La technique d’insémination artificielle

ETUDE SUR LA CONSERVATION DE LA SEMENCE EQUINE DANS UNE BOITE DE TRANSPORT JETABLE EXPOSEE A DIFFERENTES TEMPERATURES POSITIVES PENDANT 22 HEURES

La technique d’insémination artificielle

Généralités
La technique d’insémination artificielle (IA) présente de nombreux avantages par rapport à la monte naturelle : – éviter le transport des animaux et diminuer le risque de contaminations interélevages, – éviter de blesser l’étalon ou la jument pendant la saillie, – augmenter le nombre de juments par étalon et ainsi obtenir un progrès génétique plus important, – diffuser le potentiel génétique d’un étalon sur le plan international.
D’après l’annuaire de monte 2006 pour les étalons de selle français, 11 279 juments ont été mises à la reproduction grâce à l’IA (pour 19 452 saillies, soit 58% des saillies) dont : – 2 212 (19,7%) en IA immédiate, – 1 017 (9%) en IA réfrigérée sur place, – 3 421 (30,3%) en IA réfrigérée transportée, – 4 629 (41%) en IA congelée.
La diffusion de l’IA en France s’est heurtée à plusieurs problèmes. En effet, les étalons ne sont pas toujours disponibles, car la plupart continuent leur carrière sportive pendant la saison de monte. Les juments ne sont pas non plus toujours à proximité des étalons qui intéressent leurs propriétaires. Il a donc fallu trouver une solution pour différer l’utilisation de la semence de sa récolte. C’est ainsi que l’on a commencé à refroidir la semence d’étalon.
Cependant il existe un inconvénient majeur : les étalons possèdent une grande variabilité individuelle quant à l’aptitude de leur semence à être conservée. Deux solutions permettent de différer l’utilisation de la semence : la réfrigération et la congélation. Or, d’après les Haras Nationaux, seulement 40% des étalons de trait et 75% des étalons de sang seraient utilisables en sperme réfrigéré (<12h) tandis que 85% des étalons de sang seraient utilisables en sperme congelé [Vidament, 2005c]. La réfrigération évite certaines contraintes liées à la congélation (possession de cuves à azote, préparation des paillettes, chocs de congélation/décongélation), mais ce terme regroupe une grande diversité de techniques mises au point pour obtenir une conservation optimale des spermatozoïdes.

Les différents modes de conservation

Définitions
– IA en frais : l’IA est réalisée sur place, immédiatement après la récolte de sperme, – IA congelée : la semence est congelée dans l’azote liquide (-196°C) et utilisée après avoir été conservée plus ou moins longtemps, – IA réfrigérée : concerne en fait toutes les IA différées mais non congelées. Il est alors nécessaire de préciser le temps pendant lequel les doses ont été conservées (12h, 24h, 48h…), sachant qu’en France, la majorité des doses sont utilisées dans les 12h.

Inconvénients de la conservation
Certains étalons (dénommés « poor coolers ») subissent une baisse de leurs résultats de mobilité ou de fertilité suite à la conservation de leur semence, tandis que d’autres (dénommés « good coolers ») ne sont pas affectés [Brinsko et al., 2000a]. Ce phénomène est peut-être dû à des modifications des membranes regroupées sous le terme de « cold shock », mais sans relation avec les phénomènes ayant lieu au cours de la congélation : en temps normal, la bicouche phospholipidique que constitue la membrane cellulaire du spermatozoïde – comme celle de chaque cellule – est dite « fluide », c’est-à-dire que ses constituants (cholestérols, protéines) circulent librement au sein des phospholipides. Cependant, Parks et Lynch (1992) ont mesuré une température de transition de ces phospholipides à 20,7°C pour l’étalon, ce qui se traduit par une perte de fluidité et une désorganisation de la membrane aboutissant à la création de nouveaux pores. Ainsi, la perméabilité cellulaire est augmentée et le spermatozoïde ne peut plus maintenir son homéostasie d’où, à terme, la mort de la cellule. L’intensité de ce phénomène, commençant à 20°C est inversement corrélée à la température finale. Elle serait, de plus, dépendante de la vitesse de descente de température et de la capacité des spermatozoïdes à y résister. En effet, le refroidissement n’a pas les mêmes conséquences sur les gamètes d’un étalon à un autre. Les techniques de conservation de la semence sont donc à étudier avec attention afin de trouver l’optimum, compte-tenu des capacités de résistance des spermatozoïdes équins. C’est ce que nous proposons d’étudier dans cet essai.

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