INVENTAIRE DES CONDRICHTHYES ET DES OSTEICHTHYES DES CÔTES DE L’EST ALGÉRIEN

Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)

Morphobathymétrie

La zone côtière comprise entre Skikda et El-Kala est bordée de falaises abruptes et légèrement découpées, avec quelques dépressions largement ouvertes en forme de baies ou de golfes. Entre ces limites se dessinent de l’Ouest à l’Est cinq baies ou golfes dans l’ordre suivant: (1) le golfe de Skikda, (2) la baie de Sidi Akkèche, (3) la baie de Chetaibi, (4) le golfe d’Annaba et (5) la baie d’El-Kala.
La baie de Skikda s’étend sur un linéaire côtier d’environ 142 km. Ses façades maritimes Est et Ouest sont caractérisées par un plateau continental dont les deux tiers sont accidentés. Les petits fonds de la baie (0 à 12 m) sont rocheux sur un transect d’environ 500 m Nord-Sud. Plus au large, le fond est de nature sableux mélangé à de la vase. Les isobathes – 100 et – 200 m n’apparaissent qu’à partir de 4 à 7 milles nautiques (ANONYME, 1996).
Entre la baie de Chetaibi et la baie d’Annaba (Fig. 2), le littoral s’ouvre largement sur un glacis continental en pente douce très étendue, depuis la côte jusqu’à la plate forme continentale qui s’amorce vers – 100 m (LECLAIRE, 1972). Entre les caps Toukouch et Axine, le substratum devient de plus en plus accidenté, et ce jusqu’au cap de Garde. Toutefois, les fonds de la baie d’Annaba ne présentent pas d’accidents morphologiques majeurs. Devant les falaises rocheuses du cap de Garde, le profil de la marge continentale s’individualise globalement en:
– une bordure littorale étroite et accidentée,
– une plate forme continentale plane prolongée en direction Nord-Est,
– un glacis débutant par un rebord peu marqué.
Du cap de Garde jusqu’à la pointe du Lion (port d’Annaba), la côte est orienté Nord-Sud. Il existe une alternance de falaises, d’anses (Lazaret, Maison cassée) et de petites plages (Aïn-Achir, Belvedère, La Caroube, Chapuis, Saint-Cloud et Lever de l’Aurore), créées dans les sinuosités du rivage sur un parcours d’environ 15 km. A l’extrémité de la pointe du Lion, s’enracine la jetée du Lion, orientée Nord-Est, qui forme l’avant port d’Annaba et le protège des tempêtes Nord-Ouest. Dans la région d’Annaba, le plateau continental est étroit dans son ensemble avec un fond hétérogène surtout au voisinage des caps de Garde et Rosa. Il est restreint au Nord du cap de Garde (4,5 milles), puis s’étend dans le Golfe jusqu’à 14,5 milles et se rétrécit légèrement à l’Est, au voisinage du cap Rosa. Entre les deux caps, la profondeur moyenne est estimée à 50 m. Les isobathes – 10, – 20, – 30, – 40 et – 50 m sont assez éloignés les uns des autres au Sud du Golfe et se rapprochent ensuite vers le Nord du cap de Garde. Ceux de – 50 et de – 100 m sont aussi rapprochés et parallèles à la ligne du rivage. A partir du cap de Garde, ces isobathes s’éloignent avant de se rapprocher à l’Est d’El-Kala jusqu’à la longitude 08° 30’ où ils redeviennent parallèles (Fig. 2).
A partir de cap Rosa, le plateau continental s’étend en pente douce jusqu’au détroit de Sicile, puis s’élargit en direction Nord-Est. Ce plateau prolonge la plate forme continentale jusqu’à l’isobathe – 500 m. Il présente en son centre une légère dépression dont les bords sont généralement accidentés avec des écueils.
Au large, se trouvent des hauts fonds accusant une dénivellation considérable par rapport aux profondeurs environnantes. Les principaux sont:
– la seiche « Takouch » (recouverte au minimum de 13 m),
– la roche « Axine » (recouverte au minimum de 30 m),
– la seiche « Aïn Barbar » (recouverte au minimum de 40 m),
– la petite « Seiche » (recouverte au minimum de 13 m),
– la roche du « Vautour » (recouverte au minimum de 8 m),
– la roche « Saint Joseph » (recouverte au minimum de 13 m).

Apports continentaux

Dans la région de Skikda, les oueds El-Kébir et Saf Saf sont les principaux effluents naturels. Ils drainent respectivement des bassins versants de 1419 et 1165 km2 avec des débits annuels relativement faibles, de l’ordre de 150 hm3/an environ, comparés à l’oued Guebbli (988 km2) qui décharge en mer 490 hm3 d’eau par an.
Dans le golfe d’Annaba, l’oued Seybouse s’étend sur 225 km de long et draine un vaste bassin versant d’une superficie de 6474 km2. La zone côtière de la baie d’Annaba reçoit les apports continentaux essentiellement par cet oued au Sud, auxquels s’ajoutent les rejets urbains et industriels parvenant également du Sud. Le débit de l’oued est de l’ordre de 15 millions m3.s-1 et décharge annuellement dans la baie environ un demi-milliard de mètres cubes d’eau (LCHF, 1976). D’après DJABRI (1992), les eaux de l’oued Seybouse sont excessivement riches en nutriments (nitrites, ammonium et azote) engendrant une eutrophisation du milieu (GAÏD, 1986; DJABRI et al., 1998), qui s’étend jusqu’au littoral adjacent où de fortes concentrations en sels nutritifs et en chlorophylle a sont observés (FREHI, 1995; OUNISSI et al., 1998; FREHI et al., 2004). Cette eutrophisation s’accentue en période de confinement hydrologique estival et s’ordonne selon un gradient Sud-Nord (OUNISSI et al., 1998). Selon OUNISSI et al., (2002), le golfe d’Annaba reçoit de la Seybouse des quantités excessives d’azote minéral (4,3 tonnes.j-1), de phosphates (0,7 tonnes.j-1) et 2,3 tonnes.j-1 de carbone organique dissous.
Le golfe d’Annaba reçoit également les eaux de l’oued Mafrag. Ces eaux sont généralement troubles tout le long de la côte jusqu’à la plage D’raouch et parfois au-delà. Elles sont fortement eutrophes et mal renouvelées (OUNISSI et al., 2002). Plus à l’Est, au voisinage du lac Mellah et jusqu’à El-Kala, les eaux sont relativement plus transparentes. Cette lagune, reliée à la mer par un chenal long de 900 m, constitue un véritable bassin de dilution exportant directement ses eaux vers le littoral adjacent. En effet, elle exporte directement vers la baie d’El-Kala environ 180 millions de mètres cube d’eaux par an (OUNISSI, 2001).

Couverture sédimentaire

Dans le golfe de Skikda, le substrat est généralement sableux. Les fonds rocheux et mixtes (rochers et herbiers à Posidonia oceanica) n’apparaissent qu’à partir de Fil Fila, à l’Est de la plage Ben-Mhidi et de la Croix, et à l’Ouest de la plage Stora.
Du cap Toukouch au cap de Garde, le littoral est généralement accidenté jusqu’à – 30 m, sauf au niveau des plages où le fond et de nature sableuse (baie de Toukouch, Aïn Barbar, Pain de Sucre, Voiles Noires et Sidi Bagraât). Au-delà, le substrat est meuble (généralement sableux ou sablo-vaseux) jusqu’à – 100 m dans la baie de Toukouch. Sur la même ligne bathymétrique mais en se dirigeant vers le cap de Garde, s’installe une large ceinture de coralligènes mélangés à du gravier entre le cap Axine et Aïn Barbar. Ce substrat corallien laisse place jusqu’au Pain de Sucre, à du sable.
Entre le lieu « Pain de Sucre » et le cap de Garde, le substratum est essentiellement consolidé avec une couverture de végétation côtière et du coralligène jusqu’à – 90 m (Fig. 2). A proximité du cap, le substratum de la frange côtière est généralement rocheux, entrecoupé de zones de sables, de sablons calcareo-siliceux, de graviers calcaires et d’herbiers de posidonie. Ces derniers se constituent parfois en larges ceintures jusqu’à des profondeurs de – 25 m.
Dans le golfe d’Annaba, le fond marin débute généralement par du sable grossier, qui se mélange à du sable fin et à de la vase dans la cuvette et au large de la baie-Est. Tout le long de la ligne de rivage, l’herbier de posidonie est généralement clairsemé. Il s’édifie sur un substrat dur jusqu’à de faibles profondeurs avec des feuilles assez courtes. Dans certaines plages (Belvédère et la Caroube), l’herbier s’élève en véritables mattes pouvant atteindre 1 m. Par endroits, il se forme de petits puits inter-mattes où se trouve un sédiment détritique de sable fin. A l’extrême Ouest, où l’hydrodynamique est relativement plus faible, les feuilles viennent parfois effleurer la surface de l’eau, parallèlement à la ligne de rivage, comme c’est le cas de la plage la Caroube.
Au niveau du cône de déjection de l’oued Seybouse, les fonds sont occupés par des sables fins terrigènes. De – 15 à – 20 m de profondeur, le sédiment devient vaseux. Entre les oueds Seybouse et Mafrag, la limite du plateau continental est occupée par des vases terrigènes gluantes, tandis que vers la côte on y trouve un substrat rocheux à coralligène. A proximité de l’oued Mafrag, les fonds sont constitués de sables sur lesquels s’étend un herbier clairsemé. Au-delà, s’installe un détritique puis des vases terrigènes molles avec des enclaves coralligènes (VAISSIERE et FREDJ, 1963). Plus à l’Est, le sable fin est remplacé par des herbiers de posidonie jusqu’à environ – 20 m. Ces derniers laissent ensuite la place aux coralligènes puis à la vase terrigène molle qui est présente de plus en plus au large, au fur et mesure que l’on se dirige vers l’Est. Un peu plus loin vers la plage El-Hanaya, la côte est caractérisée par un substratum consolidé avec certaines zones à affleurements sous-marins. On y retrouve aussi un substrat détritique et un herbier à posidonie peu dense jusqu’à de très faibles profondeurs (- 3 m). Cet herbier est présent aussi sur les côtes d’El-Kala jusqu’au cap Rosa. A partir de l’isobathe 50 m, le fond est constitué de vase terrigène.

Hydrologie

Hydrodynamique

La Méditerranée subit un phénomène d’évaporation non compensé par les apports fluviaux et pluviaux. Son déficit hydrique moyen, de l’ordre de 0,7 m (BELSHER et HOULGATTE, 2000), est compensé principalement par une entrée d’eau océanique par le détroit de Gibraltar. Cette eau de surface ne se mélange pas directement aux eaux méditerranéennes, du fait des différences de densité, et crée des « veines » de courant dans la tranche superficielle, jusqu’aux environs de – 200 m (BELSHER et HOULGATTE, 2000). Sous la force de Coriolis, ces veines longent les côtes Nord-africaines puis se divisent en plusieurs branches (BECKERS et al., 1997). L’une de ces branches constitue le « courant algérien ». Elle est initialement structurée en une veine qui coule vers l’Est, puis s’élargit et se détache de la côte (BENZOHRA, 1993).
Sur les côtes Est algériennes, le mouvement hydrodynamique est généralement de faible amplitude. Dans la baie de Skikda où les trajectoires de courants sont mal connues, un courant général dirigé vers l’Est peut atteindre 1 à 2,5 nœuds et un autre de 0,5 à 1,5 nœuds, longerait la côte sans pénétrer dans la baie (ANONYME, 1996). Dans cette dernière, on note l’existence d’une marée d’une période de 12 heures mais de faible amplitude, de l’ordre de 30 cm (HOCINI et MAMI, 1991). Au voisinage du cap Toukouch, la vitesse du courant est faible (1 m/s). Selon l’étude du LCHF (1976), à l’entrée de la baie d’Annaba on retrouve une circulation générale méditerranéenne permanente d’orientation 100° – 120°. A proximité du cap de Garde, un courant principal résiduel progresse vers la côte prenant une direction Sud (150° – 180°) avec une vitesse de 0,25 à 0,35 m/s. En l’absence de toute autre cause motrice de l’eau, de lents tourbillons plus au moins vastes prennent naissance le long du rivage, d’origines non précisées (Fig. 3). Au Sud du cap, le courant se dirige vers l’Est aux environs de l’oued Mafrag (90° – 100°) en diminuant d’intensité (0,10 à 0,25 m/s). Toutefois, en période de crues ou par tempête d’Est, les eaux coulent vers le Nord. Le secteur d’El-Kala est aussi caractérisé par la présence de faibles courants superficiels dont la vitesse fluctue entre 0,1 et 0,25 m/s. Au Nord du cap Rosa, l’écoulement est d’orientation Sud-Est (160°) changeant progressivement de direction en coulant franchement vers l’Est.

Eléments dissous et particulaires

Les données sur les teneurs en sels nutritifs sont limitées aux régions d’Annaba (FREHI, 1995; OUNISSI et al., 1998; OUNISSI et FREHI, 1999; AYADA, 2003, FREHI et al., 2004) et d’El-Kala (KHELIFI-TOUHAMI, 1998; OUNISSI et KHELIFI-TOUHAMI, 1999). Les travaux réalisés dans le golfe d’Annaba, notamment dans son secteur Sud-Est, montrent que cette région est soumise à la fois aux influences des apports continentaux et aux intrusions d’eaux néritiques externes. Cette zone est caractérisée par une forte charge particulaire, d’où la disparition du disque de SECCHI entre 2,5 et 5,6 m. Le secteur Nord-Ouest (à proximité du cap de Garde) est moins chargé en éléments particulaires, la profondeur de disparition du disque de SECCHI varie entre 6,5 m en hiver et 26 m en été. Cette différence s’explique par l’influence des apports continentaux. Ces derniers induisent également une richesse en sels nutritifs (OUNISSI et al., 1998) amenés par les différents effluents. En effet, OUNISSI et al., (1998) indiquent des teneurs moyennes en nitrate entre 6,16 et 26,64 µmole.l-1, pouvant atteindre 66,68 µmole.l-1 à l’embouchure de l’oued Seybouse. Récemment, AYADA (2003) enregistre dans la baie d’Annaba des teneurs fluctuant entre 0,27 et 25 µmole.l-1. Il en est de même pour les teneurs en ammonium qui sont très élevées (4- 113 µmole.l-1), comparées aux secteurs éloignés des influences continentales (cap de Garde) (2 µmole.l-1). Par ailleurs, les ions phosphates abondent et leurs teneurs moyennes s’élèvent à 2 – 17,5 µmole.l-1. Ces concentrations qualifient le secteur Est de la baie de hautement eutrophe. L’enrichissement en éléments nutritifs d’origine continentale s’ordonnent selon un fort gradient Sud-Nord (axe de fertilisation) (OUNISSI et al., 1998; AYADA, 2003). D’ailleurs, les concentrations des sels nutritifs dans le golfe d’Annaba sont nettement supérieures à celles obtenues ailleurs dans le bassin algérien (SAMSON-KECHACHA, 1981; RAIMBAULT et al., 1990).

Biomasse chlorophyllienne

Selon OUNISSI et al., (1998), le gradient spatial de la biomasse chlorophyllienne se superpose au gradient des sels nutritifs. Ces auteurs précisent que les teneurs anormalement élevées en sels nutritifs, relevées dans la baie d’Annaba, permettent d’entretenir toute l’année des situations de prolifération massive du microphytoplancton. Ils relèvent des teneurs en chlorophylle a d’origine phytoplanctonique toujours élevées même en période hivernale, variant en moyenne entre 3,61 et 10,50 mg/m-3. Les données satellitaires sur la biomasse chlorophyllienne dans le même secteur (ROBERT et al., 1990) fournissent des valeurs du même ordre, et situent ainsi le milieu parmi les sites les plus eutrophes du bassin occidental de la Méditerranée.

Peuplements

Les travaux sur la biodiversité des côtes de l’Est algérien concernent essentiellement le plancton (FREHI, 1995; KHELIFI-TOUHAMI, 1998; OUNISSI et al., 1998; OUNISSI et FREHI, 1999; OUNISSI et KHELIFI-TOUHAMI, 1999) et quelques groupes d’invertébrés habitant l’étage infralittoral et le talus continental (DERBAL, 1991; DERBAL et KARA, 2005; MENAIL-ABDELLI, 2007).

Le plancton

Sur les côtes de l’Est algérien, les travaux d’inventaires concernent aussi bien les peuplements phytoplanctoniques (FREHI, 1995; FREHI et al., sous-presse) (Tab. I, annexe) que zooplanctoniques (KHELIFI-TOUHAMI, 1998; OUNISSI et al., 1998; OUNISSI et FREHI, 1999; OUNISSI et KHELIFI-TOUHAMI, 1999) (Tab. II, annexe). Les résultats obtenus par OUNISSI et FREHI (1999) permettent de scinder la baie d’Annaba en deux zones présentant des différences fondamentales: (i) une zone d’interface recevant les apports continentaux et qui se distingue par ses eaux confinées, turbides, moins salées et hautement fertiles et (ii) une zone exposée directement aux intrusions des eaux marines. La première zone abrite des peuplements très denses mais faiblement diversifiés. Les populations de Diatomées y sont toujours abondantes et formées principalement par Coscinodiscus radiatus, Chaetoceros spp. et Rhizosolenia spp. Les Péridiniens Protoperidium depressum, Dinophysis caudata, Ceratium spp. prolifèrent surtout en saison chaude avec les Tintinnides, représentés essentiellement par 4 à 5 espèces opportunistes telles que Favella serrata, Tintinnopsis campanula, Porecus apiculatus, Codonellopsis morchella. Dans la seconde zone où les eaux sont plus transparentes, moins fertiles et mieux renouvelées, les Dinoflagellés dominent tandis que les peuplements de Diatomées et de Tintinnides régressent. Globalement, on dénombre dans la baie d’Annaba 21 espèces de Diatomées et 22 espèces de Dinoflagellés (OUNISSI et FREHI, 1999).
Le zooplancton des eaux néritiques de l’Est algérien est diversifié (183 espèces) et développe des populations denses pouvant atteindre en situation d’eutrophisation jusqu’à 202085 ind.m-3 dans la baie d’Annaba (OUNISSI et al., 1998). Les larves de crustacés forment l’essentiel de la faune planctonique, avec une richesse spécifique de 128, dont 93 espèces de copépodes, soit 72,65 % du peuplement zooplanctonique. Les calanoïdes sont les mieux représentés au sein des copépodes (47 espèces), suivis des poecilostomatoïdes (29 espèces) et des larves de décapodes (14 espèces).

Les invertébrés

Nous présentons ici une synthèse de données sur la faune invertébrée des côtes Est algériennes, inventoriée en utilisant différentes méthodes d’échantillonnage (analyse des produits de la pêche, relevés visuels, analyse des contenus stomacaux) (DERBAL et KARA, 2005).
La richesse spécifique est estimée à 198 unités systématiques dont 13 devenues rares ou protégées dans le bassin méditerranéen (Tab. III, annexe). Les espèces inventoriées sont rattachées à 9 embranchements différents: Arthropodes, Mollusques, Coelentérés, Echinodermes, Spongiaires, Annélides, Vermidiens ou Bryozoaires, Echuriens et Sipunculiens.
Les Arthropodes sont représentés essentiellement par les Crustacés Malacostracés dont la richesse taxonomique est estimée à 79 (61 Eucarides, 15 Peracarides et 3 Hoplocarides). La quasi-totalité des représentants de la première sous-classe (Eucarides) appartiennent à l’ordre des Décapodes qui regroupent 31 espèces de Reptantia (crustacés marcheurs) et 30 espèces de Natantia (crustacés nageurs ou crevettes). Les Amphipodes (Gammarus locusta, Aphithoe sp, Lembos sp, Lisianassa sp, Dexamine spiniventris, Orchestia gammarella, Talitrus saltator et Caprella linearis), les Isopodes (Idotea granulosa, Shpaeroma sp, Anthurus sp, Praniza sp et Anthura sp), les Mysidacae (Mysis sp) et les Tanaidacae (Apseudes spinosus) sont les seuls représentants des Peracarides, tandis que les Hoplocarides n’englobent que 3 espèces de squilles (Squilla mantis, Rissoides desmaresti et R. pallidus).
Les Mollusques viennent en seconde position avec 65 espèces habitant des biotopes très variés du système phytal. Ils appartiennent principalement à 4 ordres différents: les Gastéropodes Prosobranches (31 espèces) et Opistobranches (5 espèces), les Lamellibranches (20 espèces), les Céphalopodes (7 espèces) et les Placophores (2 espèces).
Les Cœlentérés inventoriés sont de formes et de tailles variables. Dix neuf espèces appartenant à 2 classes, les Anthozoa et les Scyphozoa, ont été recensées. Les Anthozoa sont représentés par les Octocorallia qui comprennent principalement les Gorgonacea (Eunicella singularis, E. cavolinii, Lophogorgia ceratophyta et Paramuricea clavata), les Alcyonacea ou coraux (Corallium rubrum), les Ceriantharia (Cerianthus membranaceus), ainsi que les Hexacorallia (Anemonia viridis, Actinia equina, Aiptasia mutabilis, Bunodactis verrucosa, Cladocora caespitosa, Astroïdes calycularis, Asteroïdes sabylaris, Ciona sp et Clavelina sp). Les Schyphozoa ou méduses à ombrelle regroupent 4 espèces qui apparaissent à des périodes différentes de l’année: Rhisostoma pulmo, Cotylorhiza tuberculata, Pelagia noctulica et Velella velella.
Les Echinodermes représentés par les Echinides, les Astérides et les Holothurides viennent juste après les Cœlentérés avec une richesse spécifique de 15. L’étage médiolittoral dur abrite principalement les Echinides Regularia Paracentrotus lividus, Arbacia lixula et Sphaerechinus granularis et sporadiquement l’oursin diadème Centrostephanus longispinus. Par contre, les Echinides Irregularia ou spatangues Amphiphodus squamata et Spatangus sp ont été observés en plongée nocturne. Les Astérides reconnus sont: Coscinasterias tenuispina, Marthasterias glacialis, Ophidiaster ophidianus, Hacelia attenuata, Astropecten aurantiacus, Asterina gibbosa et Echinaster sepositus. Cette dernière espèce est rencontrée souvent sur des fonds hétérogènes des étages médiolittoral et infralittoral, notamment dans l’herbier à posidonie. Enfin, la présence des Holothurides Holothuria tubulosa et H. polii est plus marquée sur le substratum à sédiment de sable fin, aux abords de l’herbier à P. oceanica.
L’inventaire des Spongiaires se limite à 9 espèces (Spongia officinalis, Hippospongia communis, Mycale sp, Axinella verrucosa, A. polypoïdes, Petrosia ficiformis, Cacospongia scalaris, Cliona celata, Acanthella acuta) où S. officinalis est la plus commune.
La richesse spécifique des Annélides, des Vermidiens (Bryozoaires), des Echiuriens et des Sipunculiens est respectivement de 5 (Sabella pavonina, Spirographis spallanzanii, Ermione sp, Nereis sp et Epidonotus sp), 4 (Retipora cellulosa, R. sp, Myriozoum sp et Sertella sp), 1 (Bonellia viridis) et 1 (Sipunculus sp).

Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I. LE MILIEU
1. Zone d’étude et sites d’échantillonnage
2. Morphobathymétrie
3. Apports continentaux
4. Couverture sédimentaire
5. Hydrologie
5. 1. Hydrodynamique
5. 2. Température et salinité
5. 3. Éléments dissous et particulaire
5. 4. Biomasse chlorophyllienne
5. 5. Peuplements
5. 5. 1. Le plancton
5. 5. 2. Les invertébrés
CHAPITRE II. INVENTAIRE DES CONDRICHTHYES ET DES OSTEICHTHYES DES CÔTES DE L’EST ALGÉRIEN
1. INTRODUCTION
2. MATÉRIEL & MÉTHODES
2. 1. Position systématique et critères de diagnose
2. 2. Échantillonnage
2. 2. 1. Pêche professionnelle
2. 2. 2. Pêche artisanale et sportive
2. 2. 3. Inventaire in situ
2. 2. 4. Pêche expérimentale
3. RÉSULTATS
3. 1. Inventaire des Chondrichtyes
3. 2. Inventaire des Osteichthyes
3. 3. Composition et structure du peuplement ichtyologique côtier
4. DISCUSSION
5. CONCLUSION
CHAPITRE III. ÉCOLOGIE DE QUATRE ESPÈCES CIBLES (DIPLODUS CERVINUS CERVINUS, D. PUNTAZZO, EPINEPHELUS COSTAE ET SCIAENA UMBRA)
1. INTRODUCTION
2. MATÉRIEL & MÉTHODES
2. 1. Zones d’inventaire
2. 2. Technique d’observation
2. 3. Abondance et structure démographique
2. 4. Habitat
2. 5. Comportement
3. RÉSULTATS
3. 1. Paramètres physiques
3. 2. Abondance, structure démographique et répartition bathymétrique
3. 3. Habitat et comportement
4. DISCUSSION
5. CONCLUSION
CHAPITRE IV. CONTRIBUTION A LA BIOLOGIE DU SAR TAMBOUR DIPLODUS CERVINUS CERVINUS
INTRODUCTION
1. GÉNÉRALITES
1. 1. Position taxonomique
1. 2. Synonymes et noms vernaculaires
1. 3. Critères de diagnose
1. 4. Éléments d’écobiologie
1. 4. 1. Distribution géographique
1. 4. 2. Écobiologie
2. MATÉRIEL & MÉTHODES
2. 1. Provenance des échantillons
2. 2. Morphométrie
2. 2. 1. Critères métriques
2. 2. 2. Critères méristiques
2. 3. Age et croissance
2. 3. 1. Prélèvement, préparation et observation des écailles
2. 3. 2. Relation entre la longueur du poisson et le rayon de l’écaille
2. 3. 3. Périodicité de la formation de l’anneau d’arrêt de croissance
2. 3. 4. Croissance rétrospective de la taille aux différents âges
2. 3. 5. Modélisation de la croissance
2. 3. 5. 1. Croissance linéaire absolue
2. 3. 5. 2. Relation taille poids
2. 3. 5. 3. Croissance pondérale absolue
2. 4. Alimentation
2. 4. 1. Composition du régime alimentaire
2. 4. 2. Analyse quantitative et classement des proies
2. 4. 3. Variations du régime alimentaire
2. 5. Reproduction
2. 5. 1. Échelle de maturité sexuelle
2. 5. 2. Rapport gonado-somatique
2. 5. 3. Rapport hépato-somatique
2. 5. 4. Adiposité
2. 5. 5. Taille à la première maturité sexuelle
2. 5. 6. Sex-ratio
2. 5. 7. Fécondité
3. RÉSULTATS
3. 1. Morphométrie
3. 1. 1. Caractères métriques
3. 1. 2. Caractères numériques
3. 2. Age et croissance
3. 2. 1. Relation entre la longueur totale du poisson et le rayon de l’écaille
3. 2. 2. Accroissement marginal des écailles
3. 2. 3. Étude rétrospective de la taille par âge
3. 2. 4. Croissance linéaire absolue
3. 2. 5. Relation taille-poids
3. 2. 6. Croissance pondérale absolue
3. 3. Alimentation
3. 3. 1. Coefficient de vacuité
3. 3. 2. Diversité des proies ingérées
3. 3. 3. Importance numérique et pondérale et fréquence des proies
3. 3. 4. Classement global des proies
3. 3. 5. Comparaison ontogénétique du régime alimentaire
3. 3. 6. Comparaison saisonnière du régime alimentaire
3. 4. Reproduction
3. 4. 1. Sex-ratio
3. 4. 2. Fécondité
4. DISCUSSION
4. 1. Morphométrie
4. 2. Age et croissance
4. 3. Alimentation
4. 4. Reproduction
5. CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE
RÉSUMÉS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *