Mémoire Online: Les jeunes patients en situation d’illettrisme leur vécu et les propositions d’amélioration de la qualité des soins en médecine générale

Sommaire: Qualité des soins

I. INTRODUCTION
II. HISTORIQUE ET CONTEXTE
1. L’illettrisme en France
A. DEFINITIONS
1. Définition des compétences de base
2. Définition de l’illettrisme
3. Définition de l’analphabétisme
4. Définition du « français langue étrangère »
5. Définition de la litteratie et de ses cinq niveaux
B. HISTORIQUE DE LA LUTTE CONTRE L’ILLETTRISME
C. L’ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE « INFORMATION ET VIE QUOTIDIENNE » DE L’INSEE ET LA JAPD
1. Age
2. Sexe
3. Répartition géographique
4. Situation face à l’emploi
5. Langue maternelle
6. Précarité économique
7. Les jeunes et la Journée d’Appel et de Préparation à la défense
D. ETIOLOGIES MULTIPLES
1. Les causes médicales
a. Dyslexie
b. Dysphasie
c. Dysgraphie
d. Dyspraxie
e. Dyscalculie
f. Déficiences sensorielles, psychomotrices et syndrome autistique
g. Prévention et dépistage
2. Les facteurs socioculturels
a. Environnement peu lettré
b. Rapport difficile avec l’école
3. Le modèle éducatif et familial
a. Rapport au savoir
b. Rapport à l’école
4. Les facteurs socioéconomiques
a. Désunion familiale
b. Grande fratrie
c. Pauvreté
5. Les facteurs psychoaffectifs
E. L’ILLETTRISME : UN FACTEUR D’EXCLUSION SOCIALE
1. Rapport de l’ANLCI
2. Le score EPICES de l’IRDES
3. Un indicateur d’inégalité sociale selon l’INSEE
4. Un indicateur également pour l’ONPES
F. LEGISLATION
1. Lutte contre l’illettrisme, une Priorité nationale
2. Action décentralisée territoriale
2. Santé et illettrisme
A. LE CONCEPT DE « HEALTH LITERACY » OU LITTERATIE EN SANTE
1. Un concept américano-canadien
2. Définition de l’OMS de 1998
3. Y a-t-il des moyens de mesure clinique ?
B. NIVEAU D’INSTRUCTION ET SANTE
1. Perception de l’état de santé
2. Prévalence des maladies
3. Comportement, habitudes de vie et facteurs de risque
a. Tabac
b. Alcool
c. Obésité
4. Prévention
a. Dépistage du cancer su sein.
b. Dépistage du cancer du col de l’utérus
c. Dépistage systématique du cancer colorectal
5. Consommation globale de médecine générale
a. Consommation d’omnipraticien
b. Le médecin traitant
6. Autres indices de consommation médicale
a. Soins hospitaliers
b. Consommation de spécialistes d’organes
c. Pharmacie
d. Consommation de soins dentaires
7. Couverture complémentaire santé
8. Renoncement aux soins
9. Mortalité et espérance de vie à un âge donné
10. Cout de l‘illettrisme
C. EXEMPLES DE DEUX PATHOLOGIES
1. Illettrisme et SIDA
2. Illettrisme et diabète
D. LES SITUATIONS DE HANDICAP
III. MATERIEL ET METHODE
1. Justification et objectifs
2. Matériel
3. Méthode
A. REALISATION DES ENTRETIENS
B. ELABORATION DU GUIDE D’ENTRETIEN
C. ANALYSE DES ENTRETIENS
IV. RESULTATS
1. Tableau récapitulatif
2. Jeune âge de la population étudiée
3. Une majorité d’hommes interrogés
4. Tous sont en formation professionnelle
5. Le niveau scolaire est équivalent au secondaire pour la majorité
6. Des histoires personnelles difficiles
7. Les données sur leurs médecins traitants
8. Les difficultés scolaires et l’illettrisme
9. L’état de santé déclaré est globalement bon
10. Que signifie pour eux la santé ?
11. Les « croyances » médicales
12. Les difficultés de soin liées à l’illettrisme
A. LES DIFFICULTES POUR EXPLIQUER SES SYMPTOMES
B. LES DIFFICULTES POUR COMPRENDRE LES EXPLICATIONS DU MEDECIN
C. LES DIFFICULTES POUR COMPRENDRE L’ORDONNANCE
D. LES DIFFICULTES POUR PRENDRE LES MEDICAMENTS
E. LES DIFFICULTES POUR REVOIR SON MEDECIN (SUIVI)
F. LES DIFFICULTES POUR PRENDRE RENDEZ VOUS
G. LES DIFFICULTES POUR SE REPERER DANS UN HOPITAL
13. Comment réagissent-ils face aux difficultés
14. Pourquoi n’en parlent-ils pas ?
A. LA TIERCE PERSONNE : LE PHARMACIEN
B. L’EXPLICATION ORALE SUFFIT
C. SE DEBROUILLER SOI MEME
D. LA TIERCE PERSONNE : LA MERE
E. LE CONTEXTE
F. LA PEUR, LA HONTE
G. LE RESPECT POUR LE MEDECIN
15. La satisfaction envers le médecin traitant
16. La qualité de la relation médecin-patient est soulignée
17. Le médecin est-il au courant des difficultés scolaires/ illettrisme ?
18. Voudriez-vous qu’il le sache ?.
19. Y a-t-il des attentes envers le médecin ?
20. Les propositions pour améliorer la prise en charge par le médecin traitant
21. Un thème récurrent : l’argent
V. DISCUSSION
1. Discussion de la méthode
2. Discussion des résultats
A. ANALYSE DES RESULTATS
1. Leurs Perceptions et représentations
a. Le tabou de l’illettrisme
b. Mauvais niveau de litteratie en santé
– La notion de bonne santé
– Les connaissances et les croyances médicales
– Les craintes et les peurs
c. Absence de lien entre illettrisme et santé
d. Méconnaissance du système de soins
– Le médecin traitant
– Le prix de la consultation
– Le remboursement des actes médicaux et des médicaments
– Le fonctionnement du cabinet médical
2. Leur vécu dans le domaine médical
a. Vécu globalement positif
– Satisfaction envers le médecin traitant
– Une bonne relation médecin-patient
– Les qualités du médecin de famille
b. Les aspects négatifs
– Le médecin traitant ignore l’illettrisme
– Ils ne souhaitent pas qu’il le sache
– La confiance, un élément fondamental
– Le problème majeur de la lisibilité de l’ordonnance
– Les stratégies de contournement : le rôle clé de la tierce personne
– Les problèmes de communication
– Les erreurs de prise de médicaments
3. Les propositions
B. DISCUSSION DES RESULTATS
1. Limites de l’étude
2. Forces de l’étude
VI. CONCLUSION
VII. BIBLIOGRAPHIE
VIII. ANNEXES
1. Annexe 1 : le TOPHLA
2. Annexe 2 : le guide d’entretien
3. Annexe 3 : Tableau des résultats

Extrait du mémoire

I. INTRODUCTION

Qualité des soins
La volonté d’écrire une thèse sur l’illettrisme est apparue lors de mon stage de niveau 1 chez le praticien, lorsque j’ai observé que plusieurs patients me proposaient de remplir leurs chèques. Je me suis demandé quelles pouvaient en être les raisons sans oser les questionner sur le sujet. Parallèlement en août 2010, est paru un numéro spécial de la revue Prescrire sur les inégalités sociales de santé dans lequel un article était consacré à l’illettrisme. Je me suis donc questionnée sur l’importance de l’illettrisme dans le domaine de la santé.
En consultant le catalogue des thèses de la bibliothèque Interuniversitaire de Médecine, je n’ai trouvé aucune thèse française abordant spécifiquement ce sujet. Une rapide bibliographie ne m’a pas permis de retrouver d’articles portants sur l’intérêt des médecins en France sur les liens entre les inégalités sociales de santé, l’illettrisme et la santé des patients. Dans ma formation initiale j’ai eu la chance d’assister à un enseignement dédié aux inégalités sociales de santé mais dans lequel la question de l’illettrisme ne figure pas spécifiquement.
Devant ce constat j’ai décidé de m’intéresser à l’illettrisme et son lien avec la santé. Pour ce travail j’ai d’abord, à travers un vaste travail bibliographique, défini ce qu’était l’illettrisme et les liens connus entre l’illettrisme et la santé, afin de savoir s’il y a un impact sur la santé des patients.
Ensuite, mon objectif a été de recueillir le point de vue des personnes en situation d’illettrisme sur la santé et le médecin généraliste afin de confirmer ou d’infirmer le postulat initial que l’illettrisme constitue un frein à une bonne santé.
L’objectif secondaire a été de proposer des pistes d’amélioration dans le cadre de la consultation de médecine générale.
II. HISTORIQUE ET CONTEXTE
1. L’illettrisme en France
A. DEFINITIONS:
1. Définition des compétentes de base :

Qualité des soins
Pour la Communauté européenne, on entend par compétences de base : « la lecture, l’écriture, le calcul, la capacité à apprendre mais aussi les compétences en technologies de l’information, les langues étrangères, la culture technologique, l’esprit d’entreprise et les aptitudes sociales… ». Finalement ce sont les bases de l’éducation scolaire qui permettent aux futurs adultes de pouvoir vivre en société.
2. Définition de l’illettrisme :
L’illettrisme caractérise les personnes qui sont allées à l’école, qui ont appris à lire et à écrire, mais en ont perdu la pratique (ou ne l’ont pas bien acquise), à la différence de la situation d’analphabétisme. Ces personnes ne maîtrisent pas suffisamment l’écrit pour faire face aux exigences minimales requises dans la vie professionnelle, sociale, culturelle et personnelle.
Des exemples simples sont : lire un programme de télévision, comprendre un bulletin météo, écrire une liste de courses, chercher une rue sur un plan, remplir un chéquier, lire le bulletin scolaire de son enfant…
3. Définition de l’analphabétisme :
L’analphabétisme qualifie la situation d’une personne qui n’a jamais été scolarisée et qui n’a jamais appris à lire et à écrire. Une personne analphabète est incapable de lire et d’écrire, en le comprenant, un exposé bref et simple de faits en rapport avec la vie quotidienne.
4. Définition du « Français Langue Etrangère » :
Ce terme qualifie la situation du nouvel arrivant en France qui doit apprendre le français.
Cette personne peut avoir un très bon niveau de compétence dans sa langue d’origine.
5. Définition de la littératie et de ses cinq niveaux :
Le mot littératie est un mot dérivé de l’anglais literacy qui signifie « alphabétisme », par opposition à iliteracy : « analphabétisme ».
La littératie est l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans les collectivités en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités.
Cinq niveaux ont été déclinés par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique).
Le niveau V correspond au moins au niveau de formation équivalent à celui du BEP ou du CAP : maîtrise des compétences supérieures de traitement de l’information.
Niveau V bis : sortie de troisième ou abandon de classes de CAP ou BEP avec maîtrise des compétences supérieures de traitement de l’information.
Niveau IV : formation n’allant pas au-delà de la fin de la scolarité obligatoire.
Niveau III : il s’agit du minimum convenable pour composer avec les exigences de la vie quotidienne et du travail. Il dénote à peu près le niveau de compétences nécessaire pour terminer des études secondaires et entrer dans le supérieur.
Niveau II : les répondants du niveau II peuvent lire uniquement des textes simples, explicites, correspondant à des tâches peu complexes. Ces personnes peuvent avoir acquis des compétences suffisantes pour répondre aux exigences quotidiennes de la littératie, mais à cause de leur faible niveau de compétence il leur est difficile de faire face à de nouvelles exigences, comme l’assimilation de nouvelles compétences professionnelles.
Niveau I : le niveau de compétence est très faible : par exemple la personne est incapable de déterminer correctement la dose d’un médicament à administrer à un enfant d’après le mode d’emploi indiqué sur l’emballage.
…………

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