L’ENTRAINEMENT PHYSIQUE DU CHIEN DE TRAVAIL A L’EAU

LE CHIEN DE TRAVAIL A L’EAU

L’ENTRAINEMENT PHYSIQUE DU CHIEN DE TRAVAIL A L’EAU

BASES PHYSIOLOGIQUES DE L’EFFORT
Il est nécessaire de connaître les voies métaboliques utilisées lors de l’effort pour élaborer un programme d’entraînement répondant aux objectifs qu’on souhaite atteindre (Grandjean et al., 2002 ; Hand et al., 2000).
Lors du travail musculaire, la contraction des myofibrilles est permise par la production d’ATP. L’ATP peut être produit via trois voies métaboliques, deux voies ne nécessitant pas d’apport d’oxygène (voies anaérobies), au contraire de la voie aérobie qui ne peut fonctionner qu’en présence d’oxygène.
L’anaérobiose alactique permet un effort bref et très intense, la source d’énergie étant l’ATP présent dans le muscle sous forme de créatine-phosphate. L’effort permis par l’anaérobiose alactique n’est pas influencé par l’entraînement.
L’anaérobiose lactique prend ensuite le relais et dure quelques minutes. Elle permet un effort moitié moins intense que lors de l’anaérobiose alactique, l’ATP est alors produit par glycogénolyse, ce qui entraîne la production d’acide lactique. Cette voie est également utilisée au cours d’un effort de longue durée, lorsque la consommation d’ATP dépasse les capacités de production de la voie aérobie (exemple : sprint final après un marathon). L’utilisation de l’anaérobiose lactique est limitée par la toxicité de l’acide lactique lorsqu’il se trouve en grande quantité dans le muscle, et par le stock limité de glycogène dans l’organisme (1 à 2% du poids vif).
L’aérobiose devient la voie énergétique majoritaire après quelques minutes d’effort, l’ATP provient alors de l’oxydation des glucides, des lipides et dans une moindre mesure des protéines. Elle permet un effort peu intense de plusieurs heures. Le glucose est mobilisé à partir du glycogène stocké dans le muscle et dans le foie, les lipides sont mobilisés sous forme d’acides gras, seuls certains acides aminés peuvent entrer dans le cycle de Krebs. Les déchets produits, H2O et CO2, sont facilement éliminables.
Le principal facteur limitant de la production d’ATP lors de l’aérobiose est l’oxygène. On appelle VO2max la quantité maximale d’oxygène qu’un sujet est capable d’utiliser sur un laps de temps donné. C’est la VO2max qui détermine la puissance maximale lors de l’effort aérobie. La VO2max est un critère fondamental chez le sportif humain, néanmoins il est difficile d’utiliser cette mesure en routine chez le chien, en raison de l’appareillage qu’elle nécessite (masque, tapis roulant).

OBJECTIFS DE L’ENTRAINEMENT
L’entraînement physique d’un chien ne doit pas débuter sans que des objectifs précis de performances ne soient fixés. Ces objectifs permettront notamment de savoir quelle importance accorder aux voies anaérobies et aérobie lors des séances d’entraînement.
Le chien de sauvetage à l’eau peut être utilisé pour des interventions rapides de courte durée (porter secours à une personne en difficulté) comme pour des manœuvres plus longues (tracter un bateau sur une longue distance). Il conviendra donc de l’entraîner à la fois à nager rapidement (voie anaérobie) et à développer son endurance (voie aérobie).
En ce qui concerne la voie anaérobie lactique, l’entraînement permet d’améliorer l’activité enzymatique et induit une plus grande tolérance du muscle à l’acide lactique. L’objectif sera surtout de permettre au chien de faire des efforts intenses sans en subir les conséquences néfastes (fatigue, courbatures), et d’augmenter la vitesse de nage jusqu’au niveau souhaité (dans l’idéal, le chien nage presque aussi vite que son maître).
Nous avons vu que la performance lors de l’effort aérobie était liée essentiellement à VO2max, l’entraînement va permettre d’améliorer l’apport d’oxygène au muscle : augmentation du débit cardiaque, augmentation de l’hématocrite, développement du réseau capillaire musculaire. La capacité ventilatoire est très peu influencée par l’entraînement. L’entraînement permet également d’améliorer le stockage et la mobilisation des réserves énergétiques et le rendement enzymatique (Grandjean et al., 2002 ; Combrisson, 1991).
L’objectif principal de l’entraînement aérobie sera d’augmenter la puissance maximale permise par le seul système aérobie (ce qui permet au chien de tracter des charges plus lourdes sur une longue distance), et d’augmenter l’endurance pure.
Au final, on recherchera à augmenter la puissance de nage, afin que le chien puisse nager rapidement et tracter de lourdes charges (voies aérobie et anaérobie), et l’endurance afin que le chien puisse tracter une embarcation ou soutenir son maître et la victime sur une longue durée (voie aérobie).

GRANDS PRINCIPES DE L’ENTRAINEMENT
Il n’existe que peu d’ouvrages concernant l’entraînement du chien sportif, et la grande majorité des publications concernent le chien de traîneau et le lévrier de course, chiens sportifs par excellence.
La bibliographie concernant l’entraînement du chien en natation est inexistante, et il serait hasardeux d’essayer de comparer un chien qui coure et un chien qui nage. En effet, la biomécanique de l’effort est totalement différente dans l’air et dans l’eau : le chien qui coure utilise son énergie pour se propulser et pour combattre la gravité, alors que le chien qui nage est porté par la poussée d’Archimède mais dépense plus d’énergie pour se mouvoir dans un milieu qui oppose une grande résistance (Eckert, 1999).

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