Fondements théoriques du bien-être

Fondements théoriques du bien-être

 Le bien-être est une notion que les gens et les décideurs aspirent généralement à améliorer. Cependant, il est une notion ambiguë, faute d’une définition universellement acceptable et souvent confrontés à des interprétations divergentes, le concept du bien-être est généralement considéré comme une description de l’état de la situation de vie des gens, ce chapitre a pour objectif d’en faire une brève présentation de la revue de la littérature théorique sur le concept du bien-être. Nous commençons, dans ce premier chapitre, par examiner les deux approches principales pour définir le bien-être, à savoir les approches hédoniques et eudémoniques, compte tenu de leurs aspects métathéoriques, et méthodologiques. Nous passons ensuite à une revue thématique de la littérature, en prenant note, certains traits de l’utilitarisme, de welfarisme et l’approche par les capabilités développée par le célèbre économiste Amartya Sen, puis en mis l’accent sur le lien entre le bien-être individuel et collectif et de présenter le sillon d’idées dans lequel la théorie du bien-être s’inscrit. Ensuite, nous tâcherons d’exposer les importantes lignes de l’économie du bien-être, en suivant, nous présenterons les deux approches du bien-être l’approche objectif et l’approche subjective. 

Cadre conceptuel

La première difficulté que doit affronter cette réflexion « Bien-être » tient à l’ambiguïté du concept lui-même, dont la signification oscille entre le revenu « les biens », d’une part, et l’« utilité » ou le bonheur, d’autre part, selon l’usage que l’on fait de ces concepts1 . Cette plurivocité du concept exige de dissocier la satisfaction des besoins, d’un côté, et le bonheur ou l’utilité, de l’autre. La mesure de bien-être a ses racines philosophiques et même dans les traditions utilitariste, welfariste et l’approche par les capabilités d’Amartya Sen; telle qu’elle est exploitée dans l’éthique sociale et politique. Elle apporte des informations sur les jugements individuels concernant ce qui importe et ce qui compte en matière de santé, de bienêtre et de qualité de vie, ces jugements étant alors mis en œuvre, pour comparer différents états alternatifs individuels, différents traitements, différents états sociaux ou différentes politiques économiques2 . Les économistes adoptent généralement l’opinion selon laquelle le bien-être dépend de plusieurs circonstances réelles de la vie, et on peut inférer, sans risque, le bien-être simplement en observant ces circonstances. L’influence de ce point de vue est apparente, même dans la littérature en plein essor sur l’économie du bonheur, qui, malgré la reconnaissance fréquente de facteurs subjectifs, de nombreuses études consistent principalement à régresser le bonheur sur un ensemble de variables objectives (revenu, statut du travail, santé, état civil, environnement local, gouvernance locale …4 mais la satisfaction dans chaque domaine peut varier selon les changements dans les conditions objectifs. A titre d’exemple, les psychologues voient l’impact des conditions objectives sur le bien-être par la médiation des processus psychologiques dont lesquels les gens adaptent dans une certaine mesure les effets positifs ou bien négatifs dans leurs satisfaction générale de la vie5 . Dans ce cadre, le bonheur global ou la satisfaction globale de la vie est considérée comme le résultat net de la satisfaction déclarée à l’égard de principaux domaines de la vie, tels que la situation financière, la vie familiale, la vie citoyenne, environnement local … etc.,En économie, l’avantage de l’approche psychologique est que les jugements sur la satisfaction de chaque domaine reflètent les deux facteurs subjectifs et objectifs1 . Quatre domaines sont d’une grande importance: les conditions de la vie matérielles (finances), circonstances familiales, l’état de la santé, le statut de travail. Ces quatre sont à la tête de la méta-analyse de plusieurs études empiriques dans le monde2 . Est-ce que le bien-être économique représente la somme du bien-être individuel (dans un environnement identique) ?, prenant à titre d’exemple ; la ville de Mascara et la ville d’Oran en Algérie, les goûts de la population de ces deux villes et un accroissement du revenu veut dire à peu près la même chose pour tous. Si on prend dans un graphique ou l’utilité est une fonction de revenu dans le but est de faire des comparaisons interpersonnelles et comparer les deux villes, l’accroissement étant de plus en plus faible à mesure que le revenu augmente. Ainsi, la ville qui a un revenu plus élevé perdra moins en utilité, si on la taxe, que la plus pauvre gagnera en utilité si on lui transfère le revenu de cette taxe, d’où la justification du transfert qui apporte un solde social positif en utilité3 . La naissance de l’économique du bien-être est apparue par le célèbre économiste de Cambridge, Arthur Cecil Pigou4 , professeur de Keynes5 , dans son ouvrage, « The Economies of Welfare », publié en 1920, Pigou appelait du nom de la théorie du bien-être rien de moins qu’une théorie générale de la politique économique. Cette dernière vise à étudier, selon Pigou, les grands principes d’une science qui ne dégénérerait pas en agrégats économiques comme le PIB mais se focalise sur les grands problèmes sociaux . 

Les racines philosophiques du bien-être et définitions

Le bien-être constitue un concept qui tire ses origines des travaux de philosophes Grecs. Aristote (384–322 bc) a déclaré que la prospérité est considérée comme le but ultime de l’existence humaine; Il considérait cela comme une obligation et non comme un moyen pour vivre7 . Il écrivait déjà: « en ce qui concerne la nature du bonheur, on ne s’entend plus, et les réponses de la foule ne ressemblent pas à celles des sages»1 Pour mieux comprendre les conclusions contemporaines, il faut faire un retour sur les fondements historiques du bien-être depuis Bentham et Aristote, cet ancrage historique permit aux économistes contemporaines de dessiner les grandes lignes et le champ de ce qu’on appelle « bonheur ».

Approche hédonique

Le concept d’hédonisme est apparu en Grèce antique et remonte aux nombreux philosophes qui ont contribué, à l’époque, à la création de ce concept. Citons à titre exemple, Aristippe de Cyrène (435-356 av JC) et Epicure (341-270 av. JC). On peut citer aussi le philosophe romain Lucrèce (env. 98-55 av JC), l’anglais Jeremy Bentham (1748-1832) fondateur de l’utilitarisme et le français Michel Onfray3 . L’hédonisme renvoie à l’obtention de ce que l’on souhaite et ce qu’on veut et aux émotions plaisantes que cela procure, elle partage avec la santé psychologique une structure bidimensionnelle: le bien-être implique l’obtention de récompenses recherchées et l’évitement de sanctions négatives c’est-à-dire l’individu se considèrera dans un état de bien-être hédonique lorsque les manifestations positives l’emporteront sur les négatives4 . En économie, l’hédonisme est une attitude qui fait de la recherche du maximum de satisfaction avec le minimum d’efforts (la maximisation des bénéfices et la minimisation des couts). Les auteurs de cette approche utilisent une combinaison d’indicateurs qui permettent de mesurer les affects positifs, les affects négatifs et la satisfaction. La somme de ces indicateurs donnera une mesure du bien-être5 , ce qu’on appelle le bien-être subjectif. Les tenants de l’approche hédonique considèrent que la satisfaction est partie intégrante du bien-être .

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