VALORISATION DU PLAN D’EAU DE LANORGANT

VALORISATION DU PLAN D’EAU DE LANORGANT

UN ESPACE DE « NATURE EN VILLE » 

En plus de l’ensemble des divertissements pouvant être réalisés au plan d’eau, près de 18% des personnes interrogées viennent ici pour la découverte de la nature et plus de 20% apprécient la qualité de l’environnement de ce lieu. En effet, il s’agit d’un espace vert où la faune et la flore se sont développées en parallèle des activités humaines.

Un inventaire difficile

 La prise en compte de la flore et de la faune est essentielle dans la réalisation de divers aménagements dans un lieu de nature tel que plan d’eau. L’objectif ici est d’inventorier la biodiversité du site afin de minimiser les impacts des aménagements sur ces derniers. De ce fait, il était essentiel pour mon projet d’avoir connaissance des espèces animales et végétales présentes sur le site. Cependant, une difficulté s’est présentée. Pour rappel, le site est géré uniquement en régie directe par la commune. Pour cette raison, aucun organisme ni aucune association n’a jamais réalisé d’inventaire de la biodiversité sur ce site. J’ai tout de même contacté l’ensemble des organismes du tableau ci-contre pour essayer d’obtenir des informations, sans succès. Personne n’a effectué de travaux sur cette thématique au plan d’eau. Finalement, les informations que j’ai pu obtenir viennent du technicien du syndicat de l’Horn et du technicien communal en charge de l’entretien du plan d’eau mais il ne s’agit là que de leurs propres observations personnelles. 

Une biodiversité ordinaire au cœur d’un espace de loisirs

 L’inventaire faunistique et floristique (tableaux 2 et 3) n’est ni scientifique, ni exhaustif mais donne une première idée de la biodiversité présente sur ce site. Organismes contactés Fédération de pêche du 29 AAPPMA Saint-Pol-de-Léon Bretagne Vivante LPO Finistère DDTM Conseil général du 29 Groupe mammalogique breton Observatoire des poissons migrateurs Valorisation du plan d’eau de Lanorgant | Mallorie Boderiou 16 « La richesse spécifique du plan d’eau est relativement pauvre : absence d’herbiers aquatiques, pas ou peu d’hélophytes, berges et bordures sans habitat. En revanche, celle des abords du plan d’eau l’étang présente un meilleur potentiel faunistique et floristique. La présence de vieux chênes, et de vieux hêtres offre un habitat très intéressant pour les chiroptères et autres oiseaux cavernicole (pic épeiche, pic épeichette). Les nichoirs installés tout autour de l’étang sont également très appréciés par les oiseaux. La commune de Plouvorn fait un réel effort de gestion sur ces espaces : les peupliers ont été en grande parti abattus, le bord de la rivière d’Argens est entretenu de façon moins drastique, des plantations d’essences autochtones ont été réalisées » (F. Bossière, comm. pers.) La richesse faunistique de ce site semble être étroitement liée à l’avifaune. Lors de mes déplacements sur le site du plan d’eau j’ai moi-même pu dénombrer entre 70 et 120 oiseaux présents sur le plan d’eau au même moment. Les canards colverts, bien que dominants, ne sont pas l’unique espèce présente ici. F. Bossière m’a notamment indiqué que les îlots du plan d’eau servaient fréquemment de refuges lors des périodes de reproduction, notamment des passereaux. Concernant la population piscicole, il faut savoir que les poissons présents dans le plan d’eau sont uniquement issus d’introduction humaine. Cette faune correspond à un plan d’eau de 2ème catégorie (cyprinidés et carnassiers dominants). Les carpes ont été les premières espèces à être lâchées dans le plan d’eau pour favoriser le développement de la pêche. Des brochets étaient également présents. Aujourd’hui, des gardons et des truites sont introduits chaque année pour permettre l’activité de pêche sur ce site. De plus, certains amphibiens, insectes et mammifères sont fréquemment rencontrés au plan d’eau et participent à la richesse spécifique du lieu même si cette dernière reste « ordinaire ». Population aviaire •Passereau •Héron •Colvert •Cormoran •Aigrette •Poule d’eau •Judèle •Martin-pêcheur •Pic-vert •Merle •Mésange •Fauvette à tête noir •Sarcelle Population piscicole • Carpe • Gardon • Truite d’élevage • Brochet • Brème • Anguille • Perche Autres • Grenouille • Salamandre • Vipère • Ragondin • Rat musqué • Lapin • Traces de loutre et de chevreuil Tableau 2 : Espèces animales observées sur le site du plan d’eau par les techniciens.En ce qui concerne les espèces végétales rencontrées (tableau 3), celles-ci ne sont pas d’intérêt remarquable. Il s’agit d’une flore commune correspondant à un milieu fortement aménagé par l’homme. Malgré tout, la topographie du site et la succession de zones boisés, de zones humides et de zones ouvertes permet l’implantation d’une flore diversifiée. Globalement, la plupart des espèces observées au plan d’eau font parties des espèces observées communément, c’est-à-dire de la biodiversité « ordinaire » qui peut être observée quotidiennement. On note tout de même la présence de certaines espèces qui est uniquement due à la présence d’une masse d’eau (population piscicole mais aussi insectes ou oiseaux). Il serait bien évidemment très intéressant de réaliser un inventaire de la biodiversité plus formel dans les années à venir. Un suivi régulier de la zone permettrait certainement de recenser un bon nombre d’espèces supplémentaires. 

L’EAU, UN ÉLÉMENT CENTRAL MAIS GÉRÉ ET CONTROLÉ

L’entretien du plan d’eau 

Actuellement, le plan d’eau est vidé tous les ans pour une période de deux à trois mois, entre décembre, janvier et février (figure 16). D’après l’adjoint au maire, M. Cadiou, l’objectif est de « sécher les boues pour éliminer les cyanobactéries » (Le Télégramme, 2016 : annexe 2). Cette technique consiste plus précisément à vidanger le plan d’eau et à le laisser asséché durant une période de plusieurs mois. Les particules les plus fines sont alors entrainées vers l’exutoire lors de la vidange du plan d’eau. L’exposition des sédiments à l’air libre permet ensuite une minéralisation de la matière organique (Secrétariat Technique du SDAGE, 2015). Cette technique doit être employée avec précaution car en plus de perturber les peuplements floristiques et faunistiques, elle a également un impact sur les milieux récepteurs à l’aval (pollution ou colmatage). En effet, une vidange par le fond entraîne une remise en suspension des sédiments et implique également un rejet d’eau potentiellement désoxygénée dans le cours d’eau en aval.

Table des matières

Remerciements
Avertissements.
Table des matières
Table des figures et des tableaux.
Introduction
Partie 1 : Présentation du plan d’eau de Lanorgant
A. Description du site du plan d’eau
B. D’une vallée naturelle à un plan d’eau artificiel
1. Historique du site
2. Fonctions initiales du lieu
C. L’hydrologie actuelle du plan d’eau
1. Les caractéristiques physiques du plan d’eau
2. Le réseau hydrographique et la courantologie
D. Plus qu’une masse d’eau, une veritable base de loisirs
1. La base de loisirs, un lieu de divertissement et de rassemblement
1.1. Suivant les saisons, des activités variables
1.2. Un lieu de grands évènements
2. Les usagers du site, des enjeux différents
2.1. Une fréquentation variable
2.2. Assurer un cadre de vie de qualité aux habitants
2.3. Développer un lieu attractif pour attirer les touristes
E. Un espace de « nature en ville »
1. Un inventaire difficile
2. Une biodiversité ordinaire au cœur d’un espace de loisirs
F. L’eau, un élément central mais géré et contrôlé
1. L’entretien du plan d’eau
2. Un suivi réglementé de la qualité de l’eau
Partie 2 : Un espace soumis à des phénomènes complexes et où la nature est oubliée
A. La qualité de l’eau : les cyanobactéries
1. Les faits
2. Des conditions favorables à leur développement
2.1. Un phénomène étudié mais difficile à généraliser
2.2. Le contexte agricole
2.3. Le contexte géologique
2.4. Le contexte urbain
2.5. Un phénomène d’eutrophisation
2.6. Bilan des sources potentielles de cyanobactéries
B. Un manque de valorisation du patrimoine naturel
1. Une priorité dans un contexte de développement durable
2. Une nouvelle opportunité de développement
3. Des usagers demandeurs
Partie 3 : Projet d’amélioration de la qualité de l’eau et de valorisation du patrimoine naturel
A. Les objectifs
B. L’amélioration de la qualité de l’eau
1. Les principes respectés
2. La prévention : traiter la cause plutôt que l’effet.
3. Le curage : une action de restauration
4. La phytorestauration : une technique biologique
C. Le sentier naturaliste
1. Principes de base
2. Les aménagements
3. Modalités de réalisation
D. Cohérence globale du projet
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Annexe 1 : Le questionnaire
Annexe 2 : Article du journal Le Télégramme
Annexe 3 : La géologie de Plouvorn
Annexe 4 : La brochure sur les « talus intelligents »
Annexe 5 : Les aménagements du sentier en détail
Fiche de lecture 1
Fiche de lecture 2

projet fin d'etude

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