Capacité ou besoin de financement des différents secteurs institutionnels

Capacité ou besoin de financement des différents secteurs institutionnels en 2011

Depuis 2005, le recours récurrent et croissant à des financements extérieurs a placé l’économie française en position financière nette débitrice vis-à-vis du reste du monde. La différence entre ses actifs et ses passifs financiers, qui était positive en 2001, approchait en 2010 – 233 Md€, soit 12 % du PIB. Cette situation traduit sa perte de compétitivité mais aussi le besoin de financement massif des administrations publiques. A titre de comparaison, la position financière nette de l’Allemagne était en 2010 positive, avoisinant +518 Md€.

Les administrations publiques ne parviennent ni à épargner, ni même à renouveler le capital public dont elles ont la charge.

Les banques françaises, dont la structure est très concentrée et internationalisée, occupent une place prépondérante dans le financement de l’économie. Leurs concours à l’économie s’élevaient à 2 008 Md€ fin 2010. Elles opèrent l’essentiel de la transformation financière de passifs courts en actifs longs.

Les solutions alternatives au crédit bancaire sont faiblement développées et ne concernent souvent que les grandes entreprises. Le marché actions est très concentré sur les entreprises du CAC 40 qui totalisent l’essentiel de la capitalisation de NYSE Euronext Paris

(1 197 Md€ fin 2011). De même, le marché obligataire est essentiellement animé par les grandes entreprises. Les PME et les entreprises de taille intermédiaire ne rassemblent que 5,8 % de la capitalisation et recourent peu aux obligations. Le capital-investissement, c’est-à-dire l’apport de fonds propres à des sociétés non cotées, est également limité (9,4 Md€ en 2011) et concerne souvent les entre- prises les plus matures. Les opérations de capital-risque et de capital-développement, qui interviennent en début de cycle de vie, restent très faibles (600 M€ en 2011 pour le capital-risque et 2,94 Md€ pour le capital-développement).

L’Etat, par les garanties qu’il accorde, porte dans son bilan des risques qu’il est le mieux à même de couvrir. Il assure également des fonctions structurelles d’incitation à l’épargne, de collecte, de gestion de trésorerie, de redistribution des financements et de garantie. Enfin, les divers instruments dont il dispose lui confèrent une capacité à intervenir conjoncturelle- ment ou ponctuellement, s’il le juge utile, dans le financement de l’économie.

20,7 % du PIB en 1980, elle était passée à 35,2 % en 1990, 57,5 % en 2000, 82,3 % en 2010. En 2011, elle s’élevait à 1 717 Md€ soit 86 % du PIB, dont 205,2 Md€ de dette sociale, figurant principalement au bilan de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES).

La baisse des taux d’intérêt et l’ingénierie financière publique ont permis que la charge de la dette n’augmente pas aussi rapidement que son volume. Ces évolutions, ainsi que la profondeur du marché financier en zone euro, qui a évité les effets d’éviction sur le finance- ment privé, n’ont pas incité les pouvoirs publics à ralentir la croissance des dépenses, y compris de fonctionnement.

Le niveau de la dette publique expose l’Etat à un risque de retourne- ment des taux, qui alourdirait considérablement la charge des intérêts. Une hausse de taux de cent points de base l’aggraverait de 1,9 Md€ la première année et de 12,9 Md€ la dixième, selon l’Agence France Trésor. En outre, la dégradation se répercuterait sur l’ensemble des acteurs de l’économie, y compris les bénéficiaires de la garantie de l’Etat. Une hausse de la prime de risque sur les emprunts à long terme français pour- rait entraîner une baisse de l’investisse- ment et de la croissance : d’après le modèle INSEE-direction générale du Trésor, une hausse de 50 points de base entraînerait une baisse de 0,3 % de l’investissement et de 0,1 % du PIB au bout de deux ans.

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