Evaluation de l’impact socio-économique de la production laitière

Evaluation de l’impact socio-économique de la production laitière

Production laitière et importations des produits laitiers

Production laitière La production de lait en 2010, a été estimée à 180,9 millions de litres, dont 84% (152,7 millions de litres) produits par le système extensif et 16% (28,2 millions de litres) par les systèmes semi-intensif et intensif (MINEL, 2011). En croissance régulière depuis 2005, la production locale de lait a augmenté, durant la période 2005-2010 (figure 2), de plus de la moitié (56%), soit en moyenne, une progression annuelle de 12,95 millions de litres (MINEL, 2011). Figure 2 : Evolution de la production locale de lait de 2005 à 2010 (MINEL/DIREL, 2011). I.3.2. Les importations des produits laitiers. Malgré les progrès réalisés dans la production laitière au Sénégal, la production locale ne parvient toujours pas à couvrir les besoins en lait de la population sénégalaise. Les importations ont atteint en 2010, un volume de 42 081tonnes (281millions d’Equivalents lait (Eql)) soit 61% de la consommation nationale. Elle a baissé ainsi par rapport à l’année 2009 pour laquelle 45 795 tonnes (320,4 Eql) avaient été enregistrées, soit 66% de la consommation nationale (38,6 litres par habitant/an) (MINEL, 2011). 116 120 137 146 167 181 – 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Millions de litres 

: Importance socio-économique de l’élevage en général et l’élevage bovin laitier en particulier

Importance sociale de l’élevage/élevage bovin laitier L’élevage est une source d’emploi. L’agriculture en général et l’élevage en particulier fournissent 52,5 % des emplois sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Diverses études de cas montrent que dans les pays fortement dépendant de l’agriculture, c’est à dire où elle représente plus de 20 % du produit national brut (PNB), la croissance économique globale est étroitement corrélée à celle de l’agriculture (OCDE, 2008). Les emplois dans le domaine de l’élevage sont de plusieurs ordres : les emplois directs dans les exploitations, les chefs d’exploitations, leurs conjoints, les aides familiaux, les salariés agricoles, les conseillers en élevage, les administrations et les fournisseurs de l’élevage, les transformateurs des produits de l’élevage. On peut se demander où s’arrête le monde de l’élevage ou « sphère » de l’élevage, certains éleveurs ayant des activités de vente directe de leurs productions ou vendant en commun par l’intermédiaire d’un magasin collectif de produits fermiers (Guillaumin et al. , 1999). Dans les pays arides hostiles à l’agriculture, l’élevage constitue alors le seul mode de valorisation des zones écologiques fragiles où vivent des populations humaines vulnérables en termes de revenus et de sécurité alimentaire. Les productions animales participent de manière directe ou indirecte à la résorption de l’insécurité alimentaire. Le niveau d’incorporation des protéines animales dans les rations journalières est un indice important pour mesurer le niveau de développement entre les pays, mais aussi à l’échelle d’une population donnée. Les travaux de Sasson (1986) rapportés par OCDE (2008) ont montré que: les trop bien nourris consomment 2 800 à 3 400 kcal et 50 à 70 g de protéines d’origine animale/personne/jour ; les « intermédiaires » consomment 2 400 à 2 800 kcal et 10 à 30 g de protéines d’origine animale/personne/jour; les mal nourris consomment 2 000 à 2 800 kcal et 10 à 30 g de protéines d’origine animale/personne/jour ; les très mal nourris consomment en moyenne 2 000 kcal et 5 g de protéines d’origine animale/personne/jour et souffrent de carences nutritionnelles. En Afrique, les productions animales les plus consommées sont le lait, la viande et les cuirs dépréciés. Par exemple, les cuirs de bovins séchés produits au Niger sont destinés à la consommation humaine au Nigeria. Le sang est comestible dans certaines communautés pastorales de l’Afrique de l’Est (Massaï et Nuer) (OCDE, 2008). L’enquête auprès des ménages, réalisée en 2001-2002 au Sénégal, a montré que le bétail est un bien précieux, comme la terre, surtout en milieu rural (Duteurtre, 2006). Dans la plupart des pays africains, il est connu que le système de dons tisse et entretient des relations de reconnaissance entre donneur et acquéreur. La vache joue également un rôle dans la pratique de la dote. A cette occasion, l’union 8 entre deux familles par le mariage est scellée par l’octroi d’une ou de plusieurs vaches offertes à la famille de la future épouse (Hatungumukama et al. , 2007).

Importance économique de l’élevage/élevage bovin laitier

D’une façon générale, la part de l’élevage est considérable dans le produit intérieur de la plupart des pays mais aussi, il constitue une source de revenus pour les agri-éleveurs et pour les éleveurs en particuliers. L’élevage contribue au PIB de la plupart des pays africains: – Pour l’Afrique occidentale, la contribution de l’élevage au PIB varie de 5% en Côte d’ivoire et 44% au Mali. Le secteur d’élevage fournit également de l’emploi à 50% de la population active; le bétail est aussi un facteur d’intégration dans la région. Les bovins, les moutons et les chèvres sont des produits d’exportation majeurs des pays sahéliens enclavés vers les pays côtiers humides et sous-humides ( Boto et La Parcella, 2012). – Pour l’Afrique centrale, en particulier au Tchad, au Cameroun et en République centrafricaine (RCA), le pastoralisme joue un rôle central dans l’élevage. La contribution de l’élevage au PIB est estimée à 27% au Tchad, à 13% au Cameroun et à 9% en RCA. Le niveau de pauvreté dans les communautés pastorales demeure plus élevé que le niveau moyen de 44 %. Le commerce intra régional en élevage et produits d’élevage est une caractéristique de cette région (Boto et La Parcella, 2012). – Pour l’Afrique orientale, surtout le soudan et la somalie qui sont d’importants exportateurs du bétail vers les états du golfe, l’industrie du cuir en Ethiopie leurs sont des sources des devises étrangères (Boto et La Parcella, 2012). – Pour l’Afrique australe, l’élevage contribue à 3% du PIB et 28% du PIB agricole. Les éleveurs pastoraux namibiens détiennent 80 % des troupeaux nationaux et contribuent à environ un tiers des revenus des ménages traditionnels (Boto et La Parcella, 2012). C’est une source importante de revenus monétaires qui contribuent un peu à relever le niveau de vie des populations rurales. L’élevage est distributeur de revenus à une multitude d’agents économiques, contribue à l’alimentation et améliore la nutrition, tout en servant de locomotive pour l’agriculture par l’apport de la traction animale et l’utilisation des fumures organiques (OCDE, 2008). En Afrique subsaharienne, les animaux représentent plus de la moitié du capital détenu par les ruraux. En effet l’élevage présente d’importants effets d’entraînement dans le processus des échanges des produits animaux. Des études de cas indiquent qu’à côté des éleveurs proprement dits, les circuits commerciaux traditionnels liés aux produits animaux existent. Il aurait également, surtout en milieu rural, une fonction d’épargne (sécurité alimentaire) (Broutin et Diakhane, 2000 ; Duteurte, 2006a). 

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