Caractéristiques des sectes

Contexte du christianisme dans le monde moderne

Naissance des missions européennes

Rappelons-nous que dans l’histoire du christianisme, l’Eglise mère a connu plusieurs schismes durant le premier millénaire et surtout au début de second millénaire.
Mais le plus marquant c’est au milieu du second millénaire puisque ce schisme a débouché sur la séparation de l’Etat et l’église, en d’autres termes du pouvoir temporel et spirituel. Si nous faisons une chronologie éclaire, nous retenons les dates suivantes : 1054 : schisme entre l’Eglises catholique dirigée à Rome et l’Eglise orthodoxe.
1520 : schisme qui a donné naissance à ce qu’on appelle les protestants initié par Luther. Suivi par Zwingli à Zurich, Bucer à Strasbourg, Guillaume Farel à Genève et Calvin en 1536 en France.
En 1700: bouleversement fondamental, structurel affectant l’Europe, la montée de l’individualisme. John Locke (1632-1704), formé dans le puritanisme, c’est-à-dire le calvinisme, plaide pour la tolérance religieuse et définit l’Eglise comme une société volontaire d’hommes se rassemblant pour rendre un culte de façon qu’ils jugent appropriée. La religion est pour lui un hobby, une affaire privée. Jusqu’au XVIIème siècle, le monde était encore religieux. Mais désormais l’individu se pense seul et seulement en relation avec d’autres individus
Rappelons aussi que, ce bouleversement a favorisé et suscité la révolution de sciences et des mathématiques. Mais il est à l’œuvre partout et d’abord dans la structure de l’Etat et du pouvoir politique.
La tendance impérialiste des Etats européens coïncide aussi au réveil missionnaire.
Ce dernier ne pourra échapper complètement aux actions impérialistes des premiers.
C’est dans un tel contexte que se produit, à l’extrême fin du XVIII siècle et au début du XIX siècle, un effort missionnaire.
Dans le protestantisme, le mouvement piétiste à l’Université de Hall en Allemagne contribue à former des missionnaires. En Angleterre, le méthodisme de John Wesley est influencé par le piétisme. Les églises indépendantes britanniques (Quakers, baptistes, congrégationalistes) gagnent du terrain. Chez les catholiques, le début du XIX ème siècle est marqué par la fondation des sœurs de saint Joseph de Cluny, etc. En réalité, l’Eglise mère était animée dans ses actions missionnaires d’imposer ses autorités ailleurs, tandis que les groupes de religions nouvelles sont animés par l’extension de leur foi pour avoir de la puissance en dehors de l’Europe où elles sont toujours dominées par l’Eglise mère. Et c’est ainsi que Madagascar entrait dans les lignes de mire des prédicateurs européens quoique son existence dans l’Océan Indien ne fût pas encore bien connue.

Premier contact avec le christianisme a Madagascar

L’océan indien faisait partie du monde qui constituait un objet de phantasme pour les Européens. On a imaginé que des hommes bizarres y habitaient, et que leurs moeurs très libres étaient tout opposées à la morale prêchée par l’Eglise. C’est le 10 août 1500 que quelques navires commandés par Diégo Diaz découvrent une grande île inconnue à la laquelle ils donnent le nom de saint Laurent, nom du Saint fêté ce jour-là. Les contacts avec les Portugais vont être épisodiques, contact avec les
Antalaotes, Boina, et monopolisaient le commerce du nord-ouest. Depuis 1542, les membres de la Compagnie de Jésus (jésuites), frères et pères, avaient commencé à travailler autour de l’Océan Indien. Ce jeune ordre catholique fondé en 1534 par Saint Ignace de Loyola se caractérisait par une formationintellectuelle et spirituelle très poussée , par une organisation serrée permettant aux religieux d’être très liés à leurs supérieurs et de pouvoir prendre de grandes initiatives. C’est là donc le balbutiement de l’action missionnaire à Madagascar. Après l’évangélisation de l’île entrait même dans la préoccupation de différentes missions européennes.

Entrée et expansion du christianisme à Madagascar

Peut-être que la question se pose sur la prépondérance de l’histoire du christianisme, parce que c’est la religion qui domine vraiment l’histoire de Madagascar.
L’histoire du christianisme à Madagascar peut être divisée en trois parties bien distinctes. La première est à partir du règne de Radama I jusqu’à la colonisation de Madagascar en 1896, la deuxième, la période coloniale et la troisième, de l’indépendance jusqu’à l’heure actuelle.

De Radama I à la colonisation

L’époque Radama

La montée au pouvoir de Napoléon Bonaparte en 1799 a pu restaurer une paix momentanée entre la France et l’Angleterre. Les pommes de discordes étaient les questions maritimes et la colonie. Les intérêts toujours tropopposés ont fait reprendre les hostilités entre eux. Et dans l’Océan Indien, ces îles étaient devenues des objets de lutte. Et c’est ainsi que Madagascar entre dans l’engrenage des conflits franco-britanniques. Toutes stratégies sont permises de la flatterie jusqu’aux coups de canon.
Pour contrôler Madagascar en réponse des actions françaises sur les côtes, Sir Robert Farquhar, gouverneur de Maurice, savait le dynamisme du royaume merina et, en 1816, il lui envoie une ambassade conduite par Lesage. En recherchant l’amitié de Radama, Farquhar poursuit un triple but : étendre l’influence britannique, employer la puissance du roi pour contrecarrer les velléités françaises, et obtenir l’arrêt de la traite. Radama prend alors la mesure de l’importance et del’intérêt pour lui de ces étrangers que son père a toujours considéré avec méfiance et tenus à distance de son royaume. Dès lors, le souverain merina recherche l’aide des étrangers pour accroître sa puissance. Transformer son peuple et étendre sa domination à l’Ile entière. Lorsqu’il descend à Toamasina, en 1817, il découvre les costumes européens, les navires, les armes, les entrepôts, les marchandises et les habitations coloniales. De nombreux étrangers, Européens ou Créoles des Mascareignes, traitants et aventuriers, lui proposent leurs services. Radama les engage à monter en Imerina. Au départ, il lui faut des instructeurs et des fournitures militaires. Aussi va-t-il comprendre tout de suite l’intérêt à moyen terme des propositions nouvelles que lui fait parvenir Farquhar par la bouche de son envoyé Hastie. En 1817, on échange de l’arrêt de la traite, la Grande-Bretagne lui promet la reconnaissance et la garantie d’un projet politique : « le Royaume de Madagascar ». Pour le réaliser, elle lui offre des moyens autocentrés qui n’entraînent aucune vassalisation. Avec des instituteurs et des artisans, Radama est assuré d’un transfert à Madagascar des moyens techniques de la puissance européenne.

Proclamation de la liberté religieuse

Ranavalona I meurt le 16 août 1861. Soutenu par les Andafiavaratra , les fils de Rainiharo , Radama II est proclamé roi. Il l’emporte ainsi sur son cousin Ramboasalama, le candidat de Rainijohary et des traditionalistes. Dès le 1 er septembre 1861, le roi proclame la liberté de conscience : « la terre assombrie » (tanymaizina) devenait la terre lumineuse (tany mazava) » selon un expression très vite populaire.
Ce premier septembre, les chrétiens protestants se réunissent au grand jour à Analakely et, bientôt rentrent à Antananarivo, les survivants des proscrits de 1857 et les responsables chevronnés des communautés dispersées qui ont dû vivre dans la clandestinité. Très rapidement se fondent les troiséglises-mères d’Analakely, Amparibe et Ambatonakanga, toutes situées en dehors des murs dela ville. Le 24 septembre, le père Webber arrive dans la capitale, où il est aussitôt reçu chaleureusement par le roi. « Non seulement je permets, mais j’ordonne, je veux q ue vous ayez toute latitude de prêcher la religion, ouvertement avec le plus d ’éclat possible…
Les protestants peuvent prêcher de leur côté s ’ils le veulent ; pour moi, je me sens porté au catholicisme, mais je veux pour un temps rester neutre voir les deux camps se battre et faire paraître la vérité »
L’encouragement royal permet aux catholiques de s’établir petitement à Ambodin’Andohalo ; c’est dans la chapelle hâtivement aménagée qu’ils célèbrent publiquement la messe le 13 novembre 1861. Les pères ouvrent une école pour les garçons et les sœurs de saint-Joseph de Cluny en inaugurent une pour les filles. Les chrétiens protestants voient arrivés le 16 juin 1862, William Ellis, délégué de la LMS ; il est reçu le lendemain par Radama II, qui n’oublie pas les conversations qu’ils ont eu en 1856, et lui promet son soutien.

Politique libérale

Radama II, décidé à mener une politique libérale, entend d’ouvrir son peuple aux influences extérieures et au commerce international. S’il a aboli la peine de mort et le tangena , s’il a allégé la corvée, il décide aussi de donnerà la circoncision un caractère de cérémonie privée, alors qu’elle était, jusque-là, accomplie tous les sept ans au cours d’une véritable liturgie nationale.
Il fixe au premier janvier le début de l’an et supprime la célébration de «Fandroana » ; cette fête, dont la date était calculée en fonction de l’astrologie malgache, était le véritable point de départ de l’année nouvelle et marquant le rôle sacré du souverain dans le renouvellement du temps. Avec la suppression du Fandroana , la population perdait un point de repère essentiel pour toute sa conception du monde et surtout pour sa relation avec le pouvoir.
D’autre part, en signant avec Lambert , qui est une charte permettant aux étrangers de mettre en valeur les richesses de l’Ile, le roi menaçait les privilèges de l’oligarchie qui avait eu en main, jusque-là, tout le commerce, et il mettait en cause l’indépendance du pays. D’ailleurs, par les traités signés avec la France et l’Angleterre, n’avait-il pas autorisé les étrangers à posséder de la terre malgache, ce qui, jusque-là, leur avait été refusé ?
En novembre 1862, le roi parla de licencier une partie de l’armée à travers officiers et Déka (Aides de camp) : c’était ébranler tout le réseau de clientèle répandu dans le pays qui faisait la puissance de Rainivoninahitriniony, Premier Ministre, et de Rainilaiarivony, son frère, commandant en chef. D’autre part, il était dangereux d’affaiblir l’armée au moment où les étrangers allaient venir travailler dans l’île.

La montée des oppositions

Autour du roi s’opposent, d’un côté, le groupe des amis de Radama, les Menamaso (leur vrai nom était Tsy menamaso : ceux qui n’ont pas froid aux yeux) composés en particulier d’Andriana de l’Atsimon-drano et de Traorondahy ; de l’autre, les Andafiavaratra, la famille de Rainiharo qui, avec les Tsimiamboholahy, avaient favorisé l’arrivée au pouvoir du roi, sans oublier les Atsimon-drova et les Tsimahafotsy qui avec
Rainijohary représentaient le parti traditionaliste. La mise en place dans le gouvernement, de ministères répartis entre les différents groupes n’avait pas réglé le contrôle du pouvoir.

Epoque coloniale

En dépit des multiples difficultés de cette période, l’Eglise continue à croître, à développer et à diversifier des activités. Chaque confession cherche à témoigner fidèlement de sa foi de différentes manières, à travers des stratégies et des formes d’apostolat dictées par des positions doctrinales divergentes. Les tableaux statistiques donnés en annexe pour les catholiques et la carte pour les protestants suggèrent quelques impressions quantitatives. La communauté chrétienne la plus importante au début de la période reste la communauté protestante.
La seconde communauté protestante par son importance est alors la Mission luthérienne, elle-même scindée en trois groupes : la NMS, agissant sur les hautes-terres, l’UNCL et la LFC/LBM exclusivement implantées dans le sud. On sait que dès son arrivée dans l’Ile en 1866, la société des missions norvégiennes, ou NMS, s’entend avec la LMS pour coopérer à ses actions d’évangélisation.
La stratégie de base d’évangélisation adoptée par presque tous les groupes protestants est la « station ». L’idée est qu’un missionnaire pionnier et sa famille établissent et habitent une base, d’où l’évangélisation se déploie comme les rayons d’une roue. Ensuite, les succursales (ou substation) sont établies en principe, sous la direction d’un pasteur ou d’un évangéliste, voire d’un catéchiste malgache rémunéré par les missionnaires européens. L’ensemble des chrétiens se réunit régulièrement, en provenance de toutes les succursales, tous les trois ou six mois. La plus grande assemblée se déroule une fois par an.
Ces rencontres périodiques sont un lieu de rapprochement pour les Eglises synodales (FLM et MPF) et les congrégationalistes (LMS et FFMA).

Anticléricalisme de l’Etat colonial

Après les élections de 1902 en France, le Bloc des Gauches majoritaire à la Chambre des députés, met tout en œuvre pour que Victor Augagneur, franc-maçon, socialiste et ancien Maire de Lyon, succède au Général Gallieni comme gouverneur général. Ainsi la campagne anticléricléricale qui se déchaîne dans la métropole va-t-elle affecter Madagascar, même si le libre exercice des religions y est garanti en principe, tant par la constitution de le III ème République française, que par la convention de Zanzibar signée le 5 août 1890 par la France et la Grande –Bretagne .
Le régime de Victor Augagneur va contrecarrer ostensiblement l’action des missions de deux manières. Premièrement, par l’application hostile des arrêtés déjà effectifs à l’encontre des écoles privées. Deuxièmement, par son refus de permettre dans l’Ile l’ouverture de nouveaux bâtiments de culte.
C’est en partie à travers d’une vie religieuse intense et originale que les élites christianisées expriment leurs aspirations à des changements politiques.
Ainsi, évangéliser c’est d’abord apprendre à l’homme à ne plus vivre en primitif, à maîtriser la nature. Travail de longue haleine, car le portrait du païen correspond au portrait-type du colonisé : naïf, insouciant, oisif, menteur, belliqueux. Il faut lui inculquer les qualités morales les plus élémentaires. La saleté, le désordre, la demi-nudité, reflètent en effet la misère morale, de prisonniers de superstitions et de croyances erronées, de victimes dempisikidy et d’ombiasy peu scrupuleux. Pour mener efficacement son travail, le missionnaire se doit de connaître son district qu’il sillonne le plus souvent à pied, enpirogue, à cheval ou à bicyclette.

La malgachisation des Eglises

Les missions installées à Madagascar se rendent compte, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, de l’opportunité d’accomplir un pas vers l’objectif qu’elles se sont proposées d’atteindre dès le début de leur œuvre, à savoir créer des Eglises où les chrétiens malgaches prendraient leur part de responsabilités.

La naissance des religions dites sectaires à Madagascar

Situation actuelle des religions à Madagascar

L’interrogation de l’histoire sur le sujet du passé du monde actuel, c’est-à-dire la mondialisation, nous révèle quelques phases bien précises. Apparemment sans liaison, tout est lié et logique. La première phase, c’est l’époque de Christophe Colomb. La deuxième, la division du monde entre les puissances coloniales. La troisième, l’ère du néocolonialisme et enfin la mondialisation actuelle. Parmi ces caractères principaux : le libéralisme et le scientisme deviennent une véritable religion surtout pour les Occidentaux. Très poussé, ce scientisme est devenu l’ennemi premier de la religion, et quia causé son déficit. Cependant, chasser le naturel,il revient au galop. Mais ce retour est-ce toujours de la même forme qu’avant où il y aura un changement ? La dureté de la vie sociale intrinsèque dans la mondialisation a créé apparemment une réaction inverse, une sorte de retour à la religion. Alors nous assistonsà deux formes d’organisations religieuses, celle qualifiée de traditionnelle, et celle de nouvelle. A Madagascar, cela se manifeste par l’œcuménisme des quatre Eglises officielles et les associations cultuelles récentes. Nous allons voir ce qui en est d’elles.

Le FFKM

L’idée de créer l’œcuménisme à Madagascar s’inscrit dans le cadre des efforts d’unification des églises dans la coordination des évangélisations mondiales. La conférence des sociétés missionnaires à Edimbourg en 1910 constitue une des bases du processus œcuménique, qui a suscité la volonté desdifférents acteurs à s’unir. Ceci est manifesté par exemple aux différentes réunions comme la conférence Inter missionnaire à Madagascar en 1913. Cette dernière a été substituéepar le FFPM en 1958. Sans oublier du côté des catholiques aussi, le Concile de Vatican II, présidé par le Pape Jean XXIII et le Pape Paul VI en 1962-1965 a apporté un nouveau souffle pour l’œcuménisme mondial. Etc.
De ce fait, l’instauration du conseil des Eglises chrétiennes à Madagascar n’a pas été faite d’un seul coup. Il est le fruit d’une maturation progressive des églises internationales et des membres locaux à savoir lesquatre Eglises citées plus haut. Le lundi 26 novembre 1979 marque la date importante de l’œcuménisme puisque c’est le jour de la déclaration des quatre chefs d’Eglises, leur acceptation de leur union dans le FFKM de manière officieuse. Sa déclaration officielle ne vient que le dimanche 20 janvier 1980. Ses actions où disons ses participations dans la vie dela nation nous intéressent plus que son histoire proprement dite.
Le poids des Eglises dans la vie nationale, et en particulier des quatre plus importantes (catholique, protestante, luthérienne, anglicane) n’a fait que se renforcer depuis l’indépendance, surtout depuis la création, officialisée le 20 Janvier 1980, de l’institution FFKM. Il est vrai que les interventions de cette dernière sont plus souvent consacrées aux questions nationales qu’aux problèmes œcuméniques. Cela lui a valu une notoriété que personne ne conteste. Cela a été bienréel durant les moments de troubles àMadagascar, à savoir les crises de 1991, 2002, 2009.

L’émergence des Eglises nouvelles générations (les sectes)

Un peu partout dans le monde, une nouvelle génération d’églises apparait et ceci de toutes sortes aux doctrines diverses. On les voit surtout dans les pays sous-développés comme en Amérique latine, en Afrique, en Asie… Leur accès est plus ou moins filtré dans les pays développés. Parfois, ces pays servent de base à leur création. Bien sûr, Madagascar n’est pas en reste pour cela. Actuellement il y a plusieurs nouveaux groupes religieux à Madagascar, ils sont au nombre de 168.

Le texte d’autorisation 

Concernant le texte qui régit les religions à Madagascar devant l’Etat, seules quatre confessions sont reconnues comme Eglises, c’est-à-dire les membres du FFKM, les restes sont considérés comme des associations cultuelles et des confessions sectaires. L’ordonnance N°62/117 du 01 Octobre 1962 relatives au régime des cultes les régit. L’organisme de contrôle de l’Etat actuel ne peut plus venir à bout du nombre des associations. Le texte trop vieux laissant une liberté totale, telle que cela donne une interprétation au laxisme, au nom de la liberté quelles qu’en soient les possibles conséquences.

CARACTERISTIQUES DES SECTES

Les sectes vivent en fonction des besoins individuels ou de groupe social, besoins ressentis comme privations imposées par la société soutenue par le système dominant. Comme nous l’avons dit auparavant, les sectes sont des entités anti-églises et de ce fait, elles insistent sur la spontanéité de l’adhésion et rejettent, dans un premier temps, toute institutionnalisation car elles veulent mouvement plutôt qu’institution : le charisme y prévaut sur la fonction, le prophète et le prêtre.

Possession d’une doctrine théologique spécifique

Les Eglises sectaires en tant que dissidentes des Eglises historiques possèdent leursdoctrines théologiques spécifiques. C’est la raisonpour laquelle elles se séparent de son Eglise mère. Sinon elles ne devaient pas se dissider. Par exemple, il y des sectes conversationnistes dont la doctrine théologique est centrée sur le rachat du péché, grâce à la conversion personnelle et au retour à la pureté évangélique. La conversion passe à l’expérience émotionnelle, qui suppose que le sentiment l’emporte sur la raison. Des groupes comme les Méthodistes, les Fondamentalistes (Armée du Salut), les Pentecôtistes comme l’Assemblée de Dieu et les Eglises de Dieu en Christ relèveraient de ces catégories
Ainsi, la grande doctrine théologique sectaire qui devient actuellement très puissante c’est la doctrine théologique révolutionnaire. Comme base théologique, ces sectes croient à la transformation du monde grâce à l’irruption imminente et miraculeuse de Dieu. Leurs membres attendent et préparent cet avènement. Ils s’éloignent du sentimentalisme et place le salut dans la connaissance de la Parole de Dieu et l’obéissance à ses commandements. Ils affirment un certain refus de la société qui les entourent. Les exemples typiques en seraient les Adventistes et les Témoins de Jéhovah ;
Enfin, les sectes introversionnistes ou piétistes qui fuient le monde et se réfugient dans la communauté en tant que seul lieu de salut. Elles se désintéressent même de l’évangélisation et portent leurs attentions sur la certitude morale. Leurs meilleurs représentants seraient les mennonites, les amish, les quakers et les darbystes ;

Pratique cultuelle significative sectaire

Confirme leur raison d’être

Les sectes se considèrent elles-mêmes comme une élite, comme un groupe à part, s’appropriant sinon le droit exclusif au salut éternel, du moins, les bienfaits les plus grands.Elles montrent de plus une certaine tendance à l’exclusivisme : le fait d’appartenir à une secte déterminée suppose une hostilité envers les autres sectes et aux groupes religieux. Elles possèdent un sens aigu de leur intégrité, qui peut se voir menacée par les membres moins motivés ou insuffisamment impliqués. L’autocontrôle, la conscience et la droiture sont des caractéristiques importantes du sectarisme. Elles recourent à certain principe d’autorité qui les distingue de la tradition orthodoxe.
Les sectes ont une inspiration communautaire, idéaliste et amoureuse, procédant du sermon sur la montagne traitant les huit béatitudes. Ses indifférences radicales et/ou ses hostilités à l’égard de l’ordre social sont : sa tendance à rendre actuel l’idéal d’amour en petits groupes, le recrutement de ses membres parmi les classes défavorisées et les marginaux sociaux ; le caractère historique d’une protestation laïque à l’encontre de la hiérarchie ecclésiastique.
L’autorité défendue par la secte peut être la révélation suprême d’un chef de file charismatique, elle peut consister en une interprétation de fragment bien ciblé des Ecritures Saintes ou bien, il peut s’agir de l’idée que les fidèles pratiquants obtiendront tôt ou tardune révélation eux-mêmes.

Signifie leur confession

En règle générale, les sectes sont dissidences d’ordre spirituel, la faveur personnelle y importe beaucoup plus que la rigueur doctrinale, la foi vécue y soit plus fondamentale que son expression intellectuelle. Elles visent à créer des communautés de « purs et durs », de parfaits et se trouvent héritières des traditions gnostiques qui se sont constituées rapidement en marge du christianisme primitif (gnosticisme). Certaines mettent l’accent sur les illuminations directes de l’esprit (Pentecôtisme), les révélations spéciales (Mormons). Le dualisme manichéen entre principe du bien et du mal est reporté au niveau des élus et des reprouvés et ces derniers sont soumis aux peines éternelles (darbystes). La reviviscence du montanisme est assez générale : refus de la hiérarchie de l’église officielle, rigorisme moral,ascétisme, mais encore développement du prophétisme (Pentecôtistes), avènement imminent du Royaume d’après un calcul précis (Adventistes, Témoins de Jéhovah). Enfin, les spéculations millénaristes y sont fréquentes, conjuguées avec gnosticisme.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I. Cadrage théorique des sectes en général
CHAPITRE I- Concept général de « Secte »
CHAPITRE II- Historique du christianisme et des sectes à Madagascar
CHAPITRE III. Caractéristiques des sectes
PARTIE II- Tableau synoptique et étude des sectes àBehenjy
CHAPITRE 1- Présentation sommaire de la Commune rurale de Behenjy
CHAPITRE II- Les sectes dans la Commune de Behenjy
PARTIE III- Réflexion projective sur les sectesà Behenjy
CHAPITRE I. Selon les observations réalisées
CHAPITRE II. Selon les dirigeants des sectes
CHAPITRE III. Selon les fidèles
CONCLUSION

projet fin d'etude

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