TDD : abces du poumon de l’adulte non complique

L’abcès du poumon est un foyer de suppuration localisé qui se collecte dans une cavité néoformée creusée dans le poumon par une inflammation aiguë non tuberculeuse. Il est devenu rare depuis l’avènement et l’usage des antibiotiques. L’abcès du poumon survient toujours sur un terrain particulier et peut engager le pronostic vital. Les étiologies sont multiples et dominées par les germes anaérobies. Si le diagnostic positif est aisé grâce à l’examen clinique et l’imagerie, la recherche étiologique reste ardue. L’abcès du poumon survient le plus souvent sur un terrain débilité telque le tabagisme, l’éthylisme, le diabète etc. La prise en charge initiale repose sur une antibiothérapie empirique, puis adaptée en fonction de la sensibilité. La fréquence des abcès des poumons est en nette régression dans les pays développés, moins de 1%. Cette diminution de la fréquence est liée à un plateau technique performant et une prise en charge précoce des infections respiratoires [4]. Cependant, cette prévalence varie entre 1 à 3% dans les pays en développement notamment en Afrique au sud du Sahara. Une étude réalisée au Togo dans le service de pneumo-phtisiologie et d’infectiologie du CHU Tokoin de 1981 à 1993 a noté 144 cas d’abcès du poumon avec une fréquence de 1,28% des cas d’abcès du poumon [5]. Au Mali la fréquence hospitalière de cette pathologie était de 1,87% dans le service de pneumo-phtisiologie en 2004 [6]. Après une décennie passée et y égard le plateau technique, l’augmentation de facteurs de risque de cette pathologie, nous initions cette étude dont le but est de décrire les aspects épidémio-cliniques et évolutifs de l’abcès du poumon dans le service de pneumo- phtisiologie (PPH) du Point-G.

L’abcès du poumon est une suppuration collectée dans une cavité néoformée, creusée en plein parenchyme pulmonaire par une inflammation aiguë non tuberculeuse. Cette définition exclue les suppurations sur cavités préexistantes :
– Bulles d’emphysème
– Cavités séquellaires de tuberculose.
– Tumeurs excavées .

Historique

Dès la fin du XVII siècle, on trouve dans la littérature médicale des observations d’abcès du poumon dont certains sont déjà traités par la pneumonectomie, mais ce sont là les faits isolés de l’opinion qui règne pendant tout le siècle dernier et celle établie par l’autorité de DIEULAFOY en affirmant qu’il n’ y a pas de lésions organiques plus rares qu’une véritable collection de pus dans le tissu pulmonaire et que sur plusieurs centaines d’ouvertures de péripneumonies, il ne s’est trouvé que cinq ou six fois en présence de cette lésion [8]. En 1920, David Smith a supposé que le mécanisme de l’infection était l’aspiration des bactéries orale en observant que les bactéries retrouvées sur les parois de l’abcès à l’autopsie ressemblaient à celles trouvées au niveau gingival à l’époque, le traitement était chirurgical, mais l’arrivée des antibiotiques à la fin des années quarante a permis une chute importante du taux de mortalité et une prise en charge chirurgicale de plus en plus rare, indépendamment de la taille de l’abcès [9].Plus récemment enfin sont précisées les indications et la technique chirurgicale dans le cas d’abcès putride; grâce aux travaux de NEUHOFF et TOUROFF.

Intérêts

C’est une affection relativement fréquente dans notre région. La modification de la physionomie de l’abcès du poumon est due à l’apparition des antibiotiques : formes classiques plus rares, émergence de formes frustes décapitées par une antibiothérapie anarchique retardant le diagnostic et modifiant le profil bactériologique au profit des germes plus virulents et résistants aux antibiotiques.

La recherche du milieu de contamination est importante : extra hospitalière (communautaire) ou nosocomiale (germe souvent poly résistant). C’est une maladie de l’adulte de 40 à 50 ans avec une prédominance masculine survenant chez 8 à 9 hommes pour une femme. Le terrain joue un rôle déterminant pour le pronostic presque toujours particulier. Les principaux facteurs favorisants sont : l’éthylisme ; le diabète ; le tabagisme ; les différentes déficiences métaboliques et immunologiques [https://www.clicours.com/]. Le diagnostic positif est relativement facile par la radiographie thoracique, orientée par la clinique, cependant le tableau clinique est souvent abâtardi par une antibiothérapie à l’aveugle. Les étiologies sont multiples, dominées par les germes anaérobies Avoir la hantise d’un cancer broncho-pulmonaire qui peut être le facteur favorisant ou la circonstance de découverte pour ce dernier « arbre qui cache la forêt». L’abcès du poumon est une affection grave pouvant engager le pronostic vital par la survenue de vomique massive, mais également le pronostic fonctionnel dans les abcès avec destruction parenchymateuse importante. Le traitement est surtout médical mais l’antibiothérapie et la kinésithérapie respiratoire doivent être suffisamment prolongées [11,12].

TDD : ABCES DU POUMON DE L’ADULTE NON COMPLIQUE

Interrogatoire : doit être minutieux, policier.
➤ Précise :
– sexe : masculin
– âge : 40- 60 ans
– terrain et facteurs favorisants :
• tabagisme, éthylisme
• états d’immunodépression « Diabète, prise de corticoïdes, cirrhose, malnutrition, VIH… »
• absence d’antécédents de tuberculose pulmonaire
• absence de néoplasie évolutive
• bronchectasie, BPCO
• affections ORL ou stomatologiques, RGO
• Notion d’hospitalisation en réanimation
➤ Permet d’établir l’histoire de la maladie en précisant les signes généraux et fonctionnels .

Signes
Classiquement, l’abcès primitif du poumon évolue en trois (3) phases qui ne sont plus ou qui sont rarement rencontrées depuis l’ère des antibiotiques:

Phase de constitution ou pneumonique
Cliniquement, c’est le tableau d’une pneumonie aigue bactérienne avec installation brutale de :

➤ Signes généraux
Fièvre : élevée, permanente, oscillant entre 39 et 40°c,
Frissons : intenses, « solennels »avec sensation de froid
Pouls : accéléré en rapport avec la température Faciès terreux, infecté
➤ Signes fonctionnels se caractérisent par :
Une douleur thoracique
– De type, de siège et d’intensité variables,
– Habituellement à type de point de côté ou coups de poignard, sans irradiation, intense, inhibant l’inspiration
– Permanente, exacerbée par la toux et les mouvements respiratoires [7].

Une toux
– Il s’agit habituellement d’une toux quinteuse, pénible, douloureuse, sèche ou peu productive ramenant une expectoration muqueuse, « rouillée », sans horaire particulier
Une dyspnée
– Elle est d’intensité variable selon étendue de la lésion, influencée par la douleur thoracique
– habituellement modérée, à type de polypnée superficielle avec une fréquence respiratoire à chiffrer (Pm, NYHA)
Autres :
– asthénie physique importante
– Anorexie non sélective.

Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS
I-GENERALITES
II-MATERIEL ET METHODES
III-RESULTATS
IV-COMMENTAIRES ET DISCUSSION
CONCLUSION

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