Etude de l’activite analgesique de l’extrait MRN90 chez la souris

L’Homme ne cesse de faire des recherches pour combattre la douleur. Il s’intéresse toujours à découvrir et améliorer l’efficacité des analgésiques et de réduire leurs effets secondaires. Les analgésiques sont des médicaments destinés à éliminer ou supprimer la sensation de douleur (CERRAH Y. et coll., 2007). La douleur fait partie des symptômes de la plupart des maladies, c’est un signal d’alarme pour l’organisme face à la pathologie. Elle touche plus les femmes (58 %) que les hommes (42 %), les plus âgés (84 %) que les jeunes (16 %) (CROMBIE I. K. et coll., 1999 ; TORRANCE N. et coll., 2006).

D’après l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), c’est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle (CHAUVIN M., 2006). Pour avoir un traitement efficace contre la douleur, il faut connaitre ses classes et ses mécanismes physiopathologiques (BRASSEUR L. et coll., 1997). Selon la durée de son évolution, elle est classée en douleur aiguë et douleur chronique. La douleur aiguë est un signal d’alarme d’un dommage tissulaire ayant une fonction protectrice pour l’organisme, tandis que la douleur chronique est un syndrome ou une maladie qui persiste au-delà de 3 à 6 mois (BRASSEUR L. et coll., 1997). La douleur chronique se divise encore en 3 classes : douleur neurogène, psychogène et nociceptive. La douleur neurogène résulte d’un dysfonctionnement du SNC ou du SNP suite à une lésion nerveuse tandis que la douleur psychogène est provoquée par un trouble psychique et un désordre émotionnel sans dommages tissulaires et enfin, la douleur nociceptive est due à une stimulation excessive des nocicepteurs périphériques (BRASSEUR L. et coll., 1997).

La stimulation nociceptive peut être d’origine chimique (agents algogènes), thermique ou mécanique (pression) (BESSON J. M. et coll., 1982). Elle suit 4 étapes constituées par une série de réactions chimiques et électriques, de la périphérie (peau, muscle, viscère) au centre nerveux supérieur : la transduction, la transmission, la modulation et la perception (BROOKS J. et TRACEY I., 2005).

PARTIE PHYTOCHIMIQUE

Préparation de l’extrait 

Les feuilles de la plante utilisées dans ce travail, ont été récoltées dans la région de Boeny, le 04 Janvier 2016. Les feuilles fraîches ont été séchées à l’ombre, à la température ambiante et à l’air libre pendant 3 mois. Après séchage, elles ont été broyées à l’aide d’un broyeur à marteau électrique (HARBORNE J., 1973) au LPGPC de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo.

Deux cent cinquante grammes de la poudre obtenue ont été macérés dans un mélange éthanol-eau (60 : 40) à la température ambiante pendant 3 jours. Ensuite, le macérât a été filtré à l’aide d’un coton hydrophile et le filtrat ainsi obtenu a été évaporé à sec à l’aide d’un évaporateur à la température de 80°C (HARBORNE J., 1973).

Criblage phytochimique 

L’extrait obtenu a fait l’objet d’un criblage phytochimique pour déterminer les différentes familles chimiques qu’il contient, en utilisant des réactifs spécifiques. La présence d’une famille chimique est caractérisée par l’apparition d’un précipité et d’un trouble, de la formation de mousse ou un changement de coloration (FONG H. H. S. et coll., 1977). Afin de quantifier la proportion relative de chaque famille chimique, les signes suivants ont été utilisés :

– : Absence de la famille chimique
+ : Présence à faible teneur
++ : Présence à teneur moyenne
+++ : Présence à forte teneur .

PARTIE PHARMACOLOGIQUE

L’activité analgésique périphérique et centrale de l’extrait MRN90 a été étudiée in vivo chez la souris sur des douleurs expérimentales provoquées respectivement par l’injection de formaldéhyde sous l’aponévrose plantaire et par l’application d’une pression au niveau de la queue (D’AMOUR F. et SMITH D., 1941 ; HUNSKAAR S. et HOLE K., 1987).

Animaux d’expérimentation

Pour étudier l’activité de l’extrait MRN90 sur des douleurs provoquées expérimentalement, des souris de race SWISS, pesant entre 25 et 30 g et âgées de 3 mois ont été utilisées. Elles ont été élevées aux conditions locales du LPGPC de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Les animaux ont été nourris avec de la provende LFL 14/20 et ont eu accès à l’eau à volonté. Ils ont été soumis à un cycle de lumière et d’obscurité de 12 h/12 h, et à la température de 25°C (RABOISSON P., 1995).

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Etude de l’activité analgésique de l’extrait MRN90 

Deux tests ont été effectués pour étudier l’activité analgésique de l’extrait MRN90 : un test pour étudier son activité analgésique périphérique et un autre pour son activité analgésique au niveau central.

a. Etude de l’activité analgésique périphérique de l’extrait MRN90
L’activité analgésique périphérique de l’extrait a été étudiée par son effet sur la douleur provoquée par l’injection d’une solution de formaldéhyde sous l’aponévrose plantaire de la souris. Avant le test, les souris ont été mises à jeun pendant 18 h, puis réparties en 3 lots : un lot témoin et deux lots traités. Les animaux du lot témoin ont reçu de l’eau distillée par voie orale dans un volume de 10 ml/kg tandis que les animaux de 2 autres lots sont traités avec l’extrait MRN90 aux doses respectives de 300 et 600 mg/kg, administrées par voie orale dans un volume de 10 ml/kg (RABOISSON P., 1995). Trente minutes après l’administration de l’extrait, 20 µl de formaldéhyde à 1 % ont été injectés sous l’aponévrose plantaire de la souris . Immédiatement après cette injection, l’animal a été placé dans un bocal en verre . Le temps de léchage de la patte enflammée a été chronométré entre 0-5 et 10-30 minutes (ROSLAND J. H. et coll., 1990 ; RABOISSON P., 1995).

b. Etude de l’activité analgésique centrale de l’extrait MRN90
L’activité analgésique centrale de l’extrait a été étudiée par son effet sur la douleur provoquée par une pression exercée au niveau de la queue de la souris. L’intensité de la pression appliquée sur la queue a été mesurée à l’aide d’un algésimètre et a été exprimée en gramme. La pression maximale appliquée sur la queue a été fixée à 500 g pour éviter les lésions tissulaires (RANDALL L. et SELITTO J., 1957).

Avant le test, des souris mises à jeun pendant 18h ont été habituées à l’algésimètre pendant une semaine. Lors de la manipulation, elles ont été réparties en 3 lots : un lot témoin et deux lots traités. Les animaux du lot témoin ont reçu de l’eau distillée par voie orale dans un volume de 10 ml/kg tandis que les animaux de 2 autres lots sont traités avec l’extrait MRN90 aux doses respectives de 300 et 600 mg/kg, administrées par voie orale dans un volume de 10 ml/kg (RABOISSON P., 1995).

Quinze minutes après l’administration de l’eau distillée ou de l’extrait, la souris a été présentée sur le dispositif et sa queue a été placée sous la pointe conique de l’algésimètre. Ensuite, une pression croissante a été appliquée au niveau de la queue de l’animal jusqu’à ce qu’il retire sa queue . Cette manipulation a été reprise 15 ; 30 ; 45 ; 60 ; 90 et 120 minutes après l’administration de l’extrait.

Table des matières

I- INTRODUCTION
II- MATERIELS ET METHODES
A. PARTIE PHYTOCHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Etude de l’activité analgésique de l’extrait MRN90
a. Etude de l’activité analgésique périphérique de l’extrait MRN90
b. Etude de l’activité analgésique centrale de l’extrait MRN90
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RESULTATS
III- RESULTATS
A. PARTIE PHYTOCHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Activité analgésique périphérique de l’extrait MRN90
2. Activité analgésique centrale de l’extrait MRN90
IV- DISCUSSION
V- CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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