Concept théorique du sous-développement et de l‘industrialisation

L’INDUSTRIALISATION : L’INDUSTRIALISATION

L’industrialisation est conçue comme une voie permettant à un pays de sortir de son état de sous-développement. Par ailleurs, nous allons voir quelle a été sa manifestation et sa contribution dans l’évolution des sociétés. Nous allons aussi voir les stratégies d’industrialisation dans les PED ainsi qui dans les nouveaux pays industrialisés.

Quelques définitions à savoir 

L’industrie

En générale, on peut définir le mot industrie comme l’ensemble des activités qui assurent la transformation des matières premières(ou produits semi-finis) en biens (produits semi-finis ou finis) . Mais aux XVIII e et XIX e siècles, l’industrie désigne l’ensemble des activités humaines qui concourent à la production et à la circulation des richesses. C’est pour cela que certains économistes donnent des définitions de l’industrie parmi lesquels Jean Baptiste SAY et COLIN Clark. Selon J.B. Say (1803) : « l’industrie est l’activité humaine déployé dans le but de produire des marchandises utile de telle sorte qu’i l lui semble légitime d’appeler tous les secteurs d’activités des industries ».
Dans son ouvrage intitulé : « Traité d’économie politique, 1803 », « l’industrie se distingue par l’industrie agricole, l’industrie manufacturière et l’industrie commerciale » Et pour Clark, l’industrie fait partie du secteur secondaires et regroupe les activités industrielle d’où, « l’industrie est une transformation continue sur une grande échelle de matière première en produits transportables ». On distingue alors plusieurs types d’industrie :

La définition classique

« L’industrie c’est l’art, le métier, d’extraire ou de produire et de transformer les matières premières plus directement utilisable et parfois en plusieurs séries d’opération » . On peut tirer de cette définition que l’industrie suppose deux phases : d’abord, la phase d’extraction ou de production de matière première. Ensuite, la phase de transformation des matières premières.

La définition économique

L’industrie désigne des unités économiques de production, qui, par l’usage des facteurs, transforme des biens réels en produits. Elles dégagent une valeur ajoutée qui mesure la contribution productive de chacune d’elle.
Il est donc fort probable d’avoir une variante de définition de l’industrie par contre l’idée générale reste le même pour la plupart d’entre elle. C’est que dans l’industrie, il y a sous entendue des entrées et des sorties. Après cela, nous allons voir la définition de l’industrialisation.

L’industrialisation

L’un des aspects les plus importants de la révolution industrielle est sans doute l’industrialisation. Elle représente la généralisation de la mécanisation et une forte augmentation du travail en manufacture et en usine qui marque cette révolution. Après ce grand tournant de la vie économique mondiale, divers auteurs définissent ce terme. Avant d’avoir quelques définitions de l’industrialisation suivantcertains auteurs, connaissons l’origine du mot et sa signification.
Etymologiquement, le mot industrialisation vient demot Latin « industria » ou activité. « L’industrialisation est l’ensemble des processus de fabrication de produits manufacturés allant du prototype à la série en cherchant une for te productivité du travail. Elle permet de remplacer le système artisanal par une production : centralisée ; en grande séries ; utilisant des machines ; appliquant des normes pour obtenir d es produit de qualités homogènes ». D’après A. GAUTIER(1987) « l’industrialisation est une application des procédés de l’industrie. » Selon GOLDSCHMIDT (1962) « L’industrialisation est un processus complexe qui permet d’appliquer à un secteur, à une branche de l’économie des techniques et des procédés qui apportent rationalisation et hausse de productivité. »
On peut dire alors que l’industrialisation assure l’augmentation de la productivité grâce à des nouvelles techniques introduites dans l’industrie.
En plus de cela, MALRAUX a défini l’industrialisation comme un passage d’une économie à prépondérance agricole à une économie à prépondérance industrielle, fait d’équiper d’industrie une ville, une région, un pays. On peut tirer de cette définition qu’on constate unchangement dans le processus de l’industrialisation.

Une petite historique de l’industrialisation : Une petite historique de l’industrialisation

Son rôle dans l’évolution des sociétés

D’après l’histoire, la révolution industrielle présente plusieurs aspects et elle est un processus continu dans le temps. Pour le cas d’Europe occidental, elle a été liée à la révolution agricole. La première révolution a été précédée par cette dernière dans la plupart des cas (Allemagne, France, Grande Bretagne, etc.). Malgréce point commun dont dispose ces pays, la manifestation de l’industrialisation varie d’un pays à un autre :
L’Angleterre a connu l’essor sur l’industrialisation grâce à la rencontre des facteurs comme la concentration de la main d’œuvre, le machinisme, l’accumulation du capital, l’augmentation de la production et celle des profits.
Le développement des manufactures au début du XVII ème siècle constitue la véritable première révolution industrielle en France, avec toutes les caractéristiques du capitalisme français.
Ce processus d’industrialisation n’a commencé aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon que dans les années 1870. Ces pays ont une réussiteà l’industrialisation grâce aux facteurs qu’ils disposent. Par exemple ses ressources naturelles, ses populations qui participent à l’accélération de ses industries.
On peut considérer aussi que la révolution industrielle est un processus de changement en chaine. Parfois, on rencontre l’accélération et le ralentissement du mouvement industriel. C’est un phénomène irréversible dès son lancement. Dans la période 1890-1930, les moteurs à explosion et les automobiles sont apparues. C’est la « seconde révolution industrielle » Actuellement, avec les technologies de l’information et de la communication (TIC), on assiste cette type d’économie dans les pays développés et le développement s’enracine de plus en plus sur la connaissance d’où le « capital savoir ».
Face à toutes ces évolutions de la forme de l’industrialisation dans le temps et dans l’espace, la production s’accélère, la modernisation et la productivité progressent donc il y a croissance pour les pays qui adoptent la révolution des industries avec des climats politiques et structures économiques biens adaptés. Celle-ci est devenue un instrument qui voue à améliorer le niveau de développement de la nation.
La révolution industrielle britannique, dans la dernière moitié du XVIII ème siècle, qui a généré une expansion économique sans précédente est considérée comme source de différence entre pays développés et PED. Depuis cette révolution l’inégalité de développement devient importante. Les premiers en tirent beaucoup de profits et leur économie s’est lancé rapidement. Leur niveau d’industrialisation est ainsi accru à ce même rythme.

L’industrialisation des PED

Historiquement les PED ont été des anciens pays colonisés ou tout au moins dominés.
Dans ces pays, on assiste à un processus lent et tardif du secteur en question en dépit de leurs immenses ressources comme les mains d’œuvres, les matières premières, etc. Alors, l’écart s’accentue de même sur le niveau de développement que sur le niveau d’industrialisation d’où la faiblesse de l’industrie des PED par rapport aux pays avancés. Parfois, cela nuit l’économie toute entière. Face à ces situations, on peut dire que les PED ne remplissent pas encore les conditions propices demandées par l’industrialisation. Ils disposent une quantité de travailleurs non qualifiés pour l’emploi au sein des usines, ils ont des matières premières mal exploités.
Ainsi, leur système n’est pas prêt à recevoir ce processus. Ces pays ont aussi un problème en matière de financement, notamment les grands investissements. A partir des années 80 le lancement des programmes d’ajustement structurel d’inspiration néoclassique dans les PED en concentration avec les institutions internationalesa débouché sur une industrialisation dictée par l’intégration dans l’économie mondiale.

Les stratégies d’industrialisation des PED issues du programme ajustement structurel

D’abord, les stratégies d’industrialisation diffèrent par le degré d’ouverture ou de protection du marché interne, le rôle plus ou moins important de l’Etat dans leur mise en œuvre ainsi que les objectifs à atteindre. En générale, on distingue trois types de stratégies d’industrialisation, à savoir : la stratégie d’industrialisation par la substitution d’importations (ISI), la stratégie d’industrialisation par les industries industrialisantes (III), la stratégie d’industrialisation par la substitution des exportations (ISE).

La stratégie d’industrialisation par la substitution d’importation

Cette stratégie d’industrialisation est la solutionproposée par les structuralistes pour accélérer le développement des pays du Sud après ladécolonisation. Leur accomplissement va se dérouler dans les années 1950 jusqu’au début des années 1980. L’industrialisation par substitution d’importation (ISI) consiste à substituer, par la production locale, les importations dont le volume justifie la création d’une industrie. Cela signifie qu’on favorise le développement des industries locales qui répondent à la demande solvable et de manière à réduire les importations.
La mise en œuvre de cette stratégie exige d’abord le pays à recourir à une stratégie d’industrialisation volontariste en transférant des profits issus du secteur d’exportation (agricole…) aux entrepreneurs industriels naissants qu’ils soient privés ou publics. C’est l’idéologie triomphante du volontarisme politique qui permettra d’amorcer une industrialisationtardive. Cette stratégie suppose la construction de barrière protectrice pour le marché local, l’instauration de droit d’entrée. La mise en œuvre de cette stratégie nécessite un rôle majeur de l’Etat. L’Etat doit viser l’harmonisation et la coordination des investissements, il doit également s’intéresser à l’adéquation entre investissements et ressources financières disponibles tant internes qu’externes. Veiller à l’équilibre sur le long terme de la balance des paiements est aussi une de ses obligations.
L’idée pour ce type d’industrialisation est que les pays essayent de produire par leur propre effort les produits dont ils importaient auparavant.

La stratégie d’industrialisation par les industries industrialisantes

Cette stratégie est le fruit des théories les plus radicales du sous-développement. Selon Gérard Destanne de BERNIS, le concept «industries industrialisantes » défend l’idée que certaine industrie (notamment lourde) peut jouer unrôle moteur dans le développement. En d’autres termes, un argument pour réaliser un développement autocentré. C’est-à-dire, mettre en place un processus de développement interne au pays non dépendant à l’égard de l’extérieur. Dans ce cas, l’économie est ouverte mais cette ouverture doit être maîtrisée par l’Etat afin que les industries connaissent leur essor. En effet, elle est supposée de réduire rapidement la dépendance vis à vis des pays du Nord et conduire à l’indépendance économique, financière et technologique du pays, compléments nécessaires de l’indépendance politique.
Ainsi, c’est une autre voie, suivie en particulier par l’Inde dans les années 1950 et l’Algérie à partir de 1967, afin de construire une industrie par l’amont et non par l’aval (comme l’ont réalisé les pays précédents), par une politique volontariste de l’État à travers une planification publique (plans quinquennaux indiens à partir de 1948) : c’est la stratégie des industries industrialisantes. Inspirées de l’expérience de l’URSS et de la thèse de la croissance déséquilibrée de François Perroux (en particulier pour l’Algérie), cette stratégie amène l’État à orienter les investissements à la place du marché (la faible rentabilité initiale de ces investissements découragerait des acteurs privés) dans les secteurs stratégiques pour constituer des pôles industriels de croissance qui, par les effets d’entraînement (industries « industrialisantes »), propageront le développement dans tous les autres secteurs industriels en aval. Ces secteurs privilégiés sont ceux de l’industrie lourde en amont du processus productif qui, en dégageant des gains de productivité, favoriseront la croissance de l’économie tout entière (mécanisation de l’agriculture par exemple…).
Le secteur primaire, lui, doit fournir les biens de consommation intermédiaires à l’industrie et des débouchés aux biens d’équipementqui y sont produits. Ainsi l’Algérie oriente, par la planification de ses investissements, ses capitaux vers l’industrie de biens d’équipement.
L’État réunit plusieurs industries en « pôles de croissance » censés générer des synergies et des externalités positives : la sidérurgie, la chimie, la mécanique… Pour accélérer l’industrialisation des technologies modernes sont importées des pays développés.

La stratégie d’industrialisation par la substitution des exportations

Cette stratégie consiste à remplacer les exportations traditionnelles par de nouvelles en
profitant de la dynamique des avantages comparatifs (faible couts de main d’œuvre, exploitation et valorisation de matière première). On la désigne par « promotion des exportations » plus précisément dans les PED qui choisissent un développement extraverti, de préférence à une politique de substitution des importations plus autocentrée.
L’Industrialisation par la Substitution des Exportations (ISE) a pour objectif de construire une industrialisation par intégration à l’espace industriel mondial. Dans ce cas, la politique commerciale ne doit introduire aucun biais anti-exportation, mais au contraire soutenir les exportations et la compétitivité d’une industrie nationale puisqu’ il s’agit de soutenir l’industrialisation par insertion au marché industriel mondiale. Le résultat de cette stratégie est généralement reconnu positif. Le cas des économies asiatiques témoigne le succès de l’ISE.
Depuis les années 1970, ces pays adoptent l’industrialisation et donnent un rôle moteur à l’exportation afin d’augmenter la production nationale (en terme de PIB) et atteindre la croissance. Ce choix délibéré pour le rattrapage économie des pays asiatiques rencontre une réussite considérable surtout sur l’intégration dans le marché mondial. « En 2008, Hong-Kong et Singapour étaient les plus gros exportateurs, relativement à leur taille économique, suivis par la Malaisie, le Vietnam et la Thaïlande. Les exportations jouent une partie essentielle dans l’économie de tous les pays de la région ». On obtient ainsi un tel résultat grâce à la contribution massive de l’Etat afin de mettre en œuvre un environnement ambiant et adéquat pour la politique de développement choisie.
Elle correspond mieux à la vision libérale. Le but est notamment de développer les exportations actuelles, mieux de trouver d’autres axes (produits à valeur ajoutée plus élevée). Cette stratégie permet d’améliorer la balance des paiements, dynamise l’effort de revenu disponible, mais a aussi des inconvénients : risque de spécialisation dans les secteurs peu dynamiques, dépendance avec la conjoncture internationale.

Les problèmes que connaissent les PED dans leur relation avec l’économie mondiale.

Si on se limite à l’exemple des pays africains à quelque exception près on peut dégager un aperçu rapide des problèmes pour montrer les difficultés auxquelles les pays africains sont confrontés dans leur rapport avec l’économie mondiale. En fait sur le marché mondial les PED se trouvent en position défavorable dans la mesure où la structure de leur production continue d’être dominée par la production de matières premières c’est à dire que leur part dans le volume global de la production industrielle mondiale est négligeable (environ 7%). Cela traduit le niveau peu élevé de l’industrialisation des PED. C’est cette déficience en ressources financières intérieures due aux recettes d’exportation basées sur les produits primaires qui a obligé ces paysa reposer de plus en plus sur l’aide internationale.

Cas des nouveaux pays industrialises asiatiques

Les NPI asiatiques tels que la Corée du Sud ou Taïwan démentent l’affirmation des théoriciens de la dépendance selon laquelle les NPIne seraient pas capables de survivre à un quelconque changement ou à une récession mondiale de grande ampleur. Ces mêmes NPI ont démontré leur capacité à surmonter les détériorations du marché international d’après 1979 en arrêtant leurs importations et leur croissance, ainsi qu’en conquérant un large part du marché mondial, en régression, des exportations.
Durant la récession, les interventions de la Corée du Sud se sont faites dans le sens d’une correction constante des imperfections du marché, façonnant et dirigeant le processus d’industrialisation dans son ensemble. Les classes entrepreneuriales et l’Etat ont construit une économie nationale indépendante et très éloignée des prédictions dépentanises. Les performances de la Corée du Sud suggèrent également qu’elle a déplacé son intérêt des industries légères vers les industries lourdes telle la construction navale, ainsi que vers l’électronique et la micro-industrie de la silicone. Elle n’est pas non plus restée dépendante d’un point de vue technologique. Elle a débuté par une exploitation sous licence mais fait aujourd’hui partie des quatre pays au monde capables de produire, dans son intégralité, un magnétoscope.
Cela semble démontrer que s’intégrer au marché mondial n’empêche en rien de pouvoir devenir un pays prospère. La Corée du Sud est devenue plus indépendante et utilise le commerce extérieur comme un moyen de maximisation d’une capacité technologique interne, et prouve son habileté à utiliser les investissements étrangers pour ses besoins propres plutôt qu’à être utilisée par eux.
Il importe aussi de faire remarquer que le processus d’industrialisation a été également rendu possible au japon grâce à la base que le payss’est constitué. En d’autres termes, il s’agit là des facteurs suivants :
Le développement accéléré de l’Agriculture
Une large intervention de l’Etat
L’importance des secteurs traditionnels
La promotion des exportations
Ce sont là les fondements de la modernisation de l’industrie au Japon et ces tendances peuvent être observées dans le cadre de l’industrialisation à l’époque MEIJI 1868 où l’Etat continue à jouer son rôle important dans la création des industries modernes à travers ses investissements et aussi par l’aide qu’il accorde aux industries naissantes: aide financière,subvention, prêt d’équipement, etc.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : CONCEPT THEORIQUE DU SOUS-DÉVELOPPEMENT ET DE L‘INDUSTRIALISATION
CHAPITRE I : ANALYSE THEORIQUE DU SOUS-DEVELOPPEMENT
Section 1 : Notion de sous-développement
Section 2 : Les causes du sous-développement
Section 3 : les Mesures du sous-développement
CHAPITRE 2 : L’INDUSTRIALISATION
Section 1 : Quelques définitions à savoir
Section 2 : Une petite historique de l’industrialisation
PARTIE II : MADAGASCAR ET L’INDUSTRIALISATION .
CHAPITRE 1 : SITUATION ECONOMIQUE DU PAYS
Section 1 : Performance de l’économie de Madagascar
Section 2 : Les obstacles du secteur industriel malagasy
CHAPITRE 2 : POLITIQUES INDUSTRIELLES A ENTREPRENDRE
Section 1 : Les politiques appliquées à l’étranger (étude de cas : l’Indonésie, la Corée du Sud, le Bangladesh et le Costa Rica)
Section 2 : Les stratégies appropriées à Madagascar
CONCLUSION 

projet fin d'etude

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