ETUDE CLINIQUE

ETUDE CLINIQUE

La rhinorrhée est le principal signe fonctionnel de sinusites chroniques. Elle est vraisemblablement la conséquence des désordres vasomoteurs de la muqueuse nasale induits par l’affection nasosinusienne [127]. Une rhinorrhée purulente ou muco-purulente est signalée par certains auteurs avec des pourcentages variant de 73 à 100% (Tableau III). Ce signe, conformément à notre étude, est tellement fréquent qu’il est rapporté par plusieurs auteurs avec des pourcentages différents (Tableau IV). Dans la littérature, on trouve des valeurs allant de 5 à 95%. (Tableau VI). Nos patients avaient constamment rapporté des céphalées et dans 68,75 % des cas un point douloureux sous orbitaire de VALLEIX.

La radiographie en incidence de Blondeau

Elle constitue l’incidence la plus intéressante pour confirmer l’atteinte sinusienne [84]. Elle a été effectuée chez 68,75 % de nos patients. C’est un examen essentiel dans le diagnostic des sinusites chroniques. Elle commence dans la fosse nasale et peut aboutir, si nécessaire à une sinusoscopie qui peut être réalisée par voie narinaire sous le cornet inférieur ou pour la voie de la fosse canine sous anesthésie locale voire générale. Cet examen ne concernait pas nos patients ; par faute de plateau technique. Ce cliché permet de visualiser l’ensemble des arcades et en particuliers les prémolaires et les molaires supérieures dont les rapports sont étroits avec les cuvettes des sinus maxillaires indiqué pour dépister une lésion dento-maxillaire suspectée devant une sinusite maxillaire unilatérale. Elle a été effectuée chez 37,5 % de nos patients.

A ces aspects peuvent s’ajouter des images de niveau liquide traduisant un confinement sinusien ou une surinfection comme objectivait chez 16 patients (50 %). Dans une revue de 100 patients, ZINREICH et COLL rapportent un taux de 19% d’anomalies sinusales au sein du collectif de patients asymptomatiques, démontrée en TDM (in 38). En outre DUVOISIN et COLL (in 38) ont revu rétrospectivement les dossiers TDM de 198 patients souffrant de sinusite chronique. Chez 151 patients, une ou plusieurs anomalies sinusales ont été démontrées. Le sinus maxillaire semble être la cavité la plus fréquemment affectée, en cas de sinusite chronique, chez 137 patients (69.2%) une anomalie maxillaire était démontrée à l’examen, ethmoïdal chez 96 patients (48.5%), frontal chez 51 patients (25.8%) et sphénoïdal chez 28 patients (14.1%).

L’imagerie par résonance magnétique

L’IRM est peu utile dans le diagnostic de sinusites par contre, elle pourra être demandé en cas de complication. [84, 105]. L’IRM n’avait pas été réalisée dans cette courte série. Objet d’un travail prospectif au Sénégal [141], dans le cadre des l’Observatoire Sénégalais des Infections Respiratoires de Ville (OBSAIRV), les résultats bactériologiques n’avaient pas retenue notre attention dans ce travail ; compte tenu des objectifs clairement fixés. Pour RIVIERE [134], les anaérobies représentent 40% des germes rencontrés. Il s’agit essentiellement de streptocoques anaérobies (60%) et de bactéroïdes (35%) dont 15% de bactéroïdes fragilis. Le staphylocoque doré est le deuxième en fréquence. Pneumocoque, haemophilus, bacille gramm. négatif dont le pseudomonas aérogéninosa viennent par ordre de fréquence décroissante.

Pour GEHANO [34], 45 germes ont été isolés dans une étude réalisée sur 198 prélèvements de sinusites chroniques. Le staphylocoque doré domine avec 31% des germes isolés alors que l’haemophilus influenza n’est qu’un 11%. Nous retrouvons cette importance prévalence du staphylocoque doré dans une étude de FONBOEUR sur 214 prélèvements endosinusiens [55] dont 182 prélèvements positifs, l’haemophilus influenzae représente néanmoins 43% des germes isolés. Pour RENON [168], Seul le streptocoque prédomine, retrouvé dans 27.1% des cas. Alors que sur une étude de 270 ponctions de sinus, FASQUELLE [47] retrouve 159 germes dont haemophilus influenzae et le streptocoque pyogènes prédominent dans 33% et les pneumocoques ne représentent que 7.4% Pour certains auteurs le staphylocoque doré est un germe de souillure car commensal habituel des fosses nasales.

A Taiwan, une étude bactériologique réalisée par WENG YANG SU [167] en 1983 sur 48 patients atteints de sinusite chronique, retrouve 26% de streptocoque alpha -hémolytique et 23% d’Haemophilus influenzae dans les secrétions sinusales On retrouve une grande fréquence de staphylocoques Les différents résultats bactériologiques sont regroupés dans le tableau VIII selon châtelain [27], les germes retrouvés dans les sinusites chroniques de l’enfant sont par ordre de fréquence décroissante : les streptocoques alpha- hémolytiques (23%), le staphylocoque doré (19%), le pneumocoque (7%), l’haemophilus influenzae (7%) et Moraxella catarralis (7%). Le staphylocoque doré se retrouve essentiellement chez les grands enfants ayant eu de multiples antibiothérapies. Chez des malades porteurs de SIDA, 75% présenteraient une sinusite révélée par une fièvre prolongée, inexpliquée. Le germe en cause est le plus souvent le pseudomonas au quel s’associe souvent des mycoses inhabituelles. Chez ces malades, le staphylocoque épidermidis peut être considéré comme germe pathogène.

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