Ce travail entre dans le cadre des recherches entreprises par l’équipe « Sciences des matériaux » de l’E.S.P.A, sur la valorisation des matières premières locales, notamment dans la production de matériaux de construction. Dans cet optique, de nombreux résultats ont montré l’importance des latérites. L’équipe « Sciences des matériaux » de l’E.S.P.A a déjà effectué plusieurs études et recherches sur les plans :
– de caractérisation (physiques, chimiques et minéralogiques) ;
– des utilisations possibles à l’état naturel de la latérite ;
– des traitements possibles pour pouvoir élargir le domaine d’utilisation et sa valorisation.
Traitement des terres latéritiques
La stabilisation de la terre c’est modifiée un système terre-eau-air pour obtenir des propriétés permanentes compatibles avec une application particulière bien déterminée.
En d’autre terme c’est lui donner des propriétés irréversibles face aux contraintes physiques.
La stabilisation ne peut intervenir que sur deux caractéristiques de la terre :
– sa structure ;
– sa texture..
Objectifs de la stabilisation
– Obtenir de meilleures caractéristiques mécaniques en augmentant la résistance à la compression sèche et humide.
– Réduire la porosité et les variations de volume qui entraîne le gonflement et le retrait de l’eau.
– Améliorer la résistance à l’érosion du vent et de la pluie en d’autre terme, réduire l’abrasion de surface et imperméabiliser cette surface.
Paramètre de stabilisation
La stabilisation est un problème complexe car des nombreux paramètres interviennent, il faut entre autre connaître :
– les propriétés de la terre à stabiliser ;
– les améliorations souhaitées ;
– l’économie du projet (coût et délais de réalisation) ;
– les systèmes constructifs.
Choix de la terre
Les terres ne peuvent pas toutes être stabilisées. Les terres qui conviennent le mieux sont celles dont la granulométrie est inscrite dans le faisceau de terre apte à être stabilisée .
Type de stabilisation
Il ya trois façons de stabiliser les sols :
– stabilisation mécanique ;
– stabilisation physique ;
– stabilisation chimique et organique.
stabilisation mécanique
La stabilisation en intervenant sur la texture c’est le compactage qui modifie sa densité, sa compressibilité, sa perméabilité et sa porosité.
stabilisation physique
Stabilisation intervenant sur la texture, mélange contrôlé de fraction des grains différents. La stabilisation physique s’obtient par traitement thermique, par déshydratation ou gel .
stabilisation chimique et organique
La terre est additionnée à d’autres matériaux ou produits chimiques qui modifient ses propriétés. Les modifications résultant de réactions physico-chimiques entre les constituants actifs de la terre et les matériaux additifs entraînent la formation de nouvelles phases au sein de la texture et l’enrobage maximum des grains inertes.
Les latérites en tant que matériaux de construction
Utilisation des latérites dans le domaine de la construction
Les briques stabilisées à faible pourcentage de liant
Le Centre de Recherche sur des Applications de la terre(C R A terre) vient de publier parmi les développements récents dans ce domaine qu’une pression de moulage de 100 bars permet d’économiser les liants : 3% à 5% de ciment au lieu de 30% pour le béton. Toutefois nous devons préciser qu’au-delà d’une certaine valeur, cette pression devient inutile, elle rend illusoire l’action d’un surcroît de compactage qui n’a plus d’effet sur l’arrangement des particules.
Les latorex
Le latorex est un parpaing de terre dont la production industrielle est obtenue en additionnant de la chaux comprimée avec la latérite, l’ensemble est traité sous un autoclave vers 100°C .
Ciment alternatif (ciment pouzzoulanique)
Le ciment portland nécessitant une cuisson à haute température de 1450°C (énergétivore), suivit de broyage du clinker pourrait être remplacé par la fabrication d’un ciment pouzzoulanique par une cuisson à une température moyenne de 700°C de matériaux latéritiques (SILVERA 1985).
Stabilisation traditionnelle Malagasy
Confection des murs traditionnels ou « tambohon’ny Ntaolo »
Les murs traditionnels sont très fréquents, voir typiques des hautes terres Malagasy. Les latérites demeurent le matériau de base de ces murs dont voici le mode opératoire de fabrication : Les paysans utilisent la latérite de leur localité, ils arrosent le tas de latérite remuée avec l’eau, ils piétinent le tas arrosé en utilisant des bœufs tout en ajoutant de l’eau, jusqu’à ce que le matériau devienne une pâte très visqueuse rendant difficile le déplacement des boeufs. Avec cette boue très visqueuse, les paysans confectionnent des murs par étape. Un étage est constitué d’une couche de 75cm. La différence de retrait d’eau entre l’ancienne couche plus ou moins sèche et la nouvelle couche est l’origine des fissures horizontales. Pourtant, même sans toiture ou chapeau et face aux intempéries (pluie, cyclone …) ces murs restent et peuvent durer des siècles.
Enduit traditionnel
Le matériau de base est toujours des latérites aux quelles on ajoute de gros sable et de la bouse de vache. L’analyse de mécanisme de stabilisation des murs et des enduits traditionnels nous conduit à l’hypothèse que les éléments suivants joueraient des rôles principaux dans le mécanisme de stabilisation traditionnelle :
– l’oxyde de fer des latérites ;
– la silice active des latérites ou dans la bouse de vache qui serait utile en tant que nourriture des microorganismes ferroreducteurs .
Introduction |
