Étude d’usage de système d’information documentaire scientifique

Étude d’usage de système d’information documentaire scientifique

Les usages de logiciels de gestion bibliographique (LGRB)

Nous allons nous intéresser à l’usage des outils qui permettent de générer et de gérer des bibliographies. Dans notre panel, 56 % en utilisent un, 38 % n’en utilisent pas et pour 6 %, cette question est sans objet. En SHS, la proportion est la suivante : – utilise au moins un logiciel de gestion bibliographique : 53,91 % – n’utilise aucun logiciel de gestion bibliographique : 38,26 % – sans objet : 7,83 % En sciences humaines et sociales, les résultats sont presque identiques à ceux des sciences dures. Seules les pratiques liées à la non-utilisation sont distinctes. En SHS, ceux qui n’utilisent pas de logiciel dédié pour la gestion de leur bibliographie utilisent plus volontiers les fonctionnalités de leur traitement de texte (20,45 %), mais plus souvent, ils intègrent les éléments bibliographiques sans assistance logicielle (75 %) dans les documents. Les autres entretiennent un fichier bibliographique manuellement. En Sciences dures, les chiffres sont les suivants : – utilise au moins un logiciel de gestion bibliographique : 53,45 % – n’utilise aucun logiciel de gestion bibliographique : 41,38 % – sans objet : 5,17 % De manière générale, en sciences dures, ceux qui n’utilisent pas de LGRB intègrent leurs références manuellement dans un fichier formaté (58,46 %). L’autre possibilité est qu’ils intègrent directement les références dans le texte sans le concours du traitement de texte (29,17 %). Ils ne sont que 8,33 % de ceux qui n’utilisent pas de LGRB en sciences dures à utiliser les fonctionnalités dédiées d’un traitement de texte. Intéressons nous à la population de documentalistes et bibliothécaires : – utilise au moins un logiciel de gestion bibliographique : 96,43 % – n’utilise aucun logiciel de gestion bibliographique : 3,57 % – sans objet : 0 % Nous allons nous intéresser aux logiciels qui sont utilisés au sein de la population. Parmi les logiciels signalés par les sondés sous la catégorie « autres », nous avons eu la surprise de voir des personnes utiliser le logiciel de « concepts map » XMind pour noter les références bibliographiques. Cette pratique peut surprendre, mais cela permet de visualiser les rapports de co-écritures et de citations entre documents. Les autres logiciels proposés sont ReferenceManager (deux fois par des personnels de SCD) et le logicie libre Pybliographer, une fois. La version Web de EndNote a été également citée deux fois. Deux personnes en sciences dures, un enseignant chercheur et un post-doctorant ont déclaré utiliser le portail ACM comme gestionnaire de bibliographie. Après vérification, le portail ACM propose effectivement une option soumise à abonnement « My Binders » pour stocker des hyperliens vers les notices des articles repérés sur le portail. Deux personnes utilisent le portail de dépôt d’article en ligne du CNRS HAL pour gérer des notices bibliographiques. Pour la répartition de l’utilisation des LGRB, de manière générale, le plug-in de Firefox Zotero est largement plébiscité. Parmi les progiciels, EndNote de Thomson Reuters bien que payant est également très largement utilisé (29,38 % de la population). Il arrive que les deux logiciels soient utilisés conjointement (12,84 % de l’ensemble du panel). Tous les pourcentages proposés pour la ventilation des usages de LGRB (tableau 8.13 et figure 8.6) s’entendent par rapport au nombre de personnes qui en utilisent dans l’échantillon et pas par rapport à la totalité de la population de référence. En sciences humaines et sociales, Zotero est très largement usité (presque 63 % des utilisateurs de LGRB en SHS).

Critères pour le choix d’un LGRB

Les facteurs qui orientent le choix d’un logiciel de gestion de références bibliographiques sont multiples. Outre ceux d’ordre technique induits par le domaine de recherche, nous allons essayer d’en dégager plusieurs autres. Dans un premier temps, intéressons-nous à la sensibilité aux logiciels libres ou Open Source qu’ils soient gratuits ou payants, opposés aux logiciels propriétaires qu’ils soient gratuits ou payants. Sur l’ensemble de la population, 62,6 % préfèrent utiliser la première catégorie. 7,7 % des sondés se déclarent plus sensibles à l’usage logiciels propriétaires. Enfin, 29,7 % n’ont pas de préférence par rapport à ce critère. Cette proportion est à peu de choses près équilibrée quelque soit le profil en catégorisant par matière ou personnel de SCD. Pour les doctorants en début de thèse, la donne est différente. Sur une population de 44 personnes, 4 (9,1 %) préfèrent les logiciels propriétaires, 17 (38,6 %) les logiciels libres et 23 (52,3 %) sont indifférents à ce critère. En fin de thèse nous assistons à une évolution : seuls 5,6 % continuent de préférer les logiciels propriétaires, 66,7 % se sont tournés vers le libre et 27,7 % n’ont pas d’opinion sur ce sujet. À l’étape suivante, pour les post doctorants et les enseignants chercheurs, le taux de préférence pour le logiciel propriétaire est 8,6 %. L’adhésion au logiciel libre monte à 72,4 % et l’absence de préférence descend à 20 %. La figure 8.7 illustre très clairement qu’avec l’expérience l’attachement au libre augmente – pas forcément au détriment des logiciels propriétaires – et l’indifférence au critère libre/propriétaire diminue. L’opinion se tranche donc, en faveur la plupart du temps des logiciels libres. Il est possible d’imputer le manque d’intérêt pour ce critère en début de doctorat à une phase d’observation pendant laquelle le jeune chercheur utilise ce dont il dispose. En fin de doctorat, il se sera imprégné des méthodes de son environnement et aura également appris à se servir des outils. Après une première question générique sur les logiciels en général, la question suivante portait sur choix potentiel d’un logiciel de gestion bibliographique. Nous désirions savoir sur quels critères principaux s’oriente plutôt le choix des sondés. Le choix se portait Figure 8.7: Évolution de la sensibilité aux logiciels libres ou propriétaires (en % des groupes sondés) chez les chercheurs. sur les critères suivants : fonctionnalités du produit, facilité d’installation, gratuité, la disponibilité au sein de la structure (laboratoire, SCD), choix de vos collègues en la matière ou autre (avec invitation à préciser). Les sondés pouvaient choisir entre une et trois réponses ou ne pas se prononcer. De manière générale, 71 % des sondés s’intéressent avant tout aux fonctionnalités du produit, et ce avant la gratuité 57 %. Pour la moitié de la population, la facilité d’installation est un critère important. Notons à ce propos que parfois des logiciels libres nécessitent une compilation avec des dépendances logicielles. Cela les rend difficiles à installer pour des néophytes en informatique. Le choix des collègues et la disponibilité dans la structure sont des critères importants pour 20 % des sondés. Comme propositions alternatives, nous avons eu : « la facilité d’utilisation » et « l’habitude d’usage ». Parmi ceux qui disposent d’un LGRB, 78,1 % l’ont choisi et installé eux-mêmes, 14,5 % utilisent celui proposé par l’organisme de rattachement déployé par défaut (EndNote dans 62,5 % des cas). L’appartenance à un groupe scientifique ou une catégorisation personnel/doctorant n’est pas un facteur discriminant dans ce cas. Cela mène à penser qu’il s’agit de licences établissement négociées à grande échelle et donc installées aussi bien en laboratoire qu’en centre de documentation. Pour les 7,5 % restant, ils ont du installer eux même le logiciel choisi par l’organisme de rattachement (EndNote 212 8.3 Les résultats Figure 8.8: Sources d’informations scientifiques pour la recherche dans l’enseignement supérieur. à 50 %, installation mixte de Zotero et d’EndNote à 50 %). Ceux qui ont choisi et installé eux-mêmes leur LGRB ont le plus souvent choisi Zotero (38 %), souvent associé avec un autre logiciel comme Mendeley, EndNote ou JabRef. Cela tend à confirmer que Zotero est surtout utilisé pour le glanage d’informations scientifiques, mais que la gestion de la bibliographie est plutôt confiée à un logiciel tiers dédié à cet usage. En effet seul 20 % de la tranche que nous étudions utilisent Zotero sans logiciel complémentaire. Mendeley, EndNote et JabRef sont installés et utilisés par 15 % d’utilisateurs chacun.

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