ETUDE DE LA QUALITE DES EAUX STOCKEES A L’AMONT ET LES EAUX D’INFILTRATION A L’AVAL DES BARRAGES

ETUDE DE LA QUALITE DES EAUX STOCKEES A L’AMONT ET LES EAUX D’INFILTRATION A L’AVAL DES BARRAGES

LE TRANSPORT DE SOLUTES REACTIFS DANS LES MILIEUX POREUX

Devenir des contaminants

La migration d’un contaminant en solution est généralement le résultat de l’interaction de nombreux processus physiques, chimiques et biologiques (Tableau III. 2). Les quatre principaux processus contrôlant le mouvement des contaminants en sub – surface sont l’advection, la dispersion, le transfert de masse entre différentes phases et la réaction au sens large. Les transferts de phase tels que les phénomènes de sorption, les partitions liquideliquide ou la volatilisation, correspondent à un transfert de matière en réponse à un gradient chimique (Besnard 2003; Benabdallah 2010). La réaction correspond à tous les processus modifiant la nature physico-chimique du contaminant. Il s’agit, par exemple, de la décroissance radioactive, des bio- transformations ou de l’hydrolyse. Les théories originelles du transport de contaminants en milieu poreux sont basées sur les hypothèses d’un milieu homogène et de transferts de masse entre phases et réactions instantanées (Besnard 2003; Benabdallah 2010). Lorsqu’un transport se déroule dans ces conditions, il est dit « idéal ». En réalité, comme nous l’avons vu, le milieu souterrain est hautement hétérogène et de nombreuses réactions chimiques ne sont pas instantanées. C’est pourquoi le transport d’éléments en solution diffère généralement de ce qui est attendu à partir des hypothèses initiales. Il s’agit alors d’un transport « non idéal » (Besnard 2003; Benabdallah 2010). 

QUANTIFICATION DES PROCESSUS DE TRANSPORT 

Méthodes de résolution de l’équation d’advection-dispersion

L’équation d’advection-dispersion peut être résolue soit par des méthodes analytiques voire quasi analytiques, soit par des méthodes numériques. Pour obtenir une solution unique de l’équation, il est nécessaire de spécifier les conditions initiales (valeurs des variables étudiées à l’instant t = 0) et conditions aux limites (interaction entre le domaine d’étude et son environnement) (Khiter 2013).  Les méthodes analytiques nécessitent la résolution de l’équation aux dérivées partielles avec des conditions initiales et limites précises. Ces méthodes sont limitées à des systèmes géométriques simples et généralement à un milieu homogène. Ogata (1961, 1964), Sauty (1980) et van Genuchten (1981)), entre autres, ont fourni des solutions analytiques pour des transports monodimensionnels avec des conditions aux limites du 1er type (Dirichlet), second-type Neumann et 3e type (Cauchy) respectivement. De Josselin de Jong (1958), Fried (1975), Bear (1979), Wilson (1978), Batu (1989), Batu (1993), par exemple, ont présenté des solutions analytiques du transport bidimensionnel. Enfin, Domenico et al. (1985) se sont intéressés au transport multidimensionnel(Besnard 2003).  Dans certains cas, il peut s’avérer utile d’utiliser une méthode semianalytique. Le problème est d’abord résolu analytiquement dans les domaines des transformées de Fourrier ou de Laplace et la transformée inverse est ensuite calculée numériquement (Besnard 2003; Khiter 2013).  Lorsque les méthodes précédentes ont échoué, l’équation d’advectiondispersion doit être résolue numériquement. Le caractère mixte de l’équation avec une dérivée seconde, terme parabolique, exprimant la dispersion et une dérivée première, terme hyperbolique, exprimant l’advection rend sa résolution numérique difficile. Il existe trois grandes techniques numériques (Besnard 2003; Khiter 2013):  Schéma numérique eulérien : le système d’équations est résolu à l’aide d’un maillage fixe. Les deux principales méthodes numériques correspondantes sont les différences finies et les éléments finis. Ces méthodes sont simples, conservent la masse et sont faciles à mettre en œuvre. Néanmoins, lorsque le transport par advection est le processus de transport dominant, comme c’est le cas dans la majorité des transports de soluté dans les eaux souterraines, ces méthodes entraînent une dispersion numérique excessive et/ou des oscillations. Ces erreurs peuvent être réduites en diminuant les discrétisations spatiale et temporelle (pas de temps et taille des mailles de la grille)mais l’effort de calcul engendré peut être trop important (Besnard 2003; Khiter 2013).  Approche Lagrangienne : cette méthode emploie une grille mobile ou des coordonnées mobiles dans une grille fixe pour résoudre le système d’équations. La méthode lagrangienne de base est le particle tracking (Besnard 2003; Khiter 2013).  Approche mixte eulérienne-lagrangienne : l’advection est abordée par une approche lagrangienne alors que la dispersion est résolue par une approche eulérienne. La méthode des caractéristiques (MOC) est une méthode classique correspondant à cette approche (Besnard 2003; Khiter 2013).

CONCLUSION

Dans les milieux souterrains les éléments inertes sont principalement transportés sous l’effet de deux forces : une force liée au gradient moléculaire « diffusion moléculaire » et une force liée au gradient de charge hydraulique advection. Si la diffusion moléculaire est un phénomène important dans les milieux dans lesquels l’eau stagne ou dans les milieux à faible perméabilité, elle est le plus généralement négligeable. Dans les milieux hétérogènes, les éléments transportés par le flux d’eau subissent une dispersion due à l’hétérogénéité du champ de vitesse à l’échelle du pore (dispersion locale) mais une dispersion encore plus forte due à l’hétérogénéité du champ de vitesse (dispersion macroscopique). L’équation d’advection-dispersion utilisée pour décrire le transport inerte ne se résout analytiquement que dans de très rares cas. De nombreuses méthodes numériques ont été développées pour modéliser ce transport. Les modèles stochastiques fournissent notamment des expressions analytiques des moments spatiaux asymptotiques du panache inerte.

LA VEGETATION FORESTIERE

La végétation Algérienne est fortement diversifiée. Cela est dû aux grands ensembles topographiques, climatiques et la diversité des sols variant du Nord au Sud. Le relief et la pluviométrie agissent comme des facteurs déterminants de la distribution de la végétation dans L’Est Algérien. La forêt Algérienne est irrégulière, avec des peuplements feuillus ou résineux le plus souvent ouverts formés d’arbres de toutes tailles et de tousâges en mélange parfois désordonné. La présence d’un épais sous-bois composé d’un grand nombre d’espèces secondaires limitant la visibilité et l’accessibilité et favorisant la propagation des feux (Ouedraogo 2001). Malgré sa faible extension en termes de surface et sa discontinuité le couvert forestier en Algérie orientale s’étend depuis les forêts des montagnes méditerranéennes, surplombant la mer jusqu’aux forêts subalpines des montagnes de l’atlas saharien (Mate 2003).  Figure IV. 3 : La répartition des principales espèces forestières à l’Est Algérien (DGF modifier). IV.6. LES SOLS La répartition des sols présente une zonation qui reflète celle du climat. Cependant, elle est largement modifiée par l’influence de la nature des roches mères, du relief, de l’eau, de la végétation, ainsi que des facteurs biotiques et anthropogènes (Figure IV.4). On rencontre différents types de sols : Sols bruns lessivés et sols bruns calcaires dans les bioclimats humides et sub–humides (Luvisols, Calcisols) ; Sols châtains et bruns iso humiques, souvent avec des accumulations calcaires enprofondeur, dans les bioclimats semi-arides et arides (Kastanozems, Calcisols) ; Sols gris subdésertiques, minéraux bruts d’érosion ou d’apport, ainsi que des sols salinsaux bioclimats arides et désertiques (Regosols, Solonchaks) (fao 2005). (Chabane 2012) Figure IV. 4: Carte des sols de la région d’étude (source [fao 2005] modifier)

CADRE GEOLOGIQUE

Du point de vue géologique, notre zone d’étude correspond à la partie Est de la zone tellienne et atlasique. A l’instar de l’Algérie septentrionale, l’Est est constitué de reliefs jeunes, modelés au coursdu tertiaire par les mouvements alpins (figure IV.5). L’Algérie alpine est composée des ensembles structuro-sédimentaires suivants, du Nord au Sud:  Le plateau continental Algérien réduit, à dépôts tertiaires et quaternaires (1000 à 3500 m), repose sur un socle métamorphique.  L’Atlas Tellien est le domaine des nappes, avec des bassins de type intra-montagneux dontla série sédimentaire s’étend du Jurassique au Miocène. Le Hodna est un bassin d’avant-fosse dont la séquence de remplissage débute par des dépôts continentaux d’âge Eocène et Oligocène et se poursuit par un Miocène marin.  Les hauts plateaux, avant-pays alpin, à couverture sédimentaire réduite, où les processus locaux de distension ont permis la formation des bassins intra-montagneux comme ceux de Telagh et de Tiaret.  L’Atlas saharien est né d’un long sillon subsident pincé entre les hauts plateaux et la plateforme saharienne. Au Mésozoïque, ce sillon fut comblé par une puissante série sédimentaire (7000 à 9000 m), durant le tertiaire, une tectonique compressive réactive les structures extensives antérieures en failles et structures inverses aboutissant à la formation de cette chaîne montagneuse.  Les bassins du Chott Melrhir dans le Sud-Est constantinois, structurés au tertiaire, à remplissage crétacé (5000 m), ont engendrés et accumulés des hydrocarbures principalement dans le crétacé (Djbel Onk,) (Askri 1995). 

Table des matières

Première partie : Synthèse bibliographique
Chapitre I : LES BARRAGES EN ALGERIE
I.1. INTRODUCTION
I.2. LES DIFFERENTS TYPES DE BARRAGE EN TERRE
I.2.1. Les barrages en terre homogènes
I.2.2. Les barrages en terre à noyau étanche
I.2.3. Les barrages en terre à masque amont
I.3. HISTORIQUE DES BARRAGES ALGERIEN
I.3.1. La période coloniale
I.3.2. De 1962 à 1980
I.3.3. De 1980 à 1999
I.3.4. A partir de 2000
I.3.5. De 2010- 2015
I.4. PATHOLOGIE DES BARRAGES EN MATERIAUX LOCAUX
I.4.1 Pathologie liée à l’instabilité d’ensemble, conséquences pour l’ouvrage
I.4.2. Pathologie liée aux tassements
I.4.2.1. Le tassement de la fondation
I.4.2.2. Le tassement du remblai
I.4.3. Pathologie liée aux étanchéités
I.4.4. L’envasement
I.4.5. Les principaux problèmes hydrauliques en Algérie
I.4.5.1. Envasement des barrages en Algéri
I.4.5.2. Ampleur de l’évaporation au niveau des barrages
I.4.5.3. Fuites dans les barrages
I.4.5.4. Eutrophisation des retenues de barrages
I.5. CONCLUSION.
BIBLIOGRAPHIE
Chapitre II : LES EAUX SUPERFICIELLES
II.1. INTRODUCTION
II.2. CARACTERISATION ET EVALUATION
II.2.1. Les caractères chimiques et les propriétés physiques des eaux continentales
II.2.1.1.Caractères chimiques de l’eau et substances dissoutes
II.2.1.2.Analyse des eaux
II.3. ASPECTS GENERAUX DE LA POLLUTION DES EAUX
II.3.1. Origine de la pollution
II.3.1.1. La pollution domestique
II.3.1.2. La pollution industrielle
II.3.1.3. La pollution agricole
II.3.1.4. Phénomènes naturels
II.3.2. Conséquences de la pollution
II.3.2.1. Conséquences sanitaires
II.3.2.2. Conséquences écologique
II.3.2.3. Conséquences esthétique
II.3.2.4. Conséquences industrielle
II.3.2.5. Conséquences agricole
II.3.3. Importance de la pollution
II.3.4. Etude de la pollutio
II.4. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES TRAVAUX REALISES DANS LA REGION DU NORD EST ALGERIEN
II.5. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Chapitre III : TRANSFERT DE POLLUANTS (MIGRATION DES IONS)
III.1. INTRODUCTION
III.2. LES MECANISMES DE TRANSPORT EN MILIEU POREUX39
III.2.1. Le processus de transport par advection
III.2.2. Le processus de transport par dispersion
III.2.2.1. Dispersion mécanique
III.2.3. La diffusion moléculaire
III.2.4. Dispersion hydrodynamique
III.2.5. Diffusion versus dispersion
III.3. LE TRANSPORT DE SOLUTES REACTIFS DANS LES MILIEUX POREUX.
III.3.1. Devenir des contaminants
III.3.2. Effet des processus physico-chimiques sur le transport
III.4. QUANTIFICATION DES PROCESSUS DE TRANSPORT
III.4.1. Méthodes de résolution de l’équation d’advection-dispersion
III.5. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Deuxième partie : Qualité des eaux
Chapitre IV : DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
IV.1. INTRODUCTION
IV.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE
IV.3. APERÇU TOPOGRAPHIQUE
IV.4. LE CLIMAT
IV.5. LA VEGITATION FORESTIERE
IV.6. LES SOLS
IV.7. CADRE GEOLOGIQUE
IV.8. L’HYDROGRAPHIE
IV.9. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Chapitre V : QUALITE DES EAUX SUPERFICIELLES (CUVETTES DES BARRAGES)
V.1. INTRODUCTION
V.2. ACQUISITION DES DONNEES
V.3. ANALYSE DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES
V.3.1. Statistiques descriptives
V.3.2. Chimie générale des eaux
V.3.2.1. Potentiel hydrogène
V.3.2.2. Résidu sec RS
V.3.2.3. Oxygène dissous OD et % de saturation en oxygèn
V.3.2.4. Nitrates (NO3-)
V.3.2.5. Les nitrites (NO2-) ou azote nitreux
V.3.2.6. Ammonium (NH4+)
V.3.2.7. Phosphate (PO43-)
V.3.2.8. La DBO5 (Demande Biologique en Oxygène)
V.3.2.9. La demande Chimique en Oxygène (DCO)
V.3.2.10. La matière organique MO
V.4. ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (ACP)
V.4. 1.Variance et valeurs propres
V.4. 2. Liaison Variables-Facteurs.
V.4. 3. Corrélations entre les variable
V.5. QUALITE DES EAUX POUR L’A.E. P
V.5.1. Les indices de la qualité de l’eau89
V.5.2. L’indice de qualité de l’eau arithmétique pondérée
V.6. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Chapitre 6 : HYDROCHIMIE DES EAUX DES BARRAGES ET LES EAUX DE FUITES
« Ain Dalia ; Hammam Debagh & Zit Emba »
VI.1. INTRODUCTION
VI.2. ÉCHANTILLONNAGES ET TECHNIQUES D’ANALYSES
VI.3. ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES PHYSICO-CHIMIQUES
VI.3.1. Corrélation entre les paramètres physico-chimiques
VI.4. ANALYSE DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES
VI.4.1. Les mesures in situ
VI.4.1.1. Température
VI.4.1.2. Oxygène dissous
VI.4.1.3. Conductivité
VI.4.1.4. Potentiel d’hydrogène
VI.4.1.5. La dureté totale
VI.4.2. Eléments minéraux majeurs
VI.4.2.1. Cations
VI.4.2.2.Anions
VI.4.2.3. Paramètres de pollution
VI.4.2.4.Composés azoté
VI.4.2.5. Eléments traces métallique
VI.5. QUALITE DES EAUX DE BARRAGES AMONT
VI.5.1. Facies chimiques des eaux
VI.5.2. Aptitude des eaux en AEP
VI.5.3. Qualité des eaux pour l’irrigation
VI.5.3.1. Introduction
VI.5.3.2. Aptitude des eaux des barrages Ain Dalia, Hammam Debagh et Zit Emba à l’irrigation
VI.6. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Troisième partie : Infiltrations et transfert des ions
Chapitre VII : LES DEBITS DE FUITES (LES INFILTRATIONS A TRAVERS LA DIGUE)
VII.1. INTRODUCTION
VII.2. ESTIMATION DES DEBITS DE FUITES
VII.2.1. Méthode théorique de Kozeny
VII.2.1.1. La ligne de saturation
VII.2.2. Méthode des éléments finis
VII.3. BARRAGE AIN DALIA
VII.3.1. La méthode Kozeny
VII.3.2. La méthode des éléments finis (Géo studio)
VII.3.3. Etude comparative
VII.4. BARRAGES HAMMAM DEBAGH ET ZITEMBA
VII.5. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Chapitre VIII : MODELISATION NUMERIQUE (TRANSFERT DES IONS)
VIII.1. INTRODUCTION
VIII.2. ÉCOULEMENT ET TRANSPORT DES IONS
VIII.2. 1.Modélisation de l’écoulement de l’eau souterraine avec Seep/W
VIII.2. 1.1. Définition du type de problème
VIII.2. 2.Modélisation de la migration des chlorures avec Ctran/W
VIII.2. 2.1.Propriétés des matériaux
VIII.2. 2.2.Conditions aux frontières
VIII.2. 2.2.Type de l’analyse
VIII.2. 2.3.Résultats: Modélisation de la migration des chlorures
VIII.3. CONCLUSION

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