Les discours de la politique culturelle française sur les publics

Les discours de la politique culturelle française sur les publics

Le cadre des institutions culturelles en France 

En France, la culture jouit d’une importance aussi bien économique que sociale, prépondérante au cœur de l’État, ce qui lui vaut l’admiration de l’Europe et du monde entier (Mirlesse et Anglade, 2006). Notre objectif n’est pas de retracer l’historique de la politique culturelle, cependant, il est nécessaire de mettre en évidence un événement moderne crucial pour l’histoire de la politique culturelle : la fondation par André Malraux, du Ministère des affaires culturelles   . Après la seconde guerre mondiale, « se développe un vaste mouvement de décentralisation dramatique qui préfigure l’organisation décentralisée de la République et anticipe la création du ministère des affaires culturelles en 1959 » (culture communication. gouv.fr). C’est donc avec la création de ce Ministère   que la culture est instituée en France comme une catégorie d’intervention publique (Dubois, 1999), principalement en ce qui concerne les beaux-arts  . Comme l’expliquent Mirlesse et Anglade (2006), cette politique culturelle, « de type missionnaire menée par Malraux au mépris de toute médiation ou pédagogie a surtout profité aux publics cultivés, qui ont « hérité » d’un « capital culturel » suffisant pour tirer profit d’une confrontation directe avec les œuvres » (Mirlesse et Anglade, 2006 : 15). Pourtant, Malraux a mis en place la gestion des budgets des théâtres publics, ainsi que privés à travers la création de fonds de soutien au théâtre privé en 1964, et qu’il a créé de nouveaux « Centres dramatiques nationaux »100. Comme le souligne Dubois (1999) c’est grâce à la création du Ministère de la culture que « des secteurs entiers de la production culturelle n’existent que par et pour l’intervention publique, et les principes qui le régissent sont définis dans les ajustements entre des agents de l’État et des artistes » (Dubois, 1999 : 15). Avec l’arrivée de Duhamel comme Ministre la question de l’enseignement est placée au centre des discussions portant sur la politique culturelle en France. D’après Mirlesse et Anglade (2006), Duhamel « plaide en faveur d’un effort de médiation pédagogique entre les œuvres et le peuple (à rebours de la théorie du « choc esthétique » chère à André Malraux) en affirmant que toutes les voies d’accès à la culture sont également légitimes » (Mirlesse et Anglade, 2006 : 16). Plus tard, la politique culturelle en France, en plus d’être une affaire exclusive de l’État devient une affaire régionale et locale  qui dépend des apports du privé : « À la fin du mandat de VGE, l’État culturel a conservé des proportions modestes et des missions essentiellement patrimoniales; sa faiblesse relative conforte la montée en puissance des nouveaux acteurs de la politique culturelle que sont les collectivités territoriales et les agents privés. Le recours au mécénat d’entreprise est alors évoqué par Jacques Rigaud comme une solution à la fragilité budgétaire du Ministère » (Mirlesse et Anglade, 2006 : 17). Avec l’arrivée de Lang en 1981 en tant que Ministre, la question de la décentralisation culturelle devient un axe central de la politique culturelle, principalement en raison du constat suivant : « Le financement par l’État des « secteurs artistiques » est inversement proportionnel à leur fréquentation et d’une façon générale, la politique de développement des équipements menée depuis la création des Affaires culturelles en 1959, n’a pas réduit les inégalités d’accès aux institutions » (Mirlesse et Anglade, 2006 : 21).

Une analyse du discours institutionnel de la politique culturelle en France 

Afin de réaliser une analyse du discours institutionnel des politiques culturelles en France, nous nous sommes basée sur trois documents principaux résumés brièvement ainsi : La convention culturelle européenne : à travers ce document publié en 1954, tous les membres de l’Union Européenne s’engagent en 11 articles qui regroupent l’étude des langues, de l’histoire et de la civilisation commune à « adopter une politique d’action commune visant à sauvegarder la culture européenne et à en encourager le développement » (Convention culturelle européenne, 1954). D’autre part, a été publié en décembre 2015 le plan de travail 2015-2018 et 2011-2014 en faveur de la culture de l’union européenne, intitulé « Guide sur la sensibilité et l’expression culturelles ».

La charte de la mission du service public pour le spectacle vivant 

Il s’agit d’un document officiel établi par le Ministère de la culture et de la communication en 1998 et envoyé sous forme de lettre d’information, qui oriente le travail de tous les organismes culturels subventionnés de spectacle vivant. Ce texte est « le rappel de la volonté du ministère de la culture et de la communication d’un engagement fort de l’État en faveur de la création artistique et du développement culturel dans le domaine du spectacle vivant » (La charte de la mission du service public pour le spectacle vivant 1998 : 2).

La politique culturelle de la ville de Paris 

 ce document publié en 2007, est né de l’« évolution des modes de production artistique, contexte économique dans lequel évoluent les institutions culturelles, importance de l’éducation artistique pour l’avenir des politiques culturelles, mais aussi devoir de solidarité, nécessité d’assurer la mise en place de services publics modernes et performants » (La politique culturelle de la ville de Paris, 2007 : 2). Ce texte, divisé en 3 parties (les missions de la direction des affaires culturelles, les musées municipaux, et la question de la conservation et valorisation face au numérique) oriente les affaires culturelles des établissements subventionnés par la Mairie de Paris et encadre la mission de cette ville à l’égard de la culture. 

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