apprenants d’acquérir au mieux la maîtrise d’actions et de réactions adaptées à leur organisme et à leur Environnement : préservation de l’Environnement, hygiène, empathie, contrôle émotionnel, contrôle comportemental, responsabilisation, actions pro- sociales, coopération, discours autocentré (langage « je »), gestion des conflits …

Il ne faut pas aussi confondre éducation et instruction. La première ne se limite pas à l’instruction qui se rapporte aux purs savoirs et savoir- faire. Elle vise également à assurer la bonne insertion sociale du citoyen et se concentre sur les aspects culturels plus ou moins arbitraires, qui relèvent de la croyance et des valeurs véhiculées (partie utile à la société : disposer de citoyens qui comprennent et adhèrent à ses principes et règles). En pratique, on sait que certains savoirs essentiels font partie du bagage minimum du citoyen, et qu’inversement il n’y a pas d’enseignement possible sans un minimum de pures conventions (comme l’alphabet, par exemple) et de capacités relationnelles. Instruction et éducation sont donc généralement confondues.

L’Environnement

Le concept d’Environnement évolue encore, car il s’enrichit constamment de la découverte d’interactions avec de nouveaux domaines. Il est alors primordial de tenter d’élucider ce concept.

Le terme Environnement est polysémique, c’est à dire qu’il recouvre à présent de nombreuses acceptions. Étymologiquement parlant, le terme « Environnement » trouve son origine dans le grec, le latin et le gaulois.

On doit distinguer l’évolution du mot (1) et l’évolution du sens (2) ,

1. « En-viron-ne-ment vient du terme « virer » (tourner) qui trouve son origine dans le grec « gyros » (cercle, tour) puis dans sa transformation latine « gyrare » et « in gyrum » ; dans le latin « virare », « vibrare » (tournoyer) ; dans le gaulois « viria » (anneau, bracelet). Les trois origines se sont mélangées avec le temps. De « virer», l’ancien français a fait « viron » signifiant « tour » ou « ronde ». Puis, le préfixe « en » a été ajouté à « viron » pour donner « environ » (entour, autour) (attesté en 1080) qui provient de la transformation de « in gyrum » et de «envirum» (attesté en 980). D’« environ » on a fait « environner » (faire le tour), attesté au XIIe siècle. Environ au pluriel « environs » signifiait « alentours ». Puis « à l’entour » a pris la forme d’« environneement » avec deux « e » (attesté en 1154). Pour perdre son deuxième « e » et donner « Environnement » (action d’environner, résultat de cette action) ou « Environnements » (tours, contours, circuits, voire détours), attesté du XIIIe siècle au XVIe siècle.

2. Durant toute cette évolution étymologique, de virer à Environnement, le radical «vir » a toujours signifié la forme du « tour » et de l’« arrondi », et par extension «tous les contours » voire l’« ensemble des contours ». Aujourd’hui la définition d’«Environnement » traduit encore cette idée de « tour », d’« entour », d’«alentours», d’« autour ». Le « ce qui est autour », le « ce qui fait le tour », le « ce qui forme le tour » et le « ce qui est dans l’entour » traduisent bien le concept de « milieu » à l’échelle locale et le concept de « géosphère », « biosphère », d’« écosphère » et de « technosphère » à l’échelle globale. On peut donc remarquer que du simple «mouvement » (tourner, tournoyer, faire le tour), à la simple « forme» (entour, contours, anneau) qui traduirait davantage un « contenant », le terme d’« Environnement » a peu à peu désigné non seulement le mouvement et le contenant, mais aussi le « contenu » ».

L’Environnement serait donc – à un moment donné- le milieu dans lequel une personne et/ou le groupe évolue(nt), ce milieu incluant l’air, l’eau, le sol, leurs interfaces les ressources naturelles, la faune, la flore, les microbes et les êtres humains, les écosystèmes et la biosphère, ainsi que tous facteurs sociaux susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et leurs activités.

LE CONCEPT D’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT 

L’Éducation relative à l’Environnement : un choix d’éducation de tous les jours 

« La protection et le respect de l’Environnement sont d’intérêt général. Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du cadre dans lequel il vit » .

Pour une personne, le «monde» dans sa totalité représente cet Environnement avec lequel il est en communication continue, qu’il le veuille ou non. Cette dernière implique que chaque homme a une «image du monde» qui oriente son comportement. Et cette communication, comme tant d’autre, est elle aussi, limitée par « l’image du monde » que chaque personne « se fabrique » et ne peut contenir que les composants qu’il perçoit.

Notre comportement est ainsi façonné pour faire face à un Environnement réduit par notre imagination limitée. Il n’est pas évident de demander à un paysan d’imaginer l’impact de la déforestation en Amazonie (8 000 000 d’hectare par an) sur le climat de Madagascar, par exemple. Mais comment sauvegarder si les informations sont des luxes ? Car « En définitive, nous ne conservons que ce que nous aimons. Nous n’aimons que ce que nous comprenons. Nous ne comprenons que ce qui nous est enseigné » Baba Dioum .

L’Education Relative à l’Environnement (ERE) résulte d’une prise de conscience du monde qui nous entoure et des problèmes qui lui sont liés. Elle est conçue pour que chaque personne et la collectivité prennent conscience de leur Environnement. Dans cette perspective, l’ERE incite l’homme à s’intéresser à ses valeurs sociales et culturelles, à avoir des compétences nécessaires pour se rendre compte dans toutes leurs dimensions des difficultés identifiées. Tout cela conduit la pensée de chaque partisan à percevoir les dommages causés par la dégradation de l’Environnement. L’acquisition de ces connaissances et compétences offre un développement optimal de la personne et de son groupe social ; ces atouts leur permettront d’agir pour résoudre les problèmes actuels et futurs de l’Environnement, tant au niveau local que régional, national ou mondial.

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : LES CONDITIONS D’EFFICACITES DE L’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
I. PHILOSOPHIE GLOBALE
II. L’éducation
III. L’Environnement
IV. LE CONCEPT D’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
IV.1. L’Éducation relative à l’Environnement : un choix d’éducation de tous les jours
V. Eduquer à l’Environnement, Développement Durable
VI. LES CONDITIONS DE REUSSITE D’UNE POLITIQUE D’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
Conclusion partielle
Deuxième partie : STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE DE LA PERE
I. LA CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT MALAGASY
II. LA POLITIQUE NATIONALE D’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
III. LES SECTEURS DE L’EDUCATION
III.1. L’Education Relative à l’Environnement Formelle
IV. L’Education Relative à l’Environnement Non Formelle
V. L’Education Relative à l’Environnement Informelle
VI. LES DIFFICULTES
Conclusion partielle
Troisième partie : BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA PERE
I. BILAN
I.1. Au niveau international
I.2. Au niveau national
a. Contexte socio- politique
b. L’Education Relative à l’Environnement dans les établissements scolaires
c. L’Education Relative à l’Environnement dans le cadre non formel
d. L’Education Relative à l’Environnement dans le cadre informel
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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