Propriétés physiques des alcanes et des alcools

Propriétés physiques des alcanes et des alcools

Molécules apolaires

Document 1

[…] Les molécules sont composées d’atomes eux-mêmes constitués d’un minuscule noyau central chargé positivement, entouré d’un nuage d’électrons chargé négativement. Nous devons nous imaginer que ce nuage n’est pas figé dans le temps. Au contraire, il est comme un brouillard mouvant, épais à un endroit donné à un certain instant et léger au même endroit l’instant suivant. Là où brièvement le nuage s’éclaircit, la charge positive du noyau arrive à percer. Là où brièvement le nuage s’épaissit, la charge négative des électrons surpasse la charge positive du noyau. Lorsque deux molécules sont proches, les charges résultant des fluctuations du nuage électronique interagissent ; la charge positive du noyau qui pointe par endroit est attirée par la charge négative partiellement accumulée dans la partie dense du nuage électronique. De ce fait les deux molécules adhèrent. Toutes les molécules interagissent de cette façon, toutefois la force de l’interaction est plus grande entre les molécules contenant des atomes possédant beaucoup d’électrons comme le chlore et le soufre.« Le parfum de la fraise », Peter Atkins, Dunod

Electronégativité d’un atome

Il s’agit de l’aptitude d’un atome, ou d’un groupe d’atomes, d’une entité moléculaire à attirer des électrons de liaison.

H

2,1

            He

0

Li

1,0

Be

1,5

B

2,0

C

2,5

N

3,0

O

3,5

F

4,0

Ne

0

Na

0,9

Mg

1,2

Al

1,5

Si

1,8

P

2,1

S

2,5

Cl

3,0

Ar

0

 

Echelle d’électronégativité de PAULING pour quelques éléments chimiques(en unité atomique de moment dipolaire : 1 u.a.m.d = 2,54 Debye)

Température d’ébullition des alcanes et masse molaire

Les alcanes sont des hydrocarbures (molécules constituées uniquement d’atomes de C et de H) ne présentant que des liaisons C-C simples. Leur formule brute est CnH2n+2. Voici quelques alcanes linéaires (alcanes dont la chaîne carbonée ne comporte pas de ramification (chaque atome de C n’est lié qu’à 2 autres atomes de C) :

Formule brute Alcane qeb (°C) Masse molaire (g.mol-1)
CH4 Méthane – 161,7
C2H6 Ethane – 88,6
C3H8 Propane – 42,1
C4H10 Butane – 0,5

Questions 

  1. D’après le document 1, les molécules apolaires interagissent quand même : pourquoi ?
  2. Calculer la différence d’électronégativité entre l’hydrogène et le carbone (document 2). Comparer avec la différence d’électronégativité entre l’hydrogène et l’oxygène. Les alcanes sont-ils polaires ou apolaires ?
  3. Compléter la dernière colonne du tableau du document 3 en calculant les masses molaires des alcanes.
  4. Tracer la courbe donnant la température d’ébullition en fonction de la masse molaire.
  5. Qu’observez-vous ?
  6. Comment expliquer ce constat à l’aide de l’interaction décrite précédemment ?
  7. Le décane est un alcane linéaire de formule brute C10H22. À votre avis, quel est son état physique à température ambiante ? Pourquoi ?
  8. La paraffine de bougie est constituée de molécules d’alcanes à chaîne linéaire. Que pouvez-vous dire sur la longueur de la chaîne carbonée de la paraffine de bougie ? Argumenter.

Quelques éléments de réponse

La température d’ébullition augmente de manière quasi-linéaire avec la masse molaire des alcanes linéaires car l’intensité des forces d’interaction de Van der Waals augmentent avec la longueur de la chaîne carbonée :plus les molécules sont grosses et contiennent d’électrons, plus elles sont polarisables, plus les interactions de Van der Waals sont fortes entre elles, plus il faut apporter d’énergie pour les faire passer à l’état gazeux. Le décane est liquide à température ambiante car il contient 10 atomes de carbone (Teb = 174°C).La paraffine contient plus de 10 atomes de carbone (C25H52).

Conclusion : (à établir avec les élèves)

L’interaction de Van der Waals est une interaction électrique de faible intensité entre des atomes, des molécules, ou entre une molécule et un cristal. Elle est associée à des forces attractives, généralement en 1/r7, de très courte portée. Les forces de Van der Waals sont d’autant plus grandes que les électrons sont nombreux et la molécule étendue. Elles peuvent résulter d’interactions existant entre des dipôles permanents de molécules polaires (on parle de forces de Keesom) mais également se manifester entre des molécules apolaires comme les gaz monoatomiques rares, les corps simples diatomiques (N2, O2, I2…) ou les molécules polyatomiques symétriques (CO2, CCl4…) (on parle alors de forces de London). Dans ce cas, ce sont les fluctuations de la densité électrique qui engendrent des dipôles instantanés induisant des dipôles dans les molécules voisines.

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