CONTROLE QUALITE DE L’HUILE DE GRAINES DE BAOBAB

CONTROLE QUALITE DE L’HUILE DE GRAINES DE BAOBAB (Adansonia digitata L.) A USAGE COSMETIQUE

Description botanique

La famille des Bombacacées comprend outre le baobab (Adansonia digitata), le fromager (Ceiba pentandra) et le kapokier (Bombax costatum) qui sont des espèces produisant des fruits dont les fibres sont utilisées pour faire du kapok. Ils diffèrent, néanmoins de par leur tronc qui est : • Court, conique, irrégulier, énorme et garni d’une écorce lisse, gris parfois pourpré et sans épine chez le baobab; • Régulier, muni de contreforts, peu important, à écorce lisse ou rugueuse et fortement épineux, tout au moins chez les jeunes arbres, pour le kapokier; • Très haut, pourvu de vastes contreforts et souvent à profil convexe dans la partie supérieure avec une écorce gris clair munie de petites épines chez le fromager [21]. Le genre Adansonia, en particulier, regroupe huit espèces dont : ⋅ Six (6) sont endémiques à Madagascar : A. grandidieri, A. madagascariensis, A. perrieri, A. rubrostipa, A. suarezensis et A. za; ⋅ Une (1) est endémique à l’Australie où il est confiné au nord-ouest : A. gibbosa; ⋅ Une (1) seule espèce du genre étant présente sur le continent Africain : A. digitata. Toutefois, A. digitata ou baobab d’Afrique se distingue des autres espèces par un caractère botanique unique : ses fleurs sont pendantes contrairement aux espèces malgaches et australiennes à fleurs érigées (remontantes) [5,13,18]. A port très caractéristique, le baobab africain est un arbre à caudex, haut de 18 à 25m. Son cime, composé de branches larges, robustes et distribués irrégulièrement, est généralement étalé. L’arbre produit un va ste système racinaire latéral. Cependant, les racines des arbres matures, aux terminaisons tubériformes, atteignent rarement 2m de profondeur.  Le tronc énorme peut mesurer jusqu’à 10m de diamètre et est pourvu d’une écorce lisse, grise à rougeâtre et fibreuse. L’intérieur du tronc, spongieux, s’évide avec l’âge, dans sa partie médiane formant ainsi une chambre conique, pouvant servir d’abri. Les feuilles, longuement pétiolées, sont alternes, composées et digitées avec 5 à 9 folioles. Ces dernières obovales, sessiles ou presque, ont un sommet largement arrondi et muni d’une courte pointe. Parfois légèrement denticulées, les folioles sont pubescentes dans leur jeune âge puis deviennent glabre. Figure 2: Feuilles de baobab [www.futura-sciences.com/…/botanique/baobab-666/…/p10/] 19 Les fleurs grandes et blanches, pendent à l’extrémité d’un long pédoncule. Solitaires, elles peuvent parfois être disposées par pair à l’aisselle des feuilles. Le calice coiffant la base de la corolle comporte 5 sépales. Ces dernières, entièrement recourbées en s’enroulant vers le haut, sont vertes, coriaces et tomenteuses. La corolle, large, est formée de 5 pé tales blancs largement arrondis qui se recourbent rapidement à l’extérieur et vers le haut. Ils dégagent, de ce fait, une masse globuleuse d’étamines blanches dépassées par un stylé simple, filiforme courbe et remontant qui se termine par un stigmate proéminant, aplati et lobé. Figure 3: Fleur épanouie de baobab [www.futura-sciences.com/…/baobab-fleurs.jpg/photo/2219] Le fruit appelé pain de singe, est une capsule indéhiscente, plus ou moins ovoïde à ellipsoïde, ressemblant à u ne cabosse ligneuse. Sa coque, dure, ligneuse et pubescente, est de couleur vert brunâtre ou gris jaunâtre. Le fruit peut persister pendant longtemps sur l’arbre, suspendu à un long pédoncule à la base duquel subsiste des restes de sépales. A maturité, il contient de nombreuses graines arrondies noyées dans une pulpe farineuse blanche entremêlée de fibres rougeâtres. Figure 4: Fruits de baobab à différents stades de maturation  La graine, dure, ayant la taille d’un haricot et de couleur brun noir à rougeâtre, est réniforme. Elle est enrobée dans une pulpe farineuse et représente 60% du poids du contenu du fruit. Son tégument, ligneux, rend difficile l’extraction de l’amande qui de couleur blanche, représente 40 à 60% du poids de la graine et est très riche en protéines et en acides gras [3,6,28]. Figure 5: Graines de baobab [www.africajou.com/Huile de Baobab – Africajou, huiles naturelles, terre d’Afrique.htm] 

Répartition géographique

Essence africaine, A. digitata est rencontré dans toute l’Afrique tropicale et subtropicale depuis le Sénégal jusqu’au Botswana. Au Sénégal, on r etrouve le baobab généralement dispersé un peu partout, parfois en peuplement dense et pur. Il a une préférence pour les sols légers et sablonneux ou les sols calcaires, bien que tous les types de sols lui conviennent. [6,12,26]. Il est caractéristique des savanes épineuses au climat de laquelle il est parfaitement adapté. En effet, son bois tendre et spongieux constitue une prodigieuse réserve d’eau lui permettant d’affronter les mois de sécheresses .

Phénologie

La période de floraison est très variable. En effet, elle peut se produire à n’importe quel moment excepté en milieu de saison sèche et ceci que les feuilles soient présentes ou pas [28]. Au Sénégal, la floraison, dure 2 mois et commence au mois de juin c’est-à-dire à la fin de la saison sèche ou juste avant les premières pluies, et coïncide souvent avec l’apparition des 21 premières feuilles. La feuillaison s’échelonnant de mai-juin à novembre. Cependant, certains sujets, demeurant dans des milieux arrosés ou frais, peuvent rester feuillus presque toute l’année comme en Casamance au climat tropical humide. Les fleurs blanches pendantes commencent à s’ ouvrir en fin d’après-midi, s’épanouissent complètement la nuit et répandent une odeur agréable qui attire les chauves-souris frugivores. Ces derniers viennent se nourrir du nectar, assez abondant, et du pollen réalisant ainsi la pollinisation. Toutefois, ils infligent des traces de lacérations, en s’accrochant avec leurs griffes, sur les pétales des fleurs qui tombent en général le lendemain à l’aube, rendant ainsi leur existence éphémère. La fructification peut durer 5 à 6 mois après floraison, les fruits étant récoltés de décembre à février .

Usages

Omniprésent au Sénégal tant par sa présence dans une grande partie des paysages du pays que par sa figuration emblématique dans la plupart des documents administratifs, le baobab figure parmi les espèces fruitières de cueillettes les plus apprécié par les populations de par la multiplicité de ses usages: L’arbre 22 Les animaux de nuit notamment les hyènes, les porcs-épics, les serpents, les chauves-souris, etc., se servent de l’intérieur creux du tronc des vieux baobabs comme refuge, de même que les abeilles dans les parties supérieures. Le bois, tendre et spongieux, est un véritable réservoir naturel grâce à sa c apacité à emmagasiner de l’eau; ce qui lui permet de traverser de longues périodes de sécheresse. Toutes les parties de l’arbre sont riches en matières mucilagineuses et constituent, de ce fait, des médicaments émollients et adoucissants. Les feuilles Coupées en morceaux, les jeunes feuilles sont employées en légume comme épinards ou cuits dans les sauces. Parfois, elles sont séchées au soleil, réduites en poudre et incorporées aux couscous de mil comme liant. Cette poudre appelée lalo contient un abondant mucilage qui gonfle dans l’eau et permet une meilleure digestion. Vendue dans de nombreux marchés, elle se converse facilement d’une année à l’autre [24,28]. En outre, les feuilles sont une source importante de minéraux tels que le fer, le calcium, le zinc, le cuivre et sont recommandées comme aliments de substitution en période de disette. De plus, les feuilles constituent un fourrage de valeur surtout au début de la saison des pluies en raison de son utilisation par les éleveurs pour nourrir leur bétail; ce qui accentue d’ailleurs le phénomène d’émondage. Les feuilles fraiches, riches en gomme et en mucilage, mélangées aux aliments soignent la dysenterie en facilitant la digestion et en régularisant le transit intestinal. Elles sont également utilisées comme antipyrétiques ou fébrifuges pour surmonter les fièvres. Leur efficacité dans le traitement des colliques, des infections urinaires, du ver de guinée et de l’asthme est aussi prouvée [26,28]. Le fruit 23 • La pulpe du fruit o Elle est soit consommée telle quelle, soit ajoutée aux bouillies lors de leurs refroidissement après cuisson, afin de permettre la conservation des vitamines qu’elle contient [28]. o Lorsqu’elle est utilisée pour faire de la glace ou du jus de fruit rafraichissant et riche en vitamines B1 et C appelé bouye, la pulpe est débarrassée des graines et des fibres par malaxation dans de l’eau fraîche. o Les acides organiques (acides citrique et tartrique) qu’elle contient lui confère son gout acidulé et sa capacité à coaguler le lait. o Une action antidiarrhéique lui est assignée grâce aux glucides et matières pectiques qu’elle renferme et qui permettent un traitement radical des diarrhées infantiles. o Délayée dans de l’eau de manière à ce que cela forme un liquide épais, et mise dans les yeux, cette pulpe s’avère être un excellent remède contre la rougeole et la petite vérole [6]. • La coque du fruit est un bon combustible. Séchée, calcinée et pulvérisée, elle serait un bon remède, douloureux mais efficace contre les plaies qui suppurent. [16]. Cette coque, vidée de la pulpe farineuse qu’elle contient, est souvent utilisée pour faire des assiettes ou des plateaux ou pour être transformée en objet d’art (bracelets, colliers bagues, …) • Les fibres rouges enchevêtrées dans la pulpe à l’intérieur du f ruit, donnent en décoction, une tisane préconisée contre l’aménorrhée chez la femme, les diarrhées chez les enfants et sont considérées comme emménagogues [5,6,12]. Les graines Oléagineuses, les graines sont parfois grillées et consommées en temps de famine. Elles combattraient les maux de dents et de gencives, la rougeole et la gastrite [6]. Lorsqu’elles sont torréfiées, elles sont parfois utilisées comme substitut du café. Suite à sa f ermentation, la poudre de graines décortiquées est utilisée pour augmenter la digestibilité des protéines. L’huile extraite des graines est préconisée contre l’inflammation des gencives et pour soulager les maux de dents de même que pour le traitement des affections de la peau [28]. 24 L’écorce Les fibres issues de l’écorce interne sont solides et largement utilisées pour fabriquer des cordes par tressage des fibres L’écorce serait, en fin de saison sèche, un bon remède contre le ballonnement des bovins. Riches en mucilage, il est également très employé comme adoucissant pour combattre les inflammations du tube digestif et diverses fièvres. Il peut aussi être utilisé comme substitut à la quinine en cas de fièvre ou de prophylaxie [28]. Au Nigéria, par exemple, les écorces de baobab très riches en minéraux et en lipides sont données aux enfants afin qu’ils puissent prendre du poids [24]. Les racines Les racines sont utilisées pour faire de la teinture rouge quant à l eurs fibres, elles sont employées à l’instar de celles de l’écorce pour faire des cordes [28]. La gomme Blanche, semi fluide, inodore et acide, la gomme exsudée par l’arbre est un excellent détersif pour le nettoyage des plaies, elle est aussi appliquée sur les dents cariées pour en atténuer la douleur [16]. Il est toutefois, important de noter que la sève de l’arbre est indiquée pour stopper les caries dentaires et qu’une glue puissante est préparée à partir du pollen des fleurs mélangé à de l’eau.

Table des matières

INTRODUCTION
Première Partie : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I. Généralités sur le baobab
I.1 Origine du mot « Baobab »
I.2 Position systématique
I.3 Description botanique
I.4 Répartition géographique
I.5 Phénologie
I.6 Usages
II. Généralités sur les huiles végétales
II.1 Définition
II.2 Principaux constituants
II.2.1. Les acides gras
II.2.1.1 Les acides gras saturés
II.2.1.2 Les acides gras mono-insaturés
II.2.1.3 Les acides gras polyinsaturés
II.2.1.4 Les acides gras remarquables (peu communs)
II.2.2 Les glycérides
II.2.3 Les autres constituants
II.2.3.1 Les phosphatides
II.2.3.2 Les cérides
II.2.3.3 L’insaponifiable
II.3 Classification
II.4 Procédés d’obtention
II.5 Phénomène d’altération
II.5.1 Altération d’origine chimique
II.5.2 Altération d’origine microbiologique
II.6 Composition en acides gras de l’huile de graines de baobab
II.7 Propriétés des huiles à usage cosmétique
Deuxième Partie : PARTIE EXPERIMENTALE
I. Objectifs de l’étude
I.1 Objectif général
I.2 Objectifs spécifiques
II. Cadre d’étude
II.1 Le laboratoire d’essai
II.2 L’unité de production de l’huile de graines de baobab
II.2.1 Présentation
II.2.2 Cartographie des processus
II.2.3 Le Processus de production
II.2.3.1 Définition
II.2.3.2 Identification des activités du processus
III. Matériel et méthodes
III.1 Matériel et réactifs
III.2 Méthodes
III.2.1 Echantillonnage
III.2.2 Méthodes d’analyse
III.2.2.1 Densité
•Définition
•Principe
•Mode opératoire
•Expression des résultats
III.2.2.2 Indice d’acide
•Définition
•Principe
•Mode opératoire
•Expression des résultats
III.2.2.3 Indice d’iode
• Définition
•Principe
•Mode opératoire
•Expression des résultats
III.2.2.4 Indice de peroxyde
•Définition
•Principe
•Mode opératoire
•Expression des résultats
III.2.2.5 Indice de saponification
•Définition
•Principe
•Mode opératoire
•Expression des résultats
III.2.2.6 Teneur en insaponifiable
•Définition
•Principe
•Mode opératoire
•Expression des résultats
IV. Résultats
IV.1 Résultats de la collecte
IV.2 Caractères organoleptiques
IV.3 Résultats des analyses
IV.3.1 Caractères distinctifs
IV.3.1.1 Densité
IV.3.1.2 Indice d’iode
IV.3.1.3 Indice de saponification
IV.3.1.4 Teneur en insaponifiable
IV.3.2 Caractères qualitatifs
IV.3.2.1 Indice d’acide
IV.3.2.2 Degré d’acidité
IV.3.2.3 Indice de peroxyde
IV.3.3 Tableau récapitulatif
V. Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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