Evaluation des déterminants du chômage

Evaluation des déterminants du chômage 

La spécification du modèle

C’est la phase de formulation des hypothèses de base. Elle permet la description mathématique du phénomène étudié en passant par l’identification des variables explicatives et la détermination de la forme mathématique du modèle. 1. La forme fonctionnelle du modèle Plusieurs études ont été faites pour expliquer les variations du taux de chômage surtout dans les pays de l’OCDE. Ces études ont utilisé des modèles reposant pratiquement sur l’influence de deux grandes catégories de facteurs, les uns sont liés aux institutions du marché du travail et les autres sont relatifs aux chocs macroéconomiques. En pratique, les modèles de base utilisés quant à l’explication du chômage se centrent principalement sur l’idée citée plus haut, mais se différencient dans le choix des variables explicatives selon chaque étude. En effet, dans le modèle de base de Blanchard et Wolfers (2000), les chocs sont observables, et interagissent avec les institutions du marché du travail selon la relation suivante : = + 1 + + où : le taux de chômage dans un pays donné i à une date t (t est un indice qui désigne des périodes de cinq ans : 1960-1964, 1965-1968, etc.), : Des effets fixes pays ; : les chocs macroéconomiques (le ralentissement de la croissance de la productivité globale des facteurs, le taux d’intérêt réels et d’un choc de demande de travail dû à une rationalisation accrue des effectifs par les entreprises) : les institutions du marché du travail, (comprennent le taux de remplacement, la durée des prestations de chômage, les dépenses en politiques actives en faveur de l’emploi, le degré de rigueur de la réglementation de l’emploi, le coin fiscal, le taux de syndicalisation, la couverture des conventions et le degré de coordination syndicale . 152 Par ailleurs, le modèle du FMI (2003 ) sur les déterminants du chômage examiné sur un échantillon de 20 pays de l’OCDE pour la période de 1960 à 1998 a utilisé la spécification de base suivante : =∝ + , + , , + , , + , où, est le taux de chômage à l’instant t dans le pays i; est un effet spécifique au pays; est un ensemble de variables macroéconomiques (croissance de la productivité, le taux d’intérêt réel, termes de l’échange chocs, et de l’inflation); est un vecteur d’indicateurs du marché du travail institutionnel, et, ε est le terme d’ erreur. L’équation de base de Nickell, Nunziata et Ochel (2005 ) est un modèle dynamique dans lequel le taux de chômage U est expliqué comme suit : = + , + + + + + + + : le taux de chômage expliqué par ses valeurs antérieures. X : les institutions du marché du travail (la protection de l’emploi, le taux de remplacement des indemnités chômage, la durée d’indemnisation chômage, le taux de syndicalisation, le degré de coordination salariale et le coin fiscalo-social66 . Y : les chocs macroéconomiques (un choc de demande de travail, un choc de productivité globale des facteurs, un choc d’offre monétaire, le taux d’intérêt réel de long terme et un choc sur les termes de l’échange. Z : les interactions entre les institutions (l’interaction entre les deux variables d’indemnisation (le taux et la durée d’indemnisation), l’interaction entre le degré de coordination salariale avec le taux de syndicalisation d’une part et avec le coin fiscalo-social d’autre part. : représente une tendance déterministe propre au pays i, : des effets fixes pays λ : des indicatrices temporelles. 66 Le coin socio-fiscal mesure le poids total des prélèvements obligatoires, en pourcentage des coûts salariaux. Il est défini comme la somme de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales obligatoires acquittées par le salarié ET l’employeur (diminué des transferts sociaux et aides 153 Toutefois, l’équation de base de taux de chômage dans une étude de l’OCDE (2006 ) est la suivante : = + + + + Où : : variables dans le temps t et par pays i,(le taux moyen de remplacement des indemnités chômage, le degré de rigueur de la réglementation de l’emploi, le coin fiscalo-social, le taux de syndicalisation, le degré de centralisation / coordination des négociations salariales et le degré de rigueur de la réglementation des marchés des produits. G : l’écart entre le PIB effectif et le PIB potentiel en pourcentage du PIB potentiel. Une autre étude de l’OCDE considère la relation suivante entre le taux de chômage U, les institutions , les chocs macroéconomiques et leurs interactions . : = + 1 + + + Cette spécification est élaborée pour tester l’existence d’un effet indirect des institutions sur le taux de chômage (par le biais de leurs interactions avec les chocs macroéconomiques). 

Le choix des variables et les sources des données

En observant l’évolution du marché du travail Algérien de 1980 à 2009, on s’aperçoit que le taux de chômage est affecté par plusieurs facteurs, les uns d’ordre économiques et d’autres d’ordres institutionnels. Les premiers sont liées principalement aux réformes économiques, entre autres la productivité, le taux d’inflation, le taux de change, le taux d’escompte, les importations et les dépenses publiques. Les autres variables sont liées directement à la règlementation du marché du travail en l’occurrence les couts salariaux. En effet et suite aux mesures prises dans le cadre des réformes économiques qui ont touché principalement les indicateurs cités plus haut, le marché du travail s’est détérioré en premier temps, notamment au cours de la période qui a coïncidé avec la mie en œuvre du plan d’ajustement structurel , jusque la fin des années deux mille. Une reprise plus en moins en 154 qualité de chiffre a été notée durant ces dernière années coïncidant avec le lancement d’autres réformes, relatives surtout à une politique expansionniste des dépenses publiques touchant tout les secteurs. On cite parmi ces variables:  La productivité du travail (PT) La productivité du travail est la valeur d’une unité de production par un travailleur. On suppose qu’une hausse de la productivité impliquerait une baisse du taux de chômage ( < 0) . En effet, une accélération à la hausse de la productivité du travail augmenterait le PIB potentiel, ce qui permettrait de produire plus avec le même nombre de travailleurs .Ceci diminuerait le coût du travail des entreprises et favoriserait la création d’emploi. L ‘accroissement de la productivité se traduirait également par des salaires plus élevés, ce qui augmente les demandes domestiques. Ainsi si les entreprises remarquent une augmentation de la demande de leurs produits, elles réagissent en augmentant la production et par conséquent l’emploi. A contrario, si les salaires sont rigides, une baisse de la productivité augmenterait le coût du travail et obligeraient les entreprises à réduire leur demande de travail et donc un chômage en plus. Aussi, une faible croissance de la productivité signifie à terme une croissance de production faible et une diminution de la demande intérieure qui à son tour, pousse l’emploi vers le bas. Graphique n°39 : Evolution de la productivité du travail (1980-2009)  L’évolution de la productivité du travail en l’Algérie est marquée par une tendance à la baisse depuis 1984 jusqu’ à l’année 2001, puis elle a repris sa croissance avec une légère augmentation, coïncidant avec une baisse du taux de chômage.  Le taux d’escompte (ESC) Le taux d’escompte est supposé être corrélé positivement avec le taux de chômage ( > 0). Une hausse du taux d’intérêt en raison d’une politique monétaire restrictive ralentirait à la fois la demande intérieure et augmenterait le coût du capital. Néanmoins, une politique monétaire expansionniste en abaissant le coût du crédit, pourrait créer un climat favorable à l’investissement et à la consommation. Ceci signifie qu’une augmentation du taux d’intérêt réel pourrait avoir des effets négatifs sur l’emploi. Il est probable que la hausse du taux d’intérêt entraînerait le coût relatif au capital, incitant les entreprises à augmenter leur utilisation de main- d’œuvre. Graphique n°40 : Evolution du taux d’escompte (1980-2009) Source : Elaboré par le chercheur, données Banque Mondiale, 2011. En Algérie dans le cadre des mises en œuvre des réformes, le taux d’intérêt a été libéré et le taux d’escompte a été réévalué. Ceci a réduit probablement la demande de travail et a conduit éventuellement à une augmentation du taux de chômage.   Le taux d’inflation A court terme il ya une relation négative entre le taux de chômage et le taux d’inflation ( < 0) . Une augmentation inattendue des prix réduirait les salaires réels, menant à une augmentation de la demande de travail et une baisse du chômage. Les critiques ont affirmé que les travailleurs rationnels et bien informés rendaient compte que leurs salaires réels étaient en baisse et devraient demander une augmentation des salaires nominaux afin de compenser la hausse des prix. L’augmentation des demandes de salaire réel tend à inverser la baisse du chômage. A long terme, le taux de chômage tend vers un niveau qui est conforme avec un taux d’’inflation stable, à savoir, le taux de chômage naturel ou le NAIRU.

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