Les Requins du Cénozoïque

Les Requins du Cénozoïque

Les requins de l’Eocène

Comparaison avec d’autres faunes sélaciennes contemporaines Les Néosélaciens éocènes ont une large distribution (Cappetta, 2012), même si il y a des régions plus riches que d’autres comme : – le Pakistan (Adnet et al., 2010), – l’Egypte avec les genres Nebrius et Galeocerdo, avec d’autres espèces de Carcharhinus (Underwood et al., 2011), – la Jordanie (Mustafa et Zalmout, 2002), – l’Afrique de l’Ouest (White, 1926), – l’Inde (Kumar et al., 2013), – le Maroc où on retrouve, à l’Yprésien et au Lutétien, des représentants de Galeocerdo, Rhizoprionodon, et Nebrius (Noubhani et Cappetta, 1997; Gheerbrant et al., 2003), – l’Europe : Galeocerdo se retrouve à l’Eocène moyen de l’Angleterre (Dixon, 1850) et de Belgique (Leriche, 1905), Carcharhinus et Rhizoprionodon sont connus dans les Formations de l’Eocène moyen de France (Agassiz, 1843; Cappetta & Nolf 1981 ; Mollen, 2008), – l’Antarctique avec le genre Carcharhinus (Long, 1992; Cione et Reguero, 1994; Kriwet, 2005) 71 – l’Amérique du Nord avec le genre Galeocerdo de la « Jackson Formation » de l’Alabama (Leriche, 1942; Ward et Wiest, 1990; Parmley et al, 2003; Cicimurri, 2007). Quant aux raies de l‘Eocène, leur distribution est aussi large. Des spécimens de Myliobatis sont retrouvés en Angleterre (M. dixoni; Agassiz 1843), au Maroc (M. dixoni; Arambourg 1952), et au New Jersey (M. jugosus; Leidy et Gabb 1877). La seule espèce connue de Rhinoptera pour l’Eocène (R. sherboni) est rapportée du Lutétien de Nigeria (White, 1926) et du Maroc (Arambourg 1952). L’association sélacienne d’Ampazony diffère légèrement de celles du Maroc et d’Egypte. Les dépôts éocènes marocaines ont donné G. latidens, N. blankenhorni, Carcharhinus et Rhizoprionodon, et des représentants, à la fois de Myliobatis et Rhinoptera (incluant R. sherboni). Les Formations Eocènes d’Egypte renferment G. latidens, N. blankenhorni, et des espèces de Carcharhinus, Myliobatis et Rhinoptera. b) Les requins du Miocène Indications sur l’âge relatif des Formations de Nosy Makamby En supposant que les dents récoltées à Makamby sont de même âge que les couches qui les renferment, la majorité des espèces identifiées sont du Miocène, et par conséquent offre une indication sur l’âge des dépôts sédimentaires de l’ile. En outre, la présence de Carcharhinus priscus et de Galeocerdo mayumbensis suggère un âge Miocène inférieur ou moyen. Comparaison avec d’autres associations du même âge Le Miocène est caractérisé par des espèces qui ont une distribution très large, ne permettant pas d’effectuer une analyse biogéographique significative. Néanmoins, l’assemblage de Nosy Makamby pourrait être comparé avec celui d’autres localités connues du même âge pour leur faune sélacienne. L’assemblage le plus similaire à celui de Nosy Makamby en termes de faune sélacienne est celui du Miocène supérieur de Baripada Beds en Inde (Sahni & Mehrotra, 1981). Au début, la  Formation a été datée du Miocène inférieur (Sharma & Patnaik, 2010) mais des représentants caractéristiques de Suidés ont permis de lui donner l’âge Miocène supérieur. Cette faune qui contient des espèces ubiquistes comme Hemipristis, Carcharhinus et Galeocerdo, contient aussi un bon nombre de dents de petites tailles qui, du point de vue taxonomique est similaire à celle du Miocène de Nosy Makamby. Apport des requins sur le paléoenvironnement de Nosy Makamby au Miocène Les taxons identifiés à Nosy Makamby, comme la majorité des requins, occupent la zone littorale néritique et préfèrent le climat tropical. L’absence de Carcharias et d’Isurus (requins des sables et requins mako) est inhabituelle puisque leurs dents sont fréquentes dans les dépôts côtiers miocènes (Reinecke et al., 2011, Purdy et al. 2001 ; Andrianavalona, 2011). Les dents de requins et de raies sont retrouvées à Nosy Makamby en association avec des restes de siréniens (Samonds et al. 2002 ; Samonds et al. 2007) ce qui caractérise un milieu littoral, protégé et calme, sous une eau claire, de faible profondeur. Quant aux Foraminifères présents dans le milieu, dominés par les Miliolidés – notamment Quinqueloculina (Ramihangihajason, 2011 ; Ramihangihajason et al. 2014), ils indiquent un dépôt dans un environnement côtier et chaud, conditions identiques à celles indiquées par la présence des siréniens. Ces anciennes conditions, présentes à Nosy Makamby au Miocène, sont similaires à celles des autres dépôts du même âge sur le pourtour du Canal de Mozambique à l’exemple de la Tanzanie (Pickford, 2008).

L’exoscopie et la reconstitution du paleomilieu 

Exoscopie des grains de quartz

L’exoscopie des grains de quartz de la couche Mak 5aI montre une signature microtexturale caractérisée par des microstructures d’origine mécanique. Mais dans l’analyse exoscopique, la présence de chaque microstructure, même si elle n’est pas dominante, n’est jamais fortuite et elle peut fournir des informations précieuses. 73 Les microstructures majeures rencontrées sont :  Soulèvement de plaques d’origine mécanique  Grains subangulaires  Bord arrondis  Particules adhérentes  Craquelures de percussion en V  Fosses profondes  Cassures linéaires  Topographie moyenne  Couverture d’argile  Couverture de particules adhérentes  Cassures conchoïdales  Escaliers linéaires  Topographie basse  Rainures droites  Figures de dissolution  Dépressions polies  Pores de dissolution Indications sur l’origine et le mode de transport des grains  Parmi les échantillons étudiés, les grains à bords arrondis avec des craquelures de percussion en V accompagnées de rayures linéaires ou courbes, traduisent un milieu aqueux (fluvial, deltaïque ou littoral) (Madhavaraju et al. 2009; Hossain et al. 2014; Gindy et al. 2015; Manickam & Barbaroux, 1987 ; Udayaganesan & al, 2011 ; Mahaney, 2002). En effet, les craquelures de percussion en V sont produites lors de la collision des grains en milieu aqueux. Leur nombre et abondance sont liés à la durée et l’intensité des agitations et impact dans ce milieu aqueux.  Par contre, de nombreux grains prélevés sur Mak 5aI présentent des décollements de plaques d’origine mécanique, des dépressions allongées, d’une topographie moyenne ainsi que des fissures arquées et des bords bulbeux qui caractérisent des grains d’origine éolienne (Mahaney, 2002 ; Costa & al, 2012). La présence en plus des précipitations d’origine chimique ainsi que des cassures à bords méandriformes conforte cette origine éolienne (Madhavaraju et al. 2009; Wasel, 2012) : les cassures à bords méandriformes sont générées par la collision entre grains dans un environnement éolien. Les grains possédant une topographie basse proviennent aussi d’un milieu éolien proche du littoral. 

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