Recherche d’agglutinine irreguliere a L’UPFR en hematologie hujra

La transfusion sanguine est un acte médical et thérapeutique qui consiste à introduire du sang ou de produits sanguins provenant d’un donneur à un receveur. La transfusion sanguine est indispensable voire capitale lors d’une anémie sévère mal tolérée ou lors d’un syndrome hémorragique ou thrombopénie sévère. L’introduction d’antigènes érythrocytaires absents chez le receveur peut provoquer chez celui-ci le développement d’anticorps irréguliers anti-érythrocytaires appelées agglutinines irrégulières. Ces anticorps anti-érythrocytaires immuns résultent ainsi soit d’une stimulation fœto-maternelle, soit à la suite d’une transfusion sanguine [1].

La recherche des anticorps anti-érythrocytaires est indispensable pour la sécurité transfusionnelle. Elle doit être effectuée avant toute transfusion. La recherche d’agglutinine irrégulière doit être répétée chez tout polytransfusé. Elle est incontournable chez la femme enceinte pour assurer le diagnostic et le suivi de la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né. En effet, c’est une analyse biologique essentielle pour la prévention et le diagnostic des accidents immunohémolytiques transfusionnels et le diagnostic des incompatibilités fœto-maternelles [2].

LES GROUPES SANGUINS ERYTHROCYTAIRES 

GENERALITES

La notion de groupe sanguin est née de la découverte de l’agglutination des hématies par les sérums. Il peut s’agir d’une allo-agglutination (K Landsteiner, 1900) ou d’une hétéro agglutination (K Landsteiner et Alexander, 1940). Ce phénomène d’agglutination est en réalité le résultat d’une réaction antigène-anticorps. Actuellement les groupes sanguins érythrocytaires sont devenus synonymes d’antigènes érythrocytaires [1]. Certains antigènes sont spécifiques d’un type de cellules ; la distribution des groupes sanguins KELL, RHESUS, DUFFY, KIDD est strictement limitée aux hématies ; d’autres plus ubiquitaires sont présents sur plusieurs lignées (les antigènes des groupes sanguins ABO, HLA). Les différents groupes sanguins déterminés chez l’homme par des gènes sont regroupés en systèmes. Un système de groupes sanguins est un ensemble d’allo antigènes portés par la membrane du globule regroupés en systèmes génétiquement déterminés et indépendants les uns des autres. Ces allo-antigènes chez l’homme sont capables d’induire la formation d’anticorps (allo-anticorps) et de se combiner avec eux spécifiquement. Ces allo-anticorps sont relativement associés aux allo-immunisations inter humaines et aux accidents transfusionnels. Actuellement, plus de trente systèmes de groupes sanguins ont été identifiés chez l’homme et expliquent le polymorphisme humain [2]. Parmi les systèmes de groupes sanguins connus chez l’homme, les systèmes de groupes sanguins érythrocytaires sont actuellement les mieux connus, les principaux sont: les systèmes ABO et RH. Hormis le système ABO, les antigènes des autres systèmes peuvent être fortement immunisants et conduire à une allo-immunisation transfusionnelle.

Deux types d’anticorps sont classiquement opposés, ceux qui sont réguliers c’està dire qui existent à l’état permanent, ce sont les anticorps du système ABO et ceux qui sont irréguliers c’est à dire non présents de façon constante, ce sont les anticorps des autres systèmes érythrocytaires. L’allo-immunisation érythrocytaire est l’apparition d’anticorps contre les antigènes (Ag) de groupes sanguins portés par les globules rouges transfusés que le receveur ne possède pas. Les principaux systèmes de groupes sanguins autres que ABO sont : Rhésus (antigènes : D, C, c, E, e) , KELL (antigènes :K , k), Lewis (antigènes : Lea, Leb), P (antigènes : P, P1, Pk), Duffy (antigènes :Fya, Fyb), Kidd (antigènes : Jka, Jkb), MNSs (antigènes :M, N, S, s). Le risque d’alloimmunisation dépend du nombre de transfusion, de l’état immunitaire du receveur, des différences antigéniques entre donneur et receveur qui sont remarquables entre la population noire et la population blanche. A titre d’exemple, le phénotype D+C-c+Ee+K-Fya-Fyb- a une fréquence de plus de 90% chez les sujets de race noire et de moins de 10 % chez les sujets de race blanche. Les sujets Fy (a-b-), fréquents dans la race noire, s’immunisent peu dans ce système, contrairement aux sujets Fy (a-b+) ou Fy (a+b-).

Deux types d’antigènes érythrocytaires existent sur les hématies, ceux qui sont de nature glucidique dont le chef de file est le système ABO et ceux qui sont de nature protidique avec comme chef de file le système Rhésus .

LE SYSTEME ABO 

Le système ABO est le système majeur de l’immunologie transfusionnelle. Il est le plus important de tous les systèmes de groupes sanguins sur le plan clinique. Le système ABO est le mieux connu des groupes sanguins. Cette primauté a été conservée pour des raisons suivantes : anticorps naturels et réguliers correspondants aux antigènes absents des globules rouges, d’où son importance essentielle en transfusion. Les antigènes ABO sont ubiquitaires [8].

A. Historique
Historiquement, le système ABO a été découvert en 1900 par Landsteiner qui avait observé que le sérum de certains sujets agglutinait les hématies d’autres sujets. Ainsi, il a identifié les deux antigènes principaux (les antigènes A et B) avec leurs sérums respectifs (anti-A et anti-B). Les hématies non agglutinées sont appelées O (de l’allemand Ohne : sans). Il conclut qu’il existe à la surface des hématies des déterminants antigéniques reconnus par des anticorps dirigés contre les antigènes absents. En 1902, le phénotype AB a été décrit parles élèves de Landsteiner. C’est le seul système dont la définition repose sur l’existence concomitante d’antigènes membranaires et d’anticorps plasmatiques [9]. Les antigènes membranaires dont les principaux sont les antigènes A et B sont portés par des oligosaccharides. Il existe quatre groupes sanguins ABO: le groupe A, si l’antigène A est le seul présent sur les hématies, le groupe B, si l’antigène B est le seul présent sur les hématies, le groupe AB, si les antigènes A et B sont tous les deux présents, le groupe O, si aucun antigène n’est présent (ni l’antigène A, ni l’antigène B) [8].

B. Physiologie du système ABO
A la naissance, les antigènes A et B ne sont pas complètement développés, des réactions affaiblies peuvent donc se produire avec le sang des nouveaux nés et souvent les sous-groupes ne peuvent être identifiés. Ils sont présents chez le fœtus dès la cinquième semaine, leur expression est définitive vers l’âge de trois ans. Les antigènes A, B, H ne se limitant pas aux hématies, peuvent être présents dans les liquides biologiques particulièrement dans la salive. Cette présence dans la salive est sous la dépendance d’un gène sécréteur, le gène Se. Tous les individus exceptés les rares individus « Bombay » possèdent la substance H. Les sujets de groupe O possèdent une grande quantité d’antigène H par rapport aux sujets des groupes A et B. Pour ces raisons, le système ABO est parfois appelé système ABH. L’expression phénotypique des antigènes A et B est sous la dépendance de deux gènes indépendants. Le premier est le gène H, présent dans la plus grande partie de la population humaine, qui permet la fixation d’un L-Fucose sur un mucopolysaccharide dit « de base », la formation de l’antigène ou substance H. Le deuxième gène est l’allèle A ou l’allèle B, qui vont transformer cette substance H en substance A ou en substance B également par la fixation d’un sucre. Ceux qui portent l’allèle A sur un chromosome et l’allèle B sur l’autre auront à la fois les antigènes A et B. Ceux qui n’ont ni l’allèle A, ni l’allèle B ne modifient pas leur substance H et sont dits de groupe «O ». Les très rares sujets qui ne possèdent pas le gène H. (génotypiquement hh) ne peuvent exprimer ni l’antigenicité A, ni l’antigenicité B, même s’ils possèdent un gène A ou un gène B ou les deux, ils sont dits de phénotype « Bombay». Ces sujets n’ont ni antigène A, ni antigène B, ni antigène H, mais sont capables de transmettre l’antigenicité A ou B [10,11]. L’antigène A est exprimé différemment selon les individus. Il existe en effet de multiple expression de l’antigène A dont les plus connus sont : A1 et A2 ( 80 pour cent et 20 pour cent respectivement dans la population caucasienne) [9]. Cette distinction est importante en transfusion du fait de la présence d’une agglutination naturelle irrégulière anti-A1 dans le sérum de 1 à 2 pour cent des sujets A2 et de 25 pour cent des sujets A2B [12]. Il existe également des expressions affaiblies de A (A3, Ax, Am) Et de B (B3, Bx, Bm.), mais leur intérêt est moindre. La nature biochimique des antigènes du système ABO est bien connue. Les déterminants antigéniques sont des sucres terminaux que reconnaissent les anticorps spécifiques correspondants [13].

En effet, l’antigène A est défini par un sucre, l’alpha- N acétyl- galactosamine, l’antigène B par le D-galactose et l’antigène H par le L-fucose. Le groupe O n’est pas antigénique. Les allo-anticorps anti-A, anti-B, anti-AB sont décrits naturels, réguliers et agglutinants. Ils apparaissent spontanément vers le cinquième ou le sixième mois après la naissance. Ces anticorps naturels sont de type IgM, ils ne traversent pas la barrière placentaire. Les anticorps immuns anti-A et / ou anti-B le plus souvent présents chez les personnes de groupe O doivent être connus en transfusion sanguine car ils définissent le donneur dangereux [14,15] . Les anti-A et les antiB trouvés dans le sérum du nourrisson ont une origine maternelle. De même, les individus de groupe AB n’ont pas d’anticorps Il est impératif de connaître le système ABO et de respecter ses règles transfusionnelles : transfusion de groupes identiques, transfusion de groupes compatibles. Théoriquement le fait que le sang du groupe O puisse être injecté aux personnes de tous les groupes ABO et que les sujets AB puissent recevoir du sang de donneurs O , A , B ou AB, ainsi le groupe O est défini comme donneur universel et receveur AB comme receveur universel. Les antigènes du système ABO sont transmis héréditairement indépendamment des autres antigènes de groupes sanguins. La réactivité A, B ou O de l’hématie résulte de l’intervention des trois allèles : A, B et O portés par le bras long du chromosome 9 dans la position 9q 34 [16].

C. Méthode de détermination du système ABO
Chez les sujets de groupes A, B, et O on met en évidence des ARN messagers de taille identique, suggérant que ces trois gènes sont normalement transcrits [2, 8] Le groupe est déterminé à l’aide de 2 épreuves différentes qui utilisent des méthodes d’agglutination des érythrocytes par des anticorps spécifiques :
● L’épreuve globulaire ou épreuve de Beth-Vincent détecte à l’aide de sérums tests l’expression des antigènes ABO. On utilise des anticorps anti-A, anti-B, anti-AB et les érythrocytes du patient à grouper.
● L’épreuve plasmatique ou épreuve de Simonin détermine à l’aide d’érythrocytes tests (A, B), la présence et la nature des anticorps naturels réguliers dans le plasma du patient à grouper.

Ces deux déterminations doivent aboutir à une conclusion concordante qui définit le phénotype .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I – La glande thyroïde
I–1- Définition
I–2- Embryologie
I–3- Anatomie
I-4- Histologie
II – Les hormones thyroïdiennes
II-1- Synthèse des hormones thyroïdiennes
II-2- Transport plasmatique et métabolisme des hormones
II-3- Actions des hormones thyroïdiennes
II-4- Régulation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes
III – Les hyperthyroïdies
III-1- Définition
III-2- Physiopathologie
III-3- Diagnostic positif de l’hyperthyroïdie
III-4- Diagnostic différentiel
III-5- Diagnostic étiologique
III-6- Traitement
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I – Objectif
II – Méthodologie
II-1- Cadre de l’étude
II-2- Période de l’étude et sélection des cas
II-3- Modes de recueil des paramètres
II-4- Critères de classement
II-5- Nos observations
III– Résultats
III-1- Données épidémiologiques
III-2- Données cliniques
III-3- Les antécédents
III-4- Données étiologiques
III-5- Données paracliniques
III-6- Répartition selon le traitement reçu
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
A – Commentaires
I – Du point de vue épidémiologique
II – Du point de vue clinique
III – Selon les aspects étiologiques
IV- Selon les maladies associées
V – Iodurie de 24 heures
VI – Selon les traitements reçus
B – Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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