Determination de la position de la surface piezometrique de l’aquifere superficiel

Fournir à tous une eau de qualité en quantité suffisante est un des objectifs du millénaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU 2000), ce qui constitue également un challenge pour les différentes villes africaines dont la ville de Lubumbashi en République Démocratique du Congo. La ville de Lubumbashi est essentiellement alimentée en eau à partir des ressources en eaux souterraines. Les ressources en eau souterraine de la ville de Lubumbashi sont très mal connues. Leur connaissance passe par la maîtrise de la distribution spatiale des niveaux piézométriques sur l’ensemble de la ville. Le niveau piézométrique est le niveau que l’eau souterraine atteint dans un puits. Si le niveau piézométrique de l’aquifère régional est connu en tous points d’un territoire, la surface imaginaire qui relie tous les niveaux mesurés s’appelle la surface piézométrique. L’étude hydrodynamique et la disponibilité de l’eau souterraine nécessitent la connaissance du niveau piézométrique des aquifères. Les niveaux piézométriques sont déterminés par des mesures directes qui nécessitent l’implantation de plusieurs puits et forages sur le domaine d’étude, ce qui perturbe l’écosystème.

Localisationde la zone d’étude

Le quartier HEWABORA est localisé au Nord-est de la ville de Lubumbashi plus précisément dans la commune de la Ruashi qui est une de sept communes que compte la ville de Lubumbashi .

Climat et végétation

Le climat
Le quartier Hewa Bora étant l’un des quartiers de la ville de Lubumbashi, bénéficie d’un climat tropical avec une alternance de deux saisons (Harjoba et al. 1978). Les précipitations atmosphériques qui alimentent la nappe phréatique de la ville de Lubumbashi, sont soumises à un régime saisonnier comprenant sept mois pluvieux (octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril) et cinq mois rigoureusement secs mai, juin, juillet, aout, septembre).

La moyenne des températures maximales annuelles dans la région varie généralement entre 20°C et 30°C. Le maximum de températures journalières peut atteindre 36°C. Les températures les plus basses apparaissent durant la saison froide, au mois de juin et juillet avec des températures variant entre une température minimale de 9°C et un maximum de 25°C. Les températures les plus élevées apparaissent dans le mois précédent l’arrivée des pluies (Octobre) avec des températures moyennes minimale et maximale respectivement 16°C et 32°C.

Végétation
Les études de Malaise et Leblanc (1978) indiquent qui la végétation de la province du Haut – Katanga, est constituée de :
1. Une Forêt claire ou Miombo : elle couvre plus de 80% du territoire et comprend des grands arbres et une strate herbacée graminéenne. Cette dernière soumise à des pressions anthropiques et rapidement transformée en forêt claire ouverte et en forêt herbeuse boisée et ceci d’autant plus que les périodes de dégradation humaines sont rapprochées (Vancutsen et al. 2006);
2. Une Forêt dense appelée « Muhulu » : elle est caractérisée par un peuplement de différents types de strates de tailles moins grandes par rapport à la forêt dense humide. Le Muhulu peut se retrouver dans les sites où affleurent les dalles latéritiques ;
3. Une Forêt galerie appelée « Mushitu » : elle est rare et comprend d’étroites bandes couvrant les rives de certaines rivières et alentours des nappes d’eaux souterraines ;
4. Une Savane et steppes : surtout herbeuses, les savanes et steppes s’associent aux dalles latéritiques et à d’autres affleurements tels que la couverture sableuse caractéristique de haut plateau .

De par les observations faites sur le terrain, la végétation du secteur d’étude est constituée d’une savane boisée (arbres espacés avec une prédominance herbeuse).

Géologie régionale 

Les principaux travaux relatifs à la géologie du Katanga sont dus à plusieurs auteurs, notamment (Gysin, 1934 ; Cahen, 1954 ; Cahen& Mortel mans, 1940 ; Robert, 1956 ; François, 1973),Lepersonne, 1974 ; Ngoyi&Dejonghe, 1995 ; Kampunzu&Cailteux, 1999 ; Kampunzu et al, 2000 ; Cailteux et al, 2007 et Batumike, et al, 2007).

Soubassement Archéen
Le soubassement Archéen est représenté au Katanga occidental par des complexes granito-gneissiques, des granitoïdes, des massifs basiques et ultrabasiques, des micaschistes, des quartzites et cipolin d’âges compris entre 2800 et 2460 Ma.

Formations protérozoïques
Le protérozoïque peut être subdivisé en trois ensembles respectivement d’âge Paléo-, Méso- et Néo protérozoïque, à savoir l’Ubendien le Kibarien et le Katanguien. Cette subdivision est essentiellement basée sur les évènements orogéniques majeurs qui l’affectent (Cahen, 1954 ; François, 1973 ; Intiomale, 1982;Wendorff, 2000 ; Kokonyangi, et al., 2006 ; et Batumike et al, 2007).

• L’Ubendien d’âge Paléoprotérozoïque ;
• Le Kibarien d’âge Mésoprotérozoïque ;
• Le Katanguien d’âge Néoprotérozoïque.

Etant donné que le sous-sol de notre secteur d’étude est constitué essentiellement des formations appartenant au Supergroupe du Katanga ou le Katanguien .

Le Néoprotérozoïque : Katanguien
On regroupe sous le nom de Katanguien, toutes les formations plissées entre 900 Ma et ±500 Ma et non affectées par les plissements antérieurs à 950 Ma. Elles ont donc été plissées vers 950 Ma par l’orogenèse Lomamienne, vers 850 Ma par l’orogenèse Lusakienne et vers 600 Ma par l’orogenèse Lufilienne. La dernière orogenèse est la plus importante car elle a imprimé aux roches du Protérozoïque supérieur de la province cuprifère la configuration en arc que nous observons actuellement (Ngoyi&Dejonghe, 1995 ; Kampunzu & Cailteux, 1999 ; Kampunzu, et al. 2000 ; Batumike, et al. 2007 ; Cailteux, et al. 2007).

Le Katanguien est constitué de sédiments concordants qui affleurent au Sudest de la chaîne Kibarienne et comprend l’arc plissé du Katanga méridional et de la Zambie. On observe l’existence de deux tillites continues qui se sont déposées synchroniquement dans tout le bassin. La présence de ces tillites a permis de diviser le Katanguien en trois groupes.

Ainsi :
• Le dépôt du Groupe de Roan est constitué par une alternance de deux types des formations géologiques essentiellement différentes (François, 1973) : Les couches terrigènes, micro gréseuses, peu carbonatées, souvent massives, d’aspect très monotone et les couches très carbonatées, souvent bien litées, avec une alternance d’épisodes terrigènes (shales et arkoses dolomitiques) et chimico-organogènes (dolomies franches). Plusieurs auteurs dont (François 1973 et 1987 ; Cailteux, 1994) le subdivisent en quatre Sous-groupes qui sont selon l’ordre de dépôt : R.A.T., Mines, Dipeta et Mwashya ;
• Le groupe de Nguba a été subdivisé en deux sous-groupes : le sous-groupe de Muombe et celui de Bunkeya (Lepersonne, 1974 ; Cailteux, et al. 2007) ;
• Le groupe de Kundelungu à l’instar du groupe de Nguba, il débute par une mixtite, appelée aussi « petit conglomérat ». Il s’agit d’une unité relativement mince et assez homogène. Des sédiments détritiques d’origine marine s’y superposent. Ce sont des siltstone ou des pélites, plus ou moins dolomitiques, avec quelques horizons de roches carbonatées (François, 2006 ; Batumike et al. 2007). Le Kundelungu est subdivisé en trois sous-groupe : Gombela Ku1 ; NguleKu2 ; et Biano Ku3.

Le groupe de Nguba (Ng)
Il est prédominé par des formations sédimentaires terrigènes compétentes, déposées dans un milieu marin neutre à réducteur. Deux grandes unités constituent le Nguba : le Muombe (ou Likasi anciennement) et le Bunkeya. Ces deux sous groupes distincts correspondent aux deux cycles sédimentaires qui, d’ailleurs, ont permis cette subdivision. Le sous-groupe de Muombe est divisé en quatre formations, à savoir :
▪ Le Grand Conglomérat ou formation de Mwale : généralement, il est massif et fait essentiellement de conglomérat à galets dont la matrice est caillouteuse ;
▪ La formation de Kaponda : elle est marquée par un changement important de lithofaciès. Il y a trois unités qui ont été identifiées par Intiomale (1982) au sein de cette formation.De bas en haut, nous avons un schiste essentiellement dolomitique, une dolomie riche en limons très massive et une dolomie contenant du chert et des lits de schistes dolomitiques sporadiques et lenticulaires ;
▪ La formation de Kakontwe : cette formation tire son nom du village Kakontwe situé à 6km du Sud-Ouest de la ville de Likasi. L’épaisseur de cette formation est de 245 mètres et est formée de calcaire exploité pour la production de ciment et de chaux à Kakontwe ;
▪ La formation de Kipushi : caractérisée essentiellement par des oolithes blancs et des lentilles noires de chert recouvrant ainsi la dolomie de Kakontwe. Le sous-groupe de Bunkeya est divisée en deux formations (Batumike, 2004 ; Batumike et al., 2006) :
▪ La formation de Katete : elle est une unité principalement constituée d’arkose ou microarkoses, schistes lités et conglomérat intraformationnel ;
▪ La formation de Monwezi : elle est une formation constituée d’une alternance violacée ou gris verdâtre des lits très fins de pélites dolomitiques et de siltstones très massifs (François, 1973b, 1987).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
I.1.Localisationde la zone d’étude
I.2. Climat et végétation
I.2.1. Le climat
I.2.2. Végétation
I.3. Géologie régionale
I.3.1. Soubassement Archéen
I.3.2. Formations protérozoïques
I.4. Géologie du secteur d’étude
I.5. Topographie de la zone d’étude
I.6. Hydrographie
I.7. Considération hydrogéologique de la zone d’étude
I.7.1. Nappe superficielle
I.7.2. Nappe profonde
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
II.1. Introduction
II.2. Piézométrie
II.2.1. Principe
II.2.2. Matériels
II.2.3. Méthode
II.2.4. Cadre conceptuel
II.2.5. Critère d’interprétation
II.3. Polarisation spontanée
II.3.1. Principe
II.3.2. Matériels et procédure de la méthode
II.3.3. Cadre conceptuel
II.4. Formule empirique de Aubert (2003)
35 II.4.1. Principe
CHAPITRE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 Introduction
III.2.Etablissement de la carte topographique du site d’étude
III.3. Etude piézométrique
III.3.1. Introduction
III .3.3. Carte piézométrique obtenue par approche hydrodynamique
III.4. Détermination de niveaux piézométriques par la méthode empirique d’Aubert (2003)
III.4.1. Polarisation spontané
III.4.2. Carte piézométrique obtenue par application de la formule de Aubert (2003)
III.5. Comparaison entre les cartes piézométriques obtenues par les deux approches
CONCLUSION

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *