Analyses des réalités sur l’hygiène de l’eau dans la commune

GENERALITES SUR L’USAGE DE L’EAU ET LE DEVELOPPEMENT SOCIAL

Pour connaître la notion sur l’usage de l’eau, il est nécessaire de parler de toutes les dimensions qui sont liées à l’eau et au développement social dans ce chapitre.

Approches théoriques

Il est important de connaître les avis respectifs des différents auteurs concernant notre sujet de recherche.

La responsabilité morale selon Emile Durkheim

Selon Emile Durkheim, « la responsabilité morale » est une dépendance envers une autorité supérieure, une loi dont on se déclare le sujet. Cette disposition introduit donc chez l’individu une pensée de liberté à chaque action, mais aussi un sentiment de responsabilité afin d’assumer volontairement les conséquences de ses actes. Par contre, une responsabilité civile est reconnue comme étant un devoir d’un citoyen. Elle est même exigée à ce citoyen. En cas d’une défaillance de celui-ci, la responsabilité civile est susceptible d’entraîner une punition.
Si la responsabilité morale est un devoir qui s’impose à l’individu d’une manière à laisser une conscience au mauvais acte et une valeur à la bonne, chaque individu ne peut pas s’échapper d’un engagement moral qui lui pousse à prendre un choix libre et réfléchi à chaque conséquence de ses actes. Ces concepts nous amènent à en faire une approche dans le cas de notre étude car il s’agit d’impulser l’engagement communautaire ou la responsabilité morale sur les pratiques et le respect de l’hygiène, dans le cadre de la réduction des maladies hydriques.

La responsabilité morale et l’usage de l’eau

Notre étude essaie d’établir la liaison entre la responsabilité morale et l’usage de l’eau. Il s’agit d’impulser l’engagement communautaire ou la responsabilité dite morale de la population afin qu’elle préserve la qualité de l’eau et les pratiques sur l’hygiène.
L’anthropologie de la santé » selon Jean Pierre Olivier de SARDAN « L’Anthropologie de la santé» est née aux l’Etats Unis en 1960. Pour Olivier de Sardan ce mot désigne un souci à ne pas limiter la perspective au traitement des maladies, mais de prendre en compte l’ensemble des composantes sociales et culturelles qui interviennent dans la santé. La deuxième partie de son livre, parle de deux représentations et pratiques populaires en matière de santé : d’une part celle d’une représentation et pratique populaire commune ou santé traditionnelle et d’autre part celle d’une représentation et pratique populaire spécialisée comme les Médecins spécialistes. Selon l’auteur, il s’agit d’accepter et de combiner les deux pratiques pour traiter les différentes maladies y compris les maladies hydriques tout en essayant de les moderniser au fil du temps. Par contre, il est difficile d’adopter la première pratique parce qu’elle est plus empirique et aussi moins testée que la deuxième, qui a été examinée durant plusieurs années. Néanmoins, la pratique commune est plus accessible à chacun entraînant davantage de motivation en matière de consultation sanitaire. En effet, il s’agit de combiner les deux pratiques, afin de réduire les effets de différentes maladies. Il en faudrait améliorer la bonne combinaison des deux pratiques au fil du temps afin de trouver le bien être de la population.

L’anthropologie de la santé et l’usage de l’eau

Actuellement, les maladies d’origine hydrique engendrent une épidémie de la Diarrhée à Madagascar. Cependant, les mesures de traitement de cette maladie, sont moins favorables surtout en milieu rural car il y existe peu de centre hospitalier et de centre médicaux dans les quartiers. Par conséquent, la médecine traditionnelle joue encore un rôle important dans le milieu rural. De ce fait, la combinaison de la médecine traditionnelle et la médecine moderne peut être une solution durable pour réduire les maladies d’origine hydriques.

« Eau, hygiène, assainissement pour tous » selon la plate forme Diorano Wash

La plate-forme nationale « Diorano-Wash » regroupe le Ministère de l’Energie, le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, le Ministère de la Santé, les partenaires techniques et financiers, la société civile et le secteur privé. Sous l’égide du Conseil de Collaboration pour l’Eau et l’Assainissement (Water Supply and Sanitation Collaborative Council – WSSCC), établi par la résolution n° A/RES/45/181 de l’Assemblée Générale de l’ONU en date du 21 décembre 1990, l’Initiative WASH instaurée lors de la Conférence Internationale de l’eau douce, tenue à Bonn, Allemagne en 2001 a été mise en exergue lors du Sommet Mondial pour un Développement Durable tenu à Johannesburg en août 2002. Cette plate-forme rassemble les efforts de sensibilisation afin de donner une position ferme à l’assainissement et à l’hygiène dans le cadre des projets politiques et d’en faire de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène une réalité pour tous.
A Madagascar, cette plate forme Nationale a été fonctionnelle que depuis 2002 afin de réduire les maladies hydriques surtout chez les enfants. Cependant, les activités réalisées jusqu’ici se situent au niveau de la coordination et de l’élaboration de la stratégie de Changement de Comportement qui sont concrétisées seulement par des études et des campagnes.
En fait, le renforcement des capacités « Diorano-Wash » vise actuellement à promouvoir les pratiques d’hygiène des populations comme le lavage des mains avec du savon ou d’autres détergents, la préservation de la potabilité de l’eau du point de puisage jusqu’à la consommation. Le renforcement des capacités vise également à susciter les volontés politiques et celles des bailleurs de fonds, à s’assurer de l’intégration de l’hygiène et de l’assainissement dans tous les projets d’approvisionnement en eau potable.
A ces objectifs s’ajoutent l’adoption de bons comportements hygiéniques des enfants pré scolarisés et des écoliers d’ici 2015, en dotant les centres d’accueil des tout petits et des écoles primaires, d’installation d’alimentation en eau, du système de lavage des mains et de latrines séparées pour filles et garçons.

Usage et consommation de l’eau

En général, il existe plusieurs modèles d’usages de l’eau mais dans notre cas, nous allons voir successivement les deux grands types d’usage de l’eau directement reliés au développement social et à la santé de la population.

L’usage domestique

Les usages dits domestiques de l’eau sont très variés. Outre de la boire, les hommes utilisent l’eau quotidiennement pour leur hygiène et les taches ménagères de nettoyage, rinçage, cuisson ou arrosage. Pour la plupart, ces usages exigent une eau de qualité car l’eau non souillée est une acte fondamentale pour l’hygiène, afin d’enrayer la propagation des maladies et ainsi maintenir la santé de la population. Cependant, la consommation domestique d’eau est restée longtemps réduite. En effet, l’eau n’était pas facilement accessible : il fallait aller la chercher à la source, au puits ou à la fontaine, aller au lavoir pour nettoyer son linge, et au bain public pour se laver. L’eau potable à domicile et au robinet est une invention récente qui, aujourd’hui encore, est loin d’être rép andue dans le monde, surtout ruraux. En effet, selon l’OMS, la quantité d’eau nécessaire pour le besoin de l’homme est de 100 l par jour et par habitant. Par contre, la consommation totale en eau domestique dans le monde est estimée en moyenne à 40 litres d’eau par jour et par habitant. Mais, alors qu’en moyenne un agriculteur malgache consomme 10 litres d’eau par jour, un Parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage personnel, le commerce et l’artisanat urbains, et l’entretien des rues. Quant au citadin américain, il consomme plus de 600 litres.

L’usage agricole

L’usage agricole de l’eau sont souvent reliées à l’irrigation des cultures et des champs. Cependant, elle joue un grand rôle pour la communauté car cet usage touche directement son économie et son développement, surtout dans les zones ruraux qui vivent de l’agriculture et de l’élevage. En effet, sa consommation varie selon les besoins du producteur. Cependant, les difficultés sur l’usage agricole est plus facile à résoudre, pour les zones qui ont beaucoup de potentialité en matière hydrique. En fin, l’approche globale sur l’eau se tourne dans tout les cas sur la santé de la population, de l’hygiène et du développement.

ANALYSE DES PROBLEMES DE L’EAU DANS LE FOKONTANY D’ANTSINANANTSENA

Durant notre enquête, plusieurs problèmes concernant l’eau dans le fokontany ont été constatés. Par conséquent, cela entraine un effet néfaste sur la santé et sur l’économie de la population. De ce fait, nous allons ainsi entrevoir dans ce chapitre les problèmes liés à ce dernier.

Constat sur les problèmes socio-économique liés à l’eau

En général, la difficulté d’accès à l’eau potable entraine inévitablement un blocage au niveau du développement, ainsi que la propagation de la maladie d’origine hydrique. De ce fait, il est important de connaitre les effets de ce problème au niveau de la population cible dans le fokontany Antsinanantsena.

Sur le plan économique

L’eau joue un rôle primordial au niveau de la population d’Antsinanantsena car 85 % des individus enquêtés sur leurs activités en dépendent. De plus, près de 60% de la population enquêtée au niveau du fokontany Antsinanantsena vivent de l’agriculture et de l’élevage. A la fin de la période sèche ou hivernale, les revenus des ménages se trouvent diminués car le système d’irrigation ou d’infrastructure est peu adéquat pour augmenter les volumes d’eau utile pour l’agriculture. Par conséquent, les produits livrés par le fokontany pour être vendus sur le marché de Sabotsy Namehana à chaque Samedi diminuent sensiblement. Il en va de même des revenus des ménages.
L’usage de l’eau est donc très important pour l’économie du ménage ainsi que de la Commune. Cependant, peu de projet d’adduction d’eau ou de système d’irrigation est en cours d’initiation dans le fokontany . Un exemple comparatif concernant l’importance de l’eau sur l’économie des échantillons du ménage est présenté par rapport au tableau ci-après.

Constat sur les obstacles liés à l’accès à l’eau potable

Plusieurs obstacles concernant l’appropriation de l’eau et la pratique sur l’hygiène ont été constatés durant notre recherche. De ce fait, nous allons voir dans cette partie lesdifférents obstacles sur un meilleur accès à l’eau non polluée, et ensuite celle de sa pratique suivant les normes sur l’hygiène.

Les obstacles sur l’accès à l’eau potable

En général, l’accès à l’eau potable est très difficile pour les milieux ruraux car 80% des habitants du fokontany d’Antsinanantsena ne disposent d’aucun assainissement de base qui suit les normes. Cependant, notre enquête a montré que ce blocage est dû généralement à un manque d’infrastructure sanitaire et aussi à l’absence de fonds pour construire un assainissement adéquat à la norme Internationale. Par ailleurs, ces blocages sont liés à différents problèmes qui sont les suivants :

Les problèmes matériels

L’absence d’infrastructure sanitaire dans le fokontany est le premier facteur de blocage à un accès d’eau potable. Cependant, aucun projet ni de programme sur le renouvellement des matériaux sanitaires n’été crée depuis ces cinq dernieres années. Par contre une activité est mise en œuvre à chaque journée mondiale de l’eau au niveau des établissements primaires publics, afin de sensibiliser les enfants sur l’usage de l’eau non pollué et aussi sur les règles d’hygiène comme laver les mains. Par ailleurs, une association villageoise nommé « Tsinjoaina » a été crée dans le but de construire des pompes publics, bassin et douche public pour les habitants d’Antsinanantsena. Par contre, la qualité de ces assainissements et la gestion de ce dernier n’est pas favorable car ils ne peuvent pas satisfaire les besoins de la population. De ce fait, nous allons entrevoir ces problèmes à partir du tableau ci-après.

Les problèmes financiers et politiques

Sur le plan financier, la procédure d’adduction d’eau entreprise par la JIRAMA est très longue et difficile. Ce qui entraîne parfois les problèmes d’accès à l’eau potable car nombreux individus ne peuvent pas terminer à terme les étapes d’adduction d’eau, à cause de l’absence des moyens financières exigés par l’organisation concernée dans la procédure. Par exemple, il a fallu donner 20 000 Ar à la Commune pour une permission d’adduction d’eau selon un enquêté. En plus, la bureaucratie rend la procédure plus longue et entraîne plusieurs corruptions lors de la procédure. Selon un enquêté, le service technique au niveau de la commune demande au usager un montant de 5 000 Ar pour accélérer la procédure. En conséquence, l’adduction d’eau est souvent attribuée aux individus de classe aisée, ce qui entraîne un obstacle pour la majorité de la population à avoir accès à l’eau potable. En plus, plusieurs sources ont montré que nombreuses personnes habitant dans cette zone sont analphabètes et illettrés, ce qui entraîne une difficulté au niveau de la préparation des divers documents exigés lors de l’appropriation.
Par ailleurs, l’adduction d’eau potable chez les diverses organisations comme la JIRAMA, la société « Revaforage » (Annexe V) demandent beaucoup de moyen financier. Par exemple, selon un cas le montant total du devis pour l’adduction d’eau de 40 m est estimé 800 000 Ar. En effet, l’appropriation de l’eau est devenue difficile surtout pour les pauvres car même au niveau des pompes publiques, un sceau de 10 litres d’eau est de 50 Ar.
Sur le plan politique, peu de projet concernant la construction d’assainissement de base a été mis en œuvre par la commune de Sabotsy Namehana durant ses dix dernières années. En plus, aucun aide financier venant des bailleurs, ni venant de la Commune n’a été octroyé à l’association villageoise. Par conséquent, ces différents facteurs empêchent la population d’avoir accès à l’eau potable.

Les obstacles sur la pratique sur l’hygiène

La majorité de la population enquêtée ne suivent pas les règles de l’hygiène en matière de l’eau. Cela est dû généralement à l’ignorance de la potabilité proprement dite de l’eau. Par ailleurs, certains de ces enquêtés sont inconscients des risques liée à la non pratique de l’hygiène comme le souligne le tableau ci après.

REALITE SUR L’USAGE DE L’EAU ET PRATIQUE DE L’HYGIENE DANS LE FOKONTANY D’ANTSINANANTSENA

Le fokontany d’Antsinanantsena est une zone qui a une forte potentialité en matière hydrique. Cependant, la réalité sur l’usage de l’eau dans cette zone se tourne généralement sur les activités agricoles, piscicoles et domestiques. Dans ce cadre, nous allons ainsi voir la réalité sur la pratique de l’hygiène au niveau de ses différents usages cités précédemment. En effet, nous allons essayer d’évoquer dans ce chapitre la réalité sur l’usage de l’eau et aussi analyser les pratiques sur l’hygiène de la population rurale.

La réalité sur l’usage de l’eau dans le fokontany

En général, les milieux ruraux vivent souvent de l’agriculture et de l’élevage. Cependant, nous avons vu dans le tableau n°5 et dans le tableau n°6 que la gestion de l’eau représente un élément clé du développement socio économique de la population dans le fokontany d’An tsinanantsena .
Mais il est toutefois difficile d’avoir régulièrement accès à l’eau de qualité et en quantité suffisante pour pouvoir satisfaire les besoins quotidiens de la population. Avant d’entamer l’avantage et l’inconvénient de l’eau, essayons d’abord d’appréhender successivement la réalité sur quelques modes d’usage de l’eau dans le fokontany.

Usage agricole

Le problème d’usage de l’eau en matière agricole est lié au changement climatique et à la variation saisonnière des phénomènes hydriques extrêmes. En effet, du mois de Mai jusqu’ en septembre, le niveau d’eau des sources dans le fokontany est faible. Ceci entraîne un manque d’eau nécessaire aux cultures de contre saison dont la culture vivrière, notamment dans les zones basses. Or, l’on sait que les travaux d’entretien et les mesures d’observation ainsi que leur suivi coûtent généralement très chers. Le manque d’accès à l’eau a un impact négatif sur la récolte et la vulgarisation des produits locaux. Il s’ensuit naturellement un problème tangible sur le développement social et économique du fokontany . Le tableau suivant essaie de montrer l’importance de l’eau utilisée sur la riziculture et sur d’autres espèces vivrières suivant les saisons.

Les inconvénients par rapport à la réalité concernant l’usage de l’eau

La population du fokontany d’Ant sinanantsena a été peu formée sur le traitement d’eau polluée et la potabilité de l’eau. De plus, ce fokontany dispose peu d’équipements d’assainissement de base ainsi que des centres médicaux à part le CSBII. Cette situation constitue un obstacle sur le développement social, économique et sanitaire, si bien que l’usage des eaux polluées et le non pratique d’hygiène dans la vie quotidienne de la population, sont effectivement assez courants. En effet, le manque d’infrastructure sanitaire (Tableau n°9) dans ce fokontany et le non formation de la population sur la prévention et gestion de l’eau sont les principales faiblesses observées lors de notre descente sur le terrain. En voici, quelques données le concernant :

Table des matières

REMERCIEMENT
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : NOTION SUR L’USAGE DE L’EAU
Chapitre I : Monographie et identification de la Commune Sabotsy Namehana
Chapitre II : Généralités sur l’usage de l’eau et le développement social
PARTIE II : ANALYSES DES REALITES SUR L’HYGIENE DE L’EAU DANS LA COMMUNE
Chapitre III : Analyse sur les problèmes de l’eau dans le fokontany Antsinanantsena
Chapitre IV : Réalité sur l’usage de l’eau et pratique de l’hygiène dans le fokontany Antsinanantsena
PARTIE III : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre V : Recommandations personnelles
Chapitre VI : Suggestions selon les résultats de l’enquête
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES FIGURES
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
RESUME

projet fin d'etude

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