Analyse du systeme national de gestion des risques et des catastrophes

Contexte international et national 

Madagascar est situé presque entièrement dans la zone tropicale. Sa situation géographique, son relief, l’influence maritime et le régime des vents sont les causes des conditions climatiques très variées que l’on rencontre sur l’île. Chaque année, le pays constitue une cible potentielle pour les cyclones tropicaux qui se forment soit dans l’Océan Indien, soit dans le Canal de Mozambique. Sur la dizaine de cyclones qui s’y forment annuellement, 3 ou 4 touchent le pays durant la saison cyclonique qui va de Novembre en Avril. Ces cyclones provoquent d’importants dégâts tels que le déplacement de la population, la destruction des écoles et des centres de santé, l’endommagement des routes, et le bouleversement des activités de subsistance. Madagascar souffre également de sècheresses et d’inondations périodiques. Bien que ces désastres se manifestent de manière récurrente, ce n’est qu’à partir de 2003 que le gouvernement a commencé à s’intéresser à la gestion des chocs climatiques. Depuis, certains progrès sont à relever grâce aux réformes politiques et institutionnelles, mais les risques restent élevés.

Sur le plan international, Madagascar arrive à la 3ème place après le Bangladesh et l’Inde en ce qui concerne les menaces désastreuses du changement climatique. Le pays figure ainsi parmi les Etats les plus exposés à des risques très élevés selon les données de Maplecroft . Madagascar est également le pays d’Afrique le plus exposé aux chocs climatiques après les Comores. On estime que près du quart de la population (soit environ 5 millions d’individus) vivent dans des régions à risques . L’effet cumulatif de ces désastres sur la croissance économique et sur la formation du capital se trouve loin d’être négligeable, surtout au vu de la fragilité chronique du pays. La saison cyclonique de 2008, par exemple, avait causé une perte économique équivalente à 4% du PIB. La politique et les stratégies pour faire face aux aléas climatiques sont alors indispensables. Sur ce point, Madagascar dispose d’outils pour une bonne gestion des catastrophes. Mais la politique et les stratégies de prévention sur le moyen et le long terme font encore défaut. Des grands bailleurs de fonds se sont inquiétés de l’absence d’une vraie politique pour lutter contre le changement climatique.

ANALYSE DU SYSTEME NATIONAL DE GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES 

APERÇU DU CADRE INTERNATIONAL ET NATIONAL 

Aperçu du cadre international

Le Cadre d’Action d’HYOGO (2005-2015) : « Pour des Nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes » 

Lors de sa 9ème séance plénière, le 22 janvier 2005, la Conférence Mondiale sur la Prévention des Catastrophes (CMPC) a adopté un document intitulé « Cadre d’Action de HYOGO pour 2005-2015 : Pour des Nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes ». Parmi les objectifs stratégiques de ce cadre figure la mise en place des institutions, des mécanismes et des capacités qui peuvent aider à accroître la résilience face aux aléas, ou les renforcer s’ils existent déjà. Ce Cadre d’Action de HYOGO appelle également toutes les Nations à « appuyer la création de mécanismes nationaux intégrés de réduction des risques de catastrophes tels que les plates-formes nationales multisectorielles ou le renforcement de celles qui existent déjà ». Ce même cadre encourage tous les Etats à désigner un mécanisme national de coordination de la mise en application et du suivi du Cadre d’Action de HYOGO. Ce dernier définit une plate-forme nationale comme « un forum ou comité », avec plusieurs parties prenantes, créé, contrôlé et dirigé par les nationaux eux-mêmes (appropriation nationale et leadership national). Elle plaide en faveur de la Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC) à différents niveaux et sert, par un processus coordonné et participatif, de mécanisme de coordination, d’analyse et d’apport de conseils dans les domaines prioritaires qui exigent des actions concertées. Ce cadre ajoute par ailleurs qu’une plate-forme nationale pour la GRC devrait aussi être le mécanisme par excellence de coordination de l’intégration de la GRC aux politiques, à la planification et aux programmes de développement tels que la réduction de la pauvreté, l’éducation, la santé, l’environnement et la gestion des catastrophes.

Pour sa mise en œuvre, le Cadre d’Action de HYOGO préconise les cinq priorités d’actions suivantes :
– Veiller à ce que la réduction des risques de catastrophes soit une priorité nationale et locale et à ce qu’il existe un cadre institutionnel solide pour mener à bien les activités correspondantes ;
– Mettre en évidence, évaluer et surveiller les risques de catastrophes et renforcer le système d’alerte précoce ;
– Utiliser les connaissances, les innovations et l’éducation pour instaurer une culture de sécurité et de résilience à tous les niveaux ;
– Réduire les facteurs de risque sous-jacents ;
– Renforcer la préparation en prévision des catastrophes afin de pouvoir intervenir efficacement à tous les niveaux lorsqu’elles se produisent.

Aperçu du contexte national 

Compte tenu de sa situation géographique, sa forme du relief, l’influence maritime sur elle et le régime des vents, Madagascar est souvent exposé à de nombreux risques et aléas, notamment : les cyclones et les tempêtes tropicales, les inondations, la sécheresse, les invasions acridiennes, etc. La croissance de la fréquence et de l’intensité de ces aléas climatiques et hydrométéorologiques, combinés avec le taux de pauvreté assez élevé des Malagasy, le PIB par habitant étant de 373$ USD en 2007 et prévu à 481$ USD en 2008, augmentent le degré des catastrophes à chaque manifestation. La fragilité des structures de développement face à ces aléas grève considérablement l’environnement socio économique des Malagasy et diminue l’impact du développement sur les ménages. De plus, pour faire face aux urgences, certaines ressources prévues pour le développement sont détournées de leur utilisation originale. Cette situation aggrave la vulnérabilité du pays face aux catastrophes et va encore s’empirer avec les phénomènes liés au changement climatique. Les conséquences touchent plusieurs domaines et l’on peut citer notamment :

– la modification des zones agricoles favorisant l’arrivée de nuisibles jusqu’alors inconnus dans les régions concernées (insectes, rongeurs, mammifères) ;
– des problèmes de ressources en eaux (inondations dans certaines régions ou sécheresses dans d’autres) ;
– la transformation des écosystèmes marins, le changement de la pluviométrie et de la configuration des tempêtes, à cause de la perturbation des conditions océaniques et le bouleversement des conditions atmosphériques : el nino et el nina;
– la dégradation actuelle des ressources naturelles, causées par le « tavy » (les feux de brousse), la production de bois de chauffe, qui affligent déjà la biodiversité de Madagascar.

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre premier : ANALYSE DU SYSTEME NATIONAL DE GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES
Section 1 : Aperçu du cadre international et national
Section 2 : Système national de gestion des risques et des catastrophes
Section 3 : Analyse des forces et faiblesses du système national de gestion des risques et des catastrophes
Deuxième chapitre : ANALYSE DU CONTEXTE ET EVALUATION DES RISQUES DANS LA REGION DE VATOVAVY FITOVINANY
Section 1 : Présentation de la région
Section 2 : Analyse des risques et vulnérabilités
Troisième chapitre : ANALYSE DE LA PERTINENCE DES ACTIONS MENEES DANS LA REGION VATOVAVY FITOVINANY
Section 1 : Fondement théorique
Section 2 : Pertinence des actions menées
Section 3 : Difficultés et obstacles à la réalisation des activités
Section 4 : Enseignements tirés et recommandations
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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