ACTIVITE ANTIOXYDANTE DES FEUILLES ET ECORCES DE Piliostigma thonningii. Scchumach(Caesalpiniaceae)

ACTIVITE ANTIOXYDANTE DES FEUILLES ET ECORCES DE Piliostigma thonningii. Scchumach(Caesalpiniaceae)

DESCRIPTION BOTANIQUE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE

Description botanique

Piliostigma thonningii est un petit arbre qui peut atteindre 8 à 10 mètres de hauteur avec un sommet un peu en touffe, à écorce profondément fendue longitudinalement, brune foncée et fibreuse. C’est une plante qui peut être facilement confondue avec Piliostigma reticulatum car elles présentent une certaine ressemblance. En effet la différence se trouve au niveau des feuilles ; P. reticulatum possède des feuilles petites avec une face inferieure beaucoup plus lisse que P. thonningii qui a des feuilles plus larges et pubescentes dans sa face inférieure (Babajide et al, 2008). Photo 1 : Pied de Piliostigma thonningii (Source: Moussa SENE) Les feuilles Les feuilles sont bilobées à échancrure peu profonde sur le sommet et à angle aigu à la base. Elles mesurent en moyenne 12cm de large sur 14cm de long. Treize ou quinze nervures partent toutes de la base qui forme une tache rugueuse de couleur brune foncée. La face supérieure de la feuille est glabre, le dessous est couvert d’une pubescence ferrugineuse. Elles sont très saillantes dessous. Photo 2I : Feuilles de Piliostigma thonninguii (Source: Moussa SENE)  Les fleurs Les fleurs sont blanchâtres groupées en petits racèmes axillaires ou terminaux, à sépale densément bronzé, poilus ferrugineux, large de 2cm environ. Les fleurs males contiennent dix étamines dont trois plus petites et les fleurs femelles, sur un arbre différent, portent seulement le style épais muni au sommet d’un stigmate en forme de calotte. Photo 3 : Fleurs de Piliostigma thonningii (Source: https://www.flickr.com/photos) 8  Les fruits Le fruit est une gousse ligneuse souvent tordue, longue de 20 à 25 cm, sur 5 à 6 cm de largeur, à surface pubescente ferrugineuse, de couleur brune foncée à maturité et à odeur de chocolat. L’intérieur contient des fibres ligneuses dans lesquelles sont encastrées de nombreuses graines épaisses dans la pulpe selon Kerharo et al. (1974). Photo 4 : Fruits de Piliostigma thonningii (Source: https:www.flickr.com/photos) III.2.Répartition Géographique Piliostigma thonningii est une plante qui se rencontre dans les lieux possédant une certaine humidité. Elle est présente dans plusieurs pays tels que : Botswana, Native: Kenya, Namibia, Senegal, South Africa, Sudan, Nigeria,Tanzania, Uganda, Zambia ( figure I)Figure 1: Répartition géographique de P thonningii C’est une espèce très répandue dans toutes les savanes soudano-guinéennes de l’Afrique intertropicale selon Aké et al. (1978). Au Sénégal par exemple elle est présente dans la région soudanienne mais ne pénètre pas dans le Sahel et exige plus d’humidité d’après les études de Kerharo et al. (1974). Au Mali, elle est présente dans les savanes claires ou boisées en zone soudanienne et soudano-guinéenne. Elle colonise les jachères abandonnées (Malgras, 1992) et préfère les sols argileux ou graveleux pierreux mais pousse souvent sur des sols cultivés d’après les études de Maydell (1983). : Présence

LA CHIMIE

L’écorce contient jusqu’à 18% de tanins selon Maydell (1983). A partir des feuilles ont été isolés plusieurs flavonoïdes dérivés du quercétol, de la phénoxychromone, la piliostigmine d’après les études de Pousset (2004). La présence de tanins pyrocatéchiques, des acides citriques, d’extro-tartrique, de pigments, de rhamninol ou 7-méthylquercetine a été signalée ainsi que celle de saccharose cristallisé (Pousset, 2004). Il a été aussi noté un caroténoïde et un stéroïde qui n’ont pas été identifiés, ainsi que 4% de mucilage et 0,25% de sucres réducteurs exprimés en glucose selon Kerharo et al. (1974). La quercétine et la quercétaine ont été également isoléés ainsi que le stigmastadiénol, l’acide trans-communique, les dérivés du labdane, l’acide lambertianique, le lambertianol selon Ekoumou (2003). A partir des feuilles et des racines ont été isolés plusieurs constituants à savoir, flavonoïdes, Piliostigmin et C-méthylflavonols selon Barata (1999). 

ETUDES REALISEES SUR LA PHARMACOLOGIE

Des fractions de l’écorce de racine de Piliostigma thonningii ont présenté une activité antitussive puissante. Suite à une expérience sur des souris, Orwal et al (2009) ont montré que ces fractions présentaient également une activité anti-inflammatoire et analgésique significative contre les contorsions induites par la phénylquinone. Selon Pousset (2004), les écorces présentent une activité anti helminthique en médecine vétérinaire. D’après les études Kerharo et Adam (1974) ainsi que celles de Burkill (1997), les extraits aqueux d’écorces de tiges de l’espèce présentent une certaine activité antibactérienne contre le Sarcina lutea. 11 L’extrait éthanoïque de l’écorce de la plante a montré une action antihelminthique puissante à dose dépendante sur Ascaridia galli infectant les jeunes coqs par stimulation de la ponction neuromusculaire principalement et le ganglion à un degré moindre Selon Silva et al. (1997), des extraits de la plante ont été criblés pour une activité contre le virus Herpes Simplex de type-1 (HSV-1) et le virus de la peste porcine africaine. Orwal et al. (2009) ont montré que ces extraits ont une activité virucide contre HSV-1. La décoction des jeunes feuilles est fébrifuge. Le suc des feuilles est antivenimeux ; les racines sont diurétiques et l’écorce de la racine est également un antidote de plusieurs plantes vénéneuses. (Berhaut, 1975)

EMPLOIS

Utilisation médicinale

Piliostigma thonningii est utilisé en médecine traditionnelle dans de nombreux pays africains pour traiter les plaies, les ulcères, les douleurs gastriques, les gingivites et comme antipyrétique (Berhaut, 1975). En République centrafricaine, selon Aké et al. (1978), le décocté des feuilles et de l’écorce de tige ou des racines, additionné de piment et de sel est pris en boisson pour guérir la grippe et la bronchite. Au Mali, les feuilles et les racines en décoction sont utilisées pour les soins des plaies. Les jeunes feuilles mêlées à du sang coagulé de bœuf ou de mouton et réduites en poudre dans la bouillie, sont utilisées contre la toux des femmes en état de grossesse. Les feuilles tendres concassées et macérées dans l’eau sont utilisées dans les maladies de la peau, l’apparition brusque de boutons. Les feuilles mâchées ou en décoction sont utilisées contre les vertiges. Les rameaux feuillés sont utilisés dans la varicelle, les hémorroïdes en bain de siège. Selon Pousset (2004) et Jain (1991), les feuilles fraiches contuses sont appliquées 12 directement sur les plaies comme cicatrisant et sur les endroits enflammés dans le rhumatisme. Burkill (1995) et Nsekuve (1994) ont tous montré que les feuilles, en plus de leur utilisation dans le traitement des yeux et des maladies du cœur (palpitation et tremblement), sont également laxatives et purgatives. Selon Traoré (1983), les feuilles sont également utilisées dans le traitement des affections cutanées et dans l’épilepsie. Le décocté des feuilles utilisé en boisson et bain est aussi un calment et un antirachitique chez les nouveau-nés. En Tanzanie et au Zimbabwe, selon Orwal et al. (2009), un remède contre la toux est préparé à partir de l’écorce de la racine. Les écorces pilées et séchées sont utilisées dans l’insolation, dans l’épitaxie (Malgras, 1992). D’après les études de Burkill (1995) et Nsekuve (1994) les écorces sont également utilisées contre la diarrhée. Selon Barata (1999), les racines sont très efficaces dans le traitement de la dysenterie, de la fièvre, de la lèpre, des affections respiratoires, dans les morsures de serpents et des douleurs de dents. Les racines défibrées sont utilisées comme purgatif. Elles sont également utilisées contre la dysenterie, le paludisme, la tuberculose, comme vermifuge (Diabaté, 2006). Selon Malgras (1992), les sommités de fleurs non épanouies en décoction sont utilisées en instillation dans la conjonctivite, le trachome, la cataracte, en boisson contre le paludisme, l’ictère, en frictions douces contre les ecchymoses des nourrissons. Le charbon des rameaux, pilé et malaxé avec l’huile, sert à frictionner les parties douloureuses du thorax.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA PLANTE
I. NOMENCLATURE
I.1. Noms locaux
I.2. Synonyme
II. SYSTEMATIQUE
III. DESCRIPTION BOTANIQUE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
III.1. Description botanique
III.2. Répartition Géographique
IV. ETUDES REALISEES SUR LA CHIMIE
V. ETUDES REALISEES SUR LA PHARMACOLOGIE
VI. EMPLOIS
VI.1. Utilisation médicinale
VI.2. Autres utilisations
CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES OXYDANTS ET LES ANTIOXYDANTS
I. LES OXYDANTS
I.1. Définition
I.2. Les radicaux libres (RL)
II. ROLE PHYSIOLOGIQUE DES RADICAUX LIBRES
III. STRESS OXYDANT
III.1. Définition
III.2. Conséquences
IV. SYSTEMES DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
IV.1. Définition de l’antioxydant
IV.2. Moyens de défense contre les radicaux libres
V. METHODES D’ETUDES DES ANTIOXYDANTS
V.1. Test DPPH (2,2-diphényl-1-picryl-hydrazyl)
V.2. Test ABTS
V.3. Test FRAP ( Ferric Reducing Antioxidant Power)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE 1 : MATERIELS ET METHODES D’ETUD
I. Matériels et Réactifs
I.1. Matériel végétal
I.2. Matériel de laboratoire
I.3. Réactifs
II. Méthodes d’étude
II.1. Teneur en eau et en cendre
II.2. Extraction
II.3. Criblage Phytochimique
II.4. Etudes des antioxydants
II.5. Etude statistique
CHAPITRE 2 : RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS
I.1. Teneur en eau
I.2. Teneur en cendres totales
I.3. Extraction
I.4. Screening phytochimique
I.5. Tests antioxydants
II. DISCUSSION
II.1. Teneur en eau et en cendres
II.2. Extraction
II.3. Screening phytochimique
II.4. Activité antioxydante
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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