ANALYSE DES MATÉRIAUX DE RE- CHERCHE

ANALYSE DES MATÉRIAUX DE RE- CHERCHE

La problématique et l’hypothèse de recherche ayant été posées dans la partie pré- cédente, cette partie a pour objectif de présen- ter, de décrire le choix méthodologique de re- cherche dans un premier lieu et dans un se- cond lieu d’analyser les données récoltées. Le choix méthodologique va décrire les outils et les démarches pour mener la recherche. Une adaptation du matériel de recherche à la situa- tion est nécessaire dans le cas présent. L’analyse des données s’appuiera essentielle- ment sur une étude graphique avec une mise en parallèle des données concernant les trois types d’usagers : les patients, leurs familles et les soignants. Les conclusions quant aux hypothèses émises seront ensuite exposées. • Ce que l’on cherche à savoir Pour commencer une étude de terrain il est nécessaire de cibler réellement ce que l’on cherche à dé- montrer avant de savoir comment on va le faire. Dans notre cas, on cherche à vérifier deux hypothèses : – 1 – Les espaces de bien-être conçus par le biais de critères de conception à vocation de bien- être ne correspondent pas ou peu aux espaces réels de bien-être vécus par les usagers qu’ils soient soi- gnants, patients ou leurs proches. – 2 – Le bien-être ne peut que difficilement être spatialisé ou alors par le biais des usagers eux- mêmes (appropriation et personnalisation de l’espace). Dans ce dernier cas seulement, on pourrait alors parler d’espaces de bien-être. Par rapport à ces deux hypothèses, on peut mettre en évidence cinq lignes de force à prendre en compte pour la construction de l’outil qui sera utilisé pour la vérification empirique. Ces lignes de forces représentent tout simplement les informations que l’on va tenter de capter lors de l’enquête de terrain. Cha- que ligne de force a été réfléchie et énoncée dans le but de vérifier les deux hypothèses formulées. Ainsi, les cinq lignes de force sont détaillées ci-dessous. Les hypothèses correspondantes à chacune d’entre elles ont été précisées : – Ligne de force 1 : On cherche à savoir comment les soignants et les patients définissent le bien- être (en référence à l’hypothèse 1), – Ligne de force 2 : On cherche à avoir des éléments de comparaison avec la première grille de critè res de conception à vocation de bien-être (en référence à l’hypothèse 1), – Ligne de force 3 : On cherche à savoir comment les soignants et les patients définissent un espace de bien-être (en référence aux hypothèses 1 et 2), – Ligne de force 4 : On cherche à savoir si au sein de l’hôpital pour eux, il existe des espaces de bien-être (en référence aux hypothèses 1 et 2), – Ligne de force 5 : On cherche à observer dans la maladie ou dans le travail, les rapports à l’espace (en référence à l’hypothèse 2). Ces cinq lignes de forces vont guider bien sûr la construction de l’outil de recherche. Ce qui est in- terrogé ici c’est la relation de l’homme à l’espace. En d’autres termes, est-ce que l’espace peut faire naître un bien-être chez l’homme dans un milieu hospitalier. On fait donc appel au ressenti, au perçu, au vécu, à la pratique de cet espace. De façon générale, il ne s’agit pas ici de faire la mesure du concept clé du bien-être dans l’espace hospitalier mais de l’évaluer et de comprendre sa construction par rapport à un espace précis. D’autres diraient que l’on cherche les « déterminants du bien-être du point de vue du lieu, de l’espace hospitalier » mais aussi suivant des usagers précis : les patients, leurs familles et les soignants. Ce dernier point est essentiel puisqu’il indique alors que l’individu reste au cœur de cette recherche. Il va falloir aller creuser, dépiécer les ressentis pour atteindre une connaissance.

Les contraintes

Une fois que l’on a cadré ce que l’on cherche à savoir, il faut maintenant composer avec les contraintes du cas d’étude notamment. La première contrainte est la population à interroger. Il s’agit ici de soignants et de patients entourés de leurs familles. Il va falloir prendre en compte d’une part les horaires et la charge de travail des soignants afin d’étudier le moment précis où l’on récoltera les informations. D’autre part, il va aussi falloir prendre en compte l’état de la personne malade. Par conséquent, l’orientation du choix de l’outil va se faire dans ce sens. Il devra être pratique, court et compréhensible de tous rapidement afin de ne pas opportuner la population interrogée mais de tout de même amasser le plus d’informations possibles. La seconde contrainte tient à la situation de l’interviewer. Il s’agit de composer avec les difficultés du cher- cheur lui-même. Ce point peut être à la limite surprenant mais peut être que le fait d’en tenir compte per- mettra de formuler un outil de recherche adapté pour les chercheurs qui ont des problèmes de santé, de dé- placements. En ce qui nous concerne, le comble du chercheur est de ne pouvoir intervenir directement sur les lieux de l’étude ou alors sommairement de peur de « contaminer des patients déjà malades et dont les défenses immunitaires sont affaiblies ». Il va donc falloir ruser et formuler un outil, s’il existe, qui à la fois prend en compte des contraintes vis-à- vis de la population interrogée mais aussi vis-à-vis du chercheur lui-même. De plus, comme il a été expliqué lors de la tentative de définition du bien-être, les composantes du bien-être dépendent beaucoup de l’individu, de ses goûts individuels, l’âge, le sexe, l’état psychologique, l’appartenance socio-économique. L’influence de ces variables individuelles sont délicates à limiter. Les constantes dans la population de soignants seront peu nombreuses à part le fait qu’ils exercent leurs mé- tiers dans un même lieu et qu’une grande part de ces soignants seront des infirmières et des aides soignan- tes. En ce qui concerne les patients aucune constante ne peut être observée si l’on ne considère pas le fait qu’ils sont dans la même situation de maladie. Des regroupements seront peut-être possibles. En effet les travaux de FERRY-PIERRET et KARSENTY (1974) montrent qu’il existe deux types de comportements de pa- tients : un modèle d’intégration et un modèle de rupture déjà cités auparavant dans cette étude. Il est sera donc nécessaire d’observer si ces observations de types comportementaux s’appliquent à notre cas d’étude et s’ils influencent les pratiques dans l’espace hospitalier.

 

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