Contribution à la cartographie géologique et à la pétrographie des formations birimiennes

Les roches ultrabasiques et basiques

Les roches ultrabasiques sont constituées de péridotites et de pyroxènites qui affleurent dans les parties Ouest et Est du village de Mako. Les roches basiques composées de méta-basaltes, de gabbros et de dolérite sont plus représentées dans le secteur.
Les péridotites : Dans la colline Ouest dite de Massarintana, elles sont constituées par des blocs de forme polygonale, centimétriques à décimétrique. Ces blocs, rubéfiés, possèdent une frange altérée (patine) constituée de serpentines et une partie saine composée de minéraux de pyroxènes et d’olivines .
Les pyroxènites : Elles affleurent à l’Ouest de la colline de Massarintana et à Lamé. Elles sont constituées de blocs polygonaux, centimétriques à décimétriques et de couleur sombre. La minéralogie est composée de pyroxènes et d’olivine pour l’essentiel .
Les Métabasaltes : Ils affleurent dans la partie Ouest et Sud-ouest du secteur et forment ainsi les collines de roches vertes (greenstones belts) de Mako. Il s’agit de blocs de couleur sombre, verdâtre centimétriques à décimétriques et de forme polygonale ou sub-arrondis. Les méta-basaltes affleurent sous forme de coulées massives ou en pillow . Ces dernières possèdent un aspect particulier appelé coussin ou pillow lavas. Chaque coussin comprend le cortex et le corps du pillow composé de : la tête du pillow (partie arrondie); la queue (partie effilée); le pédoncule (digitation indiquant le bas) entre la tête et la queue.
La minéralisation est constituée de chlorite, de pyroxène, d’amphibole, d’épidote, de plagioclase et de sulfures. On y trouve aussi des fentes de recristallisation de quartz sous forme d’injections dans les coulées massives. Ces minéraux baignent dans de la mésostase. La texture est aphyrique pour les pillow et porphyrique dans le cas des coulées massives.
Les Gabbros : Les gabbros affleurent en bas de pente des collines de métabasaltes avec lesquelles ils sont associés. En outre, ils sont en contact avec les péridotites ou les filons de quartz. Ils sont constitués de quelques blocs centimétriques à décimétriques plus ou moins arrondis, de couleur peu rubéfiée. La roche renferme, dans sa partie saine, de gros cristaux de pyroxènes, d’amphiboles et de plagioclases (photo 4). Ce sont des métagabbros de texture grenue porphyrique. On distingue à côté des métabasaltes en pillow de Badian, un filon de métagabbros orienté N80.
Les Dolérites : A Mako, la dolérite affleure sous forme de filon dans une concession. Ce sont des affleurements sous forme de blocs centimétriques à décimétriques, arrondis. Ils renferment des phénocristaux et des baguettes de plagioclases associés à des pyroxènes . La texture est microlitique porphyrique. Le filon, de forme elliptique, est orienté N26. Le grand axe du filon mesure 94 m et son petit axe 37 m.

Les roches acides et intermédiaires

Elles sont constituées par les granitoïdes (granite et granodiorite) et les rhyolites qui affleurent à Niéméniké et enfin par les andésites de Mako.
Les Granites : A Niéméniké, l’environnement des granitoïdes se reconnaît grâce à l’arène issue de l’altération des granites. Ce paysage est caractérisé par des blocs en boules, arrondis à sub-arrondis, constitués de quartz, de feldspaths potassiques et de minéraux ferromagnésiens. La taille des grains de ces boules de granites varie de la périphérie vers le centre. Il s’agit du faciès de microgranites à quartz bleu de Niéméniké.
Les Granodiorites : La roche est claire, non altérée et présente par endroits des enclaves de basaltes. Les minéraux qui la composent sont des amphiboles des plagioclases et du quartz . La texture est grenue. Les Rhyolites : La rhyolite affleure à Niéméniké et est en contact avec les granites. C’est une roche volcanique à cassure conchoïdale lisse, tranchante, débutée en frites qui contient de la sanidine, du quartz et des plagioclases sodiques . Sa texture est microlithique.
Le microgranite, en contact avec la rhyolite, est orienté N80. C’est un filon d’environ 2 m de largeur. Ces deux faciès sont séparés par une partie pégmatitique.
Les Andésites : Les andésites affleurent à l’Ouest du village de Mako et sont constituées de blocs polygonaux décimétriques, de couleur mésocrate peu rubéfiée. Elles contiennent des phénocristaux de pyroxènes, d’amphiboles, de microlithes de plagioclases et une mésostase. La roche à une texture microlithique porphyrique.

Les roches volcano-sédimentaires

Elles sont constituées par les tufs qui affleurent, à l’entrée du village de Mako, de part et d’autre de la RN7, à l’Est de la piste menant vers Tambanouméa et à Bafoundou. Il y a aussi des brèches, du quartz et des quartzites rubanés, par ailleurs, appelés jaspes.
Les Tufs : Des tufs andésitiques à texture microlithique porphyrique affleurent à Bafoundou, prés de la RN7. L’affleurement, orienté N80, est constitué de blocs polygonaux de couleur marron, rubéfiés. La minéralogie est composée de phénocristaux et de microlithes de plagioclases, de quartz, et de biotite. Ces minéraux sont associés à des clastes de taille variable.
A l’Ouest du village de Mako, affleurent des tufs andésitiques lithiques . Ce sont des blocs polygonaux, peu rubéfiés, centimétriques et de couleur verte. Ils renferment des phénocristaux de pyroxènes, d’amphiboles, de microlithes de plagioclases et de quartz. Ces minéraux, associés à des clastes de taille variable, baignent dans une mésostase.
En outre, on distingue des affleurements , communément appelés « kaolinite », et situés de part et d’autre de la RN7. Il s’agit d’une argile blanche issue de l’altération des tufs rhyolitiques lités, fortement schistosés et qui renferment des minéraux de feldspaths potassiques, de plagioclases et de quartz. Les brèches : Elles affleurent à Mako prés du cours d’eau. Il s’agit de blocs polygonaux, décimétriques, peu rubéfiés. Ces blocs renferment des minéraux de pyroxènes, d’amphiboles et des microlithes de plagioclases qui baignent dans une mésostase. La texture est microlithique porphyrique. Il y a également de gros clastes de nature variée (quartz, rognon de silex par exemple). Il s’agit d’un affleurement de brèches polygéniques.
Le filon de quartz : A Mako, le quartz affleure pour la plupart sous forme de filon. De forme elliptique, l’affleurement est constitué de blocs de couleur blanche laiteux avec quelques fractures disparates . A cela s’ajoute des veinules de quartz qui sont en contact avec les gabbros et les métabasaltes.
Les quartzites rubanés : Les quartzites rubanés affleurent à Mako sous forme de blocs polygonaux, centimétriques à métriques par endroit. Ils présentent une alternance de bandes claires et sombres. Sur certains blocs, les bandes claires ont une épaisseur qui varie de 2 cm à 17 cm et les bandes sombres ont une épaisseur comprise entre 2,2 cm et 12 cm.

Observations microscopiques des lames minces

Métabasaltes de la Gambie : Prélevée sur le terrain sous le nom de métabasaltes, la roche de couleur verte, affleure, dans la rive gauche du fleuve Gambie (à 500 m environ) à l’Ouest du pont reliant les parties du village de Mako.
Au microscope elle est composée de minéraux de chlorite, associés aux plagioclases, à la calcite secondaire, du quartz, de la séricite et des minéraux opaques.
La chlorite , de couleur verte ou brune, proviendrait de l’altération de la biotite ou de l’amphibole. Elle représente environ 40% des minéraux de la roche avec 35% de chlorite verte et 5% de chlorite brune. D’aspect feuilleté, les sections sont orientées suivant deux directions qui font un angle compris entre 45° voire 60°. Entre ces deux directions s’intercalent des microcristaux de quartz et de feldspaths.
Les plagioclases constituent 22% environ des minéraux de la roche. Il s’agit de cristaux sub-automorphes composés de phénocristaux (de 30 µm de diamètre environ) et de microcristaux (de diamètre compris entre 0,2 µm et 0,5 µm). Ces cristaux, souvent non maclés, ne présentent pas une direction d’orientation préférentielle. Néanmoins, certains possèdent la macle polysynthétique. Le quartz, peu représenté sur la lame (7% environ), forme des cristaux xénomorphes de taille variable (0,2 µm à 1 mm) à extinction ondulante. Il est en contact avec les plagioclases ou s’intercale entre les chlorites. En outre, il constitue des veinules micrométriques qui s’injectent dans les plans de faiblesse de la roche. Il s’agirait ici du quartz secondaire.
La calcite est secondaire et proviendrait de l’altération des plagioclases et des pyroxènes. Elle occupe environ 20% des minéraux de la roche. Ces cristaux sont xénomorphes et non orientés. La séricite est secondaire et résulterait de l’altération des plagioclases. Elle forme des cristaux fibreux, incolores en lumière naturelle. En lumière polarisée analysée (L.P.A), les cristaux présentent des teintes vives . Elle est faiblement représenté (2% environ des minéraux de la roche) et est constituée de minéraux sub-automorphes et de petite taille (0,2 µm à 0,4 µm). Elle est dispersée à travers la lame et présente les mêmes directions d’orientation que la chlorite.
Les minéraux opaques sont automorphes et représentent 9% environ des minéraux de la roche. Au plan structural, la roche présente une schistosité accompagnée d’un étirement de certains minéraux (chlorite par exemple). La texture est cataclastique ; caractéristique des roches issues des zones de cisaillement. Il s’agirait d’un ancien gabbro, mylonitisé. La roche est une chloritoschiste .
Tufs rhyolitiques de Mako (RN7) : Cette roche, qui était nommée tuf rhyolite, affleure de part et d’autre de la RN7, à l’entrée du village de Mako. Elle montre en lame mince des cristaux de sanidine, de chlorite verte, de quartz, de biotique, de muscovite, de séricite et de minéraux opaques .
La sanidine est très abondante dans la lame et constitue environ 55% des minéraux de la roche. Elle est représentée par des phénocristaux automorphes (5%) pouvant mesurer jusqu’à 40 µm et présentant la macle de caldsbad. En outre, il y a aussi des microcristaux xénomorphes plus représentatifs (50%). Certains cristaux de sanidine sont orientés.
La chlorite (environ 10% des minéraux de la roche) est secondaire et proviendrait de l’altération de la biotite. Il s’agit ici de la chlorite verte d’aspect feuilleté. Les cristaux sont orientés constituant une linéation d’étirement.
La biotite (prés de 3% de la roche) est présente sur cette lame sous forme de microcristaux xénomorphes. De couleur rouge brune, elle est associée à la chlorite avec laquelle elles forment des litages suivant les plans de schistosité.
Le quartz  fait 15% environ des minéraux de la roche. Il présente des phénocristaux automorphes mesurant parfois jusqu’à 60 µm et des microcristaux sub-automorphes à xénomorphes plus abondants. Certains cristaux sont légèrement étirés. Les grains de quartz ont une extinction ondulante.
La muscovite (environ 1% de la lame) est représentée par des cristaux xénomorphes de taille moyenne (15 µm à 25 µm). Ces minéraux, sont orientés suivant les plans de la schistosité. La séricite (environ 16% des minéraux de la lame) est répartie de façon disparate et on l’a reconnait grâce à sa couleur bleue vive en lumière polarisée analysée. Les cristaux de séricite sont fortement étirés suivant les plans d’orientation de la schistosité et s’intercalent dans les chlorites. Les minéraux opaques font au plus 1% des constituants de la lame. Ils sont xénomorphes et ne sont pas orientés.
La roche présente une schistosité associée à une linéation d’étirement suivant les plans d’observation de certains cristaux (chlorite, séricite…). La texture est granolépidoblastique. La roche est une séricitoschiste à sanidine .

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE 
CHAPITRE I : PRESENATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
I. CADRE GEOGRAPHIQUE 
1. Situation du secteur d’étude
2. Voies d’accès
3. Climat et hydrologie
4. Géomorphologie et végétation
5. Population
6. Activités économiques
II. CADRE GEOLOGIQUE
1. Le Craton Ouest Africain (COA)
2. La boutonnière de Kédougou-Kéniéba
3. Le Supergroupe de Mako
CHAPITRE II : ETUDE LITHOLOGIQUE ET PETROGRAPHIQUE
I. MATERIELS ET METHODE
II. ETUDE LITHOLOGIQUE 
III. ETUDE PETROGRAPHIQUE
1. Description macroscopique des différents faciès
1.1. Les roches ultrabasiques et basiques
1.2. Les roches acides et intermédiaires
1.3. Les roches volcano-sédimentaires
2. Observations microscopiques des lames minces
2.1 : Métabasaltes de la Gambie
2.2 : Tufs rhyolitiques de Mako (RN7)
2.3. Cornéenne à biotite de Badon
2.4.: Chloritoschiste de la Gambie
2.5. Gneiss à biotite-chlorite-pyroxène
2.6. Quartzite rougeâtre de Mako
CHAPITRE III ETUDE DES STRUCTURES TECTONIQUES
I. STRUCTURES DUCTILE ET SEMI-DUCTILE 
1. Les plis
2. Les schistosités
3. Les linéations
4. Les boudinages
5. Les zones de cisaillement
5.1. La Zone de Cisaillement de Mako (ZCM)
5.2. La zone de cisaillement de Bafoundou (ZCB)
II. STRUCTURES CASSANTES 
CONCLUSION GENERALE 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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