CARACTERISATION HYDROCHIMIQUE ET RISQUES DE POLLUTION DE LA NAPPE PHREATIQUE DE LA COMMUNE DE KEDOUGOU ET ENVIRONS (SENEGAL)

CARACTERISATION HYDROCHIMIQUE ET RISQUES DE POLLUTION DE LA NAPPE PHREATIQUE DE LA COMMUNE DE KEDOUGOU ET ENVIRONS (SENEGAL)

Les besoins croissants d’alimentation en eau des populations urbaines font que le captage des nappes devient de plus en plus nécessaire. Les eaux superficielles les plus accessibles, sont très vulnérables à la pollution et posent un problème de potabilité. Les eaux des nappes phréatiques constituent pour les populations une source idéale car elles sont accessibles par les puits traditionnels. La ville de Kédougou est située dans une zone de socle caractérisée par des nappes discontinues, inaccessibles et difficilement exploitables. Les populations de la commune de Kédougou s’approvisionnent en eau à partir des forages de la Sénégalaise Des Eaux (SDE) et des puits traditionnels qui exploitent la nappe phréatique de faible profondeur. Dans ce contexte de socle, cette nappe importante pour les populations locales, nécessite un contrôle particulier, dans le but de prévenir les risques de pollution et préserver ainsi sa qualité. Notre étude “ Caractérisation hydrochimique et risques de pollution de la nappe phréatique de la commune de Kédougou et environs ” entre dans la politique de gestion des ressources en eau initiée par le Département de Géologie de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD. Elle a pour objectif de faire une caractérisation hydrochimique et chimique en étudiant l’évolution spatio-temporelle des paramètres physico-chimiques et chimiques des eaux et d’évaluer les risques de pollution liés au manque d’urbanisation et à la quasi-absence d’assainissement par l’élaboration d’une carte de vulnérabilité à l’aide du Système d’Information Géographique (SIG). Le présent mémoire est subdivisé en trois chapitres : – le premier chapitre rappelle la géographie, la géologie, l’hydrogéologie et l’urbanisation de la zone d’étude ; – le deuxième chapitre porte sur la méthodologie de l’étude ; – le troisième est consacré à la qualité et à la vulnérabilité de la nappe. Une conclusion générale et quelques recommandations sont émises à la fin.

Contextes géographique, géologique et hydrogéologique

La ville de Kédougou est le chef–lieu du département qui porte son nom. Celui-ci couvre une superficie de 16896 Km2 (28,3 %) de la superficie de la région de Tambacounda qui est la plus grande au Sénégal (59602 km2) et 8,6 % du territoire national, soit le cinquième département sénégalais en surface (PNUD, 1998). Le département de Kédougou est situé à l’extrême Sud-Est de la région de Tambacounda à la frontière sénégalo-guinéenne (Fig. 1). D’une superficie de 4,48 Km2 (ADM, 2002), la ville de Kédougou se localise entre les latitudes 12° 32’ et 12° 34’ N et les longitudes 12° 10’ et 12° 11’ W. Elle se situe sur le socle caractérisé par des nappes discontinues de faible importance. La commune de Kédougou est implantée sur les plateformes du mont Fouta – Djallon. Ce site d’une altitude moyenne de 400 m est un îlot ceinturé par le fleuve Gambie au Sud et à l’Est, et par la rivière Dinguessou (affluent de la Gambie) au Nord. A l’Est, des zones inondables y limite aussi son extension, alors qu’à l’Ouest, la ville est érigée sur un plateau latéritique (Fig. 2).

La zone étudiée est caractérisée par l’alternance de deux types de vents : l’harmattan, chaud et sec, en provenance de l’anticyclone saharien, et la mousson, chaude et humide, issue de l’anticyclone de Sainte Hélène. La trace au sol de la limite de la mousson et de l’harmattan constitue le Front Intertropical (F.I.T) ou équateur météorologique. Durant la saison sèche, l’anticyclone continental boréal centré sur le Sahara et l’anticyclone des Açores sont très puissants et repoussent l’équateur météorologique vers le Sud. Cette position méridionale est souvent atteinte en décembre-janvier. L’anticyclone saharien envoie vers les basses latitudes un flux d’air fort et régulier, l’harmattan de direction NE. Ce vent rencontre au niveau de la côte l’alizé maritime engendré par l’anticyclone des Açores. Les seules précipitations éventuelles durant cette période, “ le heug ” ont une origine polaire (Diène, 1995).

En février, le F.I.T amorce sa migration vers le nord où il atteint et franchit le 13 e parallèle en mai-juin. Cette migration est due au renforcement de l’anticyclone subtropical de Sainte Hélène qui souffle les masses d’air océaniques, tièdes et humides sur la quasi-totalité de l’Afrique occidentale, provoquant les averses de la saison des pluies. En août, le F.I.T atteint sa position la plus septentrionale vers 20° de latitude nord et dès le mois de septembre, cette ascension du F.I.T s’inverse pour une descente vers le Sud. La saison des pluies s’achève en octobre-novembre lorsque le F.I.T quitte le pays. L’étude de la pluviométrie sur une période de 30 ans (1970-2000) montre que la zone d’étude, localisée dans le domaine soudano–guinéen est bien arrosée avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1160 mm. La figure 3 qui représente la variation de la moyenne mensuelle pluviométrique est unimodale entre mai et octobre avec un maximum en août (306,7 mm), pendant lequel le front Inter tropical (F.I.T) atteint sa position la plus septentrionale vers 20° de latitude N (Orange, 1992). Les véritables précipitations n’ont lieu que durant la période allant de mai à octobre et qui totalise ainsi près de 99 % des pluies annuelles. Cette saison pluvieuse est suivie d’une période sèche (novembre à avril). Celle–ci est caractérisée par l’absence de pluies à l’exception des seules précipitations éventuelles “ heug ” issues des masses d’air froid.

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