ADENOPATHIE PREVALENTE CERVICALE DE CARCINOME EPIDERMOIDE L’AMYGDALECTOMIE EST ELLE NECESSAIRE

ADENOPATHIE PREVALENTE CERVICALE DE CARCINOME EPIDERMOIDE L’AMYGDALECTOMIE EST ELLE NECESSAIRE

Les ADPpC (adénopathie prévalente cervicale) représentent des métastases tumorales dans les ganglions lymphatiques du cou, sans qu’aucune tumeur primitive ne soit retrouvée après un bilan standardisé (1). Actuellement le bilan diagnostique à la recherche de la tumeur primitive comprend un examen physique approfondi avec une nasofibroscopie, une cytoponction ganglionnaire (sous échographie de préférence) des ganglions lymphatiques suspects. L’imagerie actuellement recommandée comprend un TDM cervico-thoracique, un 18FDG PET scanner, une IRM cervicofaciale si possible. Apres l’imagerie le patient bénéficie d’une panendoscopie sous anesthésie générale (AG) d’une cervicotomie avec biopsie extemporané (afin de confirmer la nature carcinomateuse de l’adénopathie) avant curage, et d’une amygdalectomie uni ou bilatérale afin de rechercher la tumeur primitive si celle-ci n’a pas été retrouvée lors de la pan- endoscopie. Le carcinome épidermoïde est l’histologie la plus courante des ADPpC représentant 75% des cas, suivi de l’adénocarcinome, le carcinome indifférencié et autres tumeurs malignes (2). Seules les ADPpCCE (adénopathie prévalente cervicale de carcinome épidermoïde) sont étudiées dans cet article. Leur incidence est rare, elle représente 1 à 4% de tous les cancers de la tête et cou (3) et leur mortalité est élevée avec des survies moyennes à 5 ans très variables selon les études de 24 à 79% des cas à 5 ans (4). Il s’agit d’un sujet d’actualité, car elles représentent un challenge diagnostique. En effet il n’existe pas de consensus national ni international sur le caractère uni ou bilatéral de l’amygdalectomie, ni sur la réalisation d’une amygdalectomie linguale (citée dans le bilan des National Comprehensive Cancer Network (NCCN) 2018). Notre objectif était d’évaluer l’apport d’une amygdalectomie uni ou bilatérale et les différences épidémiologiques entre les patients présentant un cancer amygdalien initialement occulte et les ADPpCCE sans primitif retrouvé notamment sur la positivité .

Modèle de l’étude :

Cette étude a été approuvée en avril 2018 par la Direction de Recherche Clinique et Innovation et par le Comité des Libertés Informatiques, numéro de validation n° 2018-28. Elle a également été approuvée le 24 mai 2018 par le comité d’éthique de la faculté d’Aix Marseille. Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique étudiant les dossiers de patients pris en charge de janvier 2008 à décembre 2017 au centre hospitalo universitaire de Marseille (C.H.U). Nous avons regardé sur la période de janvier 2008 à décembre 2017 inclu : -tous les dossiers de RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) présentés au CHU avec le terme « adénopathie prévalente » ou « adénopathie précessive » soit 318 dossiers. -les TEP réalisés au CHU de Marseille. -tous les patients avec un codage CCAM (classification commune des actes médicaux) d’ « amygdalectomie » soit 176 dossiers.

dysphagie, odynophagie, otalgie. Les signes évoquant une hémopathie (prurit, sueurs nocturnes) et une porte d’entrée infectieuse sous jacente (pour un diagnostic différentiel septique). L’examen physique comprenait la palpation de toutes les aires ganglionnaires. Le primitif a été recherché par l’inspection de la cavité buccale, du pharynx et du larynx, des fosses nasales. La palpation bi digitale de toute zone accessible de la sphère ORL : dont la base de langue, et de l’amygdale. Une nasofibroscopie a été réalisée pour l’examen des fosses nasales, du cavum, et du pharyngo larynx (trophicité et mobilité). Tous les patients ont eu un examen clinique avec endoscopie sous anesthésie générale. Il devait être normal pour inclure le patient dans l’étude. Le bilan paraclinique comprenait : Un TDM cervicofacial et thoracique avec injection, un 18fdgTEP TDM pour tous les patients. L’imagerie avait été effectuée avant toute procédure invasive afin d’éviter les résultats faussement positifs ou d’autres mauvaises interprétations en raison du traumatisme des tissus. Le suivi reposait sur le dossier informatisé du C.H.U, le patient ou son généraliste ont été appelés en cas de perdus de vue. Les critères d’exclusions étaient : -un antécédent de cancer ORL. -une suspicion clinique ou paraclinique de tumeur primitive, confirmée par l’histologie. -une absence de suivi -un cancer primitif retrouvé dans un autre site que les amygdales palatines.

Marqueurs tumoraux :

Les prélèvements histologiques ont été traités selon la démarche suivante : ils ont d’abord été fixés dans du formol à 10% dès leur réalisation (fixation). Puis inclus en paraffine après passage par l’automate Tissue-Tek VIP. Les blocs ont été coupés au microtome avec une épaisseur de 3,5 microns. La lame blanche obtenue a été d’abord lue après la réalisation d’une coloration standard HPS (hématoxyline, phloxine, safran). En cas de carcinome épidermoïde nous avons recherché initialement ou à postériori la présence de l’HPV et de l’EBV. La présence d’HPV dans les cellules tumorales reposait sur la détection de la protéine p16 en

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