Les perspectives expliquant le lien entre la CP et la performance

Les perspectives expliquant le lien entre la CP et la performance

Communautés de Pratique et impact sur la performance via l’apprentissage, le partage des connaissance

Apprentissage, partage des connaissances et performance 182 La thèse donnant l’apprentissage et le partage des connaissances comme sources de performance est considérée par les auteurs comme dominante. Mais, et bien que ce lien positif soit toujours considéré comme vrai, la démonstration de cette causalité reste difficile à établir. Le congrès de l’AIMS (2005) a organisé une table ronde pour interroger cette question. Les interventions de F. Leroy et B. Berthon ne contestaient pas l’idée que l’apprentissage est générateur de performance, car chacun a recensé les effets positifs et multiples de l’apprentissage pour l’organisation, en termes de correction des erreurs, de génération, de transfert des connaissances et d’expériences, d’adaptation à l’environnement et d’augmentation de la productivité, etc., Toutefois, ils attirent l’attention sur le fait que ce lien entre les deux est présenté souvent comme systématique, or la difficulté de la démonstration appelle à relativiser ces conclusions.

Le lien de causalité reste difficile à démontrer, en raison, entre autres, de la difficulté et la complexité que recouvrent les deux notions. Il existe aussi plusieurs formes de l’apprentissage, et de la performance est difficile à définir. Parmi les auteurs les plus cités sur ce lien de causalité entre l’apprentissage et la performance, on trouve la contribution de Popper et Lipshitz (2000)105, qui soutiennent clairement la thèse du lien positif entre l’apprentissage (organisationnel) et la performance. Ils modèrent toutefois leur propos en annonçant qu’« il est probablement plus cohérent de dire que la majorité des études affirment que l’apprentissage est positif, mais une minorité significative, l’infirment » (ibid., p, 186) (traduction personnelle). A propos de cette minorité, les auteurs rapportent, entre autres, l’idée selon laquelle l’apprentissage produit dans certains cas des inférences erronées. De son côté, Wonacott (2000) souligne la problématique des échéances. Après avoir soutenu l’existence d’un lien positif entre l’apprentissage et la performance, l’auteur indique (suivant les travaux de Bierema ; Fenwick ; Steiner) que ce lien bute sur la problématique des échéances à laquelle la performance sera appréciée. Selon cet auteur, l’apprentissage nécessite un temps relativement long.

Qu’en est-il du lien entre les mécanismes d’apprentissage se déroulant dans les CP et la performance ?

Les apports de l’apprentissage et du transfert des connaissances en termes de performance tels qu’ils sont rapportés ci-dessus par les auteurs concernent tous les niveaux et formes d’apprentissage. Donc, ils s’appliquent aussi aux cas des CP où le processus d’apprentissage et le partage de connaissances se déroulent suivant un modèle particulier, collectif, implicite et situé (Smith et Tosey, 1999 ; Boud et Middleton, 2003 ; et d’autres). Si on prend comme référence, par exemple, les critères généraux annoncés par Bjornavalod (2001, p 34) comme déterminant la validité et la réussite d’un apprentissage, en l’occurrence, – l’aptitude à remettre en question les faits établis, – l’aptitude à définir et à clarifier des problèmes, – l’aptitude à coopérer et à trouver des solutions possibles, – l’aptitude à formuler et à appliquer des solutions, il est clair que ces conditions relatives aux aptitudes sont pleinement remplies dans le modèle des CP, tel que décrit et présenté par les auteurs (Wenger, 1998 ; Smith et Farquhar, 2000 ; Mc dermott, 2001 ; Restler et Woolis, 2007 ; etc.). D’ailleurs, ce sont ces aptitudes mêmes qui pour les auteurs font la pertinence du modèle de l’apprentissage dans les communautés de pratique. Ce modèle est considéré par ces derniers comme offrant plus de possibilités et des conditions meilleures aux apprenants, comparé aux modèles traditionnels qui, selon ces auteurs, ne permettent pas vraiment cette flexibilité, du fait de la rigidité des systèmes hiérarchiques sur lesquels ils reposent. (Nous reviendrons sur cette idée dans la dernière section de ce chapitre).

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