Etudes empiriques de l’acceptation des technologies par les aînés

Etudes empiriques de l’acceptation des technologies par les aînés

Précisions éthiques quant à la participation des aînés

La recherche Amelis engage des personnes aînées à participer activement au projet. Leur participation, tantôt individuelle, tantôt collective, fera l’objet d’enregistrement et d’analyses. Le chercheur se rend sur le terrain, il entre dans les résidences et les logements privés des aînés volontaires. La présence et les sollicitations du chercheur requièrent des précautions éthiques. Aussi, l’ensemble du protocole de recherche a été soumis à l’évaluation du Comité d’éthique de la recherche en Lettres et Sciences Humaines (CER LSH) de l’Université de Sherbrooke. La méthode de collecte des données du 1er bloc a reçu l’approbation du CER-LSH le 19 février 2015 (référence 2015-08), puis une demande d’amendement pour prolonger la durée de collecte a été autorisée le 16 février 2016. Le bloc méthodologique 2 a également été approuvé par le CERLSH le 14 mars 2016. Conformément à la procédure éthique du CER LSH, un suivi annuel de l’application du protocole de recherche a été assuré et chaque recueil de données auprès du public a donné lieu à la signature d’un formulaire d’information et de consentement (Annexe E). Le principe et les valeurs de « participation » forment des guides éthiques pour le projet Amelis. La participation sociale est envisagée comme un vecteur d’intégration sociale et d’empowerment (Ninacs, 1995) des citoyens, elle « implique une action de la part de l’individu qui apporte une contribution à d’autres personnes » (Larivière, 2008). Dans le cadre d’un projet de conception participative, on vise également une forme d’intégration : celle de l’ensemble des acteurs du projet ainsi que de leurs points de vue et compétences. En effet, la conception participative peut être définie comme « acte créatif et collectif où tous les acteurs (ingénieurs/concepteurs, utilisateurs, animateurs du groupe…) participent activement à transformer un artefact et sont considérés comme experts, leur participation étant basée sur leurs connaissances plutôt que leurs rôles et les intérêts qu’ils représentent. » (Caelen, 2004). Ces acteurs contribuent activement au projet. Cela suppose que les participants aient le pouvoir d’exercer un rôle actif dans la recherche de solution dans le cadre d’une concertation, voire de co-décider après négociation avec l’ensemble des acteurs concernés (Darses et Rezeau, 2004). Faire le choix de la participation implique de porter des valeurs humanistes et démocratiques (ib., p.407) et d’adopter une vision anthropocentrée de la conception où l’utilisateur final est au cœur du processus et des réflexions dès les premières étapes du projet. Ces considérations éthiques nous conduisent à expliciter notre posture et la façon de considérer les participants aînés pour la recherche Amelis. Nous portons clairement la volonté de construire un processus qui puisse être source de développement personnel et de satisfaction pour les participants aînés, ainsi que de reconnaître leur expertise concernant leur propre quotidien et leurs besoins. Fondamentalement, il s’agit de respecter les aînés et de reconnaître qu’ils sont une source importante d’innovation (Reggers et al., 2002, p.104). D’après Rivière et Brugière (2010, p.147), c’est d’ailleurs « l’idée majeure de la coproduction » que de considérer l’ensemble « des compétences et expériences utiles » comme indispensables à l’efficacité et à l’efficience à long terme d’un bien ou d’un service adressé aux aînés. 

Deux lieux de vie aux statuts juridiques proches

Au Québec, une coopérative est « une personne morale regroupant des personnes ou sociétés qui ont des besoins économiques, sociaux ou culturels communs et qui, en vue de les satisfaire, s’associent pour exploiter une entreprise conformément aux règles d’action coopérative. »19. En d’autres termes, une coopérative est une association autonome de personnes qui partagent des aspirations et des besoins économiques, sociaux et culturels communs, unies volontairement dans une entreprise à propriété collective et démocratiquement contrôlée20. Certaines coopératives ont été créées pour des clientèles spécifiques : personnes âgées, familles monoparentales, etc (Legaré, Laverdière et Dugas, 2012). La plupart n’ont cependant aucune vocation particulière. En France, une résidence autonomie est un mode d’habitat au sein duquel des aînés de plus de 60 ans vivent dans des logements individuels21. Des prestations individuelles ou collectives sont proposées dans le but de prévenir la perte d’autonomie. Au sein de ces établissements, la proportion de personnes dont le niveau d’autonomie est classé GIR22 1 à 3 ne doit pas dépasser 15% du nombre total de résidents. La résidence autonomie partenaire de notre recherche possède un statut juridique ayant des points communs avec les coopératives. En effet, son contrat d’association loi 190123 repose sur le principe légal de convention par laquelle deux ou plusieurs  personnes mettent en commun leurs connaissances ou leurs activités dans un but qui n’est pas le partage de bénéfices. 2 Les instances participatives La CQCH24 (2009) spécifie qu’une « coopérative d’habitation, c’est un immeuble ordinaire (…) où habitent des personnes qui sont à la fois locataires de leur logement et collectivement propriétaires de l’immeuble. Comme propriétaires collectifs, les membres assument ensemble la gestion complète et autonome de leur édifice et de la coopérative. Cette gestion collective se concrétise par une participation démocratique aux assemblées, de même que par une contribution active aux différents comités nécessaires à la bonne marche de la coopérative. » Différentes instances participatives permettent la pleine expression du pouvoir démocratique des membres et la mise en œuvre du principe d’engagement communautaire. Ces instances participatives sont l’assemblée générale (où, contrairement aux entreprises à but lucratif, chaque membre dispose d’un droit de vote égal à l’assemblée des membres), le conseil d’administration ainsi que des comités. Les comités prennent en responsabilité les différentes tâches inhérentes au bon fonctionnement de la coopérative, les membres y participent volontairement et selon leurs compétences. Ainsi, « la gestion à court terme et à long terme d’une coopérative relève ultimement de décisions prises collectivement par ses membres » (Légaré et al., ib.). Au sein de la coopérative partenaire de notre recherche il existe par exemple des comités pour l’organisation des animations, l’admission d’un nouveau membre aîné ou encore la sécurité. Dans les résidences autonomie, la dimension participative est une obligation légale25 qui se traduit notamment par la création d’un conseil de vie sociale ou d’un conseil de résidents au sein de l’établissement. Le conseil de vie sociale comprend « au moins deux représentants des personnes accueillies ou prises en charge (…), un représentant du personnel et un représentant de l’organisme gestionnaire »26. Cette instance « donne son avis et peut faire des propositions sur toute question intéressant le fonctionnement de l’établissement ou du service, notamment sur l’organisation intérieure et la vie quotidienne, les activités, l’animation socioculturelle et les services thérapeutiques, les projets de travaux et d’équipements (…) l’animation de la vie institutionnelle et les mesures prises pour favoriser les relations entre ces participants ainsi que les modifications substantielles touchant aux conditions de prises en charge » . 

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