Apports de la prospection aurifère dans les périmètres de Bantata, de Silakounda et de Baytilaye : potentialité d’identification d’un site de petite mine

Cadre géographique

Localisation et voies d’accès : Les périmètres de Bantata, Silakounda et Baytilaye se trouvent dans la communauté rurale de Bandafassi et dans la région de Kédougou au Sénégal Oriental. Ils sont desservis par la route nationale numéro sept (Tambacounda – Kédougou) et par des pistes reliant ces périmètres à la route Kédougou-Saraya .
Le périmètre de Bantata : Il est situé environ à 16 kilomètres au Nord-Ouest de la ville de Kédougou . La partie Sud du périmètre est accessible par une route qui relie Kédougou et Bandafassi. Cette route suit ensuite la limite Sud- ouest du périmètre jusqu’à Tiabédji. Il occupe une superficie de 397,5 km² définie par quatre sommets A, B, C et D.
Le périmètre de Silakounda : Il est situé à 5 kilomètres au Nord de la ville de Kédougou et il couvre une superficie de 145 km² . Il est traversé dans sa partie sud-est par la route reliant Kédougou à Bembou. En outre une piste le parcourt du Nord au Sud environ en son milieu allant de Samékouta (sur la route Kédougou–Bembou) à Baytilaye en passant par le village de Silakounda.
Le périmètre de Baytilaye : Il est situé à 30 kilomètres au Nord de la ville de Kédougou . L’accès du périmètre est bon par une route bitumée de Kédougou à Bembou et par des pistes qui le relient de la route Kédougou-Saraya. Il est exploité par deux structures différentes : le périmètre de Baytilaye Etruscan attribué à la société Etruscan Ressources et celui de SDK attribué à la société SDK Mining. Le périmètre de Baytilaye Etruscan est défini par des sommets .Le périmètre de Baytilaye SDK a une superficie de 258km².

Géologie locale

Les caractères lithostructuraux des périmètres de Bantata, Silakounda et Baytilaye sont extraits de la carte géologique du Sénégal Oriental de Thévinaut et al, 2010.
Le périmètre de Bantata est à cheval entre les groupes de Mako et de Dialé-Daléma. Il comprend des roches volcaniques (basalte, dacite, rhyolite, andésite et rhyodacite), des roches plutoniques (ultrabasites, diorite, leucodiorite), d’un sill majeur de dolérite, des roches volcano-sédimentaires et des roches sédimentaires (grés, pélite, conglomérats, sédiments fins, ferrifères, gondites, siltites, pélites et grauwackes).
Ces formations sont affectées par des failles orientées dans la direction birimienne, par une structure orientée Est-Ouest et aussi par la MTZ (Main Transcurrent Zone).
Le périmètre de Silakounda appartient au domaine du Dialé. Il est constitué de roches sédimentaires (sédiments fins, ferrifères, et gréseux, gondites siltites, pélites et quartzites) traversées par des leucogranites à monzogranites du batholite de Saraya. Sur le plan structural, ce périmètre présente des failles orientées dans la direction birimienne.
Le périmètre de Baytilaye se situe dans le segment Dialé du groupe de Dialé-Daléma. Il comprend essentiellement des roches sédimentaires recoupées par les intrusions du batholite de Saraya. La couverture ferralitique est bien développée et quasi-continue. Sur le plan structural, ce périmètre présente des fractures et failles orientées dans la direction birimienne et par une structure orientée Est-Ouest.

Géologie générale

Les périmètres étudiés font partie de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba qui est un segment du craton Ouest africain.

Le craton Ouest africain

Le continent africain est composé essentiellement de cinq cratons qui sont : le craton du Kalahari, le craton du Congo, le craton Tanzanien, le craton Est Saharien (ex-craton Nilotique) et le craton Ouest africain (Eriksson et al, 1999).Ils sont séparés par des chaines mobiles. Le craton Ouest africain dans lequel se situe le domaine qui nous concerne est en grande partie recouvert parles bassins de Tindouf et de Taoudéni formés de sédiments d’âge Protérozoïque supérieur à Cénozoïque (Bessoles, 1977;Black, 1980). Il est limité au Nord par l’Anti-Atlas, à l’Est par la zone mobile centre africaine et à l’Ouest par la zone mobile panafricaine à hercynienne correspondant à la chaine des Mauritanides-BassaridesRockelides. Ce craton a été subdivisé en trois unités: la dorsale Réguibat au Nord, la dorsale du Man au Sud, les boutonnières de Kédougou – Kéniéba et de Kayes entre les deux précitées.
La configuration du craton est liée à son caractère polycyclique marqué par deux orogenèses principales: la première, caractérisée par la mise en place de formations archéennes dans la dorsale Réguibat et de Léo comprend deux cycles; le cycle léonien, daté de 2,9 à 2,7 Ga par Beckinsale et al. (1980) et le cycle libérien, daté de 2,7 à 2,5 Ga par Camil et al. (1983);
la seconde correspond à la mise en place des formations birimiennes du domaine Baoulé-Mossi. Ce domaine affleure en Guinée, au Sud du Mali, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Burkina Faso, au Niger, et au Nord du Togo. Cet événement affecte les boutonnières de Kayes et de Kédougou Kéniéba et la partie orientale de la dorsale Réguibat (domaine Yetti eglab). Cette orogenèse comprend deux cycles: le cycle burkinien affectant les terrains dabakaliens daté entre 2,19 et 2,14 Ga (Tempier, 1986; Lemoine et al, 1985;Abouchami et al.1990;Boher et al. 1992) et le cycle éburnéen affectant les terrains birimiens daté entre 2,12 et 2,07 Ga (Feybesse et al. 1989 ; Abouchami et al. 1990).

La boutonnière de Kédougou-Kéniéba

Elle couvre une superficie de 15000 km² qui se répartit entre le Sénégal Oriental et l’Ouest du Mali . Elle est limitée à l’Ouest par la zone mobile des Mauritanides et est recouverte en discordance de part et d’autre par les formations du néoprotérozoïque et du paléozoïque du bassin de Taoudéni. Elle a fait l’objet de plusieurs études géologiques (Bassot 1966, 1997 ; missions Sénégalo-Soviétiques, 1971, 1972 ; Diallo, 1983, 1994 ; Dia, 1988 ; Milési et al, 1989 ; Ngom, 1985,1995; Ndiaye, 1994, Ndiaye et al, 1997, Thévinaut et al 2010).
Bassot, 1966 identifie dans cette boutonniére deux principaux supergroupes (supergroupe de Mako et supergroupe de Dialé-Daléma) qui sont recoupés par divers granitoïdes dont les âges varient entre 2213 et 1913 Ma .
Ainsi, les formations birimiennes de cette boutonniére de Kédougou Kéniéba ont été récemment réparties dans deux groupes (Thévinaut et al., 2010) séparées par un important accident tectonique, la MTZ (Main Transcurrent Zone) : le groupe de Mako à dominante volcanique avec des intercalations sédimentaires et le groupe de Dialé-Daléma à dominante sédimentaire . Les formations géologiques de ces deux groupes sont recoupées par des granitoïdes intrusifs qui constituent des suites magmatiques.

Géochimie régionale sol

Elle se fait à maille large et elle a été réalisée dans les périmètres de Bantata, Silakounda et Baytilaye Etruscan.
Dans le périmètre de Bantata, les travaux de la géochimie régionale ont été effectués durant l’année 1997. Un nombre total de 11981 échantillons a été collecté dont 4098échantillons de sol de reconnaissance, 7532 échantillons de sol de suivi et 351 échantillons de sol de suivi et de reconnaissance sur des lignes supplémentaires. La géochimie sol de reconnaissance a été effectuée le long des profils de 408,3 kilomètres suivant une grille d’échantillonnage de 100 m sur 1000 m. Tous les échantillons de sol de reconnaissance ont été analysés pour or au laboratoire Anglo-Américan Research en Afrique du Sud par la méthode de fusion plombeuse. Les teneurs en or varient entre 0et 300 ppb . Les résultats de la géochimie régionale sol de reconnaissance obtenus ont fait, par la suite, l’objet d’un échantillonnage de sol de suivi dans les zones anomales BA, BB, BC, BD, BE, BF et BG suivant une maille de 50m sur 200m .Les échantillons de sol de suivi dans les zones anomales ont été collectés le long des profils de 371,8 kilomètres. Ces échantillons ont été analysés pour or au laboratoire Chemex au Canada par la méthode de fusion plombeuse-AA. Les teneurs varient entre 0 à > 300 ppb.
Dans le périmètre de Silakounda, les travaux de prospection géochimique régionale sol ont été effectués en deux phases : première phase octobre 1998 et la deuxième phase entre 1998-1999 (rapport de fin de campagne). Ils consistent en un prélèvement d’échantillons le long de layons orientés Est-Ouest, définissant des parallélogrammes d’extension NW- SE. Un nombre total de 1015 échantillons a été prélevé dans ces layons suivant une maille de 200m sur 200m. Ils ont été analysés pour or au laboratoire OMAC en Irlande par voie humide (AAS). Les teneurs en or varient entre 0 et 2358ppb .Les résultats de ces travaux ont permis de mettre en évidence deux vastes zones anomales situées de part et d’autre de la Gambie.
Dans les travaux antérieurs de Baytilaye Etruscan (rapport d’activité-période avril-juin 1998), la géochimie régionale sol avait pour but de tester la continuité de l’anomalie aurifére régionale du périmétre de Bousankhoba vers le sud-ouest suivant une maille de 500m sur 100m. Ellecouvre essentiellement la moitiéoccidentale du périmétre avec un total de 1525 échantillons prélevés le long de 20layons variant de 5 à 10 kilométres. Les échantillonsont été analysés pour or au laboratoire ITS-Bondar Clegg àKayes(Mali). Les valeurs en or varient entre0 et 509 ppb .

Table des matières

PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I.PROBLEMATIQUE
II. CADRE GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE 
II.1. Cadre géographique
II.1.1. Localisation et voies d’accès
II.1.2. Le climat
II.1.3. L’hydrographie
II.1.4. Le relief
II.1.5. La végétation et la faune
II.1.6. Les sols
II.1.7. La population et l’économie
II.2. Cadre géologique
II.2.1. Géologie générale
1a. Le craton Ouest africain
1b. La boutonnière de Kédougou-Kéniéba
II.2.2. Géologie locale
DEUXIEME PARTIE : COMPILATION DES TRAVAUX ANTERIEURS DE PROSPECTION
I. INTRODUCTION 
II. METHODOLOGIE 
III. CARTOGRAPHIE LITHOLOGIQUE ET STRUCTURALE
IV. PROSPECTION GEOCHIMIQUE
IV.1. Géochimie régionale sol
IV.2.Géochimie tactique
V. PROSPECTION GEOPHYSIQUE
VI. ANALYSES ET INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS 
VI.1. Analyses
VI.1.1. Géochimie régionale sol
VI.1.2. Géochimie Tactique
VI.2. Interprétation
VI.3. Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : CAMPAGNE 2015 DE PROSPECTION GEOCHIMIQUE DANS LE PERIMETRE DE BAYTILAYE SDK
I. INTRODUCTION 
II. TRAVAUX DE PROSPECTION GEOCHIMIQUE SOL ET TERMITIERE DANS LE PERIMETRE DE BAYTILAYE SDK
II.1. Méthode et matériels de travail
II.2. Résultats
II.3. Conclusion partielle
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 
BIBLIOGRAPHIE

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