La situation de l’Irlande pendant la crise

La situation de l’Irlande pendant la crise

Après la crise grecque, celle que traverse l’Irlande est en fait le défi le plus grave auquel est confrontée la monnaie européenne depuis sa création. Le climat d’inquiétude créé par la crise des crédits immobiliers américains contribua à dissiper les illusions concernant l’unité de la zone euro. La Grèce, dont le déficit budgétaire et l’endettement avaient été dissimulés, fût la première à susciter la méfiance de ses créanciers. Vint ensuite, l’Irlande qui allait devenir la seconde cible de la méfiance des marchés. L’année 2008 a marqué un tournant décisif pour le pays puisqu’elle a correspondu au krash financier parti des Etats-Unis. Celui-ci en effet, a ébranlé tout particulièrement l’Irlande de par l’éclatement de la bulle immobilière. Les banques, qui avaient largement financé les projets de construction, se retrouvent en grande difficulté comme la première banque du pays Aglo Irish Bank qui en 2009 a perdu plusieurs milliards d’euros et Dublin doit les recapitaliser pour leur éviter la faillite. Dans cette situation, l’Etat irlandais se trouve obligé de supporter (venir en aide) le système bancaire national en injectant 46 milliards d’euros et en rachetant des actifs risqués d’un montant de 31 milliards d’euros. Durant cette année, le taux de chômage a augmenté, la croissance s’est ralentie d’une manière éclatante entrainant le pays dans une grande récession. Nous précisons qu’un actif risqué est un actif qui ne peut garantir, de manière certaine, les flux de rémunération et de remboursement d’un investisseur (particulier ou institutionnel). Un actif risqué est donc considéré comme ayant un risque de défaut. Naguère, les banques irlandaises avaient la liberté de s’installer où elles voulaient en Europe ; personne ne contrôlait le rapport entre la taille de ces banques37 et le pays où elles s’étaient fixées. Les banques irlandaise, avaient créé et nourri la bulle immobilière car elles avaient bénéficié du laxisme fiscal et réglementaire de ce pays. En s’endettant à des taux bas sur le marché financier européen, ces banques ont pu faire des prêts massifs et rémunérateurs qui apparaissaient sains puisque les prix de l’immobilier augmentaient fortement. Mais, la possibilité d’un retournement de l’évolution des prix (dû à la crise des subprimes) n’a jamais été envisagée. Et c’est en novembre 2010 qu’éclate la crise irlandaise. L’Irlande, qui était naguère le meilleur élève de la classe libérale, avec le plus bas taux de dépenses publiques des pays de la zone, le plus bas taux d’imposition (avec des taux 37 Fournier, A, « Irlande un plan de sauvetage pour contrer la défiance des marchés ». Le monde, 2010. La situation de l’Irlande pendant la crise 45  d’imposition sur les sociétés et des taux de cotisations sociales particulièrement bas), avec un excédent budgétaire de 2,5 % du PIB en 2006, avec une croissance particulièrement vigoureuse (en jouant de la concurrence fiscale, en bénéficiant de taux d’intérêt très faibles par rapport à son taux de croissance, en laissant se développer une bulle immobilière) a subi de plein fouet la crise financière, et en particulier l’éclatement de la bulle immobilière. Son système bancaire hypertrophié s’est retrouvé en faillite. Les finances publiques irlandaises ont été mises à mal par la crise (qui a entraîné une perte de croissance du PIB de 22 % par rapport à la tendance d’avant la crise) mais l’Irlande a choisi de garantir toutes les créances de ses banques et de gonfler son déficit public de 2010 de 13,2 % à 32,3 % du PIB (un niveau sans précédent pour un pays européen en temps de paix), afin de recapitaliser ses banques. Ainsi, la dette irlandaise passera de 25 % du PIB en 2007 à 114 % en 2012. L’annonce du gonflement du déficit irlandais a marqué le point de départ d’un nouvel accès de spéculation contre l’Irlande. Après avoir longtemps tenté de conserver sa souveraineté, le gouvernement doit finalement se résoudre à demander l’aide de l’Union européenne qui accepte, avec le FMI d’aider l’Irlande. Le plan de 80 à 90 milliards d’euros, au taux exorbitant de 5,8% sera considéré comme un « fonds de prévoyance », (une sorte de tirelire) dont lequel le pays pourra puiser pour aider les banques à combler leur futures pertes. Grâce à cette situation, les marchés financiers ont réagis aux réalités irlandaises négatives. La confiance des investisseurs commence à diminuer fortement, alors que le taux d’intérêt sur les obligations irlandaises à 10 ans a augmenté en 2009 de 164 point en 30 décembre, pour atteindre 1151 points le 18juillet 201138. Il convient de souligner la dégradation rapide de la note souveraine irlandaise par les trois agences de notation dont la principale Standard & Poor’s a abaissé le 23 novembre 2009 d’un cran la note de dette à long terme de l’Irlande de A contre AA en ayant invoqué au paravent la probabilité que le gouvernement doive emprunter d’avantage que prévu. 

Le Portugal

Les causes de la crise Les causes de la crise au Portugal s’expliquent par les facteurs suivants : – Une fragilité économique : Après l’année 2001, l’économie portugaise a confronté de nombreux problèmes structurels qui se manifestent par : 1. une faible croissance du PIB. Ce taux se situe à l’ordre de 1.1% entre 2001 et 2007. 2. un taux de chômage très important qui a augmenté de 5.1% en 2002 à 10.9% en 2010. 3. un déficit budgétaire qui a augmenté de -3.4 % du PIB en 2002 à -6.5% en 2005 jusqu’à – 10.2% en 2010. 4. un pouvoir d’achat le plus bas de la zone Euro et un salaire moyen de 800 euros. De plus, ce pays confronte un problème au niveau de sa compétitivité et de la productivité de son économie, lié au niveau pauvre de formation dans ce pays existe une compétitivité et une productivité de l’économie très faible, cette faiblesse est liée au niveau pauvre de formation dans le Portugal. L’OCDE annonce que 20% des portugais entre 25 et 64 ans possèdent de diplômes d’enseignement secondaire, tandis que 70% est la moyenne dans les autres pays de l’OCDE39. – Une manque d’une convergence réelle après l’adoption de l’euro : après la convergence nominale (l’adoption de l’Euro), le Portugal n’a pas connu une convergence réelle. La convergence nominale a facilité au Portugal son endettement à des taux d’intérêts faibles. L’absence de la convergence réelle a interdit l’ajustement de la politique économique du pays à la réalité des marchés. – Un endettement privé énorme : en additionnant les dettes privées (ménages et entreprises) avec la dette publique, la dette du Portugal dépasse 300% du PIB contre 240% du PIB en Grèce. Ensuite la dette privée atteint 238% de la richesse nationale contre un taux de 120% en Grèce et 210% en Espagne. Ces charges ont une influence négative sur la consommation et sur l’investissement. – Une crise politique grave : l’élection législative de l’année 2009 n’a pas conduit à la formation d’une majorité parlementaire réelle qui peut définir une vision économique précise. 39Pasquet, J.M. (2011). Lisbonne : « la crise est-elle moins pénible au soleil ? ». Les Echos, N. de 29/11/2011. 47  Ce cas a permis de mettre des barrières devant les réformes économiques dans le pays, et ensuite cette situation à obstruer l’aide du FMI et de la BCE pour confronter la crise. Le Portugal, comme la Grèce, a vu une augmentation de ses taux d’emprunts suite d’un abaissement de la note de sa dette souveraine d’A+ à A- . Si ce pays semble similaire à la Grèce, sa dette et son déficit sont minimums. Le Portugal a un déficit public de 10,1% du PIB en 2009, puis de 9,1% en 2010 contre 15,4% pour la Grèce en 2009 et 10,5% en 2010. (Voir tableau qui suit). La dette publique du Portugal est de 83% du PIB contre 127,1% pour la Grèce en 2009.

L’Espagne : Pourquoi parle-t-on aussi de l’Espagne ?

L’instabilité financière internationale a été générée par la crise des hypothèques à haut risque d’impayés, les «subprimes», sur le modèle des crédits américains. Le manque de liquidité qu’elle a induit a provoqué l’éclatement de la bulle immobilière, ce qui a contribué encore davantage à affaiblir l’économie espagnole. En réalité, la crise économique mondiale est venue révéler, comme pour la Grèce, l’endettement de l’ensemble de l’économie du pays. Mécaniquement, la crise grecque est venue peser sur les taux obligataires espagnols. Ceux-ci sont donc restés très élevés, freinant encore davantage le peu de croissance qu’il restait. Après une baisse de 3,7 % en 2009, puis 41 Sylvain Fontain, « Portugal : entre crise politique et crise économique », décryptage publié sur « leconomiste.eu » le 11/09/2013. 53  une infime reprise en 2010, le PIB a repris le chemin de la baisse dès 2011. Actuellement, son niveau est en recul de 4 % par rapport au début de l’année 2008. L’augmentation des taux d’intérêt a engendré l’explosion de la bulle immobilière. Combinée à l’entrée en récession du pays, à la vigueur excessive de l’euro et à la multiplication de nouvelles destinations touristiques moins chères qui ont freiné le moteur du tourisme, l’Espagne chancelle. La conséquence logique de cette récession est l’explosion du taux de chômage. Il atteint presque 24 % de la population active et 50 % pour les moins de 25 ans. A ce jour, 4,75 millions de personnes sont sans emploi en Espagne, dont plus d’un million dans le secteur de la construction. La consommation domestique, moteur de la croissance, s’est effondrée. Les banques d’épargne du pays ont coupé à leur tour le robinet aux sociétés immobilières du fait de la recrudescence des défauts de paiement. A la crise économique, s’ajoute donc une crise financière majeure. Elle révèle la profonde fragilité du modèle bancaire espagnol. Les caisses d’épargne qui maillent les communautés autonomes, se retrouvent dans une situation improbable. Elles sont confrontées à l’échec de leur stratégie de diversification de leurs produits et d’extension de leur marché, peu en adéquation avec leurs clients potentiels. Ainsi, la situation du secteur bancaire régional a contribué à renforcer la méfiance des marchés financiers à l’égard de l’Espagne. Ce qui inquiète les marchés ne concerne pas tant les comptes publics de l’Etat, mais une dégradation économique et financière foudroyante42. Pour être les plus rentables, les marchés ne cessent d’anticiper : dès qu’un pays est tombé, ils cherchent aussitôt à savoir quel sera le prochain maillon faible. C’est donc au tour de l’Espagne d’attirer tous les regards : le pays est confronté à une crise de crédit après l’effondrement de son marché immobilier. L’Espagne est l’un des pays de la zone euro les plus touchés par la crise globale. La dégradation de son économie date de 2008 avec l’explosion de la crise immobilière et de ses conséquences en chaîne. 

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