Occlusions intestinales aigues mecaniques

L’occlusion intestinale aigüe est un syndrome défini par l’arrêt brutal et complet du transit des matières et des gaz. Elle représente 10 à 20 % des douleurs abdominales aigues de l’adulte et près de 25% des admissions chirurgicales pour un abdomen aigu [1]. L’occlusion intestinale mécanique est caractérisée par l’interruption du transit intestinal par un obstacle sur le grêle ou le colon. Elle reste une des urgences les plus fréquentes et se présente comme « l’urgence la plus urgente» lorsque la vitalité d’une anse étranglée est en jeu. L’occlusion est un syndrome ubiquitaire, connu depuis l’antiquité, auquel beaucoup d’auteurs se sont intéressés dans le monde. Les occlusions mécaniques du grêle comptent pour 65 à 75 % des occlusions mécaniques, tandis que les occlusions mécaniques du colon représentent entre 25 et 35 % des occlusions mécaniques. Les occlusions gastroduodénales sont beaucoup plus rares, représentant 1 à 2 % des occlusions [1]. Aux USA [2] en 2002 l’occlusion intestinale était la troisième entité la plus rencontrée après l’ischémie intestinale et la perforation d’ulcère aux unités de soins intensifs. En Afrique ; en 2001 au Maroc [3] 10 % des douleurs abdominales de l’adulte étaient attribués à l’occlusion intestinale aiguë, Harouna Y et al [4] ont rapporté une fréquence de 41% des cas d’occlusion intestinale aiguë au Niger. Au Mali, selon les études réalisées au CHU du Point G, 2006 Arlette Dongmo [5] ont trouvé l’étranglement herniaire (46,6%) comme principale cause d’occlusion intestinale aiguë avec une mortalité post opératoire à 6,17 %. Sacko M [6] en 2010 a trouvé 117 cas d’occlusion intestinale aiguë de janvier 2004 à décembre 2008. La pathologie occlusive représentait 11,07% des activités de chirurgie et 28,8 % des abdomens aigus chirurgicaux avec un taux de mortalité post opératoire à 9 % à l’hôpital régional de Mopti selon une étude réalisée par Mariko B. M [7] en 2011.

Définintion :
L’occlusion intestinale aiguë est caractérisée par un arrêt complet et persistant du transit des matières et des gaz au niveau d´un segment quelconque du tube digestif.

Intérêt :
Le syndrome occlusif est l’une des causes les plus fréquentes d’intervention chirurgicale en urgence. Il est important de le diagnostiquer cliniquement, et de connaitre les examens paracliniques qui permettront d’évaluer sa gravité et d’orienter le traitement étiologique. En effet, le syndrome occlusif doit être considéré comme une urgence thérapeutique jusqu’à décision chirurgicale contraire : il faut d’abord prendre en charge son retentissement général, puis déterminer son mécanisme, sa cause et la nécessité d’un traitement chirurgical urgent.

Rappels anatomique et physiologique de l’iléon et du côlon

L’iléon

Anatomie macroscopique :
L’intestin grêle est la portion du tube digestif qui s’étend de l’estomac au colon. C’est un organe de digestion et d’absorption. Il comprend 3 segments de haut en bas :
– Le duodénum: C’est la partie la plus courte de l’intestin grêle. Il prend naissance au sphincter pylorique de l’estomac et s’étend sur 25 cm; puis fusionne avec le jéjunum.
– Le jéjunum : mesure 2 m de longueur et s’étend jusqu’à l’iléon
– L’iléon : Mesure 3,6 m de longueur et rejoint le gros intestin à la valvule iléo-caecale. L’iléon comme le reste de l’intestin grêle est un conduit musculomembraneux plus ou moins aplati à l’état de vacuité, revêtant une forme régulièrement cylindrique quand il est distendu par les aliments et les gaz. L’iléon a une coloration rosée, légèrement pâle ; Il décrit une série d’anses (14 à 16 anses intestinales) ; dont chacune a une longueur de 20 cm [9].

Anatomie microscopique :
Sur le plan histologique, la paroi de l’iléon est constituée de 05 tuniques, de dehors en dedans: la séreuse, la sous séreuse, la musculeuse, la sous muqueuse et la muqueuse.
a- Les tuniques séreuse et sous séreuse : Se continuent le long du bord adhérant des anses intestinales avec les feuillets du mésentère.
b- Les tuniques musculeuse et sous muqueuse sont identiques à celles du duodénum
c- La tunique muqueuse présente :
-Des villosités,
-Des valvules conniventes dont les dimensions et le nombre diminuent graduellement de l’angle duodéno-jéjunal vers la terminaison du jéjunoiléon; elles disparaissent complètement à 50 cm environ en amont du gros intestin.
-Des follicules clos : On trouve en plus dans le jéjuno-iléon, des plaques de Peyer qui sont des amas de follicules clos dessinant à la face de la muqueuse des plaques blanchâtres d’aspect gaufre, de forme elliptique de 4 à 6 cm de longueur. Elles siègent particulièrement sur la deuxième moitié du jéjunoiléon et sur le bord libre de l’intestin [9].

Les rapports :
L’iléon tient de multiples rapports avec les autres organes intra abdominaux :
– en arrière : avec la paroi abdominale postérieure et organes retro péritonéaux (gros vaisseaux para vertébraux, partie sous méso colique du duodénum, les reins, les uretères, le colon ascendant et surtout le colon descendant) ;
– en avant : il est en contact avec le grand omentum qui couvre directement la masse intestinale et la paroi abdominale antérieure ;
– en haut : il répond au colon transverse ;
– en bas : il est en contact avec le colon pelvien [9].

Les vaisseaux et les nerfs :
– Les artères proviennent de l’artère mésentérique supérieure.
– Les veines sont disposées comme les artères et se jettent dans la grande veine mésentérique.
– Les lymphatiques qui sortent de la paroi de l’iléon sont les chylifères d’ASELIUS. Ils vont directement soit aux éléments du groupe juxta intestinal, soit à ceux du groupe intermédiaire. Ces deux groupes communiquent eux-mêmes avec le groupe central dont les afférentes conduisent la lymphe de l’iléon dans le tronc lombaire gauche ou dans la citerne de PECQUET.
– Les nerfs viennent du plexus solaire par le plexus mésentérique supérieur [9].

La physiologie :
La fonction principale de l’iléon est la digestion et l’absorption. La présence du chyme dans le grêle entraine la sécrétion du suc intestinal au rythme de 2 à 3 litres (L) par jour. Ce suc de pH=7,6 ; légèrement alcalin, renferme de l’eau et du mucus. Il est rapidement absorbé par des villosités et sert au transport des substances contenues dans le chyme lorsqu’elles entrent en contact avec les villosités. Les enzymes intestinales sont élaborées dans les cellules épithéliales qui tapissent les villosités. Toute la digestion effectuée par ces enzymes a lieu à l’intérieur des cellules, à la surface de leurs micros villosités. Parmi ces enzymes il y a :
– la maltase, l’invertase et la lactase pour la digestion des glucides ;
– la ribonucléase et la désoxyribonucléase pour la digestion des acides nucléiques.

Table des matières

I- INTRODUCTION
II- OBJECTIFS
III- GENERALITES
IV- METHODOLOGIE
V- RESULTATS
VI- COMMENTAIRES DISCUTION
CONCLUSION

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *