LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU ET LE DESSALEMENT DE L’EAU DE MER

LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU ET LE DESSALEMENT DE L’EAU DE MER

Introduction

« Plutôt que d’être nécessaire à la vie, l’eau est la vie elle-même » Les ressources en eau douce dans le monde sont en diminution sous l’effet de la croissance démographique, de l’expansion de l’activité industrielle et du changement climatique. Le manque d’eau potable concerne principalement quelques pays ayant des réserves limitées ou bien se trouvant dans des zones arides tels que le Moyen Orient, ou l’Afrique du Nord. En effet, l’eau disponible sur notre planète se trouve à 97% dans les mers et les océans. Elle doit alors être traitée pour être rendue potable. L’homme a commencé par produire des petites quantités à partir de simples bouilleurs pour arriver au cours des dernières années à une production de 815120 m3 /jour

 Les ressources en eau  

: Elles sont définies comme ‘’l’offre en eau’’ de la nature, à comparer aux demandes en eau du point de vue social et économique. Il existe des ressources en eau naturelles renouvelables et des ressources en eau naturelles non renouvelables (MARGAT, 1996). Autrement, elles représentent la quantité d’eau de surface ou souterraine disponible à l’échelle mensuelle ou annuelle dans une région et susceptible de satisfaire les besoins domestiques, industriels, agricoles ou autres (de PARCEVAUX et al, 1990). Dans ce cas, les ressources en eau sont des eaux souterraines (ou superficielles) renouvelables et disponibles (offre/demande) quantitativement pour la satisfaction des besoins des ménages. Le concept de ressources en eau n’est apparu en Occident qu’au début du XXe siècle suite à la prise de conscience de la rareté de l’eau, de son risque de pénurie et de la nécessité de l‘évaluer précisément pour la gérer efficacement, ceci étant pour permettre la mise en place des infrastructures de prélèvement, de stockage et de transport. 3 Même si le terme « ressource » renvoi à une conception utilitaire, il est essentiel de comprendre que l’eau diffère des autres matières premières minérales parce qu’elle est : renouvelable, elle a plusieurs usages (monde animal, activité humaines, industrie,) et on peut la produire par des techniques diverses (dessalement, épuration).

Typologie 

L’eau que nous utilisons pour nos différents besoins, vient pour l’essentiel de l’évaporation de la masse d’eau des mers et océans. Transformée en nuages, l’eau est transportée vers les continents pour en retomber en forme de pluies, neiges, grêles ou brouillard. La pluie et l’eau de fonte des neiges ruissellent sur les pentes, s’accumule en lacs et alimente les réservoirs souterrains.5 1 Ecrivait Saint-Exupéry dans « Terre des hommes ».  Dans le souci de mobiliser une ressource hydrique pour divers besoins et usages, et répondant à une forte croissance de la demande, l’homme développa à travers l’histoire des techniques nouvelles de production, de mobilisation et de transport de l’eau. Et en référence à ces techniques de production, on distingue deux catégories de ce bien : 

Les ressources renouvelables en eau douce 

Les ressources en eau naturelle et renouvelable sont définies par les écoulements superficiels et souterrains formés ou entrant dans le territoire. Elles sont chiffrées sur la base des données hydrologiques, en se référant à une période assez longue pour que les valeurs moyennes utilisées puissent être considérées comme stables. Le bilan des ressources en eau est réalisable à partir des monographies hydrologiques existantes sur des bassins versants élémentaires.

Les eaux conventionnelles

Il s’agit ici d’eau provenant de sources d’eau douce, de rivière, de puits, de retenues et barrages, de lacs et ruisseaux, de forages …, de l’eau qu’on peut tout simplement utiliser à l’état naturel même si celle-ci a subi une légère déminéralisation. Les Ressources conventionnelles se subdivisent en deux catégories : Les ressources conventionnelles renouvelables et les ressources conventionnelles non renouvelables. 

Les ressources conventionnelles renouvelables

Sont nommées ressources conventionnelles renouvelables, la totalité des écoulements d’un pays additionnés aux éventuels apports provenant des pays voisins. Ces principales ressources sont les eaux de surfaces et les eaux souterraines peu profondes. Les eaux de surfaces comprennent les eaux des cours d’eau, lacs, étangs, etc. Ces eaux proviennent de pluie tombée sur le bassin versant du lieu récepteur. Fonction des régimes de pluies, les eaux de surfaces peuvent faire l’objet de création de barrages réservoirs pour corriger les variations de débit et pouvoir ainsi effectuer, durant toute l’année, des prélèvements d’un volume unitaire supérieur au débit d’étiage. 2.2.2. Les ressources conventionnelles non renouvelables : Il est question ici de nappes phréatiques très profondes. Contenue dans les formations du crétacé inférieur du Sahara, la nappe profonde du continental intercalaire constitue l’un des plus grands aquifères captifs au monde. Les eaux souterraines représentent 60% des eaux continentales, leur écoulement est estimé à 12 000 Milliards de M3 /an et, soit 30% des débits des fleuves. Leur renouvellement total est en moyenne de 5 000 ans et de 300 ans pour les nappes superficielles les plus vives. 

Les eaux non conventionnelles

Lorsque les ressources d’eaux naturelles conventionnelles viennent à manquer, la forte croissance de la demande et le besoin en eau douce ont poussa le progrès technique bien loin. Il n’y a pas si longtemps de cela, on était bien loin d’imaginer boire un jour de l’eau de mer ou encore l’eau de nos propres rejets. Grâce à la science et à la forte envie d’aller de l’avent et d’innover, on parvient aujourd’hui à produire une eau douce dite « eau non conventionnelle » à partir d’un procédé de désalinisation de l’eau de mer ou par un recyclage des eaux usées. Les ressources hydriques non conventionnelles sont apparues avec le développement des divers procédés permettant l’obtention d’une eau douce à partir d’une eau non utilisable à l’état naturel. Devant l’impossibilité de satisfaire la demande croissante en eau avec les ressources naturelles déjà existantes, la science à développer des techniques et procédés permettant d’obtenir de l’eau douce à partir de celles non utilisables à l’état naturel, c’est-à- dire : l’eau de mer, les eaux saumâtres, les eaux usées, le brouillard ou même la technique de semence de nuages. 3. La gestion des ressources en eau dans le monde : Rapportées aux populations, les ressources en eau par habitant sont révélatrices des niveaux de richesse ou de pauvreté d’un pays. L’Organisation Mondiale de Santé (OMS) a défini un minimum vital de 1000 m3 par habitant et par an soit 2,7 m3/jour, or ce seuil est loin d’être atteint. En effet, deux milliards d’individus vivent en situation de stress hydrique, estimé entre 1000 et 2000 m3 par habitant et par an, 450 millions d’entre eux ne disposent pas aujourd’hui du minimum vital d’eau ; et on estime que près du tiers de la population mondiale, soit environ 2,8 milliards de personnes, pourraient souffrir du manque d’eau en 2050 compte-tenu de l’évolution de la démographie et de l’augmentation des consommations d’eau. Des seuils ont été fixés par convention pour qualifier les degrés d’adéquation ou d’inadéquation de la quantité d’eau et du nombre d’habitants. En deçà d’un seuil de 2500 m3 d’eau par habitant et par an, un pays est considéré en situation de vulnérabilité. Le seuil de pénurie en eau ou « stress » est fixé à 1700 m3 d’eau par habitant et par an. La pénurie est considérée comme chronique en dessous du seuil de 1000 m3 d’eau par habitant et par an et la situation est qualifiée de critique en dessous de 500 m3 [4]. Environ un tiers de la population mondiale vivrait en dessous du seuil de stress hydrique. Vingt pays dans le monde seraient en état de pénurie : douze sur le continent africain (Afrique du Sud, Algérie, Burundi, Égypte, Éthiopie, Kenya, Libye, Malawi, Maroc, Rwanda, Somalie et Tunisie) et sept au Moyen- Orient (Arabie Saoudite, Iran, Israël, Jordanie, Koweït, Yémen et Territoires palestiniens). En réalité, des millions de personnes vivent avec moins de 500 m3 d’eau par an, situation obérant toute perspective de développement et de croissance. Le manque d’eau est structurel dans le vaste triangle qui s’étend de la Tunisie au Soudan et au Pakistan, c’est dire dans plus de vingt pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, qui présentent une situation de pénurie chronique (moins de 1000 m3 d’eau douce par an), comme le révèle la (Figure 2.4.1 .

Répartition des ressources en eau dans le monde 

Environ 70 % de la terre sont occupés par l’eau dont près de 3 % seulement sont de l’eau douce. Sur les 3 %, près d’1 % est accessible sous forme d’eaux de surface (eaux des lacs, rivières, sols et soussols). Ce stock est régulièrement renouvelé par les précipitations (pluie et neige ; POPULATION REPORTS, 1998). Les précipitations reçues annuellement par les espaces terrestres sont estimées à 101.000 km3 dont 37.300 km3 renouvellent les réserves d’eau et 63.700 km3 s’évaporent (MALDAGUE, 1974). CHANLETT (1979) estimait approximativement à 160.000 km3 les eaux contenues sur et sous la terre, dont moins de 0,5 % est utilisé par l’homme. Ces réserves d’eau accessibles annuellement pour la consommation humaine se situent entre 12.500 et 14.000 km3 . 7 Théoriquement, cette quantité d’eau peut être utilisée par 20 milliards d’habitants dans le monde, si la répartition n’est pas inégale. Annuellement, 20 % 49 environ du ruissellement mondial moyen se concentrent dans le bassin de l’Amazonie qui n’abrite que 10 millions de personnes. De même, le bassin du fleuve Congo recueille annuellement 30 % environ des précipitations du continent africain, mais abrite seulement 10% des habitants du continent (POPULATION REPORTS, op. cit.). En effet, en 1998, le continent Africain totalisait 10 % des ressources en eau renouvelables du monde soit 3.996 km3 des ressources en eau renouvelables de la planète (OUCHO, 1999). Selon PETRELLA (1998), 60 % des ressources en eau sont localisées dans 9 pays du monde parmi lesquels Brésil, Russie, Chine, Canada, Indonésie, Etats-Unis. 80 pays, soit 40% de la population mondiale, sont confrontés à une pénurie d’eau.8 Cette situation serait liée à l’hétérogénéité de 6 [FAO, 2008] 7 [POPULATION REPORTS. 1998]. 8 [ONU, 1994].  l’hydro morphologie des régions du monde, à la variation des pluies dans le temps et dans l’espace et aux prélèvements intensifs des ressources en eau par une population mondiale croissante. En ce qui concerne la population du globe, elle était estimée à 3 milliards de personnes en 1960.9 Elle est passée à plus de 6 milliards de personnes en 1999 et selon les estimations de l’ONU, elle serait de 8 milliards en 2025.10 Sur la base théorique d’une distribution équitable des ressources en eau douce du monde, l’offre d’eau douce disponible par personne et par an dans le monde était d’environ 9.000 m3 en 1989. Elle est descendue à 7.800 m3 par personne en 2000. Cette offre d’eau douce diminuerait encore en 2025 pour atteindre à peine 5.100 m3. Malheureusement, la disparité dans la distribution des ressources en eau sur la terre et l’accroissement de la population dans le monde crée des pénuries d’eau douce. Actuellement, 1/3 de la population mondiale habite dans des pays à pénurie d’eau. Les ressources en eau renouvelables de l’Afrique, précédemment énumérées, permettent à chaque africain de disposer de 5.133 m 3 par an. L’Afrique de l’ouest et centrale détient le volume le plus élevé d’eau douce par habitant. Suivant les estimations de 1995, l’Afrique de l’Ouest offre annuellement 5.730 m3 des ressources en eau renouvelables par personne avec une population qui dépassait 200 millions d’habitants. Ce volume 50 descendrait à 2.570 m3 en 2025 avec une population qui passerait à 450 millions d’habitants. A l’échelle régionale, en 2025, dix pays de l’Afrique de l’Ouest seraient touchés par le stress hydrique et six autres souffriraient de la pénurie d’eau (Bénin, Burkina Faso, Ghana, Mauritanie, Niger et Nigeria. En effet, le Bénin était exposé comme indiqué préalablement à la diminution de ses ressources en eau disponibles. Le volume d’eau douce disponible par personne qui était à près de 4.000 m3 par an en 2002 diminuerait certainement encore en 2025. A l’échelle mondiale, selon les projections du PAI (Population Action International), 31 pays de moins d’un demi-milliard d’habitants, seraient dans des situations de pénurie d’eau en 1995. Le nombre de ces pays augmenterait à 48 avec une population d’environ 3 milliards de personnes en 2025.La diminution des ressources en eau douce est liée à leur utilisation dans diverses activités humaines qui constituent encore des sources de pollution pour ces ressources avec des conséquences sur la santé mondiale. 

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